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ROGUE TROOPER : LES VALLÉES D'ALBION, CHEZ DELIRIUM


 Depuis l’aube de l’humanité, l’un des passe-temps favoris de notre malheureuse espèce consiste à tenter de trucider son prochain, que ce soit pour des questions de territoire ou simplement pour affirmer sa supériorité. Hélas, nous sommes devenus de véritables spécialistes dans l’art de faire la guerre, sous toutes ses formes. On pourrait croire qu’un haut niveau technologique ou un armement aussi sophistiqué qu’effrayant finirait par nous faire comprendre qu’il est temps de cesser ces imbécilités, sous peine que l’anéantissement ne devienne réciproque et irréversible. Et pourtant… Dans cet album, nous faisons un détour par Nu-Earth, une version paradisiaque de notre bonne vieille planète, lentement transformée en champ de bataille par la folie des hommes. Même causes, mêmes effets : ce monde est désormais un enfer inhabitable, ravagé par les armes nucléaires, les armes chimiques et bactériologiques. Deux factions ennemies, que l’on pourrait grossièrement assimiler à des prolongements des armées du Nord et du Sud, se livrent une guerre sans merci. Avec en toile de fond, un trou noir gigantesque qui plane, comme un avertissement cosmique, et souligne l’absurdité de la bataille. Le personnage principal de notre histoire s’appelle Rogue. C’est un combattant surarmé à la peau bleue, génétiquement programmé pour remplir sa mission, mitraillette en main. Il est accompagné de son casque, de son arme et de son sac à dos — tous trois un peu particuliers : ils abritent la conscience de ses camarades tombés au champ d’honneur. Leurs âmes, ou plutôt des puces contenant leur conscience, ont été extraites de leurs corps après leur "mort", puis transférées dans ces objets inanimés. Une manière originale, certes morbide, de rester en équipe, même après l’hécatombe. Rogue est en pleine opération dans la zone de l’Antarctique Sud lorsqu’il bascule, à travers le fameux trou noir, vers un tout autre théâtre de guerre : notre propre planète, en pleine Première Guerre mondiale.



Et là, changement de décor… mais pas de scénario. Une seule chose est sûre : une fois encore, les hommes sont en train de s’autodétruire. Un coup chez toi, un coup chez moi, tel va être la dynamique des faits. Car après avoir combattu en pleine Première Guerre mondiale, le peloton de soldats alliés  qui découvre avec stupeur qu’un visiteur venu du futur a aussi emprunté le mystérieux trou noir pour apparaître sur le champ de bataille… vase retrouver à son tour propulsé de l'autre côté du trou noir. Un monde que ces soldats ne comprennent pas, et pour lequel ils sont bien mal préparés. À travers ce télescopage de temporalités, Garth Ennis donne à voir l’absurdité tragique de la guerre, quel que soit le siècle. Parmi les soldats, un pauvre Allemand capturé, charitablement épargné, devient le miroir de cette folie : un être humain avant d’être un ennemi, qui n’a pas choisi d’être là, et qui ferait n’importe quoi pour épargner à sa descendance – ou à lui-même – de revivre pareille barbarie. Ici, Ennis se montre moins irrévérencieux que dans certaines de ses autres séries. Il mise davantage sur l’émotion, l’intelligence du lecteur, et surtout, sur la charge humaniste d’un récit qui épingle avec force notre propension à l’autodestruction. Une critique en creux, sans jamais sacrifier le souffle du récit, ni l’efficacité du drame. Le dessin de Patrick Goddard, d’un réalisme fou et d’une finesse impressionnante, s’attache à soigner chaque détail : qu’il s’agisse d’une scène de combat ou d’un simple regard face à l’horreur, chaque case transpire la tension, le doute, la peur. L’ensemble est publié en français chez Delirium, dans quelques jours, une excellente occasion pour le public hexagonal de découvrir ce personnage culte outre-Manche Créée en 1981 par le scénariste Gerry Finley-Day et le dessinateur Dave Gibbons pour le magazine anthologique britannique 2000 AD. Une injustice qui pourrait être corrigée très bientôt, puisqu’un film réalisé par Ducan Jones devrait sortir plus tard dans l'année… 

Créée en 1981 par le scénariste Gerry Finley-Day et le dessinateur Dave Gibbons pour le magazine anthologique britannique 2000 AD, Rogue Trooper met donc en scène un soldat génétiquement modifié, le dernier de son escouade, lancé dans une quête de vengeance sur la planète ravagée de Nu-Earth. Avec pour seuls compagnons les bio-puces de ses camarades intégrées à son équipement, Rogue incarne une critique féroce et qui sonne juste, de la guerre industrielle et déshumanisée.



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OMNIBUS PUNISHER PAR GARTH ENNIS : TOME 1


 Il est de nouveau possible de lire le Punisher de Garth Ennis et Steve Dillon au format omnibus, chez Panini. Joie pour les retardataires ! Au début des années 2000, l'anti-héros n'est pas franchement à son apogée. Les lecteurs ont découvert à la fin de la décennie précédente des histoires complètement extravagantes, qui ont trahi l'essence du personnage, à un tel point que nous avons même pu lire une sorte de vengeur mandaté par des anges, revenu sur terre après sa mort, pour dessouder des criminels. Le genre de délire furieux à vous dégoûter des aventures de Frank Castle. Par chance, tout change lorsque Garth Ennis, génial auteur irlandais au style sarcastique et ultra décalé, reprend en main le personnage. Celui-ci s'installe dans un immeuble modeste et tente de faire profil bas ; néanmoins il finit très vite par sympathiser (à sa façon bien entendu, pas question de faire des soirées Champions League devant la télé) avec une galerie de voisins savoureuse, allant de l'obèse solitaire au jeune fanatique de piercing, sans oublier une autre voisine célibataire et un peu dépressive, qui voit arriver cette armoire à glace et semble séduite, tout en n'assumant jamais son attirance. Des cookies pour faire tourner la tête de Castle, est-ce bien raisonnable ? Un Punisher qui préfère rester dans l'ombre et qui tente de planifier ses opérations en-dessous des radars, mais qui va avoir besoin d'être à la hauteur pour ce qui l'attend. En effet il va devoir s'attaquer à Ma' Gnucci et toute sa famille de mafieux, une terrible bonne femme qui va lui mettre de sérieux bâtons dans les roues, mais qui finira logiquement punie de la plus terrible des façons, dans un zoo, au cours d'une scène décapante dont Garth Ennis à le secret. Quand je vous dis que c'est hyper truculent, croyez-moi c'est vraiment drôle. En parallèle à tout cela, vous allez aussi faire connaissance avec Le Saint, une sorte de pourfendeur des bonnes mœurs qui tente de nettoyer son quartier de ceux qu'il estime être de la vermine, convaincu d'être dans son bon droit, voire même de suivre les pas du Punisher, avec un travail d'utilité sociale. On marche sur la tête. 

La force du Punisher de Garth Ennis, c'est la mise en opposition d'un personnage aux méthodes ultra expéditives, qui rivalise d'ingéniosité (en se servant des moyens du bord, sur l'instant, employant même des ours dans un zoo, par exemple) pour se débarrasser des criminels (une machine à tuer froide et implacable, sans le moindre remords) et la causticité, l'humour de tout le cast qui gravite autour de lui, et tempère le climat mortifère dans lequel évolue ce justicier voué à la solitude, malgré quelques alliés ou voisins de passage qui se rapprochent en vain de lui. Sans négliger le détective Soap, chargé d'appréhender le Punisher, exemple parfait de ces types totalement dépassés qui se retrouvent face à un individu et une situation tellement abnormes qu'ils regrettent vite le jour de leur rencontre. Les "vilains" aussi sont gratinées, et ils sont si pathétiques ou originaux que le lecteur ne peut s'empêcher d'adhérer, un gros sourire aux lèvres, comme avec Le Russe, une montagne de muscle sans cervelle capable de faire passer un sale quart d'heure au Punisher, et dont le destin vire carrément dans le troisième degré jouissif. Le dessin est donc principalement l'œuvre du regretté Steve Dillon. Décrié par certains puristes car limité (apparemment) aux niveau de la palette des expressions, de la représentation des visages et de la minutie des fonds de case, l'artiste est toutefois à l'œuvre dans un autre registre, celui de la transposition froide et sans fioritures de la réalité, avec un trait empreint d'un humour "pince sans rire" capable de transmettre les scènes les plus outrancières et de les rendre crédibles, exprimant l'horreur ou la violence indicible avec ce détachement et cette coolitude qui rappelle à chaque page qu'il s'agit avant tout d'entertainment, et du bon, puisqu'on ne s'ennuie jamais avec ce Punisher là. Vous trouverez aussi du Darick Robertson, avec des pages violentes et "sales" où tout ce que l'univers du Punisher a de glauque est parfaitement retranscrit (avec un Wolverine un peu idiot en invité surprise). Album hautement recommandé donc, surtout que le premier omnibus qui comprenait déjà tous ces épisodes est épuisé, et son prix sur les sites de ventes aux enchères est quelque peu décourageant. Il existait aussi la solution des Marvel Icons (collection que nous regrettons) pour cette dose indispensable de punitions en tout genre.



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RIBBON QUEEN : DU GARTH ENNIS POLAR HORRIFIQUE CHEZ PANINI


 Amy Sun est inspectrice, elle travaille pour les forces de police et elle connaît particulièrement bien son métier. Mais même les agents les plus efficaces sont parfois obligés de commettre de petits mensonges, lorsqu'il s'agit de sauver des vies. C'est ce qu'a fait Amy il y a quelques années de cela, mais elle s'est fait prendre et c'est la raison pour laquelle elle n'est pas particulièrement bien vu de ses collègues. elle est tombée en disgrâce et nous la retrouvons au début de cette aventure, alors qu'elle s'apprête à livrer un témoignage très important à l'un de ses supérieurs. Le simple fait de fermer la porte du bureau semble paniquer ce dernier, qui s'attend à quelque chose d'explosif. Et il n'a pas tort : une jeune femme du nom de Bella a été poignardée puis jetée par la fenêtre. Certains considèrent qu'il s'agit d'un suicide, mais la théorie semble ne pas tenir debout, d'autant plus qu'Amy a la certitude que l'auteur du crime n'est autre qu'un membre des forces spéciales d'intervention, qui un an auparavant avaient libéré Bella lors d'une prise d'otage. Depuis, le type, un certains Connolly, semblait nourrir une véritable obsession pour celle qu'il a délivrée, convaincu qu'elle nourrissait à son égard des sentiments, ou en tous les cas un désir qui justifiait un véritable harcèlement permanent. C'est donc un dossier brûlant, puisqu'en règle générale il règne une certaine omertà dans ce corps de métier. D'autant plus quand les agents en question appartiennent à une sorte de fratrie de flics d'origine irlandaise, alors que Amy elle possède des racines asiatiques. C'est aussi une femme et donc sa parole vaut beaucoup moins que celle des autres. Garth Ennis se permet un certain commentaire social qui lui a valu d'être accusé de discours woke lors de la sortie de cette série en version originale. Pour autant, le scénario est bien ficelé, les personnages bien campés, les discussions font mouches et c'est un plaisir de voir la manière dont l'histoire évolue. Elle évolue d'ailleurs de manière complètement inattendue lorsque le harceleur et deux de ses collègues chargés d'intimider Amy sont sauvagement assassinés. Enfin, le mot est inexact. Disons que leurs corps semblent se décomposer, être découpés en petites bandelettes de peau, tout cela de manière atroce et presque instantané, sous les yeux des témoins effarés. Problème : Amy est sur la scène les deux fois.



Dès lors, le récit de Garth Ennis bascule dans le surnaturel. Bella, la victime, est aperçue sur des vidéos de surveillance en train de se réveiller dans la morgue et de partir comme si de rien n'était. C'est elle aussi qui apparaît sur les lieux des massacres et qui est la cause de ces meurtres effroyables, avec des types qui finissent découpés en fins rubans. Que se passe-t-il vraiment et pourquoi semble-t-elle prendre la défense d'Amy, voilà les questions auxquelles vous aurez les réponses, si vous décidez de donner une chance à cette mini-série initialement publié au States chez un des éditeurs indépendants les plus intéressants de cette dernière décennie, Awa upshot. Le dessin est l'œuvre de Jacen Burrows et cela ne va peut-être pas vous surprendre, mais il y a par moments dans le storytelling, dans la manière de jouer avec les expressions en apparence impassibles des personnages (avant que n'explose l'horreur et qu'elles ne se transcendent) un petit quelque chose de la bonne époque Steve Dillon. La tâche n'est pas simple car il y a de nombreuses pages relativement statiques, où ce sont surtout les dialogues du scénariste irlandais qui font mouche et qui permettent de faire progresser l'histoire, avec du brio et des répliques  bien senties. Je vous ai déjà parlé du pseudo discours woke mais on trouve aussi toute une analyse de la manière dont les Américains perçoivent la police et la façon dont celle-ci peut parfois utiliser des méthodes très violentes, voire même justifier l'emploi de tirs mortels. Bref, Ennis ne s'attire pas les sympathies de tout le monde mais il n'en a cure; son but est juste de nous raconter un récit qui parvient à convaincre et à maintenir en haleine le lecteur. Ribbon Queen est une bonne petite surprise qui mérite largement que vous décidiez d'y consacrer un de vos futurs achats.



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HITMAN DE GARTH ENNIS ET JOHN MCCREA CHEZ URBAN COMICS


Garth Ennis n'est pas le scénariste le plus subtil de l'histoire des comics. Vous l'appréciez probablement (ou vous le détestez, c'est selon) pour ses récits assez glauques, sombres et sarcastiques, où l'hémoglobine coule à flot, la vulgarité s'empare des dialogues et où les personnages se livrent aux pires turpitudes, pour le plus grand plaisir des lecteurs. En gros, Preacher, The Boys, c'est lui. L'heure est venue de découvrir Hitman, une série trop longtemps mise de côté. Urban comics vous la propose dans un format intégral, avec ce premier mastodonte de plus de 570 pages pour 39 €. Tout ça débute un ton en dessous des attentes avec le récit des origines du personnage : comment un certain Tommy Monaghan finit par acquérir des supers pouvoirs. Il est capable de lire dans vos pensées et dispose d'une sorte de vue à rayons X, ceci parce qu'il a été agressé par une entité extraterrestre, dans un annual de la série consacrée au démon Etrigan. Comme l'action se déroule à Gotham City, on découvre juste après un épisode de la série Batman Chronicles de 1989, histoire de crédibiliser un peu plus Hitman, en lui faisant croiser le fer avec le Chevalier Noir. Mais tout ceci ce n'est qu'une mise en bouche, une introduction pour ce qui va venir alors, qui est franchement bien plus intéressant et où Ennis va enfin donner libre cours à ce qu'il sait faire de mieux. La série régulière dont hérite Hitman va vous avoir à l'usure. On se laisse glisser peu à peu dans un quotidien qui a beaucoup à voir avec les autres titres de l'irlandais, déjà mentionnés. On y exalte des sentiments de franche camaraderie entre tueurs et losers qui se noient dans le whisky, on porte un regard très ironique sur le rôle et l'utilité du super-héros (l'apparition de Green Lantern Kyle Rainer, présenté comme un justicier plutôt rigide et pas très malin est savoureuse). Et aux dessins, John McCrea use de présences un peu caricaturales et monolithiques, à mi chemin entre Frank Miller et Tom Grindberg (que personnellement j'adore). Un style qui confirme qu'on peut se lâcher, rire, dédramatiser, que le super-héroïsme n'est pas au cœur du sujet. Hitman reste du comic book humain avant tout. 




Hitman (et donc Ennis) c'est l'apologie de l'amitié alternative. Dans la bande de joyeux drilles qui entourent Monaghan, on trouve ainsi Nat la Galure, l'ami d'enfance, mais également Ringo Chen (sérieux concurrent au titre de meilleure gâchette), le patron de bar Noonan, Tiegel, l'inspectrice de police récusée qui se rapproche dangereusement de Tommy, sans oublier Hacken ou les membres déjantés de la Section 8, qui n'est pas un groupe de rap mais bien une association super-héroïque improbable menée par un soifard de première catégorie, Six Pack. En tout, ce sont 61 épisodes (et quelques spéciaux) qui permettent de peu à peu se familiariser avec des perdants flamboyants, des types prêts à se lancer dans des missions périlleuses et improbables pour un contrat juteux (genre, une invasion de poissons zombie provoquée par un savant fou). L'essentiel de la bonté de ce comic book, ce sont les situations cocasses et délirantes, les joutes verbales et les réactions forcément outrancières des personnages, que McCrea dépeint avec talent et la juste distanciation au réel. On démarre avec un tour dans l'asile d'Arkham, histoire d'aller placer une balle dans la tête du Joker (et Tommy ne comprend pas pourquoi cela n'a pas été fait avant), avant de se retrouver face à des créatures démoniaques (les Arkanonnes) qui emploient leur propre main d'œuvre satanique pour se débarrasser de Hitman. On pourrait penser que tout ceci se déroule hors continuité, devant l'impossibilité relative de faire agir le reste de l'univers DC dans cette grande pantalonnade qui défouraille sévère. On se tromperait. Les événements majeurs de l'univers DC sont évoqués et d'autres personnages pointent le bout de leur nez, comme la belle Catwoman, à l'époque dans son costume mauve ultra moulant. Buddy movie à la Tarantino, Hitman ne s'embarrasse pas de la vraisemblance pour ce qui est des situations ou de leurs représentations (McCrea choisit clairement le grotesque et semble de moquer des proportions et du "dessin pur et joli") mais trouve tout de même sa place dans la grande tapisserie de la Distinguée Concurrence. Témoignage d'une époque où le politiquement correct s'arrêtait encore aux portes d'un bar irlandais et où des anti-héros de seconde zone damaient le pion aux types en spandex, régulièrement invités et ridiculisés. Rien que pour ça, Hitman devrait vous tendre les bras… 


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MARJORIE FINNEGAN CRIMINELLE TEMPORELLE : ENNIS ET SUDZUKA CHEZ BLACK RIVER




 Marjorie et Harriet sont deux femmes complètement différentes. La première n'a aucun respect pour les règles établies. Elle profite d'une technologie très avancée, qui lui permet de voyager à travers les couloirs du temps, pour remonter le cours de celui-ci ou faire un saut dans le futur, afin d'y commettre des larcins tout genre. Nous la retrouvons par exemple dès le premier épisode dans l'Égypte antique, lors des funérailles du pharaon Ramsès II; il faut dire que celui-ci est enterré avec l'intégralité de son patrimoine, c'est-à-dire des diamants, des amulettes sacrées, des pierres précieuses… de quoi éveiller la convoitise de notre voleuse professionnelle. "Harri" est quant à elle membre des forces de la police temporelle qui veille au grain. Elle est censée mettre la main sur tous les criminels temporels, ceux qui sèment la zizanie dans le passé ou le futur et à cause de qui des interventions de réécriture de l'histoire sont nécessaires. Deux femmes très différentes donc, mais qui pourtant sont liées par le sang : elles sont sœurs ! Garth Ennis a mis la main sur un concept assez réjouissant, celui de faire des bonds de la préhistoire au futur de science-fiction que nous pouvons imaginer aujourd'hui, d'y générer le désordre, le chaos, de rencontrer des personnes célèbres, de modifier le cours d'événements qui ont marqué leur époque, le tout avec un humour sarcastique et décapant qui est un peu sa marque de fabrique, sans oublier (bien sûr) une bonne dose de vulgarité. Un détour par la présidence de Trump et l'assaut du Capitole ne manquera pas au menu, histoire de bien clarifier les positions politiques d'un scénariste qui mouille la chemise.  Certaines remarques risquent de faire tomber de leur chaise les lecteurs les plus puritains. Le récit n'est pas seulement celui d'une chasse à l'homme (ou plutôt à la femme) qui concerne les deux frangines, il s'agit aussi d'un complot ourdi par un certain Seigneur du mal. Le type s'est associé à un ancien petit ami (cornu et en slip) de Marjorie, et il a l'ambition de mettre la main sur les originaux des textes sacrés, sur tous ces récits qui ont été dissimulés ou censurés avec le temps, et qui prouve que toutes les grandes figures religieuses ne sont que des hypocrites, que toutes les croyances qui se sont répandues au fil des siècles sont basées sur des mensonges grossiers. 


Plus on avance dans l'histoire, plus on se rend compte que ce qui importe au scénariste Garth Ennis,  c'est davantage une critique acerbe et complètement déjanté du fait religieux plutôt que les aventures de Marjorie Finnegan à travers le temps. Le plan du Seigneur du Mal permet d'ailleurs de démasquer tous les bigots, quelle que soit leur confession, de faire en sorte que chacun peut s'apercevoir qu'ils sont en fait des illuminés ou de grands naïfs prêts à gober n'importe quel texte sacré, qui ne repose sur aucun fondement solide ou crédible. Le personnage de Harriet, c'est-à-dire la sœur de Marjorie, évolue également beaucoup : de super flic inflexible elle va finir par se retrouver elle-même impliquée dans ce qui est un complot, et donc être entraînée par la nécessité de passer de l'autre côté de la loi, en aidant une frangine habituée à jouer les rebelles. Pour compléter cette histoire complètement dingue, ajoutons un autre personnages important, à savoir une simple tête, conservée dans une sorte de bocal, qui est un peu l'aide de camp de Marjorie, et donc les origines sont révélées dans l'avant dernier acte. Au dessin, nous retrouvons Goran Sudzuka, que nous avions déjà beaucoup apprécié dans le récent A walk through hell. ce n'est pas un hasard s'il fait équipe de manière stable avec Ennis. Son trait en apparence direct et sans fioriture, sa manière ultra accessible de mettre en page les idées de son compère scénariste ne sont pas sans rappeler ce que faisait le regretté Steve Dillon. Si ce dernier était tout de même un peu plus caricatural et Sudzuka se révèle plus appliqué et esthétiquement canonique, l'ensemble fonctionne un peu de la même manière, c'est-à-dire grâce à un style qui a comme qualité de servir à merveille la dérision du scénario, de le dédramatiser et de le rendre extrêmement caustique. Une vision ultraréaliste des idées d'Ennis pourraient par exemple faire perdre beaucoup de son effet comique. Ici, la synthèse fonctionne et pour peu qu'on aime les bandes dessinées truffées de dialogues saugrenus ou franchement outranciers, toutes les conditions sont réunies pour dévorer ces huit épisodes d'une traite et sans jamais s'ennuyer. Signalons pour terminer que Black River édite un autre album publié en VO chez AWA Upshot Studios, une maison d'édition récente dont le catalogue est aussi fourni qu'hétéroclite. Vous devriez vraiment vous pencher sur leur cas.





A WALK THROUGH HELL - UNE PROMENADE EN ENFER TOME 2 : LA CATHÉDRALE


 Un des pires cauchemars que vous pourriez vivre, c'est d'être la proie d'une situation horrifique, sans absolument rien comprendre à ce qui vous arrive. C'est un peu dans cette situation que se trouvent les personnages de A walk through hell, une promenade en enfer, dont le volume 2 vient de sortir chez Black River. Pour rappel, plusieurs agents du FBI ont disparu mystérieusement alors qu'ils étaient en train d'inspecter un entrepôt. Les agents Shaw et McGregor entre eux aussi dans ces lieux funestes pour essayer d'expliquer ce qui s'est produit et retrouver leurs collègues, mais eux aussi finissent par se perdre dans un dédale aussi absurde que terrifiant. En parallèle, l'histoire nous raconte l'enquête qui les a menés sur la piste de Paul Carnahan, un tueur d'enfant qu'ils ont pourchassé et qui est censé être mort et enterré depuis longtemps. Sauf que dans le labyrinthe invraisemblable que constitue cette entrepôt maudit, ils finissent par retrouver le type, qui entreprend de leur raconter son histoire farcie de détails sordides, comme par exemple l'assassinat de ses propres parents lorsqu'il était encore enfant, quand il s'est jeté sur la jugulaire de son père avec un couteau, pour la trancher. En parallèle à tout cela, Garth Ennis continue de dresser un portrait au vitriol de ce qu'est devenue aujourd'hui l'Amérique, depuis la présidente Trump et la manière dont les esprits sont désormais contaminés par une sorte de folie ambiante, de course à la haine permanente, notamment sur les réseaux sociaux, où il s'agit de lyncher l'adversaire sans même essayer de comprendre sa position. Un discours sociétal qui vient donc parfois empiéter sur l'histoire au risque de créer un peu de confusion et de perdre le lecteur, qui ne sait pas trop ce qu'il est en train de lire. L'exercice est périlleux et c'est peut-être là que réside la faille, ou bien selon les opinions, le génie de cette histoire, qui apparaît vraiment comme hors du commun et qui en tous les cas nécessite une lecture attentive.



Le second volume représente une plongée dans l'horreur et dans l'abject bien plus impressionnante que le premier. Il faut dire qu'ici il est question des recoins les plus sombres de la psyché humaine. Les agents du FBI qui sont entrés dans l'entrepôt ont tous de lourds secrets, des moments où leur existence a basculé, où ils ont connu le pire de l'humanité. Tout cela est mis en lumière par Garth Ennis avec des scènes très choquantes. C'est intéressant d'ailleurs, dans la mesure où nous vivons actuellement une époque où un artiste peut-être condamné pour ce qu'il produit, en tous les cas au moins par l'opinion publique et les réseaux sociaux, comme nous venons de le voir avec Bastien Vivès. Il n'est pas question pour nous de juger car nous n'en avons ni les moyens ni la compétence, mais que dire de certaines scènes totalement glaçantes présentes ici? Devrait-on interdire ce genre de bande dessinée, au prétexte que pour représenter tout cela il faudrait avoir forcément l'esprit mal tourné et être soi-même le prolongement de ce qu'on dessine ou que l'on écrit? Heureusement qu'il existe ce décalage entre l'œuvre de fiction et la réalité, car ici, je vous assure, il y a vraiment des choses très perturbantes. Le dessin de Goran Sudzuka reste lui d'une simplicité apparente remarquable; aussi bien la mise en page que le trait, somme toute classique mais efficace, sont au service de l'histoire. Bref, tout sauf des rodomontades personnelles propres au dessinateur qui aurait décidé d'en faire des caisses, pour attirer tous les regards. Le seul petit moment sur lequel on peut émettre des doutes, au final, c'est lorsque l'histoire bascule dans la métaphysique, l'ésotérique et le côté démoniaque. Tout ceci s'accompagne d'un discours à charge sur la présidence Trump et ce qu'est devenue l'Amérique, qui pourrait bien plaire énormément à pas mal de lecteurs, mais faire fuir radicalement les autres, déroutés devant des opinions politiques et sociétales aussi tranchées et un parti pris aussi net. C'est pourtant là que réside l'intérêt de A walk through hell, à savoir la volonté de contempler ce qui existe de pire en nous (par nous j'entends aujourd'hui la société américaine et occidentale) sans la moindre complaisance, au contraire en appuyant là où ça fait mal, encore et encore. Une de ces lectures qui décidément ont peu de chance de vous laisser de marbre (y compris si vous repérez vite les fautes de syntaxe et d'orthographe, qui sont malheureusement trop nombreuses dans ce second tome, la relecture ayant failli à plusieurs reprises).




THE PRO : RETOUR CHEZ AKILEOS D'UNE HÉROINE BIEN PARTICULIÈRE


 Si les super-héros peuvent aussi être des modèles pour le lecteur, Garth Ennis est pour sa part un maître dans l'art de prendre le contre-pieds des attentes et de créer des personnages ultra trash et attachants. The Pro, qui signifie "professionnelle" est une travailleuse du sexe. Une façon pudique de dire qu'elle fait le trottoir, avec plus ou moins de chance, puisque régulièrement ses clients la tabassent ou la volent pour ne pas avoir à payer. Outre cet aspect glauque de son "travail", elle doit aussi faire face à des retards dans le loyer (pour un appartement miteux) et sa condition de mère célibataire en détresse. Jusqu'au jour où un extra-terrestre qui enquête sur la noblesse de notre race décide de lui conférer de formidables pouvoirs (histoire de se moquer gentiment des personnages Marvel, c'est une espèce de copie carbone malsaine du Watcher, le Gardien de chez la Maison des Idées), avant d'alerter la Ligue d'Honneur, un groupe de héros qui caricaturent la célèbre Justice League de Dc. Une formation désopilante composée de frustrés, de maniaques sexuels, de pervers et d'exhibitionnistes, conduite par Le Saint, un version alternative de Superman, qui refuse d'assumer ses envies et ses pulsions. Ce qui est compréhensible, quand on assiste un peu plus loin dans le récit à une de ses éjaculations ultra puissantes, qui fuse vers le ciel et provoque une catastrophe aérienne! Quand un gang de criminels aux noms de code improbables inspirés par … la grammaire attaquent les Nations-Unies, la Ligue se rend compte que les méthodes de la nouvelle recrue sont plutôt expéditives et à l'encontre de ce que les apparences et le bon ton exigent : vulgarité assumée, violence non retenue, tenues vestimentaires ébouriffantes et comportement que la morale réprouve (elle urine sur les vaincus devant le conseil de l'Onu)… Le Saint se sent outragé, mais accepte de donner une autre chance à la professionnelle, qui va lui faire découvrir les joies du sexe et de la culpabilité. Ce qui donnera l'occasion à la Wonder Woman made in Ennis, une certaine Lady, de jouer les donneuses de morale, sans en avoir l'étoffe. 



The Pro, c'est irrévérencieux au point extrême, et en plus, c'est bien construit, fort drôle, et simple à lire. Une récréation addictive, qui met à mal le mythe de ces héros sans peur et sans désir, dont les corps rutilants exultent sous le spandex et le cuir sans jamais se dénuder et se rencontrer. Avec Ennis, le sexe compulsif et ses méandres guident les actes et les choix de ces héros mis en image par Amanda Conner. Un style relâché, immédiat, qui ne cherche pas à donner dans le réalisme, mais dans le pastiche gore et assumé. Jimmy Palmiotti à l'encrage est lui aussi de la partie, pour un comic-book haut en couleurs, dans tous les sens du terme, qui ne connait pas l'existence du temps mort ou de la retenue. Indiscutablement une des créations les plus folles de Garth Ennis, qui ne se contente pas non plus d'empiler les scènes provocatrices, mais tentent aussi de glisser par endroits une pensée plus approfondie, comme par exemple l'incapacité des héros à résoudre les vrais problèmes du monde, comme s'ils préféraient parader et faire perdurer leurs petits jeux de pouvoirs, plutôt que de vraiment se rendre utiles à une société, une communauté, où l'homme (et ici la femme) en difficulté ne peut plus compter que sur lui/elle même. On sait que Garth Ennis, de base, n'est pas un grand amateur de super-héros, et cette version parodique est encore un moyen de prendre du recul et de démythifier des êtres forts comme des dieux, mais fragiles comme n'importe lequel d'entre nous. En germe donc, on trouve dans cette histoire le côté désabusé et même prévenu, à l'encontre de super-héros un peu moins reluisants dans l'intimité qu'en public. Au moins, "La Pro" a beaucoup moins à cacher, et aucun récit moralisateur a défendre. Pour les retardataires qui ne connaissent pas encore cet album, une nouvelle édition vient de sortir chez Akileos. Une bonne idée d'investissement, y compris à offrir. 



A WALK THROUGH HELL : UNE PROMENADE EN ENFER CHEZ BLACK RIVER


 Premier argument en faveur de l'achat d'Une promenade en enfer, disponible chez Black River, la présence au scénario de Garth Ennis. L'auteur irlandais, poil à gratter par excellence des comics! Ici, sa manière iconoclaste et totalement irrévérencieuse de présenter ses histoires est tout de même tempérée; ceux qui sont fans de son humour parfois outrancier et qui ne respecte rien remarqueront vite qu'il n'est pas dans la provocation ou le dégazage sauvage à chaque page, mais plutôt dans l'analyse sarcastique de la société américaine, de ses dérives, bref de l'air du trumpisme. Le Donald, sans être jamais nommé personnellement, est présent sous forme d'une ombre qui plane dans les dialogues et les situations. Le récit se concentre sur deux agents spéciaux du FBI, Shaw et McGregor, qui s'occupent des affaires courantes et sortent d'une enquête particulièrement éprouvante, une affaire de pédo criminalité, qui au départ semblait être le fait d'un cercle de pédophiles organisés, et qui a abouti à la capture d'un individu totalement sinistre et manipulateur. Le lecteur est plongé entre des scènes du passé, l'enquête en soi, l'interrogatoire, les suicides de tous ceux qui ont aidé l'individu, et une conclusion inattendue, avec des moments du présent. Et le présent justement est particulièrement angoissant; il s'agit pour nos deux agents d'aller prêter main-forte à deux autres de leurs collègues, qui ont été envoyés dans un entrepôt de Long Beach. Ils sont rentrés mais ne sont jamais ressortis. Quant aux forces d'intervention spéciales de la police, le SWAT, elles aussi ont tenté de pénétrer dans l'entrepôt, et même si ce sont des hommes surentraînés et qui habituellement savent garder la tête froide, ils sont vite ressortis en proie à l'effroi et se sont réfugiés dans leur fourgon, irrémédiablement vaincus. Bref, on ne sait pas ce qui se trouve à l'intérieur, mais clairement, il y a peu de chance que ce soit réjouissant.


En fait, il n'est probablement pas exagéré de dire qu'il s'agit là d'un des scénarios les plus intelligents et diaboliquement construits de Garth Ennis. Il met une bonne douzaine, voire une quinzaine de pages avant de littéralement nous conquérir. Le début semble confus, alterne le présent et le passé et ouvre tellement de feux (avec des dialogues qui paraissent hors sujet) qu'il est bien difficile de savoir où placer le rôti, mais au fur et à mesure que l'avance histoire, le lecteur comprend que le scénariste a parfaitement placé ses pions et le récit devient alors haletant, et même par moment terrifiant. Oui, il existe des scènes très fortes, avec notamment des personnages qui se suicident sans aucun remords et semblent complètement lobotomisés, ou alors des instants d'horreur comme cet agent du FBI qui se tire une balle dans la tête, encore et encore, sans pour autant mourir. Mais c'est surtout dans l'ambiance, la suggestion, que cet album brille par son efficacité. Il faut alors souligner le travail de Goran Sudzuka, un artiste avec lequel nous avons déjà eu l'occasion de travailler lors du défunt festival geek de Fréjus (pour être honnête un salon particulièrement décevant, que nous ne regrettons pas). Goran n'est pas le genre à sortir les effets spéciaux dès la première planche, ni à tenter de bluffer le lecteur avec des effets de manche; son style est direct, sans fioriture, mais d'une très grande lisibilité, avec un cadrage intelligent, cinématographique, qui éclaire particulièrement bien les scènes, même les plus statiques. Les deux artistes (et n'oublions pas la touche finale d'Ive Svorcina, remarquable)  sont donc en symbiose et cette histoire, malheureusement desservie par une couverture assez énigmatique et probablement pas assez clinquante pour attirer le regard de ceux qui ne savent pas, est une réelle bonne surprise, qui mérite d'être découverte et qui ne suscite qu'une seule envie, lorsqu'on arrive à la dernière page : posséder le second tome, qui paraîtra en novembre, pour en savoir plus. C'était pour notre part une première lecture produite par Black River, nouvel éditeur de comics en France, et ma foi nous voici ravis. 






THE BOYS : DES OMNIBUS CHEZ PANINI POUR LES P'TIS GARS DE GARTH ENNIS


 Avant d'être le succès planétaire que vous savez, sur la plateforme Prime d'Amazon, The Boys c'était la maxi série la plus déjantée et installée dans la durée, du scénariste dingo Garth Ennis. Panini est toujours à l'affut (le contraire serait une faute éditoriale) de l'instant, et propose donc le premier Omnibus de nos petits Gars, et pour ceux qui sont passés à côté (oui, il en reste) c'est une opportunité à saisir, et vite. Il y en a même qui n'ont jamais regardé la série télévisée, et ne savent pas de quoi nous parlons. Promis ! Je m'adresse donc à ceux-là en premier, mais à vous autres aussi : franchement, vous croyez vraiment que si les super-héros existaient, ils se contenteraient, du haut de leurs statuts d'icônes et de leurs pouvoirs formidables, de sauver la veuve et l'orphelin sans rien demander en échange? Juste par pure abnégation et sens des responsabilités, comme ce bon vieux Peter Parker? Oui, il y en aurait peut être, mais il y a aussi fort à parier qu'une bonne majorité d'entre eux finirait par s'adonner à la corruption, ou par dévier de sa trajectoire initiale. Le pouvoir fait tourner les têtes, alors le super pouvoir, imaginez donc! Et quand une communauté de héros en latex, tout puissants, commence à toiser le commun des mortels et ne s'embarrasse plus des dommages collatéraux occasionnés par les batailles de rue, qui pourrait donc bien rétablir un semblant d'équité, en rappelant à l'ordre, par la force s'il le faut, ces demi-dieux inconscients? Cette tâche ingrate, c'est celle qu'ont acceptée les cinq membres d'une force gouvernementale secrète, The Boys, dirigée par la carrure impressionnante de Butcher, le plus cynique et solide d'entre eux. Toutes les méthodes sont bonnes pour faire plier ces super gugusses sans foi ni loi, comme les sept plus grands héros de la Terre, avec le terrifiant et et égocentrique Homelander à leur tête, qui en orbite géostationnaire autour de la Terre, dans leur quartier général ultra moderne, font passer une audition particulière à la petite dernière, leur nouvelle et jeune recrue. La jolie blonde va devoir ouvrir la bouche pour ces messieurs (toute ressemblance avec la JLA de Dc comics n'est pas fortuite, bien entendu) alors que la version juvénile de ces défenseurs de la paix (les Jeunes Terreurs, clin d'œil réussi aux Jeunes Titans) n'est pas en reste : les gamins se fourvoient dans le stupre, la drogue, l'immoralité la plus totale. Il est temps d'agir, les Boys sont là pour cela. 



Garth Ennis avait l'ambition de faire encore plus dérangeant, avec The Boys, que ce qu'il fit avec Preacher quelques années auparavant. Mission réussie, mais il ne faut pas être trop sensible. L'aspect religieux, si souvent présent et brocardé chez l'auteur irlandais, est ici mis de coté, au profit d'une représentation crue et acide de la sexualité débridée, tout spécialement des rapports de groupe et homosexuels. On a l'impression que tous les super slips, chez Ennis, sont clairement ou indirectement dévoyés, et cachent de lourds secrets/tabous en rapport avec leurs pratiques ou fantasmes sexuels. La charge ironique sur le sujet est si forte qu'on bascule régulièrement dans le mauvais goût, même si c'est très clairement à prendre au second (troisième ?) degré. C'est bien là la limite de Garth Ennis, sa propension à vouloir écrire des scènes qui flattent les plus bas instincts de son public, jouant avec les codes honnis du sexe, principalement. Du coup, il atteint par moments sa cible à merveille, comme la scène où Stella, jeune recrue, est contrainte à une fellation multiple pour être acceptée parmi ses aînés héroïques; ou lorsque son idole de toujours lui dessine une vaste échancrure au marqueur, sur le costume, pour l'inciter, sur ordre des sponsors du groupe, à en revêtir un nouveau, plus audacieux et croustillant. The Boys est un concentré hautement irrévérencieux mais pas forcément subversif, je ne sais pas si vous saisissez et appréciez la différence. C'est en tous cas, indéniablement, un comic-book qui vous transporte dans une joyeuse sarabande parodique, et modifie à jamais votre perception ingénue des rapports entre tous ces héros que vous avez appris à connaître, que vous aimez, mais qui cachent tous, tant bien que mal, leurs parts de névroses, addictions, et autres manies honteuses. Justement le terreau fertile sur lequel prospère la série de Ennis, qui réserve aussi des moments d'espoir ou plus apaisés, principalement avec un duo attendrissant. Une histoire d'amour véritable, belle et sincère, peut-elle quand même s'épanouir dans l'univers glauque et cynique de The Boys? C'est tout le défi qui est réservé au P'tit Hughie et à la blonde Stella. Le premier est certes la dernière recrue en date de la bande impitoyable qui contrôle l'exubérance des super-héros, mais il n'a pas encore ce coté désabusé et violent qui distingue ses compagnons d'armes. La seconde est une vraie héroïne depuis qu'elle a été accepté au sein de la super équipe des Sept, mais son enrôlement avait un prix humiliant, une séance de viol collectif à son arrivée. Ces deux-là ont des bleus à l'âme, et sont peut être faits pour se rencontrer. Butcher, lui, fait foi à son patronyme, la Crème est une armoire à glace friable, la Fille une explosion de violence jouissive, et le Frenchie une sorte de couteau suisse bourré de surprises. Darick Robertson est parfait aux dessins, avec son trait gras et expressif, et il parvient à mettre en scène tout un univers de super-héros plus proches de super-zéros, aux costumes bigarrés et aux coutumes dissolues. The Boys est donc avant tout un divertissement subversif, qui ose et met le doigt là où ça fait mal, quitte à tomber parfois dans le grand guignol ou l'outrance la plus complète. Mais clairement, ce genre de comic book, aux mains d'artistes de cette trempe, est également salutaire et fascinant. Probablement plus encore que la série d'Amazon, qui ne peut pas, par exemple, parodier les X-Men (ici les G-Men) pour des questions de droits, et doit parfois (si, je vous jure) mettre un peu d'eau dans son vin, comparé à la liberté de ton de Garth Ennis au format papier. Si ça, ça ne vous incite pas à lire…


 


PUNISHER LA SECTION (THE PLATOON) : ENNIS ET PARLOV REJOUENT LE VIETNAM

La question de savoir s'il convient d'investir sur la mini-série Punisher The Platoon (la Section en Vf chez Panini) est résolue, dès l'instant où l'on jette un œil à l'équipe artistique qui s'occupe de ce projet. Garth Ennis et Goran Parlov ensemble, voilà qui met fin aux discussions. Nous retrouvons Frank Castle au Vietnam, mais cette fois il s'agit de sa toute première incursion dans cette guerre, à une époque où l'homme était encore relativement naïf (façon de parler), alors qu'il n'avait pas encore fait verser le sang, comme il allait ensuite en être coutumier. Bref, même si au fond de lui une violence latente et une radicalisation de ses décisions attendaient d'exploser, car probablement en gestation, ce Castle là est encore un minimum optimiste, et il est tout sauf le Punisher. C'est un militaire appliqué, qui sait écouter, n'a pas honte de solliciter l'avis de ceux qui l'ont précédé, et respecte la loi et les règles tout en sachant s'en affranchir, quand sa conscience lui dicte de sauver la vie de ses hommes, avant les petits objectifs mesquins des politicards et des planqués.
L'histoire se raccroche directement à un des volumes de la collection Max intitulé Valley Forge, Valley Forge. Nous y retrouvons d'ailleurs certains des personnages, et ceci dès la première planche, alors que les anciens compagnons d'armes de Castle se retrouvent et évoquent le "bon vieux temps" de la guerre. Le narrateur de cette histoire est d'ailleurs le même et on devine clairement qu'il s'agit d'Ennis en personne. Difficile de mettre en place une trame passionnante, quand on sait que des personnages vont survivre et animer un album qui a été publié précédemment. Pour autant les moments d'intimité et le quotidien au Vietnam sont fort attachants et justes, et Ennis abandonne pour une fois son côté grand guignol et jouant la surenchère, pour se concentrer sur une sorte de diagnostic désabusé, confirmant la perte définitive de l'innocence de l'Amérique et la spirale invraisemblable de violence et de désespoir qui va en naître. 

Ce n'est pas un Punisher sanguinaire, qui nous est présentés là. C'est un homme. Point. Attentif aux siens, capable de sauver autant de vies qu'il peut en prendre, quand l'ennemi met en danger ce en quoi il croit, ce à quoi il tient. En face, Ennis emploie un général de l'armée locale, qui lui aussi survivra au conflit, et apporte son angle de vue, pondéré et étonnamment désabusé, parvenant même à assimiler et justifier le comportement des américains. Pas de logique, pas de bons ou de mauvais, juste de bonnes et de mauvaises raisons qui défilent et s'entrecroisent, et où des innocents se sacrifient, pour des enjeux qui leur passent par dessus la tête.
Goran Parlov est donc logiquement de nouveau l'artiste chargé de dessiner l'ensemble. Qui mieux que lui pour caractériser un Punisher massif, impressionnant, qui s'exprime à travers le corps, avant même d'ouvrir la bouche? Pourtant son Castle est réellement plus jeune, plus frais et humain. Les soldats autour de lui sont tous aussi très bien caractérisés, visages, postures ou regards. Parlov anime la jungle avec un talent qui se passe d'effets spéciaux et de rodomontades, son trait et sa lisibilité sont aussi honnêtes que puissamment évocateurs. De plus il est épaulé aux couleurs par Jordie Bellaire, qui est capable de fournir une prestation remarquable, d'une sobriété et justesse exemplaires.
Comic-book de guerre, foncièrement humain et pas si cynique qu'il voudrait en avoir l'air, cet album est une réussite complète, de la première à la dernière page, jusque dans le salut à l'homme happé par le conflit, alors que ses soldats repartent en Amérique, et voient disparaître depuis l'hélicoptère, en un point toujours plus petit, celui dont l'humanité a été sacrifiée sur l'autel de la lutte contre l'inhumain. On ne discute plus dans les rangs, on file acheter The Platoon! 



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PUNISHER THE PLATOON #1 : GARTH ENNIS & GORAN PARLOV, WHAT ELSE?

La question de savoir s'il convient d'investir sur la mini-série Punisher The Platoon est résolue, dès l'instant où l'on jette un œil à l'équipe artistique qui s'occupe de ce projet. Garth Ennis et Goran Parlov ensemble, voilà qui met fin aux discussions. Nous retrouvons Frank Castle au Vietnam, mais cette fois il s'agit de sa toute première incursion dans cette guerre, à une époque où l'homme était encore relativement naïf (façon de parler), alors qu'il n'avait pas encore fait verser le sang, comme il allait ensuite en être coutumier. Bref, même si au fond de lui une violence latente et une radicalisation de ses décisions attendaient d'exploser, car probablement en gestation, ce Castle là est encore un minimum optimiste, et il est tout sauf le Punisher. 
L'histoire se raccroche directement à un des volumes de la collection Max intitulé Valley Forge, Valley Forge. Nous y retrouvons d'ailleurs certains des personnages, et ceci dès la première planche, alors que les anciens compagnons d'armes de Castle se retrouvent et évoquent le "bon vieux temps" de la guerre. Le narrateur de cette histoire est d'ailleurs le même et on devine clairement qu'il s'agit d'Ennis lui-même. Difficile de mettre sur place une trame passionnante, quand on sait que les personnages vont survivre et animer un album qui a été publié précédemment. Pour autant les moments d'intimité et le quotidien au Vietnam sont fort attachants et justes, et Ennis abandonne pour une fois son côté grand guignol et jouant la surenchère, pour se concentrer sur une sorte de diagnostic désabusé, confirmant la perte définitive de l'innocence de l'Amérique et la spirale invraisemblable de violence et de désespoir qui va en naître. 
Goran Parlov est donc logiquement de nouveau l'artiste chargé de dessiner l'ensemble. Qui mieux que lui pour caractériser un Punisher massif, impressionnant, qui s'exprime à travers le corps, avant même d'ouvrir la bouche? Pourtant son Castle est réellement plus jeune, plus frais et humain. Les soldats autour de lui sont tous aussi très bien caractérisés, visages, postures ou regards. Parlov anime la jungle avec un talent qui se passe d'effets spéciaux et de rodomontades, son trait et sa lisibilité sont aussi honnêtes que puissamment évocateurs. De plus il est épaulé aux couleurs par Jordie Bellaire, qui est capable de fournir une prestation remarquable, d'une sobriété et justesse exemplaires. Assez curieusement, ce premier numéro de The Platoon et tout sauf explosif et sanguinolent, c'est plus une tranche de vie amère, les premiers pas encore hésitants, dans ce qui va devenir un enfer inexorable et familier. Il n'y a donc pas l'ombre d'un doute à investir dans cette parution, et c'est un Punisher aussi différent qu'indispensable, qui va être en scène dans ces six épisode. N'attendez pas, jetez-vous dessus.





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PUNISHER LA FIN : LA CROISADE APOCALYPTIQUE DE FRANK CASTLE (PAR GARTH ENNIS)

Cela commence comme un récit classique mettant en scène un futur apocalyptique. Nous possédons après tout les moyens de faire sauter la planète plusieurs fois, alors si un conflit éclatait à l'échelle mondiale, il ne resterait pas grand-chose ensuite. Dur de survivre dans de telles conditions, plus encore lorsqu'on est prisonnier. Les achever, c'est finalement leur rendre service, sauf que Frank Castle -autrement dit le Punisher- n'est pas aussi mort qu'on voudrait le croire. Lorsqu'il quitte le pénitencier plusieurs mois plus tard, en compagnie d'un autre "évadé" c'est pour se retrouver dans un monde épuisé par la guerre. C'est un enfer de cendres et de radiations, qui contamine tout ce et ceux qui tentent encore de survivre, tant bien que mal. Finalement, les seuls rescapés sont les représentants de l'élite économique et politique, ceux qui sont responsables de la tragédie, et ils ont trouvé refuge dans des abris à l'épreuve des radiations, et n'attendent que le bon moment pour revenir vivre à la surface. Le Punisher a lui des programmes bien différents, et s'il se dirige vers New York, c'est pour  ensuite éliminer les coupables de la destruction de la planète. Rien à dire pour ce qui est de la narration de Garth Ennis, qui réussi à être convaincant, et reste toujours intéressant. Là ou par contre on peut pointer du doigt un petit défaut, c'est qu'il ne caractérise pas assez le monde dévasté des survivants, et se contente d'en effleurer les apparences ou les enjeux. Ce qui peut se comprendre par la brièveté de cette aventure, qui file droit au but.  Ennis ne va pas au bout de sa folie habituelle et ne se lâche pas totalement. Le dessin de Richard Corben et très bien adapté au ton du récit, le trait est sans concession, suffisamment dur et grotesque pour rendre les personnages efficaces, et faire ressortir la violence rentrée qui bouillonne en chacun.



Cet album est complété par deux autres petits récits mettant en scène le Punisher. Le premier s'intitule The Cell, autrement dit la cellule. Castle est incarcéré volontairement car sa petite idée est tout bonnement de se débarrasser des criminels, aussi derrière les barreaux. Etre enfermé avec le Punisher, quand celui-ci a décidé de vous faire passer l'arme à gauche, est véritablement une mauvaise expérience. Les dessins de Lewis Larrosa sont tout bonnement splendides. C'est ensuite John Severin qui dessine Le Tigre, à savoir un petit moment issu de l'enfance de Frank Castle. On remonte le temps, en 1960, lorsque le justicier expéditif n'avait encore que ... dix ans. Splendide car touchant et honnête. Un album qui a donc de fortes chances de plaire à tous les fans du Punisher, qui vont retrouver ici un anti-héros sombre et violent, tel qu'ils aiment le lire. 


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LE PUNISHER DE GARTH ENNIS & STEVE DILLON : MARVEL ICONS TOME 1

Au début des années 2000, le Punisher n'est pas franchement à son apogée. Les lecteurs ont découvert les années précédentes des histoires complètement extravagantes, qui ont trahi l'essence du personnage, à un tel point que nous avons même pu lire une sorte de vengeur mandaté par des anges, revenu sur terre après sa mort, pour dessouder des criminels... nous en avions parlé ici même il y a quelques semaines. Le genre de récit à vous dégoûter des aventures de Frank Castle. Par chance, tout change -et c'est le grand retour sur le devant de la scène- lorsque Garth Ennis, génial auteur irlandais au style sarcastique et ultra décalé, reprend en main le personnage. Celui-ci s'installe dans un immeuble modeste et tente de faire profil bas; néanmoins il finit très vite par sympathiser (à sa façon bien entendu, pas question de faire des soirées foot devant la télé) avec une galerie de voisins savoureuse, allant de l'obèse solitaire au jeune fanatique de piercing, sans oublier une autre voisine célibataire et un peu dépressive, qui voit arriver cette armoire à glace et semble séduite, tout en n'assumant jamais son attirance. Des cookies pour faire tourner la tête de Castle, est-ce bien raisonnable? Un Punisher qui préfère rester dans l'ombre et qui tente de planifier ses opérations en-dessous des radars, mais qui va avoir besoin d'être à la hauteur pour ce qui l'attend. En effet il va devoir s'attaquer à Ma' Gnucci et toute sa famille de mafieux, une terrible bonne femme qui va lui mettre de sérieux bâtons dans les roues, mais qui finira logiquement punie de la plus terrible des façons, dans un zoo, au cours d'une scène décapante dont Garth Ennis à le secret. Quand je vous dis que c'est hyper truculent croyez-moi c'est vraiment drôle. En parallèle à tout cela, vous allez aussi faire connaissance avec Le Saint, une sorte de pourfendeur des bonnes moeurs qui tente de nettoyer son quartier de ceux qu'il estime être de la vermine, convaincu d'être dans son bon droit, voire même de suivre les pas du Punisher, avec un travail d'utilité sociale. On marche sur la tête. 

La force du Punisher de Garth Ennis, c'est la mise en opposition d'un personnage aux méthodes ultra expéditives, qui rivalise d'ingéniosité (en se servant des moyens du bord, sur l'instant, employant même des ours dans un zoo, par exemple) pour se débarasser des criminels (une machine à tuer froide et implacable, sans le moindre remords) et la causticité, l'humour de tout le cast qui gravite autour de lui, et tempère le climat mortifère dans lequel évolue ce justicier voué à la solitude, malgré quelques alliés ou voisins de passage qui se rapprochent en vain de lui. Les "vilains" aussi sont gratinées, et ils sont si pathétiques ou originaux que le lecteur ne peut s'empêcher d'adhérer, un gros sourire aux lèvres, comme avec Le Russe, une montagne de muscle sans cervelle capable de faire passer un sale quart d'heure au Punisher, et dont le destin vire carrément dans le troisième degré jouissif. Vous trouverez ici l'intégrale de la première maxi série réalisée par le tandem terrible Ennis/Dillon, puis la suite immédiate, à savoir la "vraie" série du Punisher en temps que tel. Castle part faire une ballade à Grand Nixon Island, qui est une île un peu particulière car repère idéal pour tout ce qui se fait de parvenus, criminels, assassins ou mercenaires. En gros, c'est comme emmener un enfant dans un magasin de jouets, avec licence d'acheter tout ce qu'il souhaite. L'air du Pacifique fait le plus grand bien à notre justicier qui sort l'artillerie lourde et les grands moyens pour se faire plaisir, même face au Russe qui revient, affublé d'un corps de femme aussi absurde que redoutable. Bref, l'éclate, dans tous les sens du terme.
Le dessin est donc l'oeuvre de Steve Dillon. Décrié par certains puristes car limité (apparemment) aux niveau de la palette des expressions, de la représentation des visages et de la minutie des fonds de case, l'artiste est toutefois à l'oeuvre dans un autre registre, celui de la transposition froide et sans fioritures de la réalité, avec un trait empreint d'un humour "pince sans rire" capable de transmettre les scènes les plus outrancières et de les rendre crédibles, exprimant l'horreur ou la violence indicible avec ce détachement et cette coolitude qui rappelle à chaque page qu'il s'agit avant tout d'entertainment, et du bon, puisqu'on ne s'ennuie jamais avec ce Punisher là. Album hautement recommandé donc, surtout que l'Omnibus absolument remarquable qui comprenait déjà tous ces épisodes est épuisé, et son prix sur les sites de ventes aux enchères est quelque peu décourageant. Alors ne perdez pas trop de temps cette fois-ci. 



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