PUNISHER THE PLATOON #1 : GARTH ENNIS & GORAN PARLOV, WHAT ELSE?

La question de savoir s'il convient d'investir sur la mini-série Punisher The Platoon est résolue, dès l'instant où l'on jette un œil à l'équipe artistique qui s'occupe de ce projet. Garth Ennis et Goran Parlov ensemble, voilà qui met fin aux discussions. Nous retrouvons Frank Castle au Vietnam, mais cette fois il s'agit de sa toute première incursion dans cette guerre, à une époque où l'homme était encore relativement naïf (façon de parler), alors qu'il n'avait pas encore fait verser le sang, comme il allait ensuite en être coutumier. Bref, même si au fond de lui une violence latente et une radicalisation de ses décisions attendaient d'exploser, car probablement en gestation, ce Castle là est encore un minimum optimiste, et il est tout sauf le Punisher. 
L'histoire se raccroche directement à un des volumes de la collection Max intitulé Valley Forge, Valley Forge. Nous y retrouvons d'ailleurs certains des personnages, et ceci dès la première planche, alors que les anciens compagnons d'armes de Castle se retrouvent et évoquent le "bon vieux temps" de la guerre. Le narrateur de cette histoire est d'ailleurs le même et on devine clairement qu'il s'agit d'Ennis lui-même. Difficile de mettre sur place une trame passionnante, quand on sait que les personnages vont survivre et animer un album qui a été publié précédemment. Pour autant les moments d'intimité et le quotidien au Vietnam sont fort attachants et justes, et Ennis abandonne pour une fois son côté grand guignol et jouant la surenchère, pour se concentrer sur une sorte de diagnostic désabusé, confirmant la perte définitive de l'innocence de l'Amérique et la spirale invraisemblable de violence et de désespoir qui va en naître. 
Goran Parlov est donc logiquement de nouveau l'artiste chargé de dessiner l'ensemble. Qui mieux que lui pour caractériser un Punisher massif, impressionnant, qui s'exprime à travers le corps, avant même d'ouvrir la bouche? Pourtant son Castle est réellement plus jeune, plus frais et humain. Les soldats autour de lui sont tous aussi très bien caractérisés, visages, postures ou regards. Parlov anime la jungle avec un talent qui se passe d'effets spéciaux et de rodomontades, son trait et sa lisibilité sont aussi honnêtes que puissamment évocateurs. De plus il est épaulé aux couleurs par Jordie Bellaire, qui est capable de fournir une prestation remarquable, d'une sobriété et justesse exemplaires. Assez curieusement, ce premier numéro de The Platoon et tout sauf explosif et sanguinolent, c'est plus une tranche de vie amère, les premiers pas encore hésitants, dans ce qui va devenir un enfer inexorable et familier. Il n'y a donc pas l'ombre d'un doute à investir dans cette parution, et c'est un Punisher aussi différent qu'indispensable, qui va être en scène dans ces six épisode. N'attendez pas, jetez-vous dessus.





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