En ce moment, il y a des numéros anniversaires qui fleurissent un peu partout dans votre comic shop. Aujourd'hui nous vous parlons brièvement de Captain America, la sentinelle de la Liberté, qui fête son 700 ème rendez-vous mensuel. Alors qu'en France nous lisons les derniers soubresauts de Steve Rogers transformé en impitoyable agent de l'Hydra, les Américains découvrent l'ultime chapitre de l'aventure concoctée par Mark Waid et Chris Samnee, où Cap est aux prises avec Rempart, un (énième) groupuscule fascisant, qui a décidé de s'emparer du pouvoir en déclenchant l'explosion de bombes nucléaires propres. Dit comme ça, le projet peut faire sourire, tout comme en 2018 ce genre de récit peut paraître daté... en tous les cas (et je suis désolé pour le spoiler si vous ne lisez que la VF, n'hésitez pas à quitter cette page et n'allez pas plus loin, si vous préférez tout ignorer) Babbington, le chef de ces malades, est parvenu à ses fins, et même si jamais il a été renversé et vaincu par ses propres armes, la nouvelle Amérique, qui a choisi Captain America comme leader, est en pleine reconstruction laborieuse.
Si Rogers est un excellent meneur d'hommes, et qu'il sait comment les mener au combat sur le front, il est beaucoup moins habile lorsqu'il faut repartir de zéro, notamment pour ce qui est de l'économie et de l'agriculture. Bref la nouvelle Amérique bafouille et l'espoir s'amenuise chez tout le monde, même chez notre Avengers étoilé.
Samnee a moins l'occasion de briller que dans les épisodes précédents, il a moins de moments pour que son talent de metteur en images explose. Le récit est assez basique et surtout souffre d'une grosse tare, le recours au voyage dans le temps, remonter en arrière pour corriger une erreur du présent. Voilà un artifice qui commence vraiment à gaver le lecteur, d'autant plus qu'en début d'épisode, on a l'impression que pour une fois Captain America se refusera à tomber dans cette facilité, une fois de plus. C'est ainsi que Marvel affronte le problème et y applique un remède, c'est stéréotypé, et lassant.
En complément, Waid réadapte du matériel d'il y a plusieurs décennies, signé Lee et Kirby (et Giacoia), pour faire un petit récit complémentaire sympathique, le genre de bonus fort utile pour gonfler la pagination et le prix. Captain America #700 est une "petite" célébration, qui laisse un arrière-goût de déception. Le scénariste n'est pas allé jusqu'au bout de son concept, et la résolution de ses idées était cousue de fil blanc. On voulait plus, on se contentera de cela.
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