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WARLOCK RENAISSANCE : MARZ ET LIM POUR DE LA NOSTALGIE COSMIQUE


 Ok Boomer ! Ils sont malins chez Marvel, ils savent comment se mettre dans la poche les lecteurs nostalgiques qui ont acheté leurs épisodes mythiques des années 1990, quand l'univers cosmique Marvel était aux mains de Jim Starlin et de Ron Lim ! Après une mini série consacrée au Silver Surfer, place maintenant à Adam Warlock (Rebirth). Un épisode inconnu de l'existence de celui qui fut un temps l'être suprême de l'univers, à l'époque où il frayait en compagnie des Gardiens de l'infini et résidait temporairement sur l'île aux monstre de l'Homme-Taupe. Un épisode assez dramatique d'ailleurs, puisque dès l'ouverture on le retrouve en mauvaise posture. Un cocon est apparu (habituellement, c'est lui qui est à l'intérieur) et c'est une version féminine et vindicative qui en sort. La créature artificielle se fait appeler Eve Warlock et elle est venue remplacer sa contrepartie masculine, considérée comme imparfaite et juste une ébauche de ce qui doit venir. Les lecteurs retrouvent aussi Genis-Vell, le fils du premier Captain Marvel, alors en vogue dans les comics de la Maison des idées. Le rejeton est venu sur terre et va prêter main forte à Pip et Gamora, mais aussi au Docteur Strange, un des grands spécialiste dès lors qu'il s'agit d'investiguer dans les territoires mystiques de l'âme. Alors, vous raconter qu'il s'agit d'une aventure absolument incontournable, voire d'un chef-d'œuvre de la bande dessinée super-héroïque, ce serait clairement vous prendre pour des imbéciles. Mais je l'admets, je fais partie de cette catégorie de Marvel fans qui pour des raisons d'âge et de souvenirs attendris achètent de toute manière tout ce qui concerne Adam Warlock. On est bête en vrai, quand on vieillit. 


Cette aventure est donc l'occasion de rencontrer Eve Warlock, une version améliorée, upgradée d'Adam, qui voit le jour grâce aux bons soins du Maître de l'évolution, un de ces personnages un peu dingues, conséquences d'une période de créativité débridée et d'idées complètement fantasques mais fonctionnelles, que Marvel a eu en abondance à la bonne époque du Silver puis du Bronze Age. Ron Marz revient à ses vieux amours, c'est-à-dire écrire du cosmique, tandis que Ron Lim reste fidèle au poste et égal à lui-même. On peut difficilement trouver ses planches impressionnantes mais elles font le job, assurément, et conservent toujours cette empreinte très identifiable, même si l'encrage de Don Ho lui sied moins que celui d'un Tom Christopher de la grande époque. Le grand mérite de cet album, c'est de nous montrer à quel point Warlock est régulièrement sur le point de tout abandonner : c'est un héros malgré lui, sur les épaules de qui repose une charge la plupart du temps trop lourde, dont il se débarrasserait bien volontiers. Le monde de l'âme, dans lequel il se réfugie parfois volontairement, souvent parce qu'il y est replongé de force, agit comme un baume cicatriciel mais aussi comme une sorte de prison conceptuelle, dans laquelle le personnage préfère être enfermé plutôt que d'affronter l'âpreté de l'existence. Warlock, il est un peu comme nous tous; devant l'adversité, il semblerait souvent si simple de jeter l'éponge et de retourner dormir, en fermant les rideaux et les volets et en attendant des jours meilleurs. Mais il faut affronter l'adversité, il faut savoir se relever. C'est un peu le destin d'Adam, l'éternelle résurrection d'un personnage christique, qui même lorsqu'il traverse une histoire sans grands enjeux, parvient toujours à attiser notre intérêt.


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SILVER SURFER RESURRECTION (EPIC COLLECTION)


Le Silver Surfer est un bon exemple de personnage tragique, dont les origines et les drames intimes soulignent le caractère de héros voué au sacrifice. Il a sacrifié non seulement sa planète natale (Zenn-La) en devenant celui a choisi l'exil pour la sauver des appétits de Galactus, mais aussi sa bien aimée, la jolie Shalla-Bal, qu'il perd une bonne fois pour toutes lorsqu'elle vient à mourir, alors que les deux amants s'étaient retrouvés dans un monde fictif et artificiel. Depuis, la solitude et le tragique sont les seuls compagnons de route du Surfer. Jusqu'à ce que Adam Warlock décide de la "convoquer" à sa manière, c'est à dire sans ménagement, pour lui proposer un pacte. En échange de son amitié, Adam est disposé à l'aider à réaliser un souhait. Il s'agit en réalité de faire du Surfer son débiteur, mais celui-ci n'a d'autre choix que d'accepter, quand il apprend qu'il existe encore un moyen de ramener Shalla-Bal. L'âme de cette dernière est juste prisonnière du démon Mephisto, un point de détail pour ceux qui sont prêts à défier la mort en personne, pour en apprendre plus. Il faut dire qu'à l'époque Warlock n'est pas seul, puisqu'il s'est entouré d'un groupe hétéroclyte, la Infinity Watch, pour protéger les gemmes du pouvoir qui confèrent un statut divin au possesseur. Bref, Norrin Radd et la joyeuse bande d'Adam, voilà un équipage qui n'a pas froid aux yeux, et fonce en enfer!
Cet album est l'oeuvre de Jim Starlin, scénario et dessin, et sur ce second point, c'est probablement un de ses meilleurs travaux de toujours, tant sa vision onirique et tourmenté de l'au delà vaut le détour. Ce fut publié tout d'abord en vf sur les pages d'un récit Top Bd, chez Semic, et vous pouvez retrouvez ces pages en vo dans le volume 9 de Silver Surfer Epic Collection, avec bien d'autres choses, signées Ron Marz et Ron Lim notamment. Nous en parlons ci-dessous, dans la vidéo du jour. Bonne(s) lecture(s).



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MARVEL DELUXE THANOS : LE SAMARITAIN (THANOS CE BRAVE TYPE...)

Voilà un Marvel Deluxe qui s'ouvre avec de belles promesses, à savoir quelques épisodes scénarisés par Jim Starlin lui-même, dans la suite directe des événement de Infinity Abyss, une de ses sagas cosmiques appréciées des fans. Thanos traverse une phase de remords, tout du moins de volonté d'évoluer, de mettre un peu d'eau dans son vin. L'acquisition de nouvelles connaissances le poussent presque à s'excuser auprès des Rigeliens qu'il a pourtant anéantis en masse peu de temps auparavant. Le Titan bat sa coulpe, et à ses cotés on retrouve Adam Warlock, venu taper la discute comme si de rien n'était, comme si en face il n'avait pas un des fléaus les plus singuliers de l'univers! On trouve aussi Galactus, qui s'apprête à festoyer avec ces pauvres rigeliens, décidément peu chanceux. Du coup, c'est assez surprenant de le dire, mais c'est bien de Thanos que pourrait venir leur salut, car le titan, en échange d'une intervention inattendue, entend bien engranger un peu de sa nouvelle marotte, à savoir du savoir, des informations. Et comme Galactus est un grand cachotier, qu'il a même rassemblé les joyaux de l'infini, et que ses desseins sont énigmatiques... Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle menace pointe le bout de son nez, et pourrait bien condamner l'univers tout entier. La faim, les amis! Pas celle que vous ressentez vers seize heures et qui pousse pousse à sortir le goûter chargé en chocolat, plutôt ce besoin atavique de se nourrir...d'univers, carrément. C'est du Starlin, avec beaucoup de verbiage, de grandiosité, un peu pompeux et artificiel, mais ça marche, dès lors que tous les héros de ce joli panthéon qu'on suit et aime depuis des années sont à nouveau réunis, pour une dernière danse.

La seconde partie du Deluxe, par contre, connaît un passage à vide... Thanos se rend dans le système de l'Orée, afin de se faire transporter ensuite dans les prisons du Kyln, où sont détenus les plus grands criminels de l'univers, dans des conditions de sécurité qui ne leur laissent guère de chance d'en réchapper. Abandonné par son amante la Mort, qui lui reproche de n'avoir pas véritablement saisi ses aspirations et ses besoins profonds (dans ce qui est une  scène assez bien vue), et donc de ne pas connaître le sens premier du mot amour, Thanos est dans une phase de réflexion, et sa légendaire méchanceté semble être un tantinet tempérée. Au point même qu'on pourrait le croire en pleine reconversion, prêt à devenir un héros. Au Kyln, la situation est explosive, avec ou sans le grand vilain cosmique. La proximité de la mort amène certains détenus à un regain de foi, surtout qu'une certaine Créatrice, elle aussi en détention, n'en finit plus de faire des émules. Il semblerait en fait qu'il s'agisse d'une incarnation du Beyonder, sur la piste duquel se trouve Gladiator, le chef de la garde impériale Shi-Ar, mais aussi Star-Lord, bien malgré lui. 
Keith Giffen signe là ses premiers travaux "cosmiques" pour Marvel, avant que la longue saga Annihilation ne pointe le bout de son nez. On sent bien qu'il s'agit pour lui, avant tout, de palier au départ de Jim Starlin, qui a laissé la série Thanos en chantier après des désaccords avec les pontes de Marvel. Du coup, on sent comme un parfum de flottement, renforcé par la mauvaise idée, selon moi, d'atténuer le coté cruel de Thanos. Quand c'est Starlin qui s'y colle, avec son aisance et sa maîtrise métaphysique du personnage, ça peut passer et donner de belles choses. Ici Giffen force un peu les choses en attendant de trouver le ton juste, et il ne tape pas toujours dans le mille. Aux dessins, Ron Lim rend une copie présentable, surtout pour un comic-book grand public de ce type. Mais l'encrage d'Al Milgrom ne lui sied pas trop, et simplifie parfois des crayonnés plus ambitieux que le résultat final. Reste un Marvel Deluxe pas déplaisant, mais sans grand intérêt véritable, avec un Thanos loin d'être la menace solennelle que nous adorons, dans un rôle mineur à contre-emploi.



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ADAM WARLOCK L'INTEGRALE : 1969-1974

Encore une dizaine de jours, et c'est un beau cadeau inespéré qui va rejoindre les bibliothèques des fans de comics cosmiques. panini démarre donc une intégrale Adam Warlock, et dans le genre, c'est de l'indispensable qui vous attend. Nous en avions déjà parlé, abordant alors la version américaine, publiée dans la collection des Marvel Masterworks. Que sera donc cette nouvelle intégrale, qui débute en juin? Voici des éléments de réponse qui vont en pousser plus d'un à tenter l'achat!
Certains personnages de la bande-dessinée américaine n'atteindront jamais le statut de gloire mondiale, comme Batman ou Spider-Man, mais ils n'en restent pas moins "culte" auprès d'un public exigeant et passionné. Adam Warlock est de cette dimension. Si très souvent son nom est associé au cycle grandiose de Jim Starlin, c'est pourtant avec d'autres artistes que le héros est né véritablement. Sur les pages de Fantastic Four, pour être exact (Lee et Kirby), en tant qu'être artificiel qui a grandi dans un cocon, produit des scientifiques fous de l'Enclave. Sous le patronyme laconique de "Him", Warlock s'est rebellé contre ses créateurs, a cherché une compagne en la personne de Lady Sif (s'attirant ainsi les foudres de Thor), et y a gagné le coeur d'une partie du lectorat. Au point que Roy Thomas, dans les années 70, décide de ressortir le personnage des cartons pour lui donner une consistance majeure, grâce au titre anthologique Marvel Premiere. Là, l'histoire tourne autour du Maître de l'évolution, qui a fini par acquérir le statut d'un Dieu, et en tant que tel s'est attelé à créer un monde à son image, ou presque : la Contre-Terre. Une planète semblable à la notre, mais caché derrière le soleil, à l'extrême opposé de l'orbite de son modèle. Sur celle-ci, la vie ressemble à un Eden perdu, et l'évolution que nous avons connu suit son cours et progresse très rapidement, sans les défauts et les vices du genre humain, qui ont été corrigé et éradiqué. Jusqu'au moment où le créateur s'assoupit, et l'infâme Man Beast, un loup qui a lui aussi évolué, ne s'empare de la Contre-Terre pour y introduire perfidie, malheur, et douleur. Au service du maître de l'évolution, Warlock devient alors une sorte de messie dont le rôle va être de purifier à nouveau une planète autrement condamnée.

Sur la Contre-Terre, Warlock trouve des amis et alliés en la personne d'un groupe de jeunes rebelles, caricatures d'une certaine jeunesse contestataire des années 70. Ce sont eux qui le baptisent Adam, et qui confirment les intentions de l'auteur de dépeindre un parcours christique, avec un héros qui forme des apôtres, subit des épreuves et des tentations, ira jusqu'à se sacrifier puis renaître, non sans avoir partagé une "dernière cène" avec ses compagnons. La lutte contre Man-Beast, qui a pris l'apparence d'un politicien et est devenu le président des Etats-Unis de cette Terre là (où les héros Marvel ne sont jamais devenus tels. Au contraire, le docteur Von Doom oeuvre pour le bien et Reed Richards se transforme en une créature malfaisante) se prolonge dans les épisodes 1 à 8 du titre simplement nommé Warlock, confié à des artistes comme Thomas, Friedrich, Goulart (auteur de Sf à la base) ou encore Gil Kane aux dessins, dont les planches ingénieuses et vivantes sont de belle facture. Buscema fait une brève apparition (juste pour le lay-out, ce n'est pas lui qui finalise le travail) mais cela n'empêche pas la série de tourner à vide et de s'éteindre, ce qui oblige les pontes de Marvel à conclure la saga un an plus tard, sur les pages d'un autre mensuel, celui consacré à The Incredible Hulk. Hulk qui débarque sur la Contre-Terre, donc, et vient s'allier à Adam Warlock pour éviter la fin du monde et le triomphe du mal. Les dessins sont cette fois de Herb Trimpe, et n'échappent pas un goût assez kitsch, tout comme les polémiques qui ne manquent pas, pour des paraboles, des raccourcis un poil grossiers, où Warlock et le Christ de confondent de façon pas toujours subtile. Il est vrai que ces épisodes ont assez mal vieilli (Hulk assis à un banquet, sous son aspect bestial, mais qui mange paisiblement...) et peuvent faire sourire le lecteur moderne, mais cela reste tout un pan de l'histoire des comics Marvel, un témoignage précieux sur les libertés et les audaces narratives que voulaient expérimenter les auteurs des seventies, en contaminant mensuellement les aventures de héros plus classiques, pour faire évoluer les goûts et les attentes en matière de comic-book.Ce premier volume de l'Intégrale Adam Warlock est donc à posséder, nécessairement, même si le grand feu d'artifice reste à venir par la suite, quand Jim Starlin éclabousse le cosmos de son talent fou et inoubliable.


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LE GOUFFRE DE L'INFINI : DU COSMIQUE AVEC JIM STARLIN

C'est en 2002 que le Gouffre d'infini voit le jour, sous la plume et les pinceaux du grand Jim starlin. À l'époque, nous étions électrisés car cela faisait suite à une trilogie oh combien célèbre, des années 90, durant laquelle nous avions appris à retomber fous amoureux de Thanos et Adam Warlock, sans parler des gemmes du pouvoir, bien entendu. Ici Starlin nous repropose d'emblée ces personnages fétiches. C'est un Adam Warlock meurtri qui narre les événements, dès la première planche, et peu à peu le lecteur reconstitue une sorte de puzzle, dans lequel apparaissent, à tour de rôle, quelques-uns des personnages cosmiques phares de l'univers Marvel. Le Docteur Strange est aussi de la partie, tout comme Gamora, Pip le troll, Moondragon, ou même à un certain point, et c'est plus surprenant, Spider-Man.  Pour ce qui est de Thanos, la rumeur veut qu'il soit mort après un combat contre Thor. Du coup, est-ce bien le vrai Titan fou que nous rencontrons dès la première partie, ou bien un de ses doubles?  Et encore, qu'est-il advenu vraiment de Warlock, lui qui passe les premières pages enfermé dans ce cocon, où il trouve refuge à chaque fois qu'une grande transformation s'amorce, ou qu'il traverse une crise existentielle, l'obligeant à rejoindre les limbes de l'existence?  vous l'aurez compris, cette fois c'est un peu confus, et il est bien difficile de cerner d'entrée les enjeux. Seule certitude, les dessins de Starlin sont vraiment jolis, et on retrouve cette touche un peu rassurante et appliquée , qui caractérise si bien et si simplement son panthéon cosmique.

Pour ne rien arranger, des cubes de vide cosmique apparaissent à différents endroits de l'univers, et ils finissent même par aspirer les Defenseurs (la vraie équipe historique, avec Strange, Hulk, Namor et le Surfer) qui passaient dans le coin. Devant la menace imprécise mais assurément d'ordre globale, il est décidé que l'heure de sortir de force Adam Warlock de son cocon à sonné. C'est Moondragon qui s'y colle, et ça tourne mal, alors (le pseudo) Thanos doit prendre la situation en main, et convaincre son ancien ennemi de lui apporter son aide. C'est là que nous découvrons l'existence d'un certain Atlez, qui pourrait bien être la clé de l'affaire.
Durant ce laps de temps, Gamora se rend sur la planète de résidence du véritable Thanos, et le découvre en train de panser ses blessures. L'évidence est irréfutable, il se trame quelque chose de louche, de dangereux, au point que Eternité lui même est au bord de la folie. Bref, du Starlin comme on l'aime, entre délires mystiques et observations philosophiques, avec six épisodes qui relancent alors, en ce début de XXI° siècle, la légende Warlock et Thanos. Vous aimez ce type d'histoires? On ne saurait vous recommander autre chose que l'achat. 



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INFINITY WAR : AVANT LE FILM, RETOUR SUR LES COMICS

Vous allez peut-être aller faire un tour au cinéma dans les prochains jours... C'est que Infinity War est sur le point d'arriver. En réalité, contrairement aux comics, il s'agit des grands débuts de Thanos et de la saga des gemmes de l'infini, qui sur le papier avaient le titre mythique de Infinity Gauntlet. La Guerre du Pouvoir (vieux titre Vf) en était la conséquence directe, et suivait de peu les épisodes inoubliables de Jim Starlin et George Perez (et Ron Lim). Petit rappel, car Panini a ressorti une nouvelle mouture de cette histoire (en Marvel Events).
Adam Warlock est certes parvenu à vaincre Thanos, à la fin de Infinity Gauntlet, mais cela n'a pas été sans difficultés. Il a du, par exemple, endosser brièvement le manteau de la toute puissance, et on ne sort pas indemne d'une telle expérience. Adam avait tenté d'expulser le bien et le mal de sa psyché, pour mener à terme sa mission, et ces deux conceptions vont lui causer du fil à retordre. A commencer par la partie mauvaise de son être, incarnée par le Mage, un des personnages légendaires qui ont émaillé les sagas cosmiques des seventies publiées sur des Masterworks encore en partie inédits en France, et chroniqués sur notre site. Le Mage est mégalo, sans pitié, arrogant et agressif. Lui aussi veut mettre la main sur la création, et pour ce faire, il ne peut compter sur les gemmes du pouvoir, dont l'harmonie a été rendue caduque par une décision du Tribunal Vivant, à la fin du Défi de Thanos (ah les vieux titres Vf...)
Sa force de frappe dérive donc d'une autre source, plusieurs cubes cosmiques retrouvés à travers l'univers et les dimensions, qui lui permettent notamment de lever toute une armée de doppelgangers, c'est à dire de doubles démoniaques des héros Marvel. Des versions monstrueuses et vouées au mal de Spidey, des X-Men, d'Iron Man, qui cherchent à se débarrasser des originaux, pour prendre leur place, et faciliter le masterplan du Mage. Mémorable la grande scène des retrouvailles entre superslips, au sommet du 4 Freedom Plaza, quand la vérité explose littéralement aux yeux de tous. Il va falloir que nos héros s'unissent pour contrer les machinations de leur nouveau grand ennemi, et parmi les forces du bien, pour une fois, il faudra compter avec Thanos, le grand repenti de la saga précédente de Starlin.




Thanos est une figure ambiguë, et Starlin avait à l'époque décidé que l'heure était venue d'en mettre à jour toutes les incohérences, les oppositions, les états d'âme. Personnage culte chez nombre de lecteurs, il assume ici un rôle inédit de leader, tout en conservant une part obscure suffisamment présente pour que personne ne puisse (à raison) lui faire confiance. Starlin s'amuse comme un fou à mettre en scène l'ensemble de l'univers Marvel, à présenter des combats homériques entre forces du bien, et du mal, et à retourner régulièrement le rapports des équilibres en présence. Jusqu'à bien entendu réactiver momentanément les pouvoirs des gemmes de l'infini, qui auront à l'époque été source de bien des ennuis, mais aussi de bien du plaisir pour le fan moyen de comic-books. 
Aux dessins, Ron Lim finit par contre par devenir lassant. Lui qui avait fourni de bien belles planches sur Silver Surfer, et en relevant Georges Perez sur le volet précédent, semble là moins concerné, et a tendance à bâcler son travail, en négligeant les fonds de case, et en esquissant à peine certains visages qui deviennent inexpressifs, lors des réunions de groupe. On lui a demandé de travailler vite et bien pour fournir à temps six parties de quarante pages chacune, et il fait ce qu'il peut, c'est à dire qu'il se débrouille dans l'a peu près, mal aidé par un encreur qui ne lui convient guère (Milgrom). Comparé à Infinity Gauntlet, Infinity War est moins épique, moins dramatique, mais garde cette saveur des souvenirs propres au début des nineties, et met en scène une incroyable variété de personnages, en proie à une situation dramatique, avec une touche so cosmic que nous assure le maître Jim. Si vous ne souhaitez pas miser sur cette nouvelle version librairie chez Panini, vous pouvez toujours récupérer les trois fascicules proposés à l'époque par Semic, qui existent également sous la forme d'un de ces "albums reliés" qui ont marqué notre adolescence. Sur les sites aux enchères, ou les forums spécialisés, vous devriez vous les procurer pour une grosse dizaine d'euros, au maximum. Mais la version moderne, toute prête pour votre bibliothèque, admettez que c'est tentant, si vous ne l'avez pas encore!


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LA CROISADE DE L'INFINI : CRISE DE FOI SELON JIM STARLIN ET RON LIM

Mercredi dernier, nous étions à l'auditorium de la Bibliothèque Louis Nucéra ( de Nice) pour une conférence sur le thème des comics et de la religion. A ce sujet, nous avons abordé, entre autres, cette Croisade Cosmique, qui démontre que souvent le fait religieux, chez Marvel, est l'affaire de fanatiques. Comme si le la croyance n'était pas seulement une force, mais une faiblesse intrinsèque, amenant à vouloir exercer un pouvoir répressif sur tous ceux qui pourraient la partager. 
Et parfois, le bien est encore moins désirable que le mal. Prenez par exemple le cas d'Adam Warlock, lorsqu'il s'efforça de chasser ces deux notions antithétiques de son âme, pour endosser brièvement le manteau de l'omnipotence cosmique, à la fin d'Infinity Gauntlet. Sa partie négative s'est réincarnée sous la forme du Mage, et a bien failli causer la perte de l'univers tout entier. Mais son coté positif n'est pas en reste. Voilà qu'il se matérialise sous l'apparence d'une femme, une version féminine d'Adam Warlock, particulièrement portée sur la spiritualité et le divin, au point de se baptiser elle même la Déesse. Et pour être à la hauteur de son titre, elle aura besoin, c'est évident, de faire oeuvre de prosélytisme, de recruter des âmes crédules, qui croiront en elle et en l'illumination prochaine, censée venir ravir le cosmos et apporter un nouvel âge de paix universelle. Miss Richards, des Fantastiques, Hercule, Tornade, le Silver Surfer, Jean Grey, ne sont que quelques uns de ces fidèles recrutés à leur insu, pour participer à cette vaste opération de salut. Sauf que dans l'esprit retors de la Déesse, sauver l'univers et le détruire, c'est un peu la même chose. La paix universelle, on l'obtient, selon elle, lorsque la création cesse d'être, ce qui est le meilleur moyen de faire disparaître le mal, certes, mais à quel prix! En attendant, elle rassemble son armée sainte sur une planète crée artificiellement (Paradis Omega), grâce au pouvoir combiné de toute une série de cubes cosmiques, et se prépare à recevoir tous les autres héros de la Terre, bien décidés à ramener les brebis égarées et à sauver l'univers, une fois de plus. Cela va sans dire : parmi la légion des intervenants, une place de choix est réservée à Adam Warlock, mais aussi à Thanos (toujours dans son rôle ambigu de vilain presque repenti, plein de sagesse et de duperie) et aux membres de la Infinity Watch, les amis et alliés d'Adam, pour le meilleur et pour le pire.

Certains objecteront que cette saga, qui constitue la troisième et dernière partie d'une trilogie, commence sérieusement à manquer de souffle. Ils n'auront pas tout à fait tort. Inutile de préciser que c'est le volet le moins indispensable, et d'ailleurs les dessins aussi ressentent une certaine lassitude. Ron Lim avait du augmenter la cadence de son travail d'une manière conséquente, et il n'avait plus trop le temps de faire oeuvre de précision chirurgicale. Son encreur, Al Milgrom, n'est de toute évidence pas non plus à la hauteur, et cela finit par se voir. Semic avait opté en son temps pour une publication Vf sous formes de trois albums hors-série, qui existent également en version reliée, facilement trouvable sur les sites de ventes aux enchères. Cela ne vous empêche pas de miser sur la version plus moderne présentée par Panini, façon de tenir compagnie aux deux petits frères déjà publiés précédemment tout en investissant moins de 18 euros dans un volume Marvel Gold pour la librairie. Du bon gros comic-book mainstream, qui correspondait bien à l'idée que le lecteur des nineties avait d'un "event" ces années là. Pour ma part, je considère que proposer des sagas plus courtes (six numéros sur trois mois) de ce type est plus judicieux, et même si le temps a commencé à faire son ouvrage et que cette Croisade peine à masquer ses défauts structurels; je reste d'avis qu'il y avait dans ce genre d'aventure un parfum de naïveté et une volonté de raconter qui n'est pas toujours évidente aujourd'hui, à une ère sombre et chirurgicale, où le comic-book se doit se singer les travers de la réalité et de se perdre dans une narration décompressée qui rebute forcément les nouveaux lecteurs occasionnels. Point de raton laveur dans l'espace ou de Guerres Secrètes à l'horizon, voici venir un bain de jouvence recommandé pour ceux qui à l'époque étaient de fidèles clients de Semic, ancêtre toujours choyé (avec Lug) parmi les plus anciens d'entre nous.





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INFINITY COUNTDOWN : ADAM WARLOCK #1

Qu'on se le dise, Infinity Countdown est le nouvel événement cosmique Marvel, qui en quasi concomitance avec le film Infinity War, repropose la menace des gemmes de l'infini, toutes réunies, et de la fin inéluctable de l'humanité telle que nous la connaissons. Au centre de tout ceci, comme souvent, Thanos, mais aussi Adam Warlock, construction artificielle censée accomplir la perfection de l'homme, capable de mourir et renaître encore et encore, à chaque fois en émergeant d'un cocon réparateur, sous une forme subtilement différente. 
Ceux qui seront surpris de découvrir Adam pris dans les machinations de Kang (décidément un peu trop présent ces dernières années) n'ont pas suivi Guardians of the Galaxy #150, où le personnage se réveillait à temps pour entendre la proposition du vilain futuriste. Celui-ci a conscience que tout est sur le point de disparaître, et il a besoin de l'aide de Warlock pour mettre la main sur le passé, le futur, et donc modifier son triste présent. Pour cela, il va falloir retrouver la gemme de l'âme, celle dans laquelle Adam est habitué à évoluer. Une grande partie de l'épisode consiste à revenir sur la carrière d'Adam Warlock, avec différentes scènes emblématiques, ses incarnations vestimentaires, ses objectifs, ses alliés. Rien de bien passionnant, on sait déjà tout cela, et finalement, quand arrive l'inéluctable "trahison" de Kang, qui le replonge dans son cocon pour renaître dans le passé, on se surprend à se demander pourquoi ne pas l'y avoir laissé, avec juste un mot dans une enveloppe pour sa version de l'ancienne Egypte, Rama-Tut, lui expliquant la situation... Bref c'est le cirque les récits temporels, et là encore c'est confus, et ça sent la grosse ficelle usée.
Adam est donc celui sur qui on compte pour stopper la menace en provenance du futur, qui anéantira tout. Déjà vu, en beaucoup mieux. Ici ça semble encore bien léger, bien brouillon. Gerry Duggan est assez schématique, assez lourd, dans la manière de faire parler et évoluer les deux personnages, ce n'est pas assez solennel pour qu'on y croit et tremble, pas assez décalé pour nous faire sourire. Le dessin est lui de Mike Allred. Rien à dire sur le talent et l'originalité de l'artiste, qui nous a offert il y a peu du splendide Silver Surfer. Mais là, ça tombe un peu à plat, les premières planches sont même assez laides dans l'ensemble, et c'est dans les splash pages qu'il rehausse la prestation, même si certains corps sont rigides et disgracieux. On dira que ça permet de dédramatiser l'histoire, mais le problème, c'est qu'elle en aurait besoin, du drame, et qu'il faudrait que le roulement des tambours de l'apocalypse commencent à nous effrayer.
Au lieu de cela, on a entre les mains un one-shot déconcertant, une sorte de résumé "arty" de ce qu'on sait déjà, avec du teasing pour ce qui va venir, sans qu'on comprenne bien quoi. Bref, Infinity Countdown n'a pas encore débuté, on attendra pour juger. 


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Adam Warlock chez Hachette





LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS CHEZ HACHETTE : ADAM WARLOCK & THE INFINITY WATCH

Adam Warlock a arraché les gemmes du pouvoir à Thanos, et ce faisant, il est devenu l'être suprême de notre univers. Ceci est la conclusion du légendaire "Défi de Thanos", qui constitue encore, bien des années après, une des aventures cosmiques de référence de l'univers Marvel. Un tel pouvoir ne sied pas à un simple mortel (même fabriqué artificiellement dans un laborat oire d'avant garde) et il est vite convoqué par l'assemblée des principales déités cosmiques, afin de céder les gemmes. Mais Adam n'a pas l'intention de céder au chantage, et c'est lui qui décide avec qui partager ses incroyables facultés. Le groupe qu'il va mettre sur pieds est constitué de personnages mineurs mais tous aussi succulents les uns que les autres : Drax et Dragon Lune (cette dernière est sa fille, et elle a autrefois du tuer son géniteur, qui fort heureusement ne se rappelle de rien puisqu'il est devenu une brute sans cervelle), Pip et Gamora, et un autre "gardien" mystérieux dont l'identité était encore à découvrir au lancement du titre. C'est l'incapacité potentielle de ces individus à être à la hauteur de leur tâche, et les relations humaines conflictuelles qui en découlent, qui font le sel de cette série agréable et chargée en nostalgie : Warlock and the Infinity Watch. Les dessinateurs se succèdent malheureusement trop vite, et le style varie beaucoup d'un épisode à l'autre. Ainsi , la transition entre les deux premiers (Angel Medina) et les deux suivants (Rick Leonardi) est sous l'enseigne d'une variation radicale du trait et de l'ambiance. A l'époque tout cela était publié dans Titans, un de ces mensuels de la grande époque Lug/Semic que les plus jeunes n'ont pas connu. Et aujourd'hui, les lecteurs de la collection Marvel chez Hachette vont pouvoir mettre la main sur cette source de nostalgie.

Jim Starlin est malin et son panthéon cosmique est à lui seul une raison suffisante pour acheter cet album. Le pouvoir universel détenu par Adam Warlock est convié par pas mal de monde, dont Eternité, qui apparaît ici comme fort désagréable, et assez cupide. C'est le Tribunal Vivant qui est chargé de raisonner et d'émettre une sentence logique, qui va d'ailleurs provoquer bien des remous chez les déçus. Le scénariste semble avoir de la tendresse certaine pour les losers du groupe, ceux que rien ne destine à la carrière de sauveur de l'univers. Pip est un ivrogne patenté, assez sale et grivois, et Drax a pour premier réflexe d'avaler sa gemme comme un bonbon, lui qui est retombé en enfance avec un Qi proche de celui d'une fourmi. On retrouve aussi des personnages ou des antagonistes de longue date pour Adam Warlock, comme le Maître de l'évolution (et la Contre-Terre) et Man-Beast, initialement dissimulé sous une armure, qui engage un combat titanesque contre son ennemi.
Tout ceci est bien sûr fortement connoté années 90. La narration suit un schéma et un rythme qui n'est plus tout à fait en cours, mais permet de vite s'attacher aux membres du groupe d'Adam Warlock, et sans y crier garde, la série s'avère être, durant sa première année d'existence, une bonne petite récréation cosmique qui mérite largement d'être lue. Ceux qui n'ont encore jamais dévoré ces épisodes seraient donc bien inspirés d'aller voir en kiosque si ce volume de la collection Hachette n'y traînerait pas quelque part. 



Tous ces épisodes en VO dans un "Aftermath"



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THE INFINITY GAUNTLET AFTERMATH : L'HEURE DE WARLOCK ET LA INFINITY WATCH

Retour sur la grande saga Infinity Gauntlet, ou plutôt sa suite directe, ses contrecoups, c'est à dire les Aftermath, comme le disent si bien les américains. Ce joli volume assez corpulent permet de comprendre ce qui s'est passé juste après la défaite de Thanos, et d'assister à la transition jusqu'à Infinity War, qui n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez. Dans ce Tpb, nous avons ainsi les six premiers épisodes de la série de Jim Starlin, Warlock & the Infinity Watch. Adam Warlock a arraché les gemmes du pouvoir à Thanos, et ce faisant, il est devenu l'être suprême de notre univers. Un tel pouvoir ne sied pas à un simple mortel (même fabriqué artificiellement dans un laboratoire d'avant garde) et il est vite convoqué par l'assemblée des principales déités cosmiques, afin de restituer les gemmes. Mais Adam n'a pas l'intention de céder au chantage, et c'est lui qui décide avec qui partager ses incroyables facultés. Le groupe qu'il va mettre sur pieds est constitué de personnages mineurs mais tous aussi succulents les uns que les autres : Drax et Dragon Lune (cette dernière est sa fille, et elle a autrefois du tuer son géniteur, qui fort heureusement ne se rappelle de rien puisqu'il est devenu une brute sans cervelle), Pip et Gamora, et un autre "gardien" mystérieux dont l'identité était encore à découvrir. C'est l'incapacité potentielle de ces individus à être à la hauteur de leur tâche, et les relations humaines conflictuelles qui en découlent, qui font le sel de cette série agréable et chargée en nostalgie. Les dessinateurs se succèdent malheureusement trop vite, et le style varie beaucoup d'un épisode à l'autre. Ainsi, la transition entre le tout premier (Angel Medina) et l'artistye suivant (Rick Leonardi) est sous l'enseigne d'une variation radicale du trait et de l'ambiance. A l'époque tout cela était publié dans Titans, un de ces mensuels de la grande époque Lug/Semic que les plus jeunes n'ont pas connu.

Le Tpb nous propose aussi de retrouver le Silver Surfer, dans sept épisodes consécutifs à la chute de Thanos. Norrin Radd a été profondément marqué par l'accession à la toute puissance du Titan fou, et il a oeuvré pour le destituer. C'est dans les profondeurs du cosmos que le Surfer décide de se ressourcer, mais à peine a t-il repris le chemin de l'espace que différentes mésaventures lui tombent dessus. Il doit tout d'abord batailler contre un adversaire muet et coriace, puis donner un coup de main à un des doyens de l'univers, le Collectionneur, qui lui demande de récupérer une créature des plus dangereuses pour l'univers. En l'occurence il s'agit d'un virus qui va le faire délirer, et l'amener au contact de ses peurs les plus profondes, des cauchemars qui hantent sa psyché déjà fragile, et si souvent mise à nu dans les différents titres qui lui ont été consacré. Bonne nouvelle, c'est du Ron Lim au meilleur de sa forme, aux dessins. Jamais l'artiste n'aura été aussi propre et clair dans son travail que sur ces pages cosmiques où il semble très à l'aise. Quand à l'autre Ron, Marz cette fois-ci, il s'amuse avec le Surfer et prolonge la veine introspective de ses aventures, tout en musclant les enjeux avec des combats d'envergure. Là encore Semic a publié tout cela, mais dans Nova, à une époque où le mensuel était encore en kiosque dans son petit format traditionnel, qui l'a rendu si populaire. Pour compléter l'ensemble, signalons aussi un épisode du Doctor Strange inédit en Vf, où le mage et Warlock ont maille à partir au sujet de l'omnipotence de ce dernier. Une vingtaine de pages très anecdotique qui n'est là que pour étoffer l'ensemble mais n'apporte rien de plus. Un Aftermath sympathique, pour fans hardcore du travail de Starlin, et de Infinity Gauntlet. Il se trouve que j'en suis un!


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THANOS LA FIN DE L'INFINI : DERNIER ACTE POUR LA NOUVELLE SAGA DE JIM STARLIN

Thanos a toujours été amoureux de la mort : une passion malsaine qui caractérise toute sa carrière et son désir de repos éternel. Alors pour lui se suicider n'est pas forcément un problème, puisque c'est aussi retrouver les bras tants soupirés de sa compagne de l'au-delà. C'est que la vague d'annihilation est en train de faire des dégâts dans l'ensemble de l'univers : toute la réalité est conquise puis détruite par le seigneur de la Zone Négative et son armée. Les héros tombent tous au champ d'honneur. Adam Warlock (ou plutôt sans double issue d'une autre réalité) est momentanément placé dans un coma artificiel, captif de son ennemi. On trouve bien Pip le Troll qui tente de le délivrer, mais ça n'est pas si simple, et en attendant Annihilus a les coudées franches, pour mettre à sa botte le cosmos tout entier. Alors pour Thanos, le repos n'est plus à l'ordre du jour, et le revoici parmi nous, pour une ultime tâche à accomplir : sauver ce qui peut encore l'être, en s'alliant avec les plus grands héros survivants, qui sont basés en secret sur ce qui reste de la Lune. Comme toujours, le Titan Fou a des plans extrêmes pour parvenir à ses fins, et ses alliés ressemblent plus à des pions qu'à de véritables compagnons d'armes. Cette fois il demande un volontaire pour se sacrifier sur l'autel du bien commun, et c'est le pauvre Nightcrawler qui se retrouve lobotomisé et destiné à sauver l'univers. Hélas, peine perdue, Annihilus frappe à nouveau, et inéluctablement c'est la fin de tout, de tous. Vous allez me dire, comment diable Starlin va t-il conclure son intrigue, si l'anéantissement complet survient en cours de route? Va t-il laisser des dizaines de pages blanches à faire remplir comme autant de blank covers durant les conventions comics? Que nenni, l'esprit du lecteur s'élève, et il part à la rencontre de son créateur...

Jim Starlin fait référence, au détour de quelques dialogues, a ce qui s'est passé récemment durant les Secret Wars, à savoir qu'une poignée de Beyonders renégats sont parvenus à détruire l'intégralité du multivers Marvel. Mais on sent bien qu'il aurait eu envie d'écrire tout autre chose, et que ce n'est pas du tout sa manière de présenter un conflit à l'échelle cosmique : chez-lui l'action est avant tout intériorisée, ce sont les réflexions métaphysiques qui priment, et c'est ce qui a d'ailleurs rendu des personnages  comme Thanos ou Adam Warlock inoubliables. Starlin fait des références chrétiennes, des emprunts mythologiques et saupoudre le tout d'un mysticisme assumé, pour proposer une vision de la spiritualité, qui a séduit des milliers de lecteurs. Ici par exemple, nous remontons encore plus haut dans la hiérarchie, au-dessus de Infinité, Eternité, et même du tribunal vivant. Thanos s'en va ainsi négocier avec Celui-au-dessus-de-tout, une façon détournée, probablement, de mettre en scène Dieu tel que les chrétiens osent l'imaginer. C'est Ron Lim qui dessine cette aventure censée être le dernier chapitre de la Saga de l'infini, son trait est toujours simple et immédiat, d'une grande lisibilité. C'est véritablement son point fort, celui de rendre toujours une copie agréable et suffisamment détaillée, pour convenir à la majorité des lecteurs. Bien sûr nous ne sommes plus dans les années 90 et même si de nombreux personnages apparaissent le temps de se faire trucider, il est hors de question de laisser Starlin empiéter sur les autres séries, et il n'existe pas de tie-in ou de répercussions dans le reste du Marvelverse : la Maison des idées accepte qu'il fasse joujou avec ses personnages, sa réalité, mais en sortant, il doit laisser les choses en ordre, comme il les a trouvées, ce qui implique logiquement un manque d'enjeux certains pour la conclusion de cet album, par ailleurs fort intéressant pour ceux qui aiment les joutes cosmiques et verbales, et les histoires de cataclysme universel. Jim, il faut l'accepter, Marvel ne te fais plus confiance, et a d'autres ambitions narratives. Tant pis pour nous autres nostalgiques, qui avons entre les mains un fort joli graphic Novel chez Panini, pour étancher notre soif de ce qui aurait pu être, mais n'est pas tout à fait




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MARVEL MASTERWORKS : ADAM WARLOCK VOLUMES 1 ET 2

Nous vous avons parlé d'Adam Warlock il y a deux jours. A l'occasion de la sortie de L'Entité de l'Infini, de Jim Starlin. Revenons aujourd'hui sur les premières aventures du personnage, et une plongée quelques décennies en arrière, avec deux albums Vo issus de la collection des Masterworks.

Certains personnages de la bande-dessinée américaine n'atteindront jamais le statut de gloire mondiale, comme Batman ou Spider-Man, mais ils n'en restent pas moins "culte" auprès d'un public exigeant et passionné. Adam Warlock est de cette dimension. Si très souvent son nom est associé au cycle grandiose de Jim Starlin, c'est pourtant avec d'autres artistes que le héros est né véritablement. Sur les pages de Fantastic Four, pour être exact (Lee et Kirby), en tant qu'être artificiel qui a grandi dans un cocon, produit des scientifiques fous de l'Enclave. Sous le patronyme laconique de "Him", Warlock s'est rebellé contre ses créateurs, a cherché une compagne en la personne de Lady Sif (s'attirant ainsi les foudres de Thor), et y a gagné le coeur d'une partie du lectorat. Au point que Roy Thomas, dans les années 70, décide de ressortir le personnage des cartons pour lui donner une consistance majeure, grâce au titre anthologique Marvel Premiere. Là, l'histoire tourne autour du Maître de l'évolution, qui a fini par acquérir le statut d'un Dieu, et en tant que tel s'est attelé à créer un monde à son image, ou presque : la Contre-Terre. Une planète semblable à la notre, mais caché derrière le soleil, à l'extrême opposé de l'orbite de son modèle. Sur celle-ci, la vie ressemble à un Eden perdu, et l'évolution que nous avons connu suit son cours et progresse très rapidement, sans les défauts et les vices du genre humain, qui ont été corrigé et éradiqué. Jusqu'au moment où le créateur s'assoupit, et l'infâme Man Beast, un loup qui a lui aussi évolué, ne s'empare de la Contre-Terre pour y introduire perfidie, malheur, et douleur. Au service du maître de l'évolution, Warlock devient alors une sorte de messie dont le rôle va être de purifier à nouveau une planète autrement condamnée.
Sur la Contre-Terre, Warlock trouve des amis et alliés en la personne d'un groupe de jeunes rebelles, caricatures d'une certaine jeunesse contestataire des années 70. Ce sont eux qui le baptisent Adam, et qui confirment les intentions de l'auteur de dépeindre un parcours christique, avec un héros qui forme des apôtres, subit des épreuves et des tentations, ira jusqu'à se sacrifier puis renaître, non sans avoir partagé une "dernière cène" avec ses compagnons. La lutte contre Man-Beast, qui a pris l'apparence d'un politicien et est devenu le président des Etats-Unis de cette Terre là (où les héros Marvel ne sont jamais devenus tels. Au contraire, le docteur Von Doom oeuvre pour le bien et Reed Richards se transforme en une créature malfaisante) se prolonge dans les épisodes 1 à 8 du titre simplement nommé Warlock, confié des artistes comme Thomas, Friedrich, Goulart (auteur de Sf à la base) ou encore Gil Kane aux dessins, dont les planches ingénieuses et vivantes sont de belle facture. Buscema fait une brève apparition (juste pour le lay-out, ce n'est pas lui qui finalise le travail) mais cela n'empêche pas la série de tourner à vide et de s'éteindre, ce qui oblige les pontes de Marvel à conclure la saga un an plus tard, sur les pages d'un autre mensuel, celui consacré à The Incredible Hulk. Hulk qui débarque sur la Contre-Terre, donc, et vient s'allier à Adam Warlock pour éviter la fin du monde et le triomphe du mal. Les dessins sont cette fois de Herb Trimpe, et n'échappent pas un goût assez kitsch, tout comme les polémiques qui ne manquent pas, pour des paraboles, des raccourcis un poil grossiers, où Warlock et le Christ de confondent de façon pas toujours subtile. Il est vrai que ces épisodes ont assez mal vieilli (Hulk assis à un banquet, sous son aspect bestial, mais qui mange paisiblement...) et peuvent faire sourire le lecteur moderne, mais cela reste tout un pan de l'histoire des comics Marvel, un témoignage précieux sur les libertés et les audaces narratives que voulaient expérimenter les auteurs des seventies, en contaminant mensuellement les aventures de héros plus classiques, pour faire évoluer les goûts et les attentes en matière de comic-book. Ce Masterwork est donc à posséder, nécessairement, même si le grand feu d'artifice reste à venir, avec le volume suivant, où Jim Starlin éclaboussera le cosmos de son talent fou et inoubliable.

Pour le second volume des Marvel Masterworks consacré à Warlock, place à un grand Artiste pour qui le A majuscule est de rigueur : Jim Starlin. Qui récupère le personnage, après le relatif echec des premiers épisodes publiés peu auparavant, et présentés dans le premier volume. Avec Starlin, Adam Warlock devient encore plus tourmenté, passionné, agité, émotivement friable, mais toujours héroïque. Cette fois, c'est l'Eglise Universelle de la Vérité qui se dresse sur son chemin. Un culte qui n'accepte aucun opposant, aucun mécréant, et fait des prosélytes à travers le cosmos; qui ne se convertit pas à de fortes chances de ne pas survivre. A la tête de cette secte de grande envergure, nous découvrons le Mage, "The Magus", qui s'avère être en fait une autre version de Warlock lui même : la part négative de son être, celui qu'il deviendra dans le futur. En somme, pour anéantir son ennemi, il faudrait qu'Adam se supprime de ses propres mains! Il n'est pas seul dans son combat. De nouveaux personnages viennent enrichir la saga, et vingt ans plus tard, ce sont encore eux qu'une autre génération de lecteurs retrouvera durant le majestueux "Infinity Gauntlet". C'est ainsi qu'entrent sur scène Pip le Troll, dont la gouaille et l'inconscience contrebalance efficacement le sérieux et la gravité d'Adam. Et encore Gamora, qui s'autodéfinit la femme la plus dangereuse de l'univers, et dont la réputation ne semble plus à faire (le premier soldat qu'elle alpague tremble comme une feuille à sa seule vision!).
En face, la Mage, donc, mais aussi la Grande Matriarche, qui gouverne temporellement cette Eglise profane. Starlin plonge à pleines mains dans ses thèmes de prédilection. Le religieux est décliné sous toutes ses formes, la remise en question des croyances personnelles et la relativité des buts de chacun. Ici, même l'ennemi est parfois de bonne foi lorsqu'il tente de convertir Warlock (le juge Kray-Tor) et quand celui ci le met hors d'état de nuire, grâce à sa gemme de l'âme, il se rend compte que son geste n'a rien de louable ou d'héroïque, et la culpabilité l'assaille lourdement. Est galement de la partie le perfide Thanos, dont Starlin nous renarre les origines avec audace, en faisant intervenir sur deux pleines pages Captain Marvel, pour un résumé inattendu durant lequel il s'adresse directement aux lecteurs. Starlin qui n'hésite pas non plus, à un autre moment, à abandonner la forme classique de la bande dessinée, pour synthétiser le menu des épisodes précédents, cette fois par la biais d'un long texte en marge d'une illustration psychédélique recoupant la folie qui guette Adam Warlock. L'auteur donne sa pleine mesure avec une galerie incroyables d'intervenants, tous aussi cultes et originaux les uns que les autres, des dessins clairs et racés, très lysergiques et en insufflant une certain forme de philosophie poétique et cosmique, une ode au sacrifice, au renoncement, à l'acceptation de la diversité et de la folie, par moments. Un album monumental, incontournable, dont la publication en Vf devrait être une priorité, une urgence, que dis-je, une obligation! Panini a déjà réalisé l'importance de la chose, en proposant aux lecteurs italiens un Omnibus des plus alléchants, consacrés à Adam Warlock. La France attend le sien. Et peut toujours se rabattre sur le second Masterwork pour payer son tribut au géant Jim Starlin.


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WARLOCK ET THANOS : L'ENTITE DE L'INFINI

Adam Warlock n'est pas un modèle de stabilité mentale, il a toujours eu une psychologie fragile et une longue carrière derrière lui de martyr cosmique. Warlock ne meurt jamais vraiment car il est appelé à continuellement ressusciter, à l'instar d'un personnage christique, qui a d'ailleurs souvent rassemblé les foules autour de lui pour frayer dans des aventures clairement mystiques et philosophiques. Nous le retrouvons sous sa nouvelle apparence, au début de cet album, intitulé l'entité de l'infini; il est désormais tout-puissant et la moindre de ses pensées semble pouvoir se matérialiser ou advenir à l'instant même. Les grandes puissances cosmiques comme Infini ou Eternité doivent se plier à sa bonne volonté, et n'ont plus de prise sur son statut quasi divin. La couverture nous montre un Thanos triomphant sur un tas de cadavre, ayant tous l'aspect d'Adam, mais en réalité le Titan occupe une partie mineure de ces quatre épisodes, rassemblés en un graphic novel par Panini. C'est bien Warlock qui est au centre de la scène, lui qui n'a plus de souvenir précis de son identité, de son but, de ses raisons d'être; il est donc promené d'une période à une autre, d'une planète a une autre, dans l'espoir de recueillir des informations qui lui permettront de comprendre qui il est et ce qu'il fait. C'est ainsi qu'on le voit avec les Vengeurs, lors d'une réunion du groupe il y a bien des années de cela, à l'époque où Hulk assistait aux débats dans le plus simple appareil, avec un vieux short violet sommairement découpé. Plus tard Warlock est face à face avec la destruction totale de la Terre, qui semble encore assez récente. Perdu dans l'espace et dans le temps le personnage est à la recherche de lui-même, au point qu'on finit par douter avoir à faire avec le véritable Adam Warlock. Nous ne sommes pas loin de la vérité...

Faux semblants et reconquête de l'identité, nous allons apprendre au fil des pages ce qu'est devenu Warlock, avant un retournement de situation dans la dernière partie, qui nous montre que les apparences sont trompeuses, et que Starlin a encore de la matière à nous offrir, pour conclure en beauté son grand oeuvre. Le dessin est cette fois confié à Alan Davis, toujours aussi identifiable avec un trait souple, agréable, qui gomme aspérités et fioritures, pour offrir des planches naturelles et dynamiques, avec la maximum de chance de receuillir le consensus parmi les lecteurs.
Le vrai problème avec ces nouvelles histoires cosmiques de Jim Starlin, c'est qu'elles sont dépossédées de toutes conséquences sérieuses, dès l'instant où elles sont conçues. Autrefois Starlin pouvait orchestrer une saga d'ampleur, et l'insérer au sein du Marvel Universe en tant qu'événement allant jusqu'à bouleverser un grand nombre d'autres titres mensuels. C'était le cas par exemple pour la première trilogie initiée avec Infinity Gauntlet. Aujourd'hui la situation est radicalement différente. Tout bouge, explose, se modifie et renaît dans les pages de Secret Wars, Infinity, ou dans des choses de moindre ampleur comme Annihilation ou War of Kings. Il ne reste plus pour Starlin qu'une petite cour de récréation en dehors du monde, où faire évoluer Thanos et Adam Warlock, ses deux personnages fétiches, dans des joutes verbales et psychologiques qui seront balayées d'un revers de la main dès l'arrivée du nouvel event Marvel. Pire encore, celui-ci ne tiendra pas même compte un instant de la situation advenue grâce aux trouvailles du maître Jim. Ceci explique qu'on a l'impression que le souffle épique d'autrefois n'est plus présent dans L'Entité de l'Infini. Adam Warlock part à la reconquête de lui-même, une vérité incroyable tarde à exploser, mais le lecteur qui vient de lire les Guerres Secrètes et a vu le cosmos mourir et renaître ne peut pas se sentir concerné, comme je l'étais moi, enfant, devant Thanos et le Gant du pouvoir, avec ses six gemmes et son statut de dieu courroucé. Il reste donc une veine psychologique et intimiste, une exploration psychanalytique qui ravira les fans des comics d'autrefois, mais laissera forcément les petits nouveaux insensibles, occupés qu'ils sont par des projets de plus grande ampleur, bien plus ancrés dans leur univers quotidien.





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