Avengers 60th anniversary, la suite, avec du grand… n'importe quoi?
Un bon gros Marvel Omnibus. Rien de tel pour enrichir sa collection d'un ouvrage de poids. Les fans des Vengeurs se sont tout de même posé bien des questions, le jour où Panini a décidé de tout éditer ce qui a fait le buzz dans les années 1990, car l'intégralité de la saga très controversée, The Crossing, reste parmi les histoires qu'il est de bon ton de détester dans les salons qui comptent. Il s'agit d'un long crossover datant de 1995 et impliquant les différents titres liés à la famille des Avengers. Le héros malgré lui n'est autre que Tony Stark, cette fois dépeint sous les traits d'un traître ! Tout commence par la découverte d'une porte que jusque là personne n'avait jamais remarquée, dans les sous-sols du manoir des Vengeurs. Celui ci avait été reconstruit par un gardien sur le point de mourir, après qu'il eut été détruit par Circé. Chez les plus grand héros de la Terre, rien ne semble tourner rond. Des assassinats ignobles sont perpétrés (Rita De Mara alias Pourpoint Jaune, ou encore Marilla, la gouvernante de la petite Luna, la fillette de Crystal et Vif Argent) sans que personne ne parvienne à identifier l'auteur de ces meurtres choquants. Le crime frappe à domicile, et pourtant personne n'est en mesure d'élucider cette sombre énigme. Il faut dire que le coupable n'est autre que … Tony Stark lui-même, qui parait traverser une crise inéluctable. Tout d'abord, il voit sans cesse les fantômes de ses parents décédés, puis il s'est lié avec Machinesmith, un robot criminel, et enfin il impose à Force Works (une sorte de groupe parallèle aux Vengeurs, bâti sur les cendres des défunts Vengeurs de la Côte Ouest) une nouvelle recrue en la personne de la généticienne Suzi Endo, alias Cybermancer, contre l'autorité de Wanda Maximoff, leader de la formation. Sans parler non plus de son bunker secret, en plein arctique, où il retient prisonnières son ancienne petite amie Marianne Rodgers, et Madame Masque. Qu'arrive t-il à Tony ? Est-ce bien lui, ou un clone, ou une copie dégénérée… Ou bien est-il sous la coupe d'un de ses ennemis? La réponse tient en quatre lettres : Kang. Un Kang qui manigance son plan machiavélique depuis toujours, et qui va enfin utiliser sa bombe à retardement, placée à dessein au sein même des Vengeurs; ce bon vieux Tony, qui pourrait bien détruire de la sorte tout ce qu'il a patiemment édifié depuis le début de sa longue carrière…
Inutile de préciser que les avis divergent depuis des années. Beaucoup de fans purs et durs hurlèrent au scandale avec cette saga, qui s'achève sur la disparition de Stark, et avec l'arrivée dans notre ère temporelle d'un jeune Tony innocent, pas encore contaminé par les plans de Kang, après bien des événements rocambolesques. The Crossing concerne les revues Avengers, Force Works, War Machine, Iron Man, mais aussi des one-shot comme Timeslide, par exemple. C'est une histoire très complexe et truffée de ramifications, dessinée dans un style hyper cinétique et très criard, comme selon les goûts et les standards en vigueur dans les années 90. Signalons que Mike Deaodato le brésilien s'y illustre comme un des artistes les plus importants, aux côtés de Jim Cheung ou bien Tom Morgan . Les costumes sont tous revisités pour coller à l'air du temps (lycra ultra moulant et tenues paramilitaires) et la Guêpe va même devenir l'espace de quelques mois une créature qui emprunte autant à la femme qu'à l'hyménoptère. The Crossing correspond aussi à une période trouble pour l'édition des comics en langue française, puisqu'en plein milieu de cette épopée, l'éditeur Semic perd les droits d'adaptation concédés par Marvel, et les lecteurs (à une époque où Internet n'existait pas et où le spoiler ne concernait qu'une infime couche de privilégiés, issus du secteur de la bd) imaginèrent ant donc que ça en était fini de ces héros chéris depuis l'enfance. Jusqu'au jour où Panini (encore baptisé Marvel France) releva le défi, avec un premier numéro de Avengers (et sa couverture holographique inoubliable) et des mensuels thématiques, qui publièrent toute la fin de l'événement qui nous intéresse. Mais le plus simple, pour vous en 2023, ça reste un bon gros omnibus, si vous ne craignez pas l'indigestion !
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