Le retour de Hal Jordan. Pourquoi, il était donc parti? Rebirth en VO, car le personnage du pilote d'essai ne connaissant pas la panique a connu des hauts, mais aussi des bas profonds dans sa carrière. Pour tout vous dire, il avait fini par succomber à une entité extra terrestre qui se nourrit de la peur de ses victimes, et qui se logeait jusque là bien cachée dans les lanternes vertes, d'où leur vulnérabilité à la couleur jaune (de la couleur de la créature maléfique). Jordan est donc devenu Parallax, et pris de folie, a anéanti le corps des Green Lantern, puis a assumé le statut de vraie menace d'ordre cosmique. Il s'était partiellement racheté en sauvant la Terre de l'extinction totale du soleil (voir l'album de la collection Semic books, en Vf, Extinction) et en fusionnant avec le Spectre. Mais le mensuel Green Lantern ne relatait plus ses aventures : depuis le temps, d'autres avaient pris le relais, comme le jeune dessinateur Kyle Rayner, le colérique Guy Gardner, ou le maladroit John Stewart (une de ses bévues a condamné un monde entier!). Mais on enterre pas totalement un tel potentiel super héroïque, et Geoff Johns le savait bien. Avec cette saga intitulée Rebirth, il va replacer Hal au centre de l'univers des GL, en faire à nouveau un héros sans peur et sans reproche, capable de (se) pardonner et d'avancer, et donner le ton pour un relaunch du titre phare, qui reprend donc du numéro 1. Énorme succès de cette opération, qui va voir revenir sur le devant de la scène des ennemis comme Sinestro, Black Hand, Hammond, et de grands moments comme la Sinestro Corps War, ou Blackest Night. Ce bel album est en conséquence la première grande pierre de l'existence moderne du personnage, qui plus est illustré de manière remarquable par Ethan Van Sciver, inspiré et lisible.
Hymne à l'espoir, au courage, à la force de volonté, le retour de Hal Jordan est une des sagas les plus importantes de ces vingt dernières années chez Dc Comics, et la démonstration des talents innés de Johns pour ce qui est de dépoussiérer des personnages en perte de vitesse, et leur tailler sur mesure un nouveau costume de scène. Tout commence avec un astronef qui s'écrase dans le désert du Nouveau Mexique. A son bord Kyle Rayner (le remplaçant immédiat de Hal Jordan au sein du GL Corps) plutôt en piteux état, qui avertit deux touristes venus par hasard sur les lieux de l'arrivée d'une menace qui incombe (Parallax, voir plus haut). Tout ceci fait bien entendu penser au jour où Jordan rencontra Abin Sur, et endossa pour la première fois l'anneau qui allait le rendre célèbre dans le cosmos. Pendant ce temps, la cohabitation entre le Spectre et Hal, réunis dans une même entité, commence à battre de l'aile, et Guy Gardner subit une étrange métamorphose dans son bar. Plus préoccupant encore, Coast City, officiellement disparue et théâtre d'une tragédie sans précédent, est aperçue par deux pilotes en plein vol. Hal Jordan retrouve aussi Carol Ferris (désormais mariée), la femme qu'il aime depuis toujours, et avec laquelle il peut ouvrir les portes les plus sombres de son coeur, le ramenant à la mort tragique de son père, dans son avion, lors d'une parade de démonstration. Une discussion qui en amène une autre, moins agréable, avec les membres de la Justice League, qui sont venus enquêter sur les causes des événements particuliers décrits ci dessus.
Rebirth est une histoire qui se base sur le courage, la capacité d'affronter ses peurs, et d'en faire une force constructive pour aller de l'avant. Hal Jordan n'est pas de retour juste parce que le hasard le lui a permis, mais parce que c'est sa volonté, qui force le destin et le ramène là où est sa vraie place, à savoir au centre de la grande tapisserie narrative du Dc Universe. Geoff Johns sculpte là une véritable icône comme les affectionne l'éditeur, et étale ses limites et ses faiblesses pour mieux en souligner les points forts. Hal Jordan dans toute sa classe, pour une histoire liminaire et indispensable, si vous avez un faible pour nos amis les Green Lantern.