En kiosque : DARK REIGN 6 Les machinations politiques de Norman Osborn

Allez donc faire confiance aux politiques. Ils sont là, face au public, mis le nez dans leurs contradictions et leurs manquements, mais ils conservent souvent la morgue, la science et l’aplomb, de ceux qui se savent d’une manière ou d’une autre intouchables. Norman Osborn plus que tout autre ; rien ne semble plus pouvoir l’arrêter dans son accession au pouvoir et au contrôle suprême de l’univers Marvel, hormis sa propre folie et ses propres désirs de revanche, des démons intérieurs qui pourraient bien le mener à faire le pas de trop qui le sépare de l’abysse. En attendant, on le retrouve ce mois ci sur un plateau de télé, dans un jeu habile d’accusé/victime/repenti dont il se sort avec talent, une sorte d’absolution médiatique qui n’est pas sans rappeler les conférences de presse et les interview complaisantes de pas mal de nos gouvernants d’aujourd’hui, et d’hier. Pendant ce temps là un guerrier Kree encore inexpert et innocent à ce sujet, découvre les plaisirs de la chair avec une fougueuse Vengeresse chaussée de bottes en latex : c’est chaud au Qg des Vengeurs, en ce moment. La série Dark Avengers est donc de retour, avec un épisode qui parle beaucoup, raisonne pas mal, et séduit par son coté authentique et habile : la politique, encore plus efficace qu’une grosse baston entre héros à la testostérone. Le reste du menu, ce sont les Secret Warriors de Nick Fury qui vont du recrutement, avec le personnage de Eden Fesi . Un individu à suivre vu son pouvoir de manipuler l’espace temps. Je me suis déjà étendu sur ce que je ressens à la lecture de cette série, et le traitement graphique de Caselli. L’opinion ne change guère, voilà un titre correct mais pas franchement indispensable, qui nous rabâche les oreilles avec cette amitié virile et décennale entre soldats vieux de la vieille (Salut Nicholas, c’est Dum Dum Dugan. Toi aussi tu te portes bien pour un papy de 90 piges, le Shield, ça conserve, il n’y a pas à dire…) Les Thunderbolts sont toujours en forme, même si le roster de l’équipe a radicalement changé. Ils partent cette fois ) Madripoor, haut lieu de la pègre asiatique et ancien « turf » de Wolverine qui y a vécu de nombreuses aventures, pour éliminer – en apparence – une sorte de mercenaire / pigiste du spectacle sanguinaire, qui a le don, durant les combats, de lire et anticiper les prochains mouvements de l’adversaire. En fait, ce sera pour le recruter, car il faut bien, à cette nouvelle équipe, quelqu’un pour faire le sale boulot et les basses besognes. A noter que la paranoïa de Ghost, qui vit en autarcie et s’attend toujours à un coup fourrés à ses dépends, n’est pas complètement injustifiée… quand on apprend qu’Osborn est prêt à sacrifier sans remords ses troupes, pour arriver à ses fins. Quelle sale ambiance, niveau confiance, pour les sbires du Bouffon Vert ! Du bon travail de la doublette Diggle/De la Torre. Et pour finir première partie d’une saga en 5 volets, consacrée aux Fantastic Four. FF : Dark Reign nous montre un Reed Richards fortement préoccupé par toutes les récentes décisions qu’il a du prendre, et qui ne se sont pas toujours révélées heureuses, loin de là. Pour remédier à son inconséquence, il invente un appareil qui explore les réalités parallèles pour y puiser les bonnes idées et les bonnes solutions pour repartir du bon pied. Oui mais voilà, le Hammer a décidé que la chasse aux héros est ouverte, et cela inclus aussi le célèbre quatuor. Peut être est-ce là une exagération scénaristique malvenue : après tout les FF jouient d’un tel prestige, ils sont si reconnus sur la scène super héroïque, que les éliminer ou les contrôler, n’est pas la meilleure chose qu’Osborn puisse décider. Mais mettons cela sur son coté démoniaque et schizophrène, après tout les décisions rationnelles ne sont pas sa grande spécialité. Un premier numéro agréable, attendons de voir la suite. Bref, Dark Reign nous a fait des frayeurs ces mois derniers, en oubliant quelque peu sa thématique centrale et ce qu’elle implique au niveau de l’intensité dramatique. Le numéro six semble vouloir faire amende honorable, et c’est tant mieux !

LOSERS : Seconde chance pour la série d'Andy Diggle

Tout le monde a bien droit à une seconde chance. Même la série d’Andy Diggle, LOSERS, qui surfant sur la prochaine sortie du film, revient nous saluer en Vf, dans nos librairies. Un premier essai avait été marqué chez Semic, dans la collection « Semic books », d’ailleurs toujours disponible dans certains supermarchés ( chez Carrefour à Nice par exemple ) à trois euros ! Cet album proposait les épisodes 1 à 6 du titre, épisodes que nous retrouvons à nouveau, subtilement dotés d’un nouveau traitement couleur et d’une traduction remaniée, cette fois sous la bannière Panini, collection Big books. Là où le bas blesse, c’est que ce gros volume, qui propose tout de même le second arc narratif à la suite, coûte un certain prix (presque trente euros) qui le laisse hors de portée des bourses les moins garnies ou les plus hésitantes. 120/130 pages inédites pour une telle somme, disons que ça peut refroidir… D’autant plus que si les louanges semblent nombreuses et sincères, je vais m’inscrire –au risque de me faire lyncher- dans un courant contraire. Pas mauvais, certes, mais loin d’être si inspiré et indispensable. LOSERS, c’est avant tout une histoire d’espionnage, de complot, de trahison. Avec moult explosions et bastons, poignards dans le dos et actions coup de poing à la limite du vraisemblable. Il faut dire que nos « perdants » ont été lâchés par la « Compagnie » pour laquelle ils roulaient, et que depuis, leur peau est mise à prix. La meilleure défense étant souvent l’attaque, ils vont devoir faire dépendre leur survie d’une incroyable audace, qui les poussent à faire la nique à leurs prédateurs, en les menaçants de dévoiler au grand jour certains de leurs peu reluisants secrets. Donnés pour mort suite à l’explosion de leur hélicoptère, ils vont mettre le nez là où il ne vaudrait mieux pas, emmenés par des individualités fort sympathiques et fortes en gueules, comme Jensen, Cougar, ou la mystérieuse Aisha qui n’inspire pas forcément la confiance. Méfiance compréhensible et de rigueur car l’ennemi vient de l’intérieur, à commencer par le mystérieux « max » qui semble ourdir, au plus de haut de l’échelle, les pires machinations comme l’Etat et nos lascars… Rien à dire sur le rythme, sur la mise en place de l’histoire, juste de ma part une sensation de déjà vu, sur ce type de thématique qui ne m’a jamais inspiré grand-chose, que ce soit dans une Bd ou sur grand écran. Je ne suis pas trop réceptif. Loin de moi l’idée de descendre ces « Losers » qui ont probablement mérité leur public, je répète juste que ça n’est pas assez original ou inattendu pour me faire bondir dans mon fauteuil. Jock n’est pas mauvais aux dessins, dans son style épuré et anguleux, où les ombres se taillent la part belle, et qui n’est pas loin de me faire penser à Mignola, version expressionniste minimaliste. Si vous aimez le genre, vous pouvez tenter l’expérience ( et si vous avez l’argent… ) autrement, le jeu n’en vaudra pas forcément la chandelle.

LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR

 Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...