Versus, cela signifie "contre". Autrement dit, cette mini série à l'intérieur de la maxi série n'a qu'un seul but avoué, celui de nous proposer des combats, de la castagne, au kilomètre. Pas de place pour la philosophie orientale ou l'introspection, ici on frappe, et on pose les questions après. Un comic-book qui ressemble fortement à ces vieux jeux d'arcade à la Street Fighter, où le but est d'appuyer frénétiquement sur toutes les touches à la fois, pour en mettre plein la tête à un adversaire coriace. Dans ce premier rendez-vous, deux combats vous attendent. Le premier est vraiment alléchant, puisqu'il oppose Iron Man à Magneto, le Seigneur du magnétisme. J'entends déjà les quolibets : quoi, Tony va en découdre avec un type qui se joue du métal, lui qui se balade dans une armure! Mais celle ci est ultra technologique, constituée de matériaux non métalliques, et surtout, elle est surpuissante. Ce qui fait que la lutte est vraiment apocalyptique, que les coups pleuvent et que la démonstration de force des deux combattants est assez séduisante. Un bon job signé Aaron et Adam Kubert, qui plaira assurément aux amateurs de fighting comics.
Second round cette semaine, voici venir la Chose (des Fantastiques) contre Namor. Le match se déroule à domicile pour le second cité, puisque nous sommes au large d'Utopia, sous l'eau. Du coup le Prince des mers pontifie, pendant que Ben Grim exprime ses pensées, pour nous laisser croire à un vrai dialogue entre les deux contendants. On pourrait s'attendre à plus de violence, plus de puissance brute, mon impression est une lutte où les personnages n'expriment pas complètement leur potentiels, restent un peu en retenue. Il existe pourtant un vrai passif entre ces lascars, depuis le temps où le Prince d'Atlantis tentait fréquemment de séduire la belle Invisible des FF, quitte à l'enlever ou à discréditer ses compagnons d'équipe. Ce sont les Immonen qui s'occupent de cette seconde partie. Kathryn au scénario, et Stuart aux dessins. Je lui trouve d'ailleurs (et ce n'est pas d'aujourd'hui) un tout petit coté Mike Mignola pour grand public, qui rend ses planches assez agréables. En tous les cas efficaces et lisibles, ce qu'on lui demande dans ce type d'exercice mainstream. Cerise sur le gâteau, Versus propose tout au long des affrontements de petits commentaires, de petits inserts, qui explicitent ou informent le lecteur sur la situation présente (du genre, le pouvoir de Magneto, ou la force d'impact des poings de Namor). La bonne nouvelle finale, c'est que si on fait exception du caractère totalement bourrin de cette mini série dans la série (mais vous êtes prévenus dès le titre et les crédits), on se surprend tout de même à miser une pièce sur l'un ou l'autre des opposants, et à se demander si oui on non l'issue des combats est crédible et justifiée. Au moins, on ne devra pas recourir à l'aspirine pour ingurgiter cette vingtaine de pages.