FLASHPOINT 2 : Avec Batman Knight of Vengeance

(spoiler inside)

Second rendez-vous avec la revue provisoire dédiée à Flashpoint. Le monde tel que nous le connaissions a bien changé, et seul un individu semble s'en rendre compte : c'est Barry Allen, alias Flash, qui a bien du mal à appréhender la nouvelle réalité qui s'offre à lui. Le contenu de ce second numéro est marqué par la présence intégrale de la mini série (un tie-in) Batman:Knight of Vengeance. Le Batman en question est bien différent de celui qui nous est familier. S'il porte encore le patronyme de Wayne, il ne s'agit pas de Bruce, mais de son père! Joe Chill a en effet assassiné le petit, et Thomas Wayne n'a eu cesse de vouloir se venger. Il l'a finalement liquidé, et sa vie en a été bouleversée à jamais. Ses méthodes sont bien plus expéditives que le Batman classique, et ses ennemis ne font pas long feu, sauf peut être le Joker. D'ailleurs leur relation est assez ambiguë. Brian Azzarello signe un très bon scénario, un véritable travail de fond, de réécriture du petit monde du Dark Knight, voire même de la géo-politique de Gotham, avec notamment le rôle du commissaire Gordon et de la police locale, sans oublier le Pingouin, qui apparait bien dans ces épisodes, mais en tant qu'homme de main de Thomas Wayne, qui ne s'embarrasse décidément pas des scrupules propres à son fiston. On pourra accuser Eduardo Risso d'avoir un style assez caricatural, mais faites lui confiance pour instaurer un climat malsain, pour rythmer une traque réussie entre Batman et le Joker, qui se termine en apothéose. Publier ce titre était une évidence, tant il est probablement un des rares liés à Flashpoint à être absolument indispensable, pour donner plus de profondeur et de crédibilité au récit porteur. Les fans de l'homme chauve souris vont adorer cette espèce de Elseworld d'un nouveau genre.

Et puis Flashpoint continue, bien entendu, avec les second et troisième épisodes. Dans un Paris sous les eaux (la Tour Eiffel flotte comme un débris), Aquaman se comporte comme un tyran. A Gotham City, Barry Allen se trouve nez à nez avec le nouveau Batman, dans sa cave personnelle, et le convaincre de ce qu'il sait n'est pas une mince affaire. Les Wayne, une fois endossée la cape de justicier, ont tendance à se montre méfiants, et là encore il ne suffit pas de l'abreuver de bonnes paroles pour lui faire avaler la pilule. Le récit nous transporte également à Londres, histoire de rencontrer Wonder Woman, leader les forces amazones, qui intercepte assez violemment un espion du nom de...Steve Trevor. La résistance s'organise pour tenir tête aux deux grandes forces en présence, qui sont sur le point de se sauter à la gorge et de provoquer un chaos mondial qui mettra la planète à genoux. Il faudrait vraiment que Barry Allen parvienne à retrouver ses pouvoirs de Flash (encore que dans ce monde personne ne le connaît), mais ses tentatives d'attirer la foudre et de reproduire les événements qui ont fait de lui un bolide n'aboutissent pas totalement au résultat escompté... Geoff Johns s'amuse comme un fou à redessiner l'univers Dc sous nos yeux. Une version apocalyptique et violente, qui aurait gagné en profondeur à pouvoir être développée plus lentement, et en détails. Mais Flashpoint, ce sont 5 rendez-vous, pas un de plus, et il faut donc nécessairement accepter quelques "trous" dans la tapisserie. Andy Kubert est à l'aise aux dessins, nerveux et fort sombres. Son Batman est imposant, presque dément. Dommage que le temps de s'attacher ne nous soit pas donné. En tous les cas, voilà une revue qui se lit très agréablement, et propose un contenu pertinent qui n'ennuie jamais. C'est bien là l'essentiel.

Rating: OOOOO

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...