DARK NIGHTS METAL : BATMAN THE MERCILESS (review)

Et on continue avec Dark Nights Metal, et sa série de "one-shot" qui mettent en scène des versions maléfiques de Batman toutes issues d'un recoin ignoré du Dark Multiverse. Cette fois, place à celui qui ne connaît pas la pitié, The Merciless, qui est un croisement entre le Dark Knight et Wonder Woman. Non, il n'est pas hermaphrodite, simplement il a récupéré les attributs de Dieu de la guerre, et trucider est devenu son bon plaisir. Un personnage fort agréable à fréquenter donc, et qui fait de son mieux pour justifier son joli sobriquet.
Ici Peter Tomasi fait preuve d'un poil d'audace et d'originalité supplémentaire, par rapport à ses collègues scénaristes. Ce n'est pas intégralement un numéro "origin story", même si bien sûr il y est clairement expliqué comment le Batman d'un autre monde s'est retrouvé à endosser un casque forgé pour Ares, et à quel point la perte de Wonder Woman l'a bouleversé, et l'a porté à réviser ses jugements sur le concept même de pitié et de bienveillance envers l'adversaire. Des épreuves dont ce Batman là est sorti changé à jamais, jusqu'au boutiste, se complaisant à faire couler le sang. Le reste du temps, nous suivons la panique et l'improvisation forcée de Amanda Waller, Steve Trevor, et les pontes de l'Argus, qui ne savent plus trop comment affronter l'irruption de ces Evil Batmen, et le chaos colossal qui s'en est suivi. Ils disposent certes d'une dernière carte à jouer, d'une arme terrible, mais s'en servir est aussi signer son propre arrêt de mort, alors on comprendra que la Suicide Squad, c'est sympa quand ça concerne les autres, mais quand on se l'applique à soi-même, c'est déjà plus épineux.
The Merciless est un bon numéro globalement, aussi car cette version là épouse facilement les contradictions et limites du personnage. Batman ne peut franchir certaines limites, ne peut suivre le chemin de la violence et de la destruction, par essence. S'il est corrompu et y cède, voici ce que cela pourrait donner. Ce n'est pas nouveau, mais Tomasi le raconte globalement bien, alors on s'en contentera. Francis Manapul au dessin est un plaisir, c'est un des artistes que j'adore vraiment, aussi suis-je peu objectif. Et pourtant, certaines petites vignettes semblent moins soignées qu'à l'accoutumée, et ce sont les planches moins fournies qui semblent les plus réussies. La couleur est géniale, et sert parfaitement le trait de l'artiste.
En gros, c'est probablement un des meilleurs numéros pour ce qui est des Evil Batmen. Avec une vraie histoire, qui a un sens, et un petit point faible, la facilité scénaristique évidente pour amener une fois encore The Batman who laughs, et le laisser corrompre un potentiel allié bien faible et sensible sur le coup. On essaiera d'y croire, et on se demande vraiment comment les héros vont s'en sortir, cette fois. Parce que là, ça craint vraiment...



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