THUNDERBOLTS #1 : L'improbable association de gros calibres

La nouvelle série consacrée aux Thunderbolts est dessinée par Steve Dillon. Un détail qui mérite d'être rappelé d'emblée. En effet, dès la première page, il se dégage comme une impression de déjà vu. Une planche plus loin, une vue de profil du personnage principal qui s'allonge sur trois cases confirme nos impressions. Le personnage en question, c'est Frank Castle, et les souvenirs qui remontent à la surface de notre mémoire de lecteur, ce sont ceux liés à Welcome Back Frank, la saga en douze parties qui ramena le Punisher de l'oubli, et en fit un justicier très à la mode, par la grâce du scénario caustique de Garth Ennis. Mais l'irlandais n'est pas de l'aventure cette fois, et le récit est bien plus convenu. Ce numéro un est une sorte d'opération de recrutement, et un par un, il nous apprend comment le général Thadeus Ross (qui accessoirement est aussi le Red Hulk depuis que Jeph Loeb en a décidé ainsi) a opéré pour enrôler une nouvelle équipe à ses ordres, charger de faire le sale boulot quand la loi et les héros qui s'efforcent de la faire respecter ont montré leurs limites. Pour Castle, il le retient prisonnier et lui propose de troquer sa liberté contre un joli carnage : liquider près de 400 criminels qui ont eu vent de la détention de leur némésis, et qui viennent se jeter dans la gueule du loup, pensant pouvoir le liquider. On a connu le Punisher plus revanchard vis à vis de ceux qui le font chanter, mais pour le coup, il se contente d'opter pour la boucherie qu'on lui place sous le nez. Le général s'en va de par le globe (même à Paris, avec Deadpool qui trucide des criminels déguisés en mimes/Pierrots: bravo l'imagination américaine dès que notre France est de la partie) et parvient à convaincre du lourd. Wade Wilson, donc, mais aussi Venom (Flash Thompson) et Elektra (pas très sexy sous les crayons de Dillon).
Dillon, donc. Sa grande limite est de proposer des visages photocopiés les uns par rapport aux autres, d'une série à l'autre. Avec une déficience évidente au niveau des expressions (toujours ce sourire crispé ou cette indifférence étrange). Ne comptez pas sur lui pour une splash-page époustouflante ou percutante, c'est un artiste qui ne gagne pas à exploser en volume, et travaille dans la redite, l'espace maîtrisé. Daniel Way, à l'écriture, se contente pour l'instant de mettre en place les pièces du puzzle avec diligence, mais sans parvenir à nous secouer, ou nous faire saliver. Voilà un numéro 1 qui ressemble de trop près à un numéro 0. Prudent et convenu, le roster est amené, prêt à l'emploi. On attend une suite avec panache, parce qu'autrement... 



LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...