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DC VAMPIRES TOME 1 : L'INVASION DES VAMPIRES PAR JAMES TYNION IV


 Vous êtes désormais habitués, nous assistons régulièrement à des catastrophes planétaires qui bouleversent radicalement le quotidien de nos super-héros favoris et permettent d'en offrir aux lecteurs une version totalement inédite et post-apocalyptique. Un coup tous les héros deviennent des zombies, l'autre fois c'est une invasion extraterrestre ou encore un virus qui extermine tout le monde. Cette fois, l'ennemi sont les vampires : ils préparent une invasion à l'échelle mondiale et personne ne sera en mesure de les arrêter. On trouve même un petit côté Secret Invasion dans cette histoire de James Tynion IV, écrite pour DC comics. C'est-à-dire que certains des héros ont déjà été remplacés par une version vampire et que leurs alliés et amis ne s'en sont pas rendus compte, ce qui explique la raison pour laquelle il est aussi difficile de s'opposer à la menace grandissante. Les vampires sont rangés derrière un nouveau seigneur et maître absolu, qui a préparé le plan parfait pour mettre la planète à ses pieds. La Justice League devrait être en mesure de représenter l'opposition la plus efficace, mais elle a été noyautée de l'intérieur et lorsque quelqu'un débarque enfin pour les avertir de ce qui se trame, c'est malheureusement pour que les confidences soient recueillies par celui qui représente la tête de pont de l'invasion vampire, à savoir Hal Jordan. Green Lantern est la taupe au sein des plus grands héros de la Terre ! À partir du moment où Jordan est obligé de faire tomber le masque, il s'expose à être découvert, notamment parce qu'au sein de la Justice League, nous retrouvons le plus grand détective de tous les temps, Batman, qui est capable, sur la base des indices les plus saugrenus, de comprendre ce qui se joue et qui est inaccessible aux autres. Certes, comprendre c'est une chose mais ne serait-il pas trop tard pour s'opposer à l'inévitable… d'autant plus que Batman, qui est déjà du genre à se méfier de tout le monde en temps normal, va aussi devoir éprouver qui sont ses véritables alliés et qui est déjà passé du côté obscur, c'est-à-dire chez l'ennemi qui suce le sang.


C'est alors un véritable jeu de massacre et de poker menteur qui peut commencer. Impossible de se fier à celui ou celle qui autrefois était votre allié(e). Batman - donc le spécialiste du genre - soumet toute la Bat-Family à un interrogatoire maison afin de vérifier s'il peut encore accorder confiance aux individus qui l'entourent. Pour autant, même le plus grand détective du monde a ses limites. Du côté de la Justice League, la proie principale c'est bien entendu Superman; à partir du moment où le kryptonien tombe, qui peut empêcher les vampires de s'emparer du groupe des plus puissants héros de la Terre et par extension de la planète ? Ce premier tome est donc orchestré comme une débandade : plus les pages se tournent plus la situation devient sombre et nous atteignons le point de non-retour. La partie graphique est presque intégralement l'œuvre de Otto Schmidt, un dessinateur allemand très en vue chez DC ces dernières années et qui a mis au point un style bien particulier, extrêmement dynamique, légèrement cartoony, qui permet de donner une touche immédiatement reconnaissable à ce qu'il fait et de mitiger l'atroce par l'humour et la distance. Inséré dans un contexte horrifique et anxiogène comme celui-ci, ça fait mouche. Il reçoit le renfort, le temps de quelques pages, de deux italiens à surveiller de près, et qui monte toujours plus haut au firmament, à savoir Daniele Di Nicuolo (Les Septs Secrets) et Simone Di Meo (We only find them when they're dead). Ce premier tome propose aussi deux aventures complémentaires, qui sont centrées sur les rôles respectifs de Robin (Damian Wayne) et Harley Quinn. Mais cet approfondissement, que nous devons à Matthew Rosenberg, est loin d'être à la hauteur du reste, surtout la partie consacrée à l'ex petite amie du Joker, qui peine à maintenir notre attention. Dommage, car DC Vampires est globalement une bonne saga horrifique sanguinolente, qui trouve vite son rythme de croisière et devrait ravir les amateurs du genre. 
Sortie ce vendredi.






HARLEY QUINN BLACK + WHITE + RED : CARTE BLANCHE EN TROIS COULEURS


 Trois couleurs, pas une de plus. Ce n'est donc pas une mince affaire que de réaliser 19 petits récits indépendants, qui mettent en scène Harley Quinn, tout en respectant cette idée de départ, qui est le fil conducteur de l'album publié chez Urban Comics. Du coup, vous n'en serez pas étonnés, c'est avant tout par son aspect graphique que l'objet attire l'attention. Il y a à l'intérieur une longue kyrielle d'artistes invités, dont les styles peuvent différer du tout au tout, allant du réalisme léché (Stjepan Sejic) au croisement entre le manga et le comics traditionnel (Mirka Andolfo), sans négliger les territoires rassurants de la série régulière (Chad Hardin) ou l'expérimentation minimaliste. Bref, de quoi se rincer les yeux, à condition bien entendu qu'on soit adepte de la découverte, de la pluralité des dessins, et qu'on ne cherche pas encore et toujours la sempiternelle répétition d'une seule et unique façon de faire. Du coté du scénario maintenant, il faut être honnête, tous les récits sont loin de se valoir. Le personnage de Harley se prête idéalement à des délires cocasses, tordus, féministes, irrévérencieux, mais est aussi particulièrement casse-gueule si on prétend insuffler un peu de sérieux et de réflexion dans l'ensemble. Sejic est placé en ouverture, et c'est très bien ainsi, car lui ne caricature pas la belle bouffonne, mais il s'arrête sur une évidence trop souvent oubliée, Harleen Quinzel est avant tout une psychologue/psychothérapeute qui aurait pu mener une brillante carrière, si elle n'avait pas croisé la route du Joker, dont elle est tombée amoureuse. Un rapport toxique où la jeune praticienne est humiliée et exploitée, jusqu'à une rupture longue à décanter, et un sentiment de haine, de revanche, qui couve sous les cendres. Juste après, grand écart total, avec Andolfo qui propose de rire un peu, en parodiant les réseaux sociaux, et l'importance que prend aujourd'hui l'image dans les vie des gens. Harley Quinn et Catwoman sont ainsi embarqués dans une histoire où il est question de la nouvelle reine de Gotham, et on le voit d'emblée, Black+White+Red ce sera véritablement le patchwork de tous les dangers, où tout est possible, ça part dans tous les sens!


Le bref récit que j'ai trouvé le plus intelligent, c'est celui de Patrick Schumacker, et dessiné par Eleonora Carlini. Harley décide de rejoindre la Légion Fatale menée par Lex Luthor, et celui-ci se lance dans des délire verbaux et verbeux sur la manière dont fonctionne aujourd'hui une entreprise vouée au mal. Les commentaires de Bane, les réactions des autres grands méchants, la pertinence et la drôlerie des textes, font de l'ensemble un petit bijou qui fonctionne très bien, et qui est vraiment d'actualité. Simon Spurrier et Otto Schmidt réussissent également à nous intéresser avec la même scène racontée par plusieurs petites frappes, qui décrivent la façon dont Harley Quinn intervient et laisse exploser sa violence dingue dans un bar. Mais en d'autres occasions on flirte avec l'anecdotique, comme lorsque David Mandel et Adam Hughes nous transportent en période Noël / Hanouka, sans que ça nous fasse vibrer plus que ça. Cela dit même si le scénario est souvent faiblard, c'est un plaisir de voir des artistes du calibre de Matteo Scalera, Greg Smallwood ou encore Stephen Byrne (décidemment très intéressant et en progrès constant) offrir leurs interprétations des élucubrations de la bouffonne au marteau, très souvent associée à Poison Ivy, dont elle est désormais une partenaire dans la vie et dans les "affaires" constante. Un pot pourri, en définitive, un hommage et un défi formel relevé largement, mais qui manque un peu d'originalité et de classe dans l'écriture. 

GREEN ARROW REBIRTH TOME 1 : VIE ET MORT D'OLIVER QUEEN

L'archer le plus célèbre de DC Comics a lui aussi droit à son titre Rebirth. Mais quel destin attend donc Green Arrow, qui a été embarqué ces dernières années dans des aventures d'une banalité affligeante, ou au contraire a bénéficié d'un sérieux coup de jeune, insufflé par des équipes dynamiques comme celle composée de Lemire et Sorrentino? Cette fois il semblerait que Benjamin Percy (qui a oeuvré sur la série télévisée de CW, assez mièvre) entende récupérer de nombreux éléments de la légende, tout en essayant de les insérer dans un contexte rénové. Une opération qui ne sera pas facile car il ne s'agit pas du tout d'un reboot ou d'un retour en arrière complet, mais d'une volonté de réactiver des pistes narratives abandonnées, mais réclamées par le lecteur. Le héros est ainsi toujours à Seattle, et il est aux prises avec une association de malfaiteurs qui opèrent sous terre, et capture des sans-abris pour les mettre en vente lors d'une espèce de foire aux enchères. Percy  montre en passant que Oliver Queen est un mec sympathique, et qu'il est même capable de s'occuper d'un gamin qui a eu le malheur de perdre sa mère dans l'affaire. Bon tout ceci est bien gentil, mais ça ne mange pas beaucoup de pain... ce qu'attendent les lecteurs c'est bien sur la relation entre Green Arrow et Black Canary, d'autant plus que c'est ce qu'ils peuvent voir à l'écran dans la série télévisée du réseau CW (avec quand même bien des vicissitudes...). DC Comics se retrouve donc contraint de tenir compte de la situation, et rapproche à nouveau les deux amants. Nous voyons ainsi évoluer Oliver à travers les yeux de la belle héroïne, et si les deux se rejoignent véritablement à la fin du numéro Rebirth, leur passé commun et tout les souvenirs restent occultés. Et ça va vite se corser. Comme le dit Dinah un peu plus loin, tout ceux qui s'approchent d'elle finissent par souffrir, ou disparaître. Oliver Queen ne va pas faire exception à la règle!


Green Arrow a aussi une faiblesse. La famille, les affects. Ainsi, quand il tombe bêtement dans un piège qui lui est tendu, la dernière flèche qui l'atteint est celle de Emi, sa soeur dont il a longtemps ignoré l'existence. Laissé pour mort au large de nulle part, sa réputation est de suite entachée. Play-boy alcoolique et fêtard, amateurs de jolies bimbos et de soirées extrêmes, comment voulez-vous que l'assassinat d'un tel type ne puisse pas être maquillé en un terrible accident? Du coup, encore une fois, l'occasion est propice pour placer Oliver dans la situation classique pour le personnage, du revenant d'entre les morts, qui se rend compte qu'il a tout perdu entre temps, passant de la grande richesse au dénuement, et devant reconstruire avec ce et ceux qui lui restent fidèles. Pas toujours simple quand on est habitué à avoir avec soi du personnel, des personnes, qui sont sur votre comptabilité.
Le dessin de cet album est de Otto Schmidt, puis de Juan Ferreyra. Le trait de Otto est acéré, nerveux, et en même temps il est aussi capable de belles illuminations tout en douceur, comme le réveil d'Oliver et Dinah, bercé par la lumière de la journée qui commence. Un artiste qui a un sens indéniable de la mise en page, de comment rendre le récit vivant et en mouvement permanent, et qui a toutes les armes en main pour séduire notamment la tranche des lecteurs les plus jeunes. Ferreyra de son coté mise sur une mise en couleur plus chargée en contrastes, des lignes plus grasses, ressemblant parfois à de petites peintures acryliques. L'ensemble a de la gueule.
A défaut de faire dans l'originalité absolue, ce premier tome n'ennuie pas et place déjà Green Arrow dans de sales draps, comme à son habitude. Qui est sensible au personnage a toutes les raisons de se lancer dans l'aventure Rebirth, qui n'oublie pas au passage de souligner le paradoxe évident entre la fortune d'Oliver et la pauvreté qui règne à Seattle, et ses méthodes de bienfaisance, qui peuvent parfois passer pour une sorte d'aumône aux plus démunies, idéale pour s'acheter une conscience. 




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Des covers de légende, avec Green Arrow



GREEN LANTERNS REBIRTH / GREEN ARROW REBIRTH : LE VERT COULEUR DE LA RENAISSANCE

La couleur de la renaissance est le vert. Aujourd'hui double ration avec tout d'abord Green Lanterns. C'est le S à la fin qui devrait attirer votre attention... en effet il y a désormais plusieurs membres du corps des Green Lantern sur Terre. Une redondance qui va trouver une explication logique dans les prochains mois. En attendant, pleins phares sur Simon Baz qui avait quelque peu été mis de côté, après son apparition que vous avez suivi en VF dans les pages du défunt magazine Green Lantern saga. Le héros tente de mener une vie plus ou moins normale, mais doit faire face au racisme de ses voisins. En parallèle il est convoqué par son anneau pour affronter une épreuve factice, mise sur pied par Hal Jordan, afin de le tester et de vérifier sa capacité à travailler en équipe. Car Simon va devoir opérer en duo avec Jessica Cruz, la dernière recrue en date des Lanternes, qui a enfin réussi à dépasser sa peur atavique pour faire quelque chose de sa vie. Mais sera t-elle est la hauteur de la menace qui plane? Car un nouveau personnage doté d'un anneau formidable fait son apparition dans ces pages, et le corps des Red Lantern s'apprête à frapper contre la Terre. Les prochains numéros risquent d'être agités. Bonne surprise avec le dessinateur Ed Benes, qui ravira les amateurs de dessin réaliste et détaillé. Un des épigones de Jim Lee ou Mike Deodato, qui confirme que l'école brésilienne a un talent inné pour les anatomies. Geoff Johns et Sam Humphries ont bossé à quatre mains pour assurer la transition et produire ce numéro Rebirth censé présenter les enjeux pour l'univers des Green Lantern(s). Le problème, c'est que ces dernières années, tout (ou presque) semble avoir été dit. La grande menace censée menacer le cosmos tout entier est passée et domptée (Blackest Night), le first Lantern a été maîtrisé, bref si menace universelle il doit y avoir, il va falloir inventer et mettre en scène du lourd, du très lourd. J'ai un petit soupçon de lassitude avec Atrocitus et les Red Lantern. Eux aussi ont été amplement abordés durant les New 52 et je ne sais pas si j'ai encore envie de lire les mêmes histoires basées sur la rage et la difficulté de la contenir, sans en être consumé. La solution vient peut-être de Jessica Cruz. Il y a encore tellement de choses à dire, à aller creuser, avec cette nouvelle venue, que je serai bien aise de voir un membre féminin voler la vedette au reste du Corps et ses homologues masculins. Offrez lui une vie, une vraie, et une personnalité, et les lecteurs vous suivront. 


L'archer le plus célèbre de DC Comics a lui aussi droit à son titre Rebirth. Mais quel destin attends donc Green Arrow, qui a été embarqué ces dernières années dans des aventures d'une banalité affligeante, ou au contraire a bénéficié d'un sérieux coup de jeune, insufflé par des équipes dynamiques comme celle composée de Lemire et Sorrentino? Cette fois il semblerait que Benjamin Percy entende récupérer de nombreux éléments de la légende, tout en essayant de les insérer dans un contexte rénové. Une opération qui ne sera pas facile car il ne s'agit pas du tout d'un reboot ou d'un retour en arrière complet, mais d'une volonté de réactiver des pistes narratives abandonnées, mais réclamées par le lecteur. Le héros est ainsi toujours à Seattle, et il est aux prises avec une association de malfaiteurs qui opèrent sous terre, et capture des sans-abris pour les mettre en vente lors d'une espèce de foire aux enchères. Percy  montre en passant que Oliver Queen est un mec sympathique, et qu'il est même capable de s'occuper d'un gamin qui a eu le malheur de perdre sa mère dans l'affaire. Bon tout ceci est bien gentil, mais ça ne mange pas beaucoup de pain... ce qu'attendent les lecteurs c'est bien sur la relation entre Green Arrow et Black Canary, d'autant plus que c'est ce qu'il peut voir à l'écran dans la série télévisée du réseau CW. DC Comics se retrouve donc contraint de tenir compte de la situation, et rapproche à nouveau les deux amants. Nous voyons ainsi évoluer Oliver à travers les yeux de la belle héroïne, et si les deux se rejoignent véritablement à la fin de ce numéro, leur passé commun et tout les souvenirs restent occultés. Là, je ne comprends pas ce que compte faire DC avec certaines séries, à l'occasion de la renaissance de son univers. On ne revient pas totalement en arrière (Oliver et Dina en sont encore au stade de s'échanger leurs prénoms...), on a trop peur d'innover et de proposer quelque chose de différent, alors c'est une espèce de voie intermédiaire qui est choisie, un compromis qui me laisse perplexe. Aux dessins Otto Schmidt fait preuve d'un grand talent pour ce qui est de la mise en page, du storytelling, et pour créer du mouvement et de l'action; en contrepartie il ne faut pas être allergique à son style caricatural, car il est évident que son trait ne passera pas avec tout le monde. Bref voilà un titre que j'ai réellement envie de suivre, mais pour laquelle j'ai de sérieuses craintes.




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LES GARDIENS DE LA GALAXIE : LE MENSUEL PANINI "SECRET WARS"

Le cosmique ne part pas en vacances, durant les Secret Wars. La preuve avec ce mensuel, Les Gardiens de la Galaxie, qui vous permet de garder un oeil sur les nouvelles coqueluches du grand public.
Fatalis est le seigneur omniprésent et indiscutable du Battleworld, et pour bien souligner sa puissance impensable, il a terrassé un Céleste descendu sur Terre; et depuis la tête de la créature flotte en orbite autour de la planète, et abrite en son sein des réfugiés persuadés que leur mission est d'aider ceux qui en ont besoin. On retrouve une partie des Gardiens tels que nous et vous les connaissions, avec également Mantis, qui était déjà dans la première mouture de l'équipe montée par Abnett et Lanning. Le numéro un s'ouvre avec un combat épique dans un bar (le Cebulski's Bar, bonjour les citations en forme de clin d'oeil) entre Drax le destructeur et Angela, venue réclamer des informations (où est passée Gamora, elle veut la ramener morte ou vive) qu'elle désire obtenir à sa façon. Si l'idée de savoir qui est le plus fort et le plus habile en combat singulier vous a déjà traversé l'esprit, vous allez obtenir une réponse, avec un Mike Deodato qui sort des planches spectaculaires et soignées, ce qui est presque une évidence tant son travail ces mois derniers a atteint une plénitude remarquable. Le défaut de ce titre semble être à chercher plutôt du coté du scénariste, Brain Bendis. Car au final, en dehors de la partie plastique de toute beauté, on n'a pas l'impression qu'il s'y passe grand chose. Une grosse baston, une présentation fort rapide des héros du jour (on les connaît, inutile de s'étendre), une remarque cryptique censée éveiller la curiosité (Gamora doute de l'existence réelle de Doom en tant que monarque absolu) et un rebondissement final avec l'entrée en scène d'un gros méchant fort musclé qui se la joue cool et téméraire. Le reste est de la décompression, un simple contour qui se sert en compagnie d'une pitance plus substantielle et nutritive (les Secret Wars, donc) et qui ne produirait aucune décompensation si vous décidiez de faire l'impasse. Guardians of Nowhere continue donc dans la lignée de bien trop d'épisodes des Gardiens de Bendis, à savoir qu'ils sont dispensables et se révèlent juste être des tie-in ou des histoires annexes sans mordant, pour d'autres récits plus capitaux.
Nous retrouvons ensuite les Gardiens de la galaxie dans leur version futuriste, à savoir l'équipe des années 3000, emmenée par le Major Victoire. Ils sont là au service d'un baron local qui n'est autre que Michael Korvac, ce personnage tombé en désuétude et oublié depuis des lustres par les nouvelles générations. Il s'apprête à recevoir un autre chef d'État comme lui, un certain Simon Williams alias Wonder-Man, qui est le maître dans le territoire voisin de Holy Wood . A côté de ces digressions politiques nous avons affaire à un mystère qui pourrait bien porter un coup à l'ensemble à l'architecture du Battleword; en effet si aucun individu n'est censé  se rappeler sa vie d'avant et si le monde a été totalement réécrit par la puissance et la magnificence de Fatalis, il reste de ci de là des malheureux qui se remémorent le passé. C'est le cas par exemple d'Emil Blonsky (l'Abomination) qui se pose une question cruciale à savoir où sont donc passées toutes les étoiles? Car oui sur ce nouveau monde qui abrite les Guerres Secrètes aucune étoile n'est visible, et comme le disent les Gardiens que nous rencontrons dans ce premier numéro, elles ne sont que des symboles à 5 branches et pas des astres qui illuminent le ciel... Dan Abnett peut donc utiliser ce titre pour poursuivre son travail sur l'équipe futuriste des Gardiens, et la placer dans un nouveau contexte, en tant que simples "gendarmes" d'un des territoires du Battleword, en opposition presque aux Avengers qui eux sont les laquais de Wonder Man à Holy Wood. Il dissémine avec intelligence des pistes à suivre qui potentiellement ont de quoi nous faire saliver, et réussit une dernière planche intelligente, qui nous fait comprendre qu'une fois les premiers fils tirés, une tapisserie risque d'être décousue à l'os. Otto Schmidt est le dessinateur de cette série, avec un trait anguleux et qui s'épargnent les fioritures. Cela manque probablement de profondeur, de douceur, mais l'ensemble reste de bonne facture et colle bien au ton choisi par le scénariste. C'est amusant de voir Forest Hills servir de lieu pour le meeting au sommet entre deux des "barons" locaux, de retrouver une géographie classique, au service d'une trame inédite. The Korvac Saga, seconde du nom, pas mauvaise.

Surprise ensuite! Est-il possible d'être emballé par un comic-book et dans le même temps de remarquer qu'on nous a vendu un produit pour un autre? Oui, c'est ce qui se passe ici avec le premier numéro de la nouvelle mouture de Infinity Gauntlet. Tout le monde (ou presque) se souvient de l'histoire d'origine, avec un Thanos qui accède à un rang semi-divin grâce au gant du pouvoir, orné des six gemmes de l'infini, ce qui lui permet de dominer tous les grands principes de la création. Tout ceci par amour pour la mort, et face à une coalition universelle des héros Marvel. Et bien de Thanos il n'est point question pour le moment (exceptée la dernière page), ni même de l'association de ces joyaux. Par contre, ceux qui ont aimé la plus récente saga Annihilation vont être en terrain connu, puisque nous avons affaire à un monde ravagé par les hordes insectoïdes au service d'Annihilus, qui chassent les humains résistants, et ne laissent derrière eux qu'un sillage de mort et destruction. Au centre du récit se trouve Anwen, une jeune fille qui tente de survivre avec le reste de sa famille, moins la mère qui s'est sacrifiée pour repousser l'invasion des insectes, et qui a probablement péri au front dans cette lutte sans merci. Détail d'importance, elle s'est enrôlée au sein du Corps des Nova, ces policiers patrouilleurs de l'espace. Point positif pour l'intrigue, la fillette est bien caractérisée, touchante, et parvient à trouver sa place d'emblée dans ce nouveau monde targué Secret Wars. Dustin Weaver accomplit un travail remarquable au dessin. Son découpage est tout sauf banal, son sens du dynamisme fait mouche à tous les coups, et c'est un vrai soin du détail qui ravit le lecteur, séduit par cette application et cette conviction infusées dans ce titre. Gerry Duggan avait une mission presque impossible à réaliser, en faisant revenir sur la scène cette mémorable saga des années 90, et conscient qu'il n'aurait pas été possible de l'égaler, même de loin, il a choisi de raconter quelque chose de complètement différent, voire de déroutant vu le titre. En axant l'ensemble sur l'humain, sans aller voir au delà des étoiles. Bref, le contrepied complet de ce que laissait supposer l'annonce de cette série. 
Pour finir, place à 1602 : Angela Witch Hunter. Là je serai plus rapide et plus circonspect. La série est en passe de remporter la palme du titre le plus inintelligible du moment. Je n'arrive pas trop à comprendre les enjeux, ni à trouver de véritable intérêt à cette histoire, qui met en scène Angela (présente aussi dans Guardians of Knowhere) mais dans son incarnation issue de l'univers 1602. Accompagnée de Serah, elle est chasseuse de sorcières et autres aménités maléfiques à la cour du Roi George d'Angleterre. Ce dernier n'est pas ce qu'il semble être, ce qui oblige Angela a montrer son savoir faire et à passer aux choses sérieuses. Pire encore, lors d'un simple moment successif de relax dans une taverne avinée, la situation va se corser, avec l'entrée en scène de l'Enchanteresse, qui n'a jamais été une bonne âme fort sympathique. Marguerite Bennett et Kieron Gillen sont deux auteurs auquel je suis peu sensible en temps normal, alors avec les Secret Wars, ça ne s'arrange pas. Mais alors pas du tout. C'est juste une bonne chose de voir que Stephanie Hans n'en finit plus de progresser et de devenir une artiste à suivre de près, elle qui s'alterne avec Marguerite Sauvage, dans ce premier numéro. Que j'ai lu car j'aime aller au bout de mes mensuels Panini, mais force est de constater que si j'avais jeté l'éponge, je n'aurais guère perdu quelque chose de mirifique...
Verdict "Secret Wars" : Une revue assez intéressante, avec deux séries qui valent vraiment le coup, une autre moyenne mais dessinée comme un chef par le grand Deodato. Et ce truc là à la fin, pour compléter. Un bon 3 sur 4? 


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SECRET WARS : KORVAC SAGA #1

A l'attention des plus jeunes d'entre vous, je préfère le dire tout de suite : la Korvac Saga est une référence à une aventure classique des Avengers, dans les années soixante-dix; ce qui n'est finalement pas très important pour comprendre cette lecture. Cette seconde Korvac Saga est en effet très éloignée de ce qui nous a été raconté autrefois. Nous retrouvons les Gardiens de la galaxie dans leur version futuriste, à savoir l'équipe des années 3000, emmenée par le Major Victoire. Ils sont là au service d'un baron local qui n'est autre que Michael Korvac, ce personnage tombé en désuétude et oublié depuis des lustres par les nouvelles générations. Il s'apprête à recevoir un autre chef d'État comme lui, un certain Simon Williams alias Wonder-Man, qui est le maître dans le territoire voisin de Holy Wood . A côté de ces digressions politiques nous avons affaire à un mystère qui pourrait bien porter un coup à l'ensemble à l'architecture du Battleword; en effet si aucun individu n'est censé  se rappeler sa vie d'avant et si le monde a été totalement réécrit par la puissance et la magnificence de Fatalis, il reste de ci de là des malheureux qui se remémorent le passé. C'est le cas par exemple d'Emil Blonsky (l'Abomination) qui se pose une question cruciale à savoir où sont donc passées toutes les étoiles? Car oui sur ce nouveau monde qui abrite les Guerres Secrètes aucune étoile n'est visible, et comme le disent les Gardiens que nous rencontrons dans ce premier numéro, elles ne sont que des symboles à 5 branches et pas des astres qui illuminent le ciel... Dan Abnett peut donc utiliser ce titre pour poursuivre son travail sur l'équipe futuriste des Gardiens, et la placer dans un nouveau contexte, en tant que simples "gendarmes" d'un des territoires du Batleword, en opposition presque aux Avengers qui eux sont les laquais de Wonder Man à Holy Wood. Il dissémine avec intelligence des pistes à suivre qui potentiellement ont de quoi nous faire saliver, et réussit une dernière planche intelligente, qui nous fait comprendre qu'une fois les premiers fils tirés, une tapisserie risque d'être décousue à l'os. Otto Schmidt est le dessinateur de cette série, avec un trait anguleux et qui s'épargnent les fioritures. Cela manque probablement de profondeur, de douceur, mais l'ensemble reste de bonne facture et colle bien au ton choisi par le scénariste. C'est amusant de voir Forest Hills servir de lieu pour le meeting au sommet entre deux des "barons" locaux, de retrouver une géographie classique, au service d'une trame inédite. et tant pis si vous étiez attirés par l'idée d'un remake de la saga des seventies, il faut se faire à l'idée (pour le moment du moins) que ce sera une toute autre chose qui vous sera narrée. 


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