LE DERNIER NUMERO DE BATMAN UNIVERSE (AVEC BATMAN INC.)

Il doit vous sembler curieux que j'incite à se mettre à la lecture de Batman, à l'occasion du dernier numéro de la revue mensuelle Panini consacrée au justicier de Gotham. Et pourtant, ça n'est pas si absurde. Tout d'abord, le contenu de cet ultime rendez-vous sera prolongé par la suite, publiée elle chez Urban Comics (Dargaud) fin février. Et puis c'est surtout un point d'entrée assez intéressant et pas si complexe, pour tous ceux qui voudraient franchir le pas, mais hésitent encore à le faire. Il faut juste savoir que Bruce Wayne a longtemps été cru mort (tué par Darkseid durant Final Crisis) mais qu'il est finalement revenu sur le devant de la scène (il était perdu dans le temps, nous en avons parlé ici). En son absence, c'est Dick Grayson qui a endossé le manteau de Batman, et le fils de Bruce, Damian, est devenu le dernier Robin en date. Et en cette fin décembre, c'est le dernier titre consacré à l'homme chauve-souris, Batman Incorporated, qui est mis à l'honneur, avec les autre premiers épisodes, précédés par Batman : The Return, en guise d'introduction parfaite.

The return est l'occasion d'admirer David Finch dans ses oeuvres. Son Batman est sombre à souhait, son trait nerveux rend à merveille le sentiment de paranoïa et de violence qui suinte des aventures du plus grand détective Dc. Ici, en moins de trente planches, on apprend les convictions et les motivations qui vont pousser Bruce Wayne à aller recruter des émules un peu partout dans le monde. Lors d'une mission au Yemen, Batman, associé pour l'occasion à Catwoman, toujours aussi lascive, a également maille à partir avec le Leviathan, une organisation terroriste appelée à jouer un rôle important dans quelques mois. Ceci nous conduit fort naturellement aux quatre premiers chapitres de Batman Incorporated, nouvelle série fort temporaire, puisqu'interrompue après huit volets, à cause du reboot DC. Un one-shot vient de sortir aux States, pour remplacer les deux derniers numéros prévus mais jamais publiés: au moins avons nous la certitude que tout ce qui va s'y produire ne sera pas oublié et effacé en quelques mois, c'est un bon point incontestable. Dans ce BU 10 cap sur le Japon, où officie un jusricier du nom de l'Inconnu, et qui vient de se faire sauvagement dissoudre dans l'acide par ses ennemis. Mais c'est son jeune successeur que Wayne est venu solliciter, er à qui il va proposer la franchise nippone. Jiro Osamu est la vedette de cette interlude asiatique, où la place de grand vilain échoit à un squelette qui ne craint pas de mourir, un certain Lord Death Man. Morrisson s'amuse comme à son habitude à ressortir des personnages oubliés ou caduques, et à en inventer de nouveaux, rocambolesques, et les insèrent vite dans des trames complexes, labyrinthiques, qui demandent parfois une seconde lecture, ou tout du moins un certain temps d'assimilation, pour être pleinement appréciées. Nous partons ensuite pour l'Argentine, oú Bruce Wayne fait équipe avec El Gordo, héros local, pour sauver trois jeunes enfants kidnappés et promis à mort certaine. Morrison jongle habilement entre passé et présent pour faire revivre le fantôme de Kathy Kane, la première Batwoman, dans un récit délicieusement rétro et rondement bien orchestré. La majeure partie des dessins de Batman Inc. est l'oeuvre de Yanick Paquette, qui manque encore un peu de grâce et de fluidité dans ses compositions en mouvement, mais qui est sur le point de devenir une valeur sure et indiscutée : je vous invite à découvrir son Swamp Thing post Reboot pour vous convaincre de son talent. D'ailleurs ici je chinoise, c'est du boulot soigné!
Adieu donc à l'univers Dc, qui de Panini tombe dans l'escarcelle Dargaud. Ne me demandez pas si c'est un bien ou un mal, je ne saurais me prononcer pour le moment, toutefois, un premier regard superficiel sur les intentions du label Urban Comics, pour les sorties en kiosque, m'incite à penser que les detracteurs acharnés de Panini pourraient bien revoir leurs critiques et regretter le bon vieux temps. J'espère de tout coeur me tromper. Ne boudez pas votre plaisir, lisez Batman Inc.


Rating : OOOOO

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...