Thanos et Eros/Starfox sont deux frères que tout oppose... ils ont néanmoins un point commun, ils sont désormais orphelins, puisque Mentor, leur père, a péri des mains de Ultron.
Le premier a enfin obtenu l'amour de celle qu'il vénère depuis toujours, à savoir à la mort; le second possède des pouvoir de persuasion et une liberté sexuelle débridée, qu'on retrouve assez rarement dans les comics Marvel. Pulsion de mort, pulsion de vie, pour deux personnages qui n'ont pas grand-chose à voir l'un avec l'autre. On les retrouve néanmoins ensemble, alors qu'une distorsion temporelle sur Titan semble menacer les machinations de Thanos.
C'est là aussi qu'intervient Kang le Conquérant, cette version futuriste de Fatalis, qui utilise sa capacité à remonter dans le passé, pour asseoir son pouvoir dans son présent, c'est-à-dire pour nous un très très lointain futur. Dès lors autant avertir le lecteur potentiel, rendez-vous tout d'abord en pharmacie, pour se procurer un tube d'aspirines, et pouvoir arriver jusqu'à la dernière page de cet album. Ces continuels sauts entre le passé et l'avenir font qu'on finit par perdre le fil du sujet. On se retrouve aussi sur la planète Zychla, où règne une guerre entre différentes peuplades, finalement remportée par Spectre et les siens, des sortes de boules de poils sur pieds, coachées par Eros. Au détour des pages, on rencontre aussi Faim, entité qui se mesure à Thanos lui-même, mais également Galactus, et d'autres habitués des sagas cosmiques.
On sait que Jim Starlin est habitué à ce genre d'histoires, capable de mettre sur pied un récit métaphysique, demandant un effort réel de compréhension, mais là ses élucubrations sont moins intéressantes que d'habitude, et lorsque le final arrive, on n'est pas plus bouleversé que cela. Le pauvre est désormais complètement à la marge, puisqu'il n'a plus aucune emprise sur l'univers cosmique Marvel, qui lui a même demandé d'en rester bien à l'écart. Reste que son compère Alan Davis au dessin, est un de ces artistes dont le style ne faiblit jamais, et on peut même considérer que s'agit là d'une prestation de qualité, en tous les cas supérieure à certaines publiées ces dernières années.
À défaut d'être un ratage complet, les frères de l'infini est ce genre d'aventure qu'on termine sans trop de plaisir, on se demandant bien pourquoi on a été poussé à l'acheter.
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