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CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)


 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man, censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le point d'être développées, dans l'univers du Tisseur de toile. Celle qui nous intéresse ici et qui est placée en exergue à la mini série The curse of Kaine est écrite par Steve Foxe et dessinée par Greg Land. Il ne faut que deux trois pages pour comprendre le désastre. On se lance dans une nouvelle plongée absurde, la suite des aventures désormais totalement dénuées d'intérêt de Ben Reilly. Vous pensiez que Dark Web aurait suffit pour inciter Marvel à balancer les fonds de tiroir sous le tapis ? Que nenni, la descente aux enfers devient ici de la spéléologie masochiste. Le pauvre Ben Reilly trouve un moyen assez banal de s'enfuir des Limbes où il était retenu comme prisonnier, suite aux agissements de la Goblin Queen. Il n'a pas récupéré les souvenirs de son clone, c'est-à-dire Peter Parker, mais ce n'est pas grave, ce qui compte c'est ce qu'il va faire désormais de sa vie, aux côtés de sa chère et tendre, la néo-sorcière Halloween Eve (Janine), un de ces personnages complètement foutraques qui indiquent bien que Marvel aurait dû lâcher l'affaire depuis longtemps. Ensemble, ils détroussent de malheureux citoyens, comme un vulgaire duo de pickpockets du RER. Sauf que bon, vous le savez, lorsqu'on voit Ben pointer le bout de son nez, le premier clone raté et défiguré de Peter Parker n'est jamais loin. Kaine aussi va se joindre à l'aventure, qui va avoir comme grand vilain un Eternel, le perfide Druig. Le véritable problème qui se pose dorénavant, c'est de déterminer à quoi peuvent bien encore servir ces personnages. Leur création, à l'époque de la Saga du clone des années 1990, avait vraiment apporté un vent de renouveau et produit un effet considérable sur la plupart des lecteurs. Mais déjà au bout de quelques mois, on avait compris que les scénaristes commençaient à s'emberlificoter les pinceaux et ne savaient plus comment sortir de l'ornière. Aujourd'hui, 30 ans plus tard on se rend bien compte que le cycle éternel des morts et résurrections, changements de nom et de costume, est arrivé à un point où il n'y a absolument plus rien à sauver de ce qui apparaît comme un désastre éditorial complet.



Scarlet Spider maintenant, c'est Kaine, tandis que Ben Reilly est devenu Chasm, autrement dit un criminel, une version sans foi ni loi de ce qu'il était avant, c'est-à-dire un frère pour Peter Parker. Ici, Kaine a appris que son clone-frangin était de nouveau en train de filer un mauvais coton (ou une mauvaise toile, c'est selon). Ce qu'il voudrait, c'est donner à la vie de Ben un sens plus noble que de dévaliser des gosses de riches et d'épouvanter les criminels déments. Mais lorsqu'il découvre que Ben est sous l'emprise de Druig, qu'il commet des actes dont il n'a pas conscience, que des monstres sont impliqués dans cette sombre histoire, le pauvre bon samaritain défiguré comprend qu'il va devoir s'employer au delà du raisonnable (tout en payant son loyer en retard à son propriétaire, une sorte de malédiction récurrente des Parker). L'Homme Taupe et ses Moloïdes est aussi de la partie, mais franchement, je vais être honnête, dès la première dizaine de pages passée, je me suis déjà retrouvé dans l'embarras le plus total, à savoir finir ce qui est une purge quasi illisible, parce que oui messieurs dames, je vais toujours au bout de mes lectures, aussi dispensables soient elles. Seul point positif, les dessins de l'italien Andrea Broccardo, un artiste qui mériterait des titres bien plus nobles et passionnants, dont le trait souple et toujours énergique permet au moins de produire de belles pages, qui n'ont certes aucun sens. Mais à quoi peut bien servir ce Ben Reilly là dans l'univers Marvel ? Pourquoi un tel acharnement sur ce personnage pourtant magnifique, tragique, mais attachant ? On ne comprend pas, on ne comprend plus rien, c'est parfaitement superfétatoire. Le fardeau n'est pas pour Kaine, mais pour nous autres, imprudents lecteurs. 



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MINIMUM CARNAGE (MARVEL DARK) AVEC VENOM

Maximum Carnage est le nom d'une célèbre saga de Spider-Man dans les années 90. Outre le Tisseur et Venom, alors au sommet de sa gloire, nous trouvions au menu un autre symbiote, encore plus fou et sanguinaire, le dénommé Carnage, endossé par un psychopathe ultra dangereux, Cletus Cassady. Bien des années plus tard, ce dernier est toujours d'actualité, et il vient de s'évader de la prison de haute sécurité où le gouvernement américain le détenait. Chez Marvel, on ne reste jamais très longtemps dans sa cellule. Venom aussi est encore de la partie, mais la nouvelle incarnation n'a plus grand chose à voir avec celle d'origine. C'est désormais Flash Thompson, un des amis/ennemis de longue date de Peter Parker, qui se la joue agent secret barbouze avec le symbiote. Il faut dire qu'il a été amputé des deux jambes au service de la nation, et que devenir Venom lui permet de retrouver la position érigée, et de servir les Etats-Unis de manière musclée. Reste à garder la maîtrise du symbiote, et c'est une autre paire de manches. Pas de Spider-Man au menu, par contre, dans ce Minimum Carnage. Sa place est prise par son ancien clone dégénéré, qui a réglé ses problèmes de peau depuis, et est devenu Scarlet Spider, le seul super-héros de Houston, avec un joli costume écarlate du plus bel effet. Prenez ces personnages, secouez, et vous voilà prêts pour l'action.

Minimum Carnage est donc un bref et mesuré cross-over qui implique Scarlet Spider, Venom, et deux numéros spéciaux sortis pour l'occasion (Alpha et Omega). L'intégralité fut publiée dans un numéro de Spider-Man Universe, en kiosque, avant ce retour en librairie (un film à l'horizon, les amis...). Les héros mentionnés doivent stopper Carnage, qui s'est évadé, et trouve refuge dans le microverse, une sorte de monde parallèle qui subsiste entre les atomes. La-bas, il se retrouve avec un univers tout entier à trucider, et comme il a emporté au passage une journaliste, bien connue de Venom, ce dernier a une double raison de se lancer aux trousses du cinglé de service. Sur place, nous rencontrons d'autres personnages impliqués dans le récit, comme la Force Enigmatique d'Arcturus Rann, ou encore le Redempteur. Sans avoir rien de bien formidable ou d'indispensable, cette aventure se laisse lire sans trop de problème. Cullen Bunn est bien loin d'être un génie de l'écriture (il est terriblement surcoté, si vous voulez mon avis) et Christopher Yost assure le service miminum (d'où le titre?). Toutefois les dessins sont agréables par moments, Lan Medina étant un artiste que j'apprécie, ce qui n'est pas le cas du brouillon Declan Shalvey, capable de faire tellement et tellement mieux! 


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BEN REILLY THE SCARLET SPIDER #1 : LE CLONE EST DE RETOUR

On le croyait mort, c'était une grossière erreur. Sauvé par le Chacal, torturé, Ben Reilly a fini par craquer, prendre la place de son ennemi, et il est revenu bien décidé à bouleverser la vie de Spider-Man, en clonant (et donc "ressuscitant") toutes celles et tous ceux qui ont un jour péri à cause du tisseur. On pensait, au terme de The Clone Conspiracy, qu'il avait trouvé le repos éternel, c'était bien entendu là aussi un leurre. Ben Reilly est reparti en solo, pour de nouvelles aventures, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est loin du boy-scout qui calque sa conduite sur celle de Peter Parker, dont il est le clone. Ben n'hésite pas à tirer à bout portant sur des agresseurs, demande de l'argent aux innocents dont il sauve la vie (les rançonne, pratiquement) et il utilise la violence avec une grande facilité. Certes, il n'est pas tout seul dans sa tête, s'invente des amis imaginaires qui ont les traits de ses incarnations précédentes... Ben Reilly n'est donc plus vraiment un héros, et force est de constater qu'il ne cherche même pas la rédemption pour ce qu'il a fait subir à Parker, et se contenterait juste de vivre sa propre existence à l'aise, si possible en récupérant un aspect décent, puisque le voici horriblement défiguré. Peter David est connu pour son humour décapant, et ici aussi il livre de petites scènes très amusantes (dans le casino, avec une cliente acharnée et vampirisée par le jeu, qui ne demande qu'à poursuivre sa partie, même en plein hold up), mais il emploie surtout la bipolarité de Ben pour bien souligner à quel point c'est un abîmé de la vie. D'un coté le meilleur de lui même (l'ancien Scarlet Spider) le pousse à bien agir, de l'autre coté son aspect sombre (le Chacal dernier cri) l'attire vers la mauvaise pente. Ce serait presque une écriture à la Deadpool, avec un personnage qui entend des voix, les interprète, doit choisir et agir. 
Le problème est qu'il est difficile d'éprouver de l'empathie pour ce Ben Reilly là. C'est un maniaque en puissance, et on a du mal à comprendre où il veut en venir, ce qu'il désire profondément. Commercialement parlant, c'est par contre limpide. Après X-Men blue et X-Men gold, la nouvelle série Venom, les Thunderbolts, Marvel opère un rapprochement avec la redoutée décennie des années 90, durant laquelle les ventes ont connu des pics incroyables, dopés par une bulle sectorielle qui a vite éclaté.
Le dessin est de Mark Bagley, qui est un habitué des lieux et personnages. Avec lui tout semble couler de source, et on aime ou pas ce style, qui depuis plus de vingt ans est caractéristique du tisseur, sous sa gouverne. Juste une remarque, cette première planche, avec le sourire qui transparaît sur le masque du nouveau costume (par ailleurs volé à un cosplayer), c'est un peu too much, et je pense qu'on aurait pu s'en passer allégrement. Pour le reste il faudra donner du temps à ce titre pour trouver une voie, une voix, mais pour le moment le potentiel est bien présent, même si ce Ben Reilly là est très loin du gentil clone des origines. 


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SPIDER-MAN 10 EN KIOSQUE : FAUX SEMBLANTS

Encore du Spider-Man ce jeudi avec le numéro dix du mensuel targué Marvel Now. C'est bien sur la série Superior Spider-Man qui tient le haut du pavé, d'autant plus que le mois dernier, Miguel O'Hara, le Spidey 2099, est arrivé à notre époque pour protéger celui qui parait être son grand-père, Tiberius Stone, des foudres du véritable tisseur 2014 (enfin, d'Octopus dans la peau de Peter Parker, vous me suivez toujours?). Stone est en effet responsable d'un coup monté qui a mis à genoux les laboratoires Horizon, et pourrait bien provoquer aussi une explosion catastrophique et la disparition du flux temporel actuel (en gros l'univers 2099 en serait comme effacé). Ces deux épisodes fonctionnent donc comme un ensemble de quiproquos, jouant sur le fait que la plupart des intervenants ignorent des données fondamentales sur l'identité et les visées des autres. Le Superior SM a effacé les souvenirs de Parker et ne se rappelle rien concernant Miguel. Qui est le fils de Tyler Stone, patron d'Alchemax (les labos Horizon en 2099), qui ignore tout du fiston. Quand au grand-père, s'il comprend vite qu'il jouera un rôle dans le futur, lui ou sa lignée, il ne sait pas en quoi ni comment. Bref, incompréhension à tous les étages, et action à pleines mains, bien dosée par un Stegman qui est vraiment devenu à l'aise et presque incontournable comme dessinateur du héros entoilé. En parallèle Dan Slott nous fait comprendre que Carly Cooper est toute proche de découvrir le pot aux roses, d'avoir enfin les preuves que Spider-Man n'est plus vraiment lui même... Premier pas vers une conclusion attendue, et le retour de Peter Parker? Aux States rappelons que le titre s'arrête au numéro 31 (ce mois ci Panini publie les 18 et 19 en Vf)

Également au sommaire, Kaine, dans la peau du nouveau Scarlet Spider. Qui va rencontrer l'ancien, alias Ben Reilly, que nous savons pourtant mort. A moins que ce ne soit son esprit qui lui joue des tours, puisque la dégénérescence cellulaire qui l'affligeait autrefois a repris son cours. A moins que même cela ne soit vrai... Pas de répit pour le clone de Peter Parker, dont les aventures m'ennuient plutôt en général, alors que la trame du moment a tendance à éveiller mon intérêt, ce qui est bon signe. Yost a enfin trouvé la bonne voie, alors que le titre vit ses derniers épisodes? Coté vilains, place à la "série culte" comme définie en troisième de couverture par Christian Grasse, Superior Foes of Spider-Man. Sans avoir la causticité et l'humour truculent des deux premiers épisodes, les deux doses du mois d'avril sont fort sympathiques. La nouvelle mouture du Sinister Six (ils ne sont que cinq...) se retrouve finalement avec quatre membres, puisque Boomerang, qui faisait office de tête pensante, est exclu de la formation par ses pairs. En effet, il est censé se soumettre au suivi d'un officier de probation, qui n'est autre que l'ancien Mach VII des Thunderbolts. Entre désir de rester fidèle à ses convictions de petite frappe, ou basculer du bon coté de la force, Boomerang est aussi sur la piste de la tête de Silvermane, ce cyborg mafieux jamais tout a fait mort, et qu'il doit remettre au Caméléon, pour le moment incarcéré. Voir ces pieds nickelés du super-héroïsme en pleine panade, avec Luke Cage et Iron Fist en guest stars, ça fait bien sourire, et on en redemande! Nick Spencer et Steve Lieber jouent dans les marges du sous-bois de Spider-Man, et c'est excellent ainsi!


SPIDER-MAN 6 : LIBERTE CHERIE


Le nouveau numéro de Spider-Man était déjà chez mon libraire fin novembre, bonne nouvelle. C'est que les aventures du Superior Spider-Man, une fois le choc et l'indignation passés, finissent par devenir de plus en plus attachantes, et que j'admets lire cette série avec plaisir. Ce mois-ci, une nouvelle menace commence à poindre le bout de son nez. Un nouveau Green Goblin, le Bouffon Roi, qui rassemble autour de sa personne un aréopage de criminels fuyant la violence et les méthodes impitoyables d'un Spidey transformé. Car il ne fait pas bon croiser le chemin de notre héros. Demandez au Voutour, au Scorpion, ou à Boomerang, tous incarcérés au Raft, prison de ultra haute sécurité, avec diverses fractures ou handicaps lourds. C'est là-bas aussi qu'est détenu un certain Alystair Smythe. Pour les plus distraits, c'est lui qui est responsable de la mort de Marla Jameson, la femme du maire/ex directeur du Buggle. J.J.Jameson, longtemps ennemi juré de Spider-Man, traîné dans la boue grâce au pouvoir de la presse, est séduit par la version supérieure du monte en l'air, et c'est à ce dernier qu'il confie une tâche morbide : veiller à ce que l'exécution capitale de Smythe se déroule comme prévue. A votre avis, ce sera le cas? La réponse est évidente. Ajoutez à cela une nouvelle relation naissante pour Peter Parker/Octopus (assez surprenante), les soupçons grandissant de Carly Cooper, la déception de Mary-Jane Watson, abandonnée à son sort, et vous aurez compris que Dan Slott poursuit son grand petit bonhomme de chemin, bien aidé par Humberto Ramos et Giuseppe Camuncoli, de bons dessinateurs bien ancrés dans le ton de la série.

Au sommaire, les deux derniers numéros d'Avenging Spider-Man, de Yost et Checchetto. La suite et fin de l'aventure qui voit Spidey tenter de libérer (pour des fins encore mystérieuses) le Caméléon de l'héliporteur du Shield, se termine en eau de boudin quand des criminels russes débarquent pour en finir avec ce même Caméléon. Le second numéro est signé Yost et Lopez, et constitue une rencontre intéressante entre le Punisher et Spider-Man nouvelle formule. Les méthodes expéditives appliquées ces temps-ci ont fini par éveiller l'attention de Frank Castle, qui tente au passage de punir à sa façon un émule de Mysterio, qui a acheté le costume et les gadgets qui vont avec au Super Bouffon. L'occasion de faire le point sur la déontologie du Superior Spidey, et de se rendre compte que même lorsque Parker reviendra (car il reviendra, hein...), les scénaristes ne pourront pas faire marche arrière toute, de fond en comble, au risque de se faire huer. Pour conclure, un épisode plus léger que d'habitude pour Scarlet Spider, qui assiste à un rodéo au Texas. Entre l'arrivée inopinée du Tatou, victime d'une grosse rupture sentimentale, et le début d'une love-story qu'on devine vite pleine de sous-entendus néfastes pour Kaine, Yost et Pham mènent leur barque comme d'habitude. La série se laisse lire, mais n'offre jamais rien d'inoubliable ou de très marquant. Superior Spider-Man, ça a quand même un autre rythme, il n'y a pas à dire.


SPIDER-MAN 5 EN KIOSQUE : LA REVIEW


Le Superior Spider-Man n'est pas forcément si méchant que cela, au contraire. Ce mois-ci, Octopus, dans le corps de Peter Parker, joue au chirurgien et sauve la vie d'une petite fille, dans l'hôpital secret du docteur Wirtham (Cardiac), en utilisant une de ses inventions volées. Un micro événement dans la saga de Spidey, mais qui confirme que l'essence même de la série reste la même : Spidey est un héros, et un changement d'hôte au sein du corps physique ne change rien à cette évidence. Certes, tout ceci est possible car il subsiste la "conscience" de Parker au fonds de l'esprit de Dock Ock. C'est le grand enjeu du second épisode de novembre. Lorsque notre héros supérieur se rend compte de la présence d'un intrus niché dans sa psyché (lors d'un contrôle chez les Avengers, bien décidés à comprendre le pourquoi de la violence récente dans les actes de Spider-Man), il décide de s'en débarrasser. Une confrontation toute virtuelle, entre deux esprits qui entrent en contradiction. Un seul des deux va survivre, et effacer à jamais (allez, on y croit) jusqu'à la mémoire de l'autre. Si Parker perd, est-ce donc la fin des espoirs de retour du neveu de May Parker, et le plus grand tournant de l'histoire des comic-books mainstream? Chacun se fera son idée la-dessus, grâce à Dan Slott aux textes, et à Humberto Ramos, puis Ryan Stegman aux dessins. Ce dernier semble né pour dessiner le titre, tant il est plein d'aisance et convaincant dans cette tâche. Notons tout de même que l'adjectif "superior" n'est pas tellement galvaudé. Octopus parvient à accomplir des choses, à pousser la logique et les capacités de son intellect bien plus loin que là où osait Parker. Les barrières éthiques et morales de ce dernier sont-elles finalement des freins à la réalisation de son destin de super-héros? Slott semble nous prévenir : si Spider-Man redevient lui même, attendez-vous à ce que ses méthodes changent à jamais, un peu plus radicales et moins naïves qu'autrefois. Ce ne serait pas un mal.

La série Avenging Spider-Man, dessinée par Marco Checchetto (qu'on aime beaucoup ici) poursuit son parcours, qui ne sera plus très long. Sans être mauvais, les deux épisodes de ce mois-ci restent assez anecdotiques. Le premier met en scène un team-up entre l'Araignée et Sleepwalker, un héros qui se manifeste lorsque son hôte terrestre s'endort, et qui a connu ses (brèves) heures de gloire voilà vingt ans. Panini choisit de le rebaptiser Somnambule, pourquoi pas. Dans le second, Spidey s'introduit dans l'héliporteur du Shield, pour une mission que nous devinons hors-la-loi. L'occasion de retrouver le Caméléon, incarcéré par les fédéraux. Je le répète, tout ceci se laisse lire facilement, mais n'apporte guère à l'histoire du personnage. Pour conclure, l'épilogue de la confrontation entre Scarlet Spider et les frères Lobo. Kaine n'est plus tout à fait lui même car il est mort, et revenu à la vie sous sa forme arachnéenne, suivant l'exemple de ce qui est arrivé à Peter Parker voilà quelques années. Un bon point pour cette idée, qui permet de radicalement modifier le ton de la série, sauf que ... ça va être de très brève durée. Chris Yost trouve le moyen de mettre le lecteur en appétit, et de lui refuser le repas en l'espace d'une vingtaine de pages. A l'image de ce qu'est devenu Marvel ces temps-ci ; une compagnie truffée de bons plans, d'ambitions louables, mais incapables de s'y tenir, de les concrétiser, et qui se noie dans le consensus et souvent l'ennui. Wake up!



SPIDER-MAN 4 EN KIOSQUE

Superior Spider-Man a de quoi dérouter ce mois-ci. Le premier épisode, bizarrement numéroté 6A.U, est en fait un "tie-in" lié à Age of Ultron, la saga du moment, qu'il vaut mieux avoir eu l'idée de lire pour bien comprendre ce qui se passe dans ces pages. Certes, on peut y arriver aussi totalement novice en la matière, mais dans ce cas, je ne vois pas trop la pertinence, puisque passée cette parenthèse on retourne ensuite à notre réalité classique. Bref, un choix fort discutable que celui de plonger le tisseur pour un round aussi bref, dans l'univers Marvel sous la coupe d'Ultron. D'ailleurs cet épisode n'a rien de capital ni de très passionnant. Spidey doit récupérer des composants scientifiques requis par Tony Stark, et conservés dans les Labos Horizons, mais il doit aussi se garder de ne pas tomber entre les mains de la milice robotique d'Ultron. Les dessins de Dexter Soy font très "papier glacé" et permettent de bien isoler le récit du véritable présent en cours, mais franchement, je préfère largement le second épisode du mois, celui ou Spider-Man affronte Cardiac, un de ces héros des années 90 tombés en désuétude. Cardiac est un chirurgien philantrope et milliardaire, qui doit ici subtiliser une ancienne invention d'Octopus pour sauver une vie. Le problème, c'est que ce bon vieux Doc Ock, qui occupe le corps de Peter Parker depuis quelques temps, n'est pas d'humeur à subir ce genre d'emprunt. Cerise sur le gâteau, les soupçons des Avengers se précisent, et notre Spidey Supérieur va devoir commencer à se méfier de ses formidables alliés. Octobre n'est pas le meilleur cru pour la série, même si on trépigne en attendant de savoir si la vérité va éclater (ou pas) dans le prochain numéro.



Le reste de la revue est composé d'un épisode d'Avenging Spider-Man et de deux de Scarlet Spider. Dans le premier cité, Spidey prévient Thor du retour d'Electro. Pas de quoi s'inquiéter quand on voit la différence de calibre entre le Dieu Tonnerre et le vilain qui fait des étincelles. Sauf que cette fois, il revient d'un exil forcé dans l'espace (après avoir été humilié par Thor, justement) et son désir de vengeance le pousse à prendre de gros risques, à muter l'essence même de son corps électrique, pour tuer son adversaire. Ouais. Je n'ai pas bien compris le processus, bientôt il faudra un master en physique appliqué pour saisir les concepts fumeux que les scénaristes invent. Un petit cru signé Yost et Checchetto (qui lui torche la très belle couverture de ce mois d'octobre). Enfin Kaine est toujours à Houston, où il joue aux super-héros avec tous les pouvoirs, et aucune responsabilité, comme l'affirme le slogan consacré. Cette fois, les Lobo (frère et soeur) se révèlent être des ennemis de poids. A la poursuite d'Aracely, la demoiselle sauvée par Scarlet Spider dans ses premières aventures nouvelle formule, ils parviennent au passage à éventrer le pauvre clone de Peter Parker. Fin de la série, donc, puisque le héros se retrouve la tripaille au grand air? Ce serait oublié que les "hommes-araignée" peuvent revenir sous une forme régénérée et encore plus arachnéenne. Auriez-vous donc oublié la saga "L'Autre" et le trépas de Peter Parker? C'est ici une sorte de second acte qui se joue, orchestré par Yost (encore) et Khoi Pham. J'attend la fin pour émettre un vrai jugement, mais il y a de quoi enfin rendre ce titre intéressant, ce qui est loin d'être toujours le cas.
Octobre, un mois relativement moyen pour la revue Spider-Man. Qui se targue quand même de la cover of the month. Beautiful.



SPIDER-MAN UNIVERSE 7 : MINIMUM CARNAGE

Maximum Carnage est le nom d'une célèbre saga de Spider-Man dans les années 90. Outre le Tisseur et Venom, alors au sommet de sa gloire, nous trouvions au menu un autre symbiote, encore plus fou et sanguinaire, le dénommé Carnage, endossé par un psychopathe ultra dangereux, Cletus Cassady. Bien des années plus tard, ce dernier est toujours d'actualité, et il vient de s'évader de la prison de haute sécurité où le gouvernement américain le détenait. Chez Marvel, on ne reste jamais très longtemps dans sa cellule. Venom aussi est encore de la partie, mais la nouvelle incarnation n'a plus grand chose à voir avec celle d'origine. C'est désormais Flash Thompson, un des amis/ennemis de longue date de Peter Parker, qui se la joue agent secret barbouze avec le symbiote. Il faut dire qu'il a été amputé des deux jambes au service de la nation, et que devenir Venom lui permet de retrouver la position érigée, et de servir les Etats-Unis de manière musclée. Reste à garder la maîtrise du symbiote, et c'est une autre paire de manches. Pas de Spider-Man au menu, par contre, dans ce Minimum Carnage. Sa place est prise par son ancien clone dégénéré, qui a réglé ses problèmes de peau depuis, et est devenu Scarlet Spider, le seul super-héros de Houston, avec un joli costume écarlate du plus bel effet. Prenez ces personnages, secouez, et vous voilà prêts pour l'action.

Minimum Carnage est donc un bref et mesuré cross-over qui implique Scarlet Spider, Venom, et deux numéros spéciaux sortis pour l'occasion (Alpha et Omega). L'intégralité est publiée dans un numéro de Spider-Man Universe, en kiosque depuis la mi septembre, pour moins de six euros. Les héros mentionnés doivent stopper Carnage, qui s'est évadé, et trouve refuge dans le microverse, une sorte de monde parallèle qui subsiste entre les atomes. La-bas, il se retrouve avec un univers tout entier à trucider, et comme il a emporté au passage une journaliste, bien connue de Venom, ce dernier a une double raison de se lancer aux trousses du cinglé de service. Sur place, nous rencontrons d'autres personnages impliqués dans le récit, comme la Force Enigmatique d'Arcturus Rann, ou encore le Redempteur. Sans avoir rien de bien formidable ou d'indispensable, cette aventure se laisse lire sans trop de problème. Cullen Bunn est bien loin d'être un génie de l'écriture (il est terriblement surcoté, si vous voulez mon avis, ces derniers mois) et Christopher Yost assure le service miminum (d'où le titre?). Toutefois les dessins sont agréables par moments, Lan Medina étant un artiste que j'apprécie, ce qui n'est pas le cas du brouillon Declan Shalvey, qui vient ici faire baisser singulièrement la moyenne. Cela dit admettons le, à ce prix, les fans de Venom ou de Scarlet Spider (ou de Carnage, il y a aussi des lecteurs psychopathes) en auront pour leur argent, et auraient tort de bouder une bonne heure de lecture décomplexée, au parfum rétro des nineties. 


SPIDER-MAN 3 EN KIOSQUE (SEPTEMBRE 2013)

Le Superior Spider-Man de Slott poursuit son bonhomme de chemin, avec deux nouveaux épisodes dans la revue Spider-Man de septembre. Si le principe même de projeter Octopus dans le corps et l'esprit de Peter Parker avait de quoi rebuter pas mal de monde et provoquer des poussées d'urticaires, il faut admettre que ce bon vieux Dan mène sa barque avec habileté et rend une copie fort honorable, voire même enthousiasmante par moments. Ce mois-ci, par exemple, c'est la violence mal gérée de Dock Ock qui est au centre du sujet. Nous savons tous que le tisseur de toile est un éternel gentil, qu'il ne se salit que trop rarement les gants, même face aux pires criminels qu'il a eu à affronter durant sa carrière. Le Superior Spider-Man doit affronter de vieux démons (un père violent et peu aimant, des brimades continues à l'école, une existence vouée au crime et aux larcins) et quand il perd la patience, ses adversaires en font les frais. C'est ainsi qu'il va régler le cas du dénommé Massacre de la plus radicale des façons. Je vous laisse lire cela, et la surprise qui en découle, mais c'est assez choquant, en effet. Suivra une altercation avec le Pitre et Screwball, du menu fretin irrévérencieux mais pas si dangereux, surtout pour Spider-Man et ses pouvoirs formidables. La version Octopus est bien moins clémente, et vous allez voir qu'à trop le titiller, ce tisseur new look ne prend de gants avec personne, au point d'alerter les Vengeurs, qui ont bien noté que quelque chose ne tourne pas rond chez leur camarade de jeu. Aux dessins, Camuncoli et Ramos se relaient, chacun livrant des planches fort belles pour peu que vous appréciez les styles respectifs de ces deux auteurs.

Le Superior Spider-Man se retrouve aussi embarqué bien malgré lui dans une histoire de ... baby-sitting. Il est appelé à la rescousse par les nouveaux Fantastiques (les FF habituels sont en pleine patrouille dans l'espace-temps, c'est à lire dans Avengers Universe) qui ont besoin du Tisseur pour s'occuper des jeunes pousses de la Future Fondation. Un rôle pour lequel Octopus n'aurait jamais été préparé, et du reste, il va s'en charger à sa manière, quitte à user de la force et des menaces pour gagner le respect. Ho, ça marche, en plus! C'est dans Avenging Spider-Man, récréation sympatoche signée Yost et un très bon Paco Medina. Enfin deux épisodes de Scarlet Spider, qui est toujours à Houston et cherche à se constituer une nouvelle vie. Cette fois il arrête une bande de cambrioleurs déguisés en père Noël, dans son hôtel, avant d'avoir à faire avec un petit détachement de la Main, spécialisé dans la traite des jeunes japonaises. Peu à peu la série semble gagner en intérêt et en profondeur, après des débuts qui m'avaient laissé très dubitatif (ce n'est pas un gros mot). Ce n'est pas encore formidable, mais ça commence à prendre forme. Yost à peut être trouvé le bon rythme, et les dessinateurs qui lui échoient sont en général convaincants. Bref, la revue de Spider-Man se porte assez bien. Pour moins de cinq euros, c'est un rendez-vous mensuel que je vous recommande. 


LA SAGA DU CLONE : PETIT GUIDE POUR GRANDS RETARDATAIRES

Rarement une aventure de l'Araignée aura fait autant couler d'encre ( deux pavés dans la collection Omnibus de Panini, faites chauffer les rotatives...) et aura autant divisé les fans du personnage, entre le clan fort nombreux de ceux qui crièrent au scandale, et celui plus restreint des ravis. Mais qu'est ce qui a bien pu donner naissance à un des schismes les plus saignants de l'histoire de Marvel? La réponse est cette Saga du Clone. C’est une des heures les plus noires de l’existence du tisseur de toiles, mais aussi une des périodes les plus confuses et des plus troubles. Plus de  quinze ans ont passé et curieusement, je ne cache pas mon plaisir de retrouver cette saga qui n’en finit pas ( 1800 pages en tout ! 3 ans d'aventures tourmentées) et qui met en scène Peter Parker et … son clone, qui se fait appeler Ben Reilly, et pourrait bien être en réalité… le Parker original. Mais qui est le clone de qui, mais que va devenir le tisseur, et ce alors même que sa tante May est sur le point de rendre l’âme ? Bref, que de questions philosophiques et existentielles !


En fait le clone est une création du Chacal, un des ennemies les plus acharnés de Spidey, accessoirement aussi son prof de sciences à la fac (le professeur Warren). Celui-ci était amoureux de Gwen Stacy, la blondasse fiancée de Peter Parker, et il blâme notre héros pour avoir causé la mort de la jeune fille (ce qui est un résumé partial de l'histoire, le véritable responsable étant le Green Goblin). Sa vengeance est raffinée : il prélève des cellules adn durant un cours et clone Parker : dans le monde Marvel, la science va un peu plus vite que dans le monde réel. Au terme d’une bataille épique et de légende, Spidey réussit à vaincre son double et l’abandonne mort dans la cheminée fumante d’une usine, ce qui n’est pas si formidable de la part d’un soi disant héros sans reproches. Des années plus tard, on apprend que le clone a survécu, qu’il a passé des années d’errance on the road à travers les States, et que la mémoire lui est progressivement revenue. L’esprit déchiré par de mystérieux flashs qui le poussent à rentrer à New-York, il va vite se retrouver à nouveau aux prises avec Parker. Mais la vraie trouvaille est : Et si en fait le vrai Spidey n’était pas celui qu’on croit ? Car après tout le clone était persuadé d’être Parker, lors de leur lutte finale, alors s’il l’avait emporté, n’aurait-il pas légitimement cru avoir triomphé de son imposteur ? On nous aurait menti pendant des années !!! Comme titre avec pertinence un des premiers arcs narratifs de cette épique saga : Smoke and Mirrors, à savoir miroirs et fumée. La réalité est celle que l'on veut bien croire comme telle.

Du reste Marvel a lancé cette folle proposition sans avoir une idée définitive sur l’épilogue à donner à l’histoire. Longtemps les responsables éditoriaux envisagèrent de remplacer Parker, pour toujours. Les lecteurs se rebellèrent, ce fut un tollé général, des lettres de haine et d’amour aussi (bien que moins nombreuses , des centaines de pages, des dizaines de numéros consacrés à cette incroyable évolution du personnage. Avec en cours de route une profusion de clones, qui d’ailleurs à tendance à décrédibiliser l’ensemble, malheureusement. Car si l'apparition de nouveaux personnages troublants et qui permettent de creuser dans la psyché du tisseur, comme Judas Traveller ou encore la secte des Scrier, est une vraie bonne idée, surtout entre les mains d'un J.M.De Matteis, grand spécialiste de l'introspection super héroïque, il est clair que les Spidercide et autres clones dégénérés qui se dissolvent au fil des pages finissent par lasser vite. Le personnage de Kaine est inversement d'un potentiel supérieur, en tant que premier clone "impur" et raté, qui décide de veiller sur l'original, dans une optique de sacrifice de soi fort discutable. Mais son emploi et son exploitation ultérieure ont été trop peu pertinents, et ne laisse qu'une demie bonne idée et des regrets. Son incarnation actuelle, sous le costume du Scarlet Spider nouvelle mouture, est presque une offense à ses origines plus controversées. Coté dessins, c'est bien entendu très inégal et différent, au fil de ces milliers de pages. Mark Bagley est l'auteur de référence des aracnos fans de l'époque, sans grosse fioritures et avec son dynamisme habituel; mais je me répète, sa caractérisation des personnages féminins est souvent défectueuse, et ses visages semblent tous identiques, d'une série à l'autre. Reste aussi à dire qu'il faut investir plus de soixante euros par tome (Omnibus chez Panini. Qui sont épuisés et peuvent donc se trouver aussi bien plus cher sur les sites comme Ebay, par exemple) pour pouvoir suivre cette longue saga. Et qu'encore, elle n'est pas totalement complète, car certains épisodes jugés mineurs ont été ignorés, ce qui porte par ailleurs dans le tome 2 à quelques interrogations dues à un sentiment de "trou dans l'histoire". Mais je vous dis, on déteste ou on adore, c'est selon, et loin de moi l'idée de vous influencer d'une manière quelconque, d'autant plus que si je suis assez objectif pour percevoir l'étendue des dégâts et les nombreux défauts de ce travail, je l'ai relu (dévoré?) avec le sourire aux lèvres, en repensant à la fin de mes années fac. C'est ça aussi le miracle des comics, quand ils vous tiennent par la main le long de votre vie, vous les retrouvez parfois comme de vieux amis, ce qui fait que vous pouvez fermer un oeil sur nombre de points négatifs... Par contre, étant lecteur Vo, j'ai opté pour les 5 volumes The Complete Clone Saga, qui sont publiés par Marvel et disponibles entre 20 et 25 euros pièce sur les plateformes comme Amazon. Une petite économie par rapport à la Vf et un confort de lecture évident. Ce sont de beaux albums à couverture souple, plus pratiques à lire que ces Omnibus qui musclent les avant-bras comme jamais. Mais font si belle figure dans une bibliothèque. A vous de décider, si ce n'est déjà fait.


SPIDER-MAN 10 : QUI EST ALPHA?

Pourquoi croyez-vous que Spider-Man n'a jamais été affublé d'un side-kick, comme beaucoup d'autres héros en ont à leurs cotés? Peut être parce que Peter Parker n'incarne pas franchement l'idée que l'on se fait d'un mentor responsable, lui qui passe le plus clair de son temps à vivoter comme un étudiant et à se torturer de questions morales absconses à en oublier de vivre? Mais les temps changent. Parker travaille maintenant aux labos Horizons et il a mis au point une source d'énergie illimitée, directement reliée à l'univers. Lors de la démonstration publique devant une classe d'étudiants, c'est la catastrophe. Un acte discret de sabotage, et un des gamins présents se retrouve foudroyé sur place en voulant sauver une de ses camarades de classe. Andy Maguire, c'est son nom, n'est pas mort pour autant, loin de là. L'histoire se répète : il a acquis du même coup des pouvoirs fabuleux, qui font de lui, auparavant simple étudiant anonyme et coincé, un super-héros aux dons illimités, peut être le plus fort potentiel de toute la communauté Marvel. C'est Spider-Man qui est chargé de veiller sur les premiers pas de celui qui va devenir Alpha, le jeune super-héros Vrp, tête de pont pour la publicité chez Horizons (une manière d'éviter de dédommager les parents après l'incident). Problèmes relationnels en vue : Andy est grande gueule, frimeur, aime ridiculiser son prochain et se placer sous les feux des projecteurs, alors que Peter Parker prêche les "grandes responsabilités", le profil bas et l'entraînement rigoureux et humble. Alpha peut se permettre d'écraser Giganto, une des créatures souterraines de l'Homme Taupe, sans trop forcer son talent, mais quand le Chacal ourdit un plan à ses dépends, la force brute risque bien de ne pas être suffisante. Spidey au secours!
C'est forcément drôle et truffé d'humour. On sourit beaucoup dans ce trio d'épisodes qui tente de faire le pont entre ce qui est arrivé à Parker, et le présent incarné par Maguire. Un cadeau anniversaire pour le lecteur, parfois traité avec une pointe de superficialité (l'incident aux Labos : il suffit de tourner une manette pour que tout parte en vrille. C'est ça la sécurité chez Horizons?) et parfois avec sagacité (Spidey propose un programme Acolyte à son jeune apprenti, mais celui-ci comprend que le tisseur est l'acolyte qu'on lui a confié). Humberto Ramos dessine cette aventure dans son style caractéristique, entre cartoon et super-héroïsme, avec un sens du mouvement et de l'action notable, mais aussi des silhouettes épaisses comme des grissins, ce que je trouve irritant. Le hic, c'est le troisième et ultime volet. A force de jouer dans la surenchère, la crédibilité s'envole pour de bon alors que Spidey se transforme en train d'atterrissage pour sauver sa tante d'un crash aérien, et que Alpha ridiculise les Vengeurs. Too much mister Slott, too much

Le reste de la revue m'a fait bailler. Surtout Avenging Spider-Man, d'un profond ennui à ne plus se réveiller. Le Tisseur fait équipe avec Captain Marvel (Carol Danvers) pour sauver une certaine Robyn, qui s'avère en fait être une construction artificielle dont la masse grandit à chaque choc qu'elle reçoit. Un épisode sans aucun pathos ni intérêt, le pire que j'ai pu lire depuis des mois dans le mensuel. C'est dessiné par les époux Dodson, qui ne donnent pas la plénitude de leur talent, par ailleurs. Bref, pourquoi s'attarder d'avantage sur ce truc inutile? Scarlet Spider vient clore le sommaire. Ses investigations aux siège de la Roxxon Corporation de Houston, à la demande de la fille du patron qui révèle les manigances du géniteur et met la puce à l'oreille de notre héros, le porte à rencontrer un groupe de super types locaux, les Rangers. Une équipe originale et sympathique avec deux membres qui rappelleront des souvenirs aux nostalgiques des Avengers West Coast (l'eclair vivant et Firebird). Une vingtaine de pages qui se laissent feuilleter assez facilement, mais qui n'ont pas grand chose d'inoubliable non plus. Ne vous attendez pas à du Stegman aux dessins, ce mois-ci vous trouverez Khoi Pham, et vous verrez, c'est banal, tout au plus. C'est bien cela le problème avec les revues mensuelles chez Panini : pour lire une série que vous souhaitez absolument avoir sous les yeux, vous devez composer avec deux autres dont vous ne raffolez pas forcément. Bon, 5 histoires pour 4 euros 80, le prix rachète cet inconvénient... 


SPIDER-MAN 6 : FINS DU MONDE EN KIOSQUE

Triple dose de Amazing Spider-Man dans la revue mensuelle de ce mois-ci. C'est une bonne nouvelle car le reste est bien moins engageant.
Pour débuter, la seconde partie d'un diptyque qui voit Spidey et son ami La Torche dans l'espace, ou plus précisément la station orbitale des laboratoires Horizon, où le fils de J.J.Jameson et le reste de l'équipage de bord ont été pris en otage et zombifiés par les octobots du Docteur Octopus. Action et humour sont au menu d'un épisode qui se laisse lire facilement, agréablement mis en page, qui plus est, par Giuseppe Camuncoli. La suite est importante, car il s'agit du début de la nouvelle grande saga du tisseur, Ends of the Earth (Fins du monde en Vf). Considérons là comme le dernier grand coup d'éclat d'Octopus (encore que quiconque lit la Vo sait que le vrai final c'est en ce moment, à l'approche du numéro 700), qui souhaite laisser une trace indélébile dans l'histoire de l'humanité, avant sa mort. Dans ce but, il a inventé tout un réseau de lentilles géantes qui vont lui permettre de manipuler l'éco-système de toute la planète. il peut donc à loisir résoudre l'ensemble de nos problèmes environnementaux, ou au contraire précipiter le monde entier vers sa destruction. Spider-Man connaît bien son ennemi et il n'a aucun doute sur les vraies visées de ce dernier. Il décide donc d'aller chercher de l'aide chez ses amis Vengeurs, endossant au passage une nouvelle armure mise au point pour contrer les différents pouvoirs des alliés d'Octopus, les Sinister Six. Le premier round entre les Avengers et les vilains du jour va être rapide, et ne va pas forcément bien se terminer pour les plus grands héros de la Terre. Stefano Caselli est aux dessins, et offre une prestation soignée et fort lisible, rehaussée par ce trait gras qui entoure chacune de ses silhouettes et dynamise leurs présences dans ses planches. Du travail bien exécuté, au service d'un scénario décomplexé et débridé signé Dan Slott. 

Le reste de la revue est moins passionnant. A commencer par un épisode très fade de Avenging Spider-Man, où l'Araignée fait équipe avec Miss Hulk. C'est censé être très drôle, mais c'est en fait déconcertant. Les deux Vengeurs sont occupés par le vol d'une statue égyptienne dans un musée, et ils vont finir par devoir se frotter à une antique divinité locale. Les gags tombent à plat et on s'ennuie très vite. Voir Spidey, en fin de numéro, se coiffer d'un gros masque en forme de taureau, pour tenter de tromper son adversaire, c'est à prendre à quel degré? J'en suis arrivé au cinquième, et je n'ai toujours pas souri. Les époux Immonen sont à la baguette. Le mari dessine pas trop mal sur le coup, la femme n'a visiblement pas le temps d'écrire son scénario. En conclusion, on retrouve Kaine, le clone de Peter Parker, sous le costume de Scarlet Spider. Il a finalement décider de rester un peu à Houston, où il devient plus ou moins le héros attitré de la ville. Bien mal lui en a pris car il va se retrouver nez à nez avec un membre de la Guilde des assassins, qui ne lui veut pas que du bien. Yost ne parvient pas à me convaincre, tant il y aurait mieux à faire avec la personnalité tourmentée de Kaine, que ses récits inoffensifs et convenus. Stegman aux dessins est adulé par beaucoup. Je suis plus réservé. On sent encore l'artiste qui se cherche, découpe certaines planches à la Bachalo, sauf que les cases sont plus grosses et qu'il n'ose pas l'audace formelle du modèle. En d'autres occasions il évoque lointainement McFarlane, avec les poses dynamiques du héros en action. Qui est vraiment Stegman, un surdoué, ou une éponge artistique? La réponse dans les prochains mois, suivons le toutefois de près. Spider-Man 6 de décembre est donc une revue agréable et globalement bien portante, mais qui souffre d'un coup de mou vers la fin. 


Oui ce mois-ci Spidey balance une droite à Al Gore!

SPIDER-MAN 5 EN KIOSQUE : Du Spidey fort sympathique

Le tisseur de toile a la forme, et sa revue est des plus pétillantes. Bonne pioche donc en novembre chez Panini, vous pouvez vous réconcilier avec Spider-Man. Un diptyque fort divertissant ouvre le bal (Amazing Spider-Man 678 679). Peter Parker, qui travaille toujours chez Horizon, a la chance de fréquenter de purs génies aux quotidiens, et de partager leurs travaux. Sauf que cette fois, il doit prêter main forte à un collègue qui a mis au point une chambre chronale, c'est à dire une pièce où vous pénétrez 24 heures dans le futur. Quand Peter franchit le pas, il se rend compte que son absence (enfin celle de Spidey, son alter-ego) dans le présent risque de provoquer une incroyable destruction de New-York. Pourra t'il remonter le fil de l'existence, trouver les bons gestes durant les 24 heures qui nous sépare du drame, pour comprendre quel est son rôle et son action concrète pour empêcher la catastrophe? Dan Slott a mis au point quarante pages diablement efficaces et qui font sourire, mises en image par un Humberto Ramos des grands soirs. Certes le style est toujours aussi cartoony et rebutant pour les amateurs du réalisme pur, mais que c'est dynamique et enlevé!

L'épisode 679.1 se situe lui aussi aux laboratoires Horizon. On va enfin y découvrir l'identité du mystérieux chercheur numéro 6, qui oeuvre dans le plus grand anonymat, dans son laboratoire secret. Je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais je vous donne un indice : ne lui offrez pas de plat avec de l'ail, il n'apprécierait pas... Du basique, mais bien mené, et illustré par Matthew Clark, qui est à la hauteur de la situation. Vient ensuite un quatrième numéro de la série Amazing, le 680, qui constitue la première partie d'une aventure du Tisseur dans l'espace. Parker se retrouve en orbite avec son collègue la Torche (des Fantastiques) pour venir au secours du fils de J.J.Jameson, le maire de la ville. Le fiston travaille dans une station orbitale qui a probablement été victime d'un accident crapuleux. Qui est responsable de l'attaque? Ce sera l'occasion de faire revenir les Sinister Six sur le devant de la scène, avant le prochain arc très attendu : Ends of the Earth. L'italien Camuncoli aux dessins, est doté d'un trait plus anguleux et analytique que ses collègues, mais là encore c'est du haut niveau qualitatif. La revue ferme ses portes avec le second épisode de Scarlet-Spider. C'est maintenant l'ancien clone dégénéré de Peter, Kaine, qui officie sous le costume écarlate. Il est à Houston, de passage, avant de partir au Mexique pour entamer une nouvelle existence. Sauf qu'il se retrouve impliqué dans le sauvetage d'une jeune femme, et une lutte sans merci contre un vilain pyromane aux pouvoirs brûlants. Yost a la lourde charge de réconcilier les lecteurs avec Kaine (il est toujours délicat de manipuler les clones de Parker avec intelligence) tandis que Stegmann est déjà brillant avec si peu de planches. Ultra doué pour le mouvement et les planches aussi dynamiques que lisibles, il donne un ton frais et enlevé au titre, qui semble bien se porter du coté des States. Du coup, on se retrouve avec entre les mains un bon cru de Spider-Man, et on a forcément envie de lire la suite. 




SCARLET SPIDER #1 : Kaine se rachète une conduite

Deux mots qui feront frémir de joie, ou de peur, les lecteurs nostalgiques des années 90 : Scarlet Spider. Le clone de Spider-Man est de retour, mais pour être honnête, pas sous la forme que vous pourriez croire. Ben Reilly est toujours mort, et pour le moment Marvel n'a pas encore décidé de profaner le cadavre. C'est donc Kaine qui hérite du titre de nouveau Scarlet Spider, lui qu'on a récemment vu à l'oeuvre dans The Grim Hunt ou Spider-Island (la série régulière du tisseur). Kaine est un peu l'antithèse de Peter Parker, il a grandi dans une éprouvette, n'a pas connu les affects et l'amour qui ont formé son modéle génétique à être l'être noble et généreux que nous connaissons. Du coup, c'est un anti héros sombre et tourmenté que nous avons appris à respecter. Sa devise est ici : « All of the power, none of the responsibility », ce qui se passe de commentaire. La version que nous présente Kyle Yost tient plus de l'homme araignée au sens littéral du terme, qu'à la véritable copie conforme de Parker. il peut produire sa propre toile organique, et même se raser à main nue grâce aux aspérités arachnéennes qui parsème son épiderme. Le scénariste n'echappe pas au rituel qui consiste à replacer le héros dans son contexte, par le biais de flash-backs ou de monologues parfois pompeux ou un poil irréalistes (les super héros parlent ou pensent souvent seuls, comme s'ils s'adressaient à un public. Sont-ils donc tous conscients d'être épiés par nous autres, les lecteurs?). Scarlet Spider est "double face", et s'il veut se racheter et faire le bien, il n'est pas dit qu'il y parvienne de suite. Quand il veut sauver une vieille dame d'une voiture, il le fait au détriment du conducteur, qui écope à la place. Pas de costume à capuche, pas d'apparition dans le style des nineties comme on se rappelle le personnage, c'est du Scarlet Spider introductif et introspectif qui va se mettre sur la piste de trafiquants d'hommes, tout en essayant d'en être un, un vrai. Aux dessins, Ryan Stegman n'est pas mauvais du tout. Son style est clair, ultra lisible, peut être même d'ailleurs sans aspérité et trop consensuel. La colorisation rend de plus cet épisode artificiel, mais ça c'est un défaut que je pointe du doigt depuis longtemps. Rendez nous des planches humaines qui transpirent du poignet, pas du clavier et des pixels! Le nouveau Scarlet Spider allégé et sans matières grasses vient de sortir, en Vf cet été, probablement.

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...