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H.P. LOVECRAFT ET KADATH L'INCONNUE CHEZ BLACK RIVER


 Rappeler que H.P. Lovecraft est considéré comme l'un des grands maîtres de l'horreur est une évidence telle que ça ne sert pratiquement à rien… pour autant, beaucoup de personnes qui se revendiquent de cette auteur ou qui en commentent les œuvres n'ont que très peu - voire pas du tout - lu ce qu'il a pu produire. Lovecraft a réussi une performance rare mais enviée, celle d'intégrer la culture populaire mondiale sur la base de vieilles légendes, de vagues souvenirs. Avec Lovecraft, la croyance en un être supérieur est liée à l'épouvante : il y a des choses qui ne sont pas faites pour être connues ou dévoilées; et dès l'instant où vous décidez malgré tout de savoir ce que vous ne devriez pas savoir, d'enfreindre l'ordre naturel des choses, c'est pour vous retrouver nez à nez avec la monstruosité ou la cruauté dans toute sa splendeur. Chez Black River, vous allez découvrir en ce mois de novembre l'adaptation de La quête onirique de Kadath l'Inconnue, où il est question d'une sorte d'Indiana Jones de la terreur (Randolph Carter) qui se met en tête de pénétrer dans le royaume de Kadath, justement. Ses aventures se déroulent selon un double état de conscience. Quand il est éveillé, quand il est endormi. Dans le premier cas, le scénariste Florentino Florez a pris l'option d'évacuer ce qui n'est pas fonctionnel au récit, en ne nous en montrant rien; ou plutôt un soupçon : le début de chaque épisode est une sorte d'hommage très appuyé aux planches absolument stupéfiantes de Winsor McCay et de son Little Nemo in Slumberland, ce petit garçon qui s'endort pour pénétrer dans un royaume onirique fabuleux et se réveille chaque matin en sursaut, en tombant de son lit. Il faut dire qu'ici, c'est lorsque le personnage principal dort profondément que l'aventure peut avancer, avec à ses côtés un chat noir qui devise sur le monde et commente l'avancement du voyage, manière intelligente de représenter de manière graphique et dynamique tout ce qui est de l'ordre de l'intime et de la pensée, dans les écrits de Lovecraft. Bref, il y a une évidente science du récit à l'œuvre dans cette lecture.



Alors bien entendu, pour apprécier le parcours fabuleux de Carter, il faut être un amateur de récits d'épouvante, mais aussi tout simplement d'aventure. Vous allez y croiser des créatures fantastiques et repoussantes dont les plus sympathiques et disponibles restent des goules; à leur tête, un certain Pickman, qui fut autrefois un peintre dans sa vie terrestre et qui à l'intérieur du monde onirique est devenu un de ces êtres qui mangent de la charogne et rampent dans la boue, comme il le dit lui-même. Carter, lui, n'est pas de cet univers là. Il le traverse, l'utilise pour arriver à ses fins et pénétrer dans la cité fabuleuse qui lui échappe chaque fois, au réveil. Il est même transporter sur la lune et détenu par des créatures semi divines, mais toujours il a cette alternative qui est celle de se réveiller. En fait, pour atteindre son but, il va devoir laisser le rêve le transformer, il va falloir s'oublier à l'intérieur du songe et devenir ce qui n'est pas. Côté dessins, nous sommes très bien servis avec Guillermo Sanna et Jacques Salomon. Rien à dire de ce côté-là, ils ont une faculté évidente pour représenter à merveille l'horreur et le fantastique, tandis que les couleurs sombres du second cité permettent de toujours maintenir le lecteur en haleine, dans un climat de tension permanente, une sorte de course poursuite à travers les méandres d'un songe cauchemardesque. Seule petit remarque que nous pouvons faire concernant cette édition française chez Black River, la présence de plusieurs coquilles qui une fois encore n'ont pas été toutes repérées ou corrigées avant impression (l'habilité et l'habileté sont deux notions différentes, par exemple). Pour le reste, sachez aussi qu'il s'agit de l'adaptation d'une série publiée en Espagne chez Diabolo Ediciones, ce qui nous change agréablement des sempiternelles publications américaines. Car après tout, les comics comme le manga ou la BD, c'est universel, ça n'est pas cantonné à un territoire défini. Et comme nous le fait si bien remarquer Lovecraft, tout se joue dans la tête, dans notre fantaisie, là où nous prenons plaisir ou peur, selon le moment.



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BULLSEYE #1 : LES DEBUTS MODESTES DE LA SERIE DU "TIREUR"

Salut les amis. De mon vrai nom Benjamin Poindexter, on me surnomme Bullseye, ou comme disent parfois mes amis français (les plus anciens), le Tireur. Rien à voir avec mes performances dans un lit, c'est seulement le fait que je ne manque jamais ma cible. C'est la raison pour laquelle je gagne ma vie en exécutant les contrats qui se présentent. Souvent, c'est un gros lard du nom de Wilson Fisk qui est mon employeur, et c'est assez logique, car nous partageons la même obsession pour Daredevil, ou devrais-je dire Matt Murdock... A ce petit jeu j'ai fait très fort au cours de ma carrière : je suis parvenu à assassiner sa fiancée de toujours, Karen Page, non sans avoir auparavant trucidé la ninja Elektra, son premier grand amour. Si Matt est célibataire, j'y suis un peu pour quelque chose. Sinon ces dernières années j'ai vécu l'enfer, et j'en suis revenu. Mort, paralysé, aveugle, ressuscité... bref pas de bol, ou au contraire vraiment veinard, ça dépend des points de vue. Alors, vous allez me la vendre ma série, chez UniversComics?

Pas de bol l'ami. On adore les récits urbains et crades, les ambiances glauques, les polars Marvel. Mais pas ce genre de truc qui se cherche sans se trouver, et fait dans la caricature. Le Tireur de cette série est un psychopathe qui rappelle vite au lecteur ses prouesses. Avec un trombone il peut orchestrer un accident impliquant une ambulance pleine de victimes. Un tueur né, cinglé, que Ed Brisson ne tente pas de rendre attachant ou de justifier (ce ne serait pas une sinécure) mais au contraire emploie pour ce qu'il est : un misérable tordu qui sème la mort et le malheur. Guillermo Sanna fait de son mieux pour mettre en image le quotidien d'un mercenaire sordide, mais ça ne marche pas plus que ça. On a lu un peu partout que son trait le rapprochait de celui de Eduardo Risso, dans 100 Bullets, ce qui n'est pas faux, mais il est loin de jouer avec autant de maestria sur les ombres, et d'instaurer une ambiance aussi prenante. Par endroits c'est juste laid, et il est clair que ce n'est pas notre came, comme disent les jeunes. En parlant de came, cette aventure va envoyer Bullseye en Colombie, sur les traces d'un autre dingo, à la tête d'un puissant cartel qui a de gros projets en Amérique, et qui détient le fils d'un de ses hommes de terrain jusque là, aux States. En toute honnêteté, on a la sensation que ce premier numéro est stérile, n'apporte strictement rien à la légende du personnage, n'est pas si drôle ou passionnant que cela... En gros une sortie assez anonyme, nonobstant un buzz positif et une réelle envie de le lire, au départ. Cadeau bonus, une back-up story de Marv Wolfman, où Bullseye se fait torturer avant de s'en sortir à sa manière, simplement à l'aide d'une clé Usb. Auparavant ses geôliers lui avaient libérés les poignets de ses entraves, alors qu'ils l'avaient à leur merci. Bullseye. Le mec qui transforme tout en arme! Oh les cons, ils n'ont pas reflechi?
Bullseye, ne nous en veut pas, on ne va pas te la vendre, ta (mini) série en cinq parties.
PS : Pitié.





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