Bloodshot est de retour chez Bliss comics, avec un quatrième volume de ses nouvelles aventures. On ne va pas faire la fine bouche tant cette série s'avère sympathique et plaisante à lire, pour peu qu'on ait envie de dévorer du bon comic book mainstream. Cette fois Jeff Lemire emporte le personnage sur Bloodshot Island. Le héros ne sait pas où il se trouve, il se réveille déboussolé avec à ses côtés Bloodsquirt, ce personnage imaginaire qui représente une partie de son esprit dérangé, et qui vient parfois le taquiner. Il fait très chaud et il paraît immergé dans une sorte de jungle luxuriante, mais très vite le tableau devient cauchemardesque : il est attaqué depuis les airs et reçoit le renfort inattendu de plusieurs autres captifs, possédant eux aussi chacun des nanites dans le sang, ces petites bêtes technologiques qui permettent à Bloodshot de se régénérer et d'être une arme vivante. Il y a même un chien qui se joint à la compagnie, et qui ne sera pas de trop pour abattre la menace qui canarde depuis les cieux. Qui est vraiment Deathmate, cette créature argentée et ultra dangereuse, qui prend plaisir à trucider chaque jour les différents Bloodshots présents sur l'île, alors que ceux-ci reviennent à la vie totalement régénérés à l'aube, et que la traque reprend, encore et encore, depuis des années? Avec l'arrivée de Ray Garrison, les choses risquent de bien changer, d'autant plus que lors d'un face-à-face avec Deathmate, il semble que le héros reconnaisse la femme transformée en créature sanguinaire... Une révélation qui va modifier la donne.
Jeff Lemire poursuit donc sa revisitation du personnage, avec une histoire basée sur la lutte pour la survie. Le projet Rising Spirit est bien entendu derrière tout cela, avec d'autres de ces créatures augmentées aux nanites, récupérées à travers le temps. Vestige de la guerre du Vietnam, du bloc soviétique, de la Seconde Guerre mondiale, on trouve de tout et ils sont vite rendus attachants grâce à l'écriture simple mais honnête d'un Jeff Lemire qui mène sa barque depuis le tout premier épisode. Le mystère s'épaissit épisode après épisode, et même si le scénario est très linéaire et finalement assez simple dans sa construction, l'histoire est palpitante d'un bout à l'autre, et chargée en rebondissements (parfois un peu faciles). On retrouve au dessin Mico Suayan; c'est une bonne nouvelle car son style très réaliste et appliqué permet des planches du plus bel effet, qui suivent au plus près les combats et la destruction quotidienne de ces différents Bloodshots pris au piège, désemparés. Outre l'arc narratif Bloodshot Island, le lecteur découvre en fin d'album le premier annual de la nouvelle série, avec un morceau de bravoure du passé (qui démontre que les vrais monstres ne doivent pas être jugés sur l'apparence) ou encore une parodie fort sympa des grands crossovers/events habituels, comme Crisis on Infinite Earths, qui sert de base à ces quelques pages. Bonus supplémentaires, les covers, et voici comment proposer un tome 4 qui mérite assurément de finir sur vos étagères.
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