PUNISHER YEAR ONE (ANNEE UN) : AUX ORIGINES DU PERSONNAGE

Y a-t-il encore quelqu'un dans la salle qui ignore tout des origines du Punisher? Je pose la question, car j'ai bien l'impression que désormais tout le monde est au courant du drame de Frank Castle, qui du retour du Vietnam a perdu sa femme et ses enfants lors d'un simple pique-nique en plein Central Park, pris dans la tenaille d'un règlement de compte entre clans mafieux. Seul survivant du massacre, Frank perd la tête et décide de faire payer tous les criminels en incarnant cette force de la nature vengeresse, qui utilise les armes à feu comme il respire, pour les punir de manière expéditive. Le Punisher est à la mode puisqu'il est le personnage central -ou presque- de la récente seconde saison de Daredevil sur Netflix, suivie d'une série propre, deux saisons durant. L'occasion pour Y a-t-il encore quelqu'un dans la salle qui ignore tout des origines du Punisher? Je pose la question, car j'ai bien l'impression que désormais tout le monde est au courant du drame de Frank Castle, qui du retour du Vietnam a perdu sa femme et ses enfants lors d'un simple pique-nique en plein Central Park, pris dans la tenaille d'un règlement de compte entre clans mafieux. Seul survivant du massacre, Frank perd la tête et décide de faire payer tous les criminels en incarnant cette force de la nature vengeresse, qui utilise les armes à feu comme il respire, pour les punir de manière expéditive. Le Punisher est à la mode puisqu'il est le personnage central -ou presque- de la seconde saison de Daredevil sur Netflix. L'occasion pour aller récupérer chez Panini un vieux récit sorti dans les années 90, Punisher Year One, proposé enfin depuis 2016 en version française, pour les lecteurs modernes. Les scénaristes de cette aventure ne vous seront pas inconnus. En effet, Dan Abnett et Andy Lanning ont été la dernière décennie les architectes de l'univers cosmique Marvel, et avant cela ils ont écrit beaucoup de bonnes choses, dont cette mini série en quatre parties. L'ambiance est ici particulièrement noire et nous avons affaire à une trame à rapprocher du genre hard boiled . Abnett et Lanning choisissent de respecter le postulat de départ de Gerry Conway l'inventeur du Punisher, mais ils approfondissent les racines du personnage, notamment en  nous montrant la vie privée de Frank avec sa femme et ses enfants, de manière à rendre ce qui va suivre encore plus traumatisant. Exemple flagrant, la fameuse séquence du règlement de compte qui est ici plus explicite que jamais, et la réaction de Frank, totalement dépassé et bouleversé par la douleur, est poignante alors qu'on le voit maîtrisé à grand-peine par les policiers et les médecins. La santé psychique du personnage explose en fragments devant nous, et c'est une des pistes essentielles à explorer dans tout ce qui va suivre. 

Nous assistons donc à la naissance du Punisher, avec pour seul témoin du carnage de Central Park un journaliste aviné et opportuniste, pour qui le drame humain est aussi l'occasion de rebondir et de pondre un article à vendre à ce cher J.Jonah Jameson du Buggle. C'est pour cela que Peter Parker apparaît dans cet album, ainsi que le professeur Miles Warren (le Chacal) qui pratique les autopsies sur les victimes du guet apens... Nous assistons aussi à l'impuissance de la police, avec un inspecteur certes intègre et motivé par la drame de Frank Castle, qui va vite comprendre que la famille des Costa, les mafieux responsables de la tragédie, ont tous un bon alibi et restent intouchables. Nous avons l'impression de traverser un film de Martin Scorsese, avec un homme brisé, qui va de désillusion en désillusion, et froidement devient une machine à tuer, au service de laquelle il place des années d'entraînement et de combats en terrain hostile. Nous voyons aussi à l'œuvre le monstrueux Jigsaw, qui est destiné à devenir l'un des ennemis les plus classiques du Punisher, à l'époque où il était encore "beau gosse", avant que le Punisher ne le défenestre. Parlons dessins... Dale Eaglesham est particulièrement inspiré dans cette aventure. Bonne décision car son trait est très réaliste, et l'utilisation de clairs obscurs de grande qualité est une décision parfaite pour ce genre de polar sanguinolent. Il excelle lorsqu'il s'agit de réaliser des gros plans, notamment lorsqu'il se focalise sur la souffrance et le tourment de Frank Castle, lorsqu'il doit faire ressortir toute cette folie en lui, à travers la fixité glaciale du regard. Pour le seconder, Scott Koblish a géré les finitions et une partie de l'encrage. Certes nous sommes dans un album qui porte en lui les germes de son époque, et qui est loin de ce qui va suivre, totalement exempt de cette ironie acerbe à la Garth Ennis ou du mécanisme ultra-précis et référencé, qui sont tout le charme des aventures plus récentes du personnage, mais il est indéniable qu'il aurait été dommage de continuer à faire l'impasse sur cette histoire fondatrice du mythe, qui à défaut d'inventer ou de raconter quelque chose de très original, a le mérite de clarifier ce que nous savons déjà, et de nous le décrire de manière impitoyable et effrayante. 



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