JUPITER'S LEGACY TOME 2 : SOULEVEMENT

Pour vous dire à quel point nous attendions la sortie du second tome de Jupiter's Legacy : nous considérons le premier comme une des meilleures lectures du genre de ces dix dernières années. Dns le top ten, sans la moindre hésitation. Alors forcément, l'attente fut longue (faisons semblant de ne pas lire de Vo, allez...).
La patience est souvent récompensée, cette fois encore. Mark Millar tient là ce qui est probablement sa série la plus aboutie, la plus jouissive, avec la première version des Ultimates. On reprend le fil de la première saison, avec quelques années d'intervalle, le temps que le petit Jason grandisse, tout en cachant ses super pouvoirs sensationnels à tous ses proches, quitte à se faire tabasser volontairement à l'école. Entre deux pauses pipi il part sauver les âmes en détresse, et il n'est pas dit que ce soit une excellente idée. Ses parents, Hutch et Chloe, lui ont pourtant recommandé de garder profil bas, en Australie, mais le petit gars est altruiste, et c'est une graine de super-héros! Pas de bol, certains dans la famille ont basculé du côté obscur de la force, et c'est désormais l'oncle Brandon qui dirige les Etats-Unis (et bientôt le monde) avec les conseils (mal)avisés du doyen, Walter, qui tire les ficelles de ce théâtre sordide. Le monde libre n'est plus qu'une vague idée, et une surveillance continue s'est instaurée partout, avec des équipes au service du pouvoir, prête à intervenir et incarcérer les derniers encapés qui font des vagues, notamment les super vilains du passé. Ils finissent tous dans une prison très haute sécurité, dont ils ne sortirons probablement jamais. Pourtant, le jour où Chloe est démasquée, et sur le point d'être appréhendée à son tour, il faut bien se décider. Faire tomber le masque, prendre tous les risques, fomenter la révolution. Avec le plus de bad guys possible dans l'équipe, pour plus de chances d'y parvenir. 

Le mal est relatif, surtout lorsque le bien est devenu le reflet d'un totalitarisme étouffant. C'est la révolte, le soulèvement, mais pour y parvenir, il va falloir jouer fin, libérer un certain Repro, capable de s'emparer des pouvoirs des autres, prisonnier d'une geôle bien spéciale à Dubai. Et compter sur le retour inattendu d'un des grands noms d'autrefois, le plus puissant super vilain de tous les temps, le père de Hutch, Syfox. Les nouveaux héros vont-ils rétablir un semblant de liberté, malgré leurs penchants pas toujours reluisants?
Il y a de tout dans ce second volume, dans cette série en fait. Une critique sociale acerbe et qui touche juste. Des rapports familiaux complexes qui jouent sur l'ombre des parents qui phagocytent la croissance de leurs enfants. On y parle économie mondiale, super-héros traditionnels (avec leurs motivations et leurs manières d'agir, tout est remis à plat).
C'est du très bon Millar, ça ne lasse pas une seconde, et chaque planche est une incitation à passer à la prochaine, sans qu'on ressente l'envie que ça s'arrête, ou de marquer une pause. De plus, Frank Quitely nous ressert une petite leçon de dessin salutaire. Tout est ultra soigné, des visages aux compositions explosives et inspirées, et ça donne volume et vie avec une grâce incroyable, à cette histoire qui réconciliera un peu tous les déçus des comics des derniers temps. Ou simplement en convaincra d'autres de s'y mettre. Jupiter's Legacy est vraiment un titre majeur, et on reparlera dans plusieurs décennies, comme l'un des temps forts de ce début de XXI° siècle. 


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