Radiant Black est comparé par certains (par beaucoup, Robert Kirkman en tête) à Invincible. Et en effet, on peut dresser des comparaisons, tout comme on peut en faire avec les comic books de Stan Lee dans les années 60 chez Marvel. Le postulat de départ suit une chaîne de causes à effets assez simple dans son déroulement. Problèmes personnels – événement exceptionnel – apparition de super pouvoirs – tentative de comprendre et de maîtriser les pouvoirs – lutte contre un antagoniste. Si le héros d'Invincible ou le Peter Parker de Lee et Ditko sont des ados encore capables de s'émerveiller ou de déprimer comme des gens de leur âge, Nathan est un adulte, qui est déjà entré dans la seconde phase de son existence, celle où les désillusions ont pris peu à peu la place des rêves. Pour autant, Radiant Black sait aussi surprendre. Passés les trois premiers épisodes clairement introductifs, le titre de Kyle Higgins bifurque tout à coup vers autre chose, ose des rebondissements qui le propulsent dans une catégorie différente, et c'est là que l'univers « Radiant » va pouvoir s'affirmer. Au dessin, Marcelo Costa livre une prestation de bonne facture, avec un trait assez lisse, voire impersonnel, qui digère très bien les influences du manga et de l'animation japonaise, pour proposer un produit qui touche principalement un public jeune (c'est bien connu, les anciens veulent du Romita ou du Buscema). Higgins aussi joue dans cette cour de récré ; et ce genre de série, qui n'est pas sans rappeler les Power Rangers, où il a su écrire des histoires qui ont emporté l'adhésion du plus grand nombre, ou encore Ultraman, c'est du cousu main pour lui. Radiant Black ratisse alors large, et bâtit progressivement un univers narratif qui sous couvert d'une apparence désinvolture et facilité d'écriture, va se densifier et se crédibiliser mois après mois. Le tome 1 est bien prometteur, même si ce n'est qu'une mise en bouche des possibles exprimées, et qui ne sauront tarder à se manifester. Nous, on sera là pour la suite.