Certains des tie-in consacrés à Dark Nights Metal sont plus paresseux que d'autres. C'est le cas de The Drowned, qui se révèle vraiment décevant, écrit en mode automatique. Cette fois, la version maléfique de Batman, issue d'une Terre parallèle du Dark Multiverse, est un croisement entre Aquaman et le Dark Knight. Ses pouvoirs sont artificiels, puisqu'elle a décidé de se soumettre à de terribles expériences et opérations ultra hig tech, pour pouvoir respirer et évoluer sous l'eau, et contrôler l'élément liquide. Comment ça j'ai dit "elle"? Oui, il s'agit de Bryce Wayne (originalité quand tu nous tiens...), qui se désespère d'avoir perdu son amour, Sylvester Kyle (originalité, bis repetita). En gros, Dan Abnett inverse le genre des personnages, raconte une origin story poussive à base de "des morts, encore des morts, tout le monde sera noyé", et le lecteur devrait s'en satisfaire.
Cet Evil Batman là à trucidé Mera, à savoir Aquawoman, sur son propre monde. Puis s'est attiré les foudres des atlantes. Ici, il est donc logique qu'elle se retrouve face à notre Arthur Curry et sa reine, qui vont en prendre pour leur(s) grade(s). Abnett n'oublie pas de nous glisser la présence du Batman who laughs, cette sorte de Joker sado-maso qui paraît avoir une grosse influence sur ses congénères déviants, et il termine comme ses prédécesseurs, par un pied de nez narratif un peu trop facile, à savoir une intervention in extremis du Docteur Fate, qui est en train de rassembler (et sauver) tous les membres de la Justice League qui ont eu affaire avec un de ces Batmen pas très gentils...
Le dessin est inégal. Normalement on ne devrait pas se plaindre d'avoir Philipp Tan et Tyler Kirkham ensemble, mais la mise en couleurs, pourtant pertinente et adaptée au ton de l'histoire, ne rend pas hommage à ce que peut faire le premier cité, alors que le second a déjà produit bien bien mieux par le passé. Certaines poses sont vraiment exagérées, on voit même une Mera qui ressemble à un reptile (un joli reptile certes) à un moment donné.
Voilà donc un one-shot qui se laisse lire sans aucune passion. La formule commence à être usée, et on n'éprouve aucune envie d'en savoir plus sur la bad guy (bad gal?) du jour, tant sa présentation est un gros passage en force en terme d'écriture, et tant cela manque de finesse et de subtilité pour s'y attacher. En gros elle est méchante, très méchante, veut noyer tout le monde, un point c'est tout. Nous avons bien conscience que Dark Nights Metal n'est pas un traité de philosophie et que c'est du mainstream très décomplexé, mais honnêtement, ici ça tombe à l'eau. Drowned.
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