Aujourd'hui on fait un petit saut d'une quinzaine d'années (ou presque) en arrière, pour aller retrouver les Avengers de Geoff Johns, avant que ce dernier ne parte faire le bonheur de DC Comics, dont il a refaçonné de bien des manières l'univers narratif. Zone Rouge, où déjà le nom vous donne un indice du grand méchant de l'histoire...
Il ne fait pas bon aller faire un tour du coté du Mont Rushmore... Une mystérieuse substance rouge, une sorte de gaz ultra toxique, se répand et sème la mort de manière inexorable. Voilà pour le pitch, résumé en une seule petite phrase, de cette saga des Vengeurs que lecteur découvre articulés autour de Captain america et Iron Man, avec la Panthère Noire, mais aussi Vision, et des recrues moins "performantes" comme le Valet de Coeur, Miss Hulk, Warbird (Carol Danvers en phase de sevrage à l'alcool). Les Avengers sont présents sur les lieux pour tenter de percer le mystère et participer aux opérations sanitaires. On pense bien entendu à un acte terroriste, cela va de soi. Mais la réalité est toute autre. Sans vouloir vous gâcher la surprise d'entrée, disons que les coupables ne sont pas ceux que l'on croit, et qu'il faut parfois donner un coup d'oeil chez soi, en haut lieu, pour se rendre compte de combien le monde est complexe et cruel. Cela dit, Johns recourt à un dernier artifice qui replace le mal, le vrai, au centre de la scène, avec un des grands ennemis historiques de Captain America, et de l'Amérique tout court, qui tombe le masque. Un indice : il est de la même couleur que la brume maléfique qui tue tout le monde dans son sillage. Un autre indice, cela fait des mois qu'il se cache sous le masque du Ministre américain de la défense, un certain Dell Rusk. Si vous êtes fortiches en anagrammes et en américain, vous avez deviné. Et si vous n'avez pas compris, je ne sais plus quoi dire...
Red Zone, c'est aussi l'occasion de voir à l'oeuvre le frenchy Olivier Coipel, alors à ses premiers travaux pour Marvel. Et de constater qu'il avait déjà un sacré coup de crayon, probablement parfait pour ce type de saga mainstream et super-héroïque. Parmi les moments de bravoure, citons Miss-Hulk, qui finit par être contaminée par la brume rouge, qui se combine elle même avec son sang vicié par les rayons gammas. Du coup, elle sombre dans un accès de folie et perd un peu ses nerfs, ce qui sera le prétexte à un arc narratif juste ensuite, dessiné par Scott Kolins (A la recherche de Miss Hulk)... Ou encore les scènes à la Apocalypse Now, avec les hélicoptères de l'armée qui investissent le site, mais aussi les apparitions du Valet de Coeur, un personnage controversé qui faisait à l'époque partie du roster des Avengers. Une véritable bombe à retardement, qui menaçait d'exploser au visage des plus grands héros de la Terre. D'ailleurs, il a fini par le faire, et il y a eut des dégâts. Je terminerais en remarquant que ce story-arc est aussi la première grande manifestation des pouvoirs déchaînés de la Sorcière Rouge. On se rend bien compte que la belle Wanda a tout pour passer directement en première division, sans jouer les barrages. Et comprend mieux comment elle a pu, par la suite, prendre une telle ampleur et mettre au tapis les Avengers, au point d'être responsable de la dissolution du groupe, puis de la formation des New Avengers propres à Bendis. Cerise sur le gâteau, de petites dissensions minent les héros de l'intérieur, comme le passif entre Tony Stark et T'Challa (accusé d'être un espoin au sein des Avengers), ou encore le gros contentieux entre Peter Gyrich, représentant du gouvernement, et Sam Wilson, le Faucon, qui lui laisse même l'empreinte de son poing droit en pleine mâchoire.
Panini proposa cette "Zone Rouge" pour un peu plus de dix euros, dans la collection Best Comics. Une vraie opportunité pour lire une histoire de qualité, sans pour autant sacrifier son porte monnaie. En attendant que n'arrive un Marvel Icons "Les Avengers de Geoff Johns" un de ces prochains jours?
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