Les mutants sont (presque tous) morts, dans l'univers Ultimate. Bien peu ont survécu après les dramatiques événements narrés dans Ultimatum, et le coup de folie homicide de Magneto. Pour savoir ce que deviennent certains rescapés, et surtout pour commencer à se familiariser avec une nouvelle génération, il suffit de ce procurer cette mini série publiée en une seule revue, pour moins de six euros, par Panini. Où il est question du Mutant X, donc. Ce mutant X, c'est Jimmi Hudson, et avec un nom pareil, vous l'aurez compris, il est le fils de son père (James Hudson) et de sa mère, Heather. Deux des membres historiques de la Division Alpha, tout du moins dans l'univers Marvel traditionnel. Mais fils adoptif seulement, comme ne cesse de le répéter le premier épisode : on leur a déposé un bambin fragile un soir de tempête, et le rejeton est en fait le fils de Wolverine. Quelle surprise ! Voilà qui explique pourquoi le jeune homme semble doté de griffes rétractiles, et posséder un facteur auto-guérissant. Nous assistons à la prise de conscience de ses merveilleux dons, aux premiers pas de ce nouveau venu, en tandem avec Kitty Pride (une des rares rescapées des X-Men) venue l'éclairer sur ses racines véritables. Mais Kitty n'est pas non plus la seule ancienne élève de Charles Xavier encore en vie. Jean Grey aussi est toujours parmi nous, même si elle a entamé une seconde existence, sous un faux nom, et n'aspire qu'à l'anonymat. Jusqu'à ce qu'un certain Dents de Sabre ne viennent jouer les troubles fêtes... Toujours au sommaire de ce numéro, l'apparition d'une new-entry dans le sous-bois mutant: Derek, un afro américain doté d'ailes qui lui permettent de voler (sur le modèle d'Angel), et aussi les rapports compliqués entre Liz Allen et son frère Teddy, deux enfants mutants dont le père n'ast autre que le Colosse; ou encore le retour de Quicksilver, fils de Magneto, qui semble bien décider à calquer les pas de son géniteur, faisant ainsi le contrepoids de ce que Jean/Karen (sa nouvelle identité) a décidé de faire : réunir une nouvelle génération de mutants, pour en assurer la survie, à travers la solidarité génétique. Tout un programme.
Pour une fois Jeph Loeb produit une histoire bien ficelée, plaisante à lire, et qui ne souffre ni de temps morts, ni d'incohérences flagrantes. Pourtant, le projet a du être retouché en cours de route, à cause de la légendaire lenteur d'Arthur Adams dans son travail de dessinateur. Si Arthur est toujours aussi bon et en mesure de nous offrir des planches fouillées et délicieuses (faites lui confiance pour érotiser au maximum ses jeunes teen-agers, sans pour autant tomber dans le trash vulgaire) il n'est pas l'artiste le plus prolifique que Marvel ait abrité. Il fallut presque un an et demi pour réunir l'intégralité de ces cinq chapitres, que Panini nous propose en une seule parution, après tant d'attente. Les quatre premiers épisodes introduisent chacun leur tour un des personnages principaux de ce que pourra bien être l'univers Ultimate 3.0, que les lecteurs français pourront suivre dès mai dans une nouvelle revue bimestrielle de 128 pages, comprenant les trois titres réguliers existant à ce jour aux Etats-Unis. En attendant, je vous recommande ce récit complet, qui est une des meilleures choses que j'ai découvertes, concernant l'univers Ultimate, de toutes ces dernières années. Un univers qui se cherche désespérément un troisième souffle, et qui pourrait bien ne jamais le trouver.
Rating : OOOOO
