Est-il possible de trouver, en période de canicule, de nouvelles séries très sympathiques à suivre, des projets intéressants qui vous motivent pour aller braver la chaleur, et vous procurer de vraies sensations? En gros je vous invite à vous pencher sur The Seeds, écrit par Ann Nocenti et dessiné par David Aja.
La série met en scène un monde coupé en deux, par un mur gigantesque. D'un côté nous retrouvons les néo-luddites, qui ont choisi de se priver à jamais de la technologie moderne, de l'autre côté du mur, ceux qui par contre utilisent cette technologie à longueur de journée. Bien entendu famille et amis sont désormais séparés. Nous suivons plus particulièrement Astra, une journaliste, qui tente de capter l'atmosphère du moment et de démontrer comment les choses ont changé depuis l'existence du mur; mais elle doit composer avec un éditeur qui préférerait plutôt des sujet accrocheurs et racoleurs, pour faire de l'audience. Il y a aussi Lola, une femme et son histoire sentimentale avec un type du nom de Race, qu'elle vient de rencontrer. Celui-ci est vraiment particulier et sous le masque se cache probablement une révélation inattendue. En parallèle à tout cela, nous avons l'impression sournoise d'une destruction imminente, une fin du monde inéluctable, tant d'une case à l'autre la tension et l'atmosphère se font lourdes, comme un soir d'été lorsque l'orage va éclater. Les dernières pages d'ailleurs amènent leur lot de révélations, et le récit qui démarre sur un ton urbain et intimiste, risque de prendre une tournure beaucoup plus expansive.
On applaudira le travail de Aja, qui comme d'habitude parvient à composer de superbes planches en y insérant de nombreuses petites vignettes, qui se concentrent sur des détails. Il travaille en petits plans serrés et séquentiels, construisant ainsi une histoire ambitieuse et formellement exigeante, qui se nourrit d'une palette de noir et blanc réussie, transformant les pages en autant de négatifs intrigants. Il s'avère donc que The Seeds a tout pour être un titre marquant, on ne se trompera pas, le fait qu'on le retrouve dans le giron du label de Karin Berger, l'ancienne grande prêtresse de Vertigo, est ce genre de signe qu'on peut interpréter sans risque d'erreur. Toutefois il est évident qu'il est impossible d'en dire plus ou d'émettre un avis définitif, avec aussi peu de matière, et probablement autant de révélations à venir. Un des trucs les plus étranges que j'ai lu récemment, et qui donne envie d'aller au bout de la piste.
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