Urban Comics attaque la librairie (et le kiosque) en cette fin février. Première étape importante pour convaincre de nouveaux lecteurs peu disposés à pénétrer l'univers Dc, voici venir une anthologie de presque 300 pages, comprenant (je cite) 16 récits majeurs de 1939 à nos jours. Première bonne nouvelle, le choix de bien séparer les différentes grandes époques du comic-book (avec les âges d'or, d'argent, de bronze, et moderne) et d'inclure une partie didactique rédactionnelle pour les nouveaux venus. C'est clair, concis, et ça permet d'avoir entre les main un ouvrage accessible à tous, même à ton petit frère qui jusque là s'était borné à lire du franco-belge. Bien sur, qui dit âge d'or dit forcément les origines des plus grands héros de l'univers Dc (Superman, Batman, Wonder Woman) maintes fois narrées et retravaillées, ici présentées dans leur forme originelle, brute, et forcément en décalage avec les goûts du public moderne. Mais ce sont de petits bijoux historiques, au style et à la forme caduque, mais au fond inépuisable et toujours d'actualité. La partie dédiée à l'âge d'argent est aussi intelligemment travaillée. On y découvre vite le monde des Green Lanterns, on se familiarise avec Flash (ou plutôt les Flash, car c'est une vraie dynastie en évolution perpétuelle), et aussi la JLA, sans oublier le concept de Terres parallèles, si crucial pour comprendre l'architecture des grands moments made in Dc. Avec l'âge de bronze, il est vite possible de noter à quel point le caractère ingénu et romantique des premières années s'obscurcit et se radicalise, en même temps que défilent les derniers soubresauts des seventies, et s'écoulent les eighties. La modernité nous frappe de plein fouet, avec le Superman/Man of Steel de Byrne (qui franchement parvient à allier classicisme revisité et fraîcheur narrative) et quelques autres récits mineurs, qui permettent toutefois de créditer des artistes incontournables comme Morrisson ou Geoff Johns. Certes, on regrettera que ce ne sont pas leurs travaux les plus déterminants ou marquants qui sont ici présentés, et qu'au risque de devoir payer quelques euros de plus, on aurait bien aimé en avoir d'avantage sous les yeux. Last but not the least, Urban se tourne vers l'avenir et offre la première version Vf du numéro un de la Justice League de Jim Lee, le titre le plus vendu aux States en 2011, le fer de lance du reboot Dc. Une histoire déjà chroniquée ici et qui est en effet comme une porte vers un nouvel univers, une nouvelle existence pour tout un microcosme super héroïque. Ceux qui souhaitent lire ce récit fondateur sans acheter l'anthologie devront encore patienter un trimestre, avant l'arrivée du mensuel Dc Saga, qui le republiera cette fois en kiosque.
Objet idéal pour ceux qui des super-héros ne connaissent que Marvel? Ou joli ouvrage patiné mais finalement dispensable? Je tendrais plus volontairement vers la première hypothèse. Pour un peu plus de vingt-deux euros, dans un format certes plus petit que ce à quoi je m'attendais (je rêvais déjà de l'équivalent d'un Deluxe de chez Panini), mais avec une cover en béton armé et une qualité d'impression remarquable, cette anthologie pourrait vite devenir le cadeau à faire à vos amis indécis, à tous ceux qui font de l'urticaire en pensant à Dc, ou songent secrètement à s'y mettre sans jamais franchir le pas. Une entrée en matière légère mais agréable pour un éditeur (Urban, donc en définitive Dargaud) très attendu en cette fin d'hiver 2012.
Rating : OOOOO (allez quoi, un bel objet!)
Objet idéal pour ceux qui des super-héros ne connaissent que Marvel? Ou joli ouvrage patiné mais finalement dispensable? Je tendrais plus volontairement vers la première hypothèse. Pour un peu plus de vingt-deux euros, dans un format certes plus petit que ce à quoi je m'attendais (je rêvais déjà de l'équivalent d'un Deluxe de chez Panini), mais avec une cover en béton armé et une qualité d'impression remarquable, cette anthologie pourrait vite devenir le cadeau à faire à vos amis indécis, à tous ceux qui font de l'urticaire en pensant à Dc, ou songent secrètement à s'y mettre sans jamais franchir le pas. Une entrée en matière légère mais agréable pour un éditeur (Urban, donc en définitive Dargaud) très attendu en cette fin d'hiver 2012.
Rating : OOOOO (allez quoi, un bel objet!)