L'histoire est un éternel recommencement pour Hal Jordan. Le type a beau être le Green Lantern le plus célèbre de l'univers et avoir sauvé les fesses de notre civilisation un bon paquet de fois, il doit régulièrement repartir de zéro, victime d'un caractère un peu trop bouillant et de décisions éditoriales pas toujours heureuses. Nous le retrouvons ainsi dans un état proche du vagabondage, au début de ce premier tome de la nouvelle série Dawn of DC. Hal habite dans un mobil-home et il a perdu son emploi. Ses emplois, devrait-on dire, car il a momentanément tourné le dos à sa fonction de "lanterne" (il faudra progresser dans la lecture pour comprendre précisément ce qui s'est passé) mais aussi à sa profession terrestre. Rappelons qu'il était autrefois pilote d'essai chevronné pour la compagnie Ferris et qu'il était aussi le petit ami de Carol, qui dirige la boîte, d'ailleurs. Jordan est actuellement célibataire et il tente de renouer avec son ancienne flamme, qui entre-temps s'est dégottée un nouveau petit copain et n'a certainement pas l'intention de replonger dans les vieilles et mauvaises habitudes. Voilà pour l'essentiel, quand on aborde le nouveau titre tel qu'il est écrit par Jeremy Adams. Au dessin, Xermanico fait de très belles choses et œuvre dans la catégorie de ces illustrateurs très minutieux, qui visent à un réalisme spectaculaire, à l'énergie primaire des comics héroïques. Seulement voilà, on a à peine le temps de s'installer confortablement dans la série que déjà on bascule dans le grand crossover Knights of terror. Et on se retrouve abruptement avec deux épisodes qui nous emmènent sur un tout autre terrain, pour explorer les peurs les plus profondes, d'un héros qui n'a en fait rien à craindre de personne.
Et bien entendu, qui dit retour sur le devant de la scène de Hal Jordan dit aussi réapparition de Sinestro, qui se trouve à son tour dans une mauvaise passe. Le type est loin d'être ce super vilain capable d'instiller la peur dans le cœur de tous ceux qui le croisent; il est devenu plutôt pathétique et sa seule ambition est de retourner sur sa planète natale, Korugar, pour y accomplir de nouveaux méfaits. Pour cela, il a besoin d'un anneau de Lantern et celui de Hal pourrait fort bien faire l'affaire. Attention cependant, à défaut d'inspirer la peur, la frustration peut engendrer beaucoup de colère, et alors la rage peut devenir un excellent combustible… Heureusement, Flash est toujours aussi serviable et son aide est précieuse. La nouvelle série Green Lantern se laisse lire agréablement; tous les épisodes apportent quelque chose à l'intrigue et globalement, on referme l'album satisfait de ce qu'on a découvert. Par contre, il manque ce souffle épique des grandes aventures qui nous emmènent au fond de l'espace ou nous permet de nous confronter à des enjeux cataclysmiques. Ici, nous sommes plus proches de l'humain, avec un scénario qui n'est pas sans rappeler ce qui chez Marvel était autrefois advenu au Silver Surfer, alors qu'il était prisonnier de notre planète Terre. Ici, Jordan ne peut plus officier au-delà de la stratosphère, notre planète a été mise en quarantaine par ses supérieurs et il faudra continuer à lire, pour véritablement comprendre tout ce qui a pu se produire. Le récit insiste aussi sur l'évolution des techniques de combat, le passage de l'humain aux commandes aux drones. C'est secondaire en apparence, mais c'est bien vu et amené. Notons également la publication des backup stories des trois premiers numéros, qui servent d'introduction à la future série Green Lantern: War journal, dont le héros est cette fois-ci John Stewart. Pour un avis définitif, il faudra donc attendre ce second titre en parallèle, et donc le second volume de l'édition Urban Comics de Dawn of DC Green Lantern.
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