Affichage des articles dont le libellé est Dagnino. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Dagnino. Afficher tous les articles

SMART GIRL : FERNANDO DAGNINO EN GRANDE FORME CHEZ REFLEXIONS EDITIONS

Yuki est une smart girl. Vous pensiez pouvoir frimer avec le dernier modèle de l'iPhone, et bien vous voilà complètement dépassés! Dans un futur proche, le nec le plus ultra de la technologie à posséder, c'est un androïde, ou dans le cas présent gynoïde, capable d'assurer toutes les fonctions qui sont aujourd'hui les prérogatives de votre appareil chéri. En gros la secrétaire parfaite, mais aussi, puisque dotée d'une forme physique, le garde du corps et même la compagne idéale. Car oui, cela va de soi, le jour où l'être humain sera capable de créer des copies presque parfaites de ses semblables, ils les exploitera immédiatement à des fins sexuelles ou relationnelles. 
Yuki  n'est pas maîtresse de son destin, puisque son code source implanté fait qu'elle doit être amoureuse -façon de parler- de son ingénieur de propriétaire, Hiro Tonazzi, un des pontes véreux chez IMAI Tech. Cependant le modèle commence à vieillir, et après deux ans de service, de petits bugs système et l'apparition d'une version plus puissante, font qu'elle est sur le point d'être mise au rebut.  En parallèle, notre Smart Girl a également d'étranges visions qui pourraient bien trouver leur origine dans ses propres racines, à savoir qui elle est vraiment, comment a-t-elle été conçue, à partir de quels fichiers sources, et dans quel but.

Cette recherche existentielle va l'amener à devoir fuir, quitter son maître, se retrouver coincée au milieu d'une véritable guérilla industrielle, participer à des combats clandestins entre androïdes, pour sauver sa peau, et finalement être un des plus grands scandales de toute l'histoire de la robotique.

Smart Girl est une création 100 % originale de l'espagnol Fernando Dagnino; inutile de dire que nous attendions avec impatience sa sortie, car nous sommes des fans inconditionnels de l'artiste, aussi doué que sympathique, à chaque fois que nous avons eu la chance de le rencontrer . Nous savions à quel point sont trait peut-être ultra-léché, truffé de petits détails splendides, et là encore il démontre qu'il possède une virtuosité vraiment bluffante dans la mise en page et la caractérisation des personnages, plastiquement remarquables. 
Le scénario empreinte tous les codes du genre et plonge dans l'enquête policière cyberpunk, et le récit existentiel. L'univers de Blade Runner croise celui de 2099, pour ceux qui lisaient à l'époque ce genre d'histoire chez Marvel (notamment le très bon Doom 2099). C'est éminemment intelligent et offre une réflexion intéressante sur ce qui constitue l'essence même de l'humanité et la possibilité de s'affranchir des directives préétablies, autrement dit si l'on parle d'un être humain plus classique, la possibilité de tourner le dos à la prédestination génétique ou sociale. 
Si l'évolution du récit est parfois un peu chaotique et mériterait un peu plus de clarté, l'ensemble est très efficace, resserré, rythmée et il devrait séduire sans aucun problème tous les amateurs du genre. On peut juste regretter le format bien trop petit dans lequel cette édition est publiée, chez Réflexions Éditions. Cette bande dessinée étant de surcroît en noir et blanc, elle aurait eu tout à gagner à laisser respirer les superbes planches de Dagnino et ses (parfois) nombreuses petites vignettes. Mais il est évident qu'il fallait prendre en compte certains impératifs économiques, pour faire vivre cet album en France. Attention aussi aux quelques coquilles qui émaillent l'ensemble, dès l'introduction.
Si vous habitez du côté de Nice, précipitez vous chez Alfa BD dès le premier samedi de mai (jour du Free Comic Book Day) pour venir rencontrer l'artiste et obtenir votre dédicace. Vous seriez bien avisé de demander à votre Smart Girl (ou Smart Boy ) d'ajouter ce jour-là sur votre agenda.


Achetez le tome 1 de Smart Girl 


Likez notre page Facebook, amis fans de comics!

TARZAN ON THE PLANET OF THE APES : QUAND TARZAN RENCONTRE LA PLANETE DES SINGES

Je ne suis pas trop friand des rencontres improbables entre deux univers narratifs distincts, deux franchises. Pour des raisons évidentes de droit, en général il s'agit de récits vite oubliés, et qui ne prêtent pas à conséquence. Il y a des exceptions. Celle-ci, par exemple. Il faut dire qu'en mai dernier, nous avions reçu Fernando Dagnino au Printemps des Comics, et je m'étais penché de près, à cette occasion, sur ses planches et son travail pour Tarzan on the Planet of the Apes. C'était tout simplement magnifique, saisissant, et je m'étais promis de prendre le Tpb et de le placer avec soin dans ma bibliothèque, tôt ou tard. 
Car c'est cela qui m'a attiré en premier. La classe folle avec laquelle Fernando représente ce conflit des espèces, le dynamisme et le sens du détail abouti de chaque page, la capacité de donner une vraie identité, unicité, à chacun des personnages de la Planète des Singes, qui en deviennent aussi humains que ce Tarzan saisi dans sa jeunesse, au milieu des Mangani, puis à l'âge adulte, rapatrié parmi les siens, mais ramené en Afrique pour résoudre cette guerre sanglante qui fait des ravages chez les singes et les hommes.
Au milieu de tout cela, à la tête des Mangani, nous trouvons le scientifique Cornelius et sa femme Zira, sans oublier leur enfant, Milo, qui préfère Caesar (pour nous c'est plus clair ainsi), dont Tarzan est ici le frère adoptif. Tout cela peut avoir un sens , puisque au terme du film Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes, en 1970, second volet de la saga) la Terre disparaît, mais comme il est révélé plus tard dans le troisième long métrage, Les Évadés de la planète des singes, Cornelius, son épouse Zira et le docteur Milo, sont parvenus à s'enfuir et à remonter le temps, au début des années 70. Walker et Seeley brodent un peu, et posent la question suivante : Et si ce voyage dans le temps avait projeté les singes au début du XX° siècle, et que Cornelius et Zira avait élevé un fils nommé Milo, en hommage au disparu, mais aussi un humain, le rejeton perdu de la dynastie des Greystoke, appelé à devenir le célèbre Tarzan? 
Des super singes scientifiques, donc, qui permettent aux Mangani chers au seigneur de la Jungle de franchir un cap, mais pas d'échapper à la déferlante de violence qui ne saurait tarder. Et encore moins à l'apocalypse qu'on pense inévitable. Ajoutez-y de l'action, des anachronismes temporels qui donnent du peps à l'ensemble et rendent cet album très sympathique, et vous obtenez une lecture qui est vraiment recommandée, fortement, à celles et ceux que l'une des deux franchises (ou les deux) intéresse. Et un Dagnino dans cet état de grâce  (que Sandra Molina prolonge avec dextérité et grande classe) ça vaut bien une édition française un jour prochain. Qui va s'y coller?


Vous aimez les comics? Likez notre page Facebook
Suivez le meilleur de l'actualité VO / VF

A lire aussi : 




SUICIDE SQUAD TOME 2 : LA LOI DE LA JUNGLE

Quand on voit le genre de profils qui composent la Suicide Squad, et le type de missions qui leur est assigné, on comprend pourquoi cela tourne généralement en sucette. Trahisons, violence, crise de sociopathes, tout y passe et explique pourquoi la solidarité n'existe pas dans le groupe. Dernièrement il a fallu faire face au coup de sang d'Harley Quinn, qui n'a pas supporté le destin funeste de son "chéri" le Joker, et a pété un câble. Son retour au bercail n'est pas sans heurts, et pire encore, l'heure est venue de se rendre à l'évidence, il y a un traître au sein même de la division d'Amanda Waller. Ce second tome commence par une aventure qui voit apparaître le Resurrection Man, héros de son propre titre chez Dc Comics, mais totalement inédit en Vf. Du coup les lecteurs s'en ficheront un peu, et passeront à coté de la chose. Ils préféreront se focaliser sur la menace de Basilisk, et ce noyautage de l'intérieur de la Squad, qui va être le grand mystère de ces pages. Dès le début je ne peux m'empêcher de faire la grimace. Tout d'abord la caractérisation d'Harley Quinn vire un peu au n'importe quoi. A force de vouloir trop en faire, elle perd de son identité pour devenir une vulgaire traînée psychopathe qui ajoute à son propre chaos celui du scénario d'un Adam Glass pas franchement inspiré. Ensuite cette Amanda Waller là, cette figure de mode cynique et perverse, est loin de l'agent rondouillarde et parfois humaine des premiers temps. Une tentative de l'humaniser en cours de route est faite, mais c'est trop tard, on la déteste tellement déjà que finalement ses affres personnels ne nous concernent plus. Dommage, pour revenir à Harley, que la résurgence de la face "psychotérapeute" de sa personnalité soit si mal exploitée et ne soit qu'un truc scénaristique facile et sans enjeux. Pour le reste, l'interaction entre les membres du groupe est bien sur le plus réjouissant, et chacun développe une personnalité, parfois outrancièrement grossie, pour que la dynamique et les contrastent gardent le lecteur en éveil.

Pour aller au bout de l'aventure, il faudra suivre la Suicide Squad jusqu'au Mexique, et un temple maya, avant de connaître le fin mot de l'histoire. Qui implique un face à face musclé avec Regulus, le bras armé de Basilisk, son leader, droit sorti d'un comic-book de la grande époque Image/Heroes Reborn. Coté dessins on a l'impression d'être parfois dans les années 90, notamment avec une mise en couleur un peu pompière par endroits (exagération aussi bien du coté sombre que des couleurs vives elles-mêmes) alors que les dessinateurs qui se succèdent ont un trait et des styles qui ne se complètent pas toujours harmonieusement.  Fernando Dagnino est celui qui me plait le plus, mais attention, lui aussi est donc un de ces épigones qui ont du apprécier le graphisme d'il y a vingt ans, et qui fait dans la planche "pompière" sans trop se soucier du reste. Au moins ses héros ne sont pas disgracieux ou toujours grimaçants, mais l'imagination est loin d'avoir pris le pouvoir. L'impression est que cet album, moins passionnant que le Tome 1 (qui n'était pas un chef d'oeuvre non plus) est plutôt à déconseiller au lecteur qui voudrait découvrir la Suicide Squad, avant le film. Du reste cette série n'a pas eu un grand succès aux States, et elle est relaunché à l'occasion de Rebirth, pour coller un peu plus au long métrage. Jetez vous plutôt sur les archives qui vont sortir en août, et seront l'opportunité de lire ce qui s'est fait de plus pertinent avec ces criminels en mission, lors de leurs premières sorties. Ici c'est surtout à proposer aux fans hardcore des personnages, ou ceux qui n'en peuvent plus d'attendre. Pour résumer, on a l'impression de lire quelque chose de très stéréotypé, en mode écriture automatique, qui ne laisse guère de souvenirs flamboyants. On attend toute autre chose du film, ne plaisantez-pas, hein...




A lire aussi : 






PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...