SUICIDE SQUAD TOME 2 : LA LOI DE LA JUNGLE

Quand on voit le genre de profils qui composent la Suicide Squad, et le type de missions qui leur est assigné, on comprend pourquoi cela tourne généralement en sucette. Trahisons, violence, crise de sociopathes, tout y passe et explique pourquoi la solidarité n'existe pas dans le groupe. Dernièrement il a fallu faire face au coup de sang d'Harley Quinn, qui n'a pas supporté le destin funeste de son "chéri" le Joker, et a pété un câble. Son retour au bercail n'est pas sans heurts, et pire encore, l'heure est venue de se rendre à l'évidence, il y a un traître au sein même de la division d'Amanda Waller. Ce second tome commence par une aventure qui voit apparaître le Resurrection Man, héros de son propre titre chez Dc Comics, mais totalement inédit en Vf. Du coup les lecteurs s'en ficheront un peu, et passeront à coté de la chose. Ils préféreront se focaliser sur la menace de Basilisk, et ce noyautage de l'intérieur de la Squad, qui va être le grand mystère de ces pages. Dès le début je ne peux m'empêcher de faire la grimace. Tout d'abord la caractérisation d'Harley Quinn vire un peu au n'importe quoi. A force de vouloir trop en faire, elle perd de son identité pour devenir une vulgaire traînée psychopathe qui ajoute à son propre chaos celui du scénario d'un Adam Glass pas franchement inspiré. Ensuite cette Amanda Waller là, cette figure de mode cynique et perverse, est loin de l'agent rondouillarde et parfois humaine des premiers temps. Une tentative de l'humaniser en cours de route est faite, mais c'est trop tard, on la déteste tellement déjà que finalement ses affres personnels ne nous concernent plus. Dommage, pour revenir à Harley, que la résurgence de la face "psychotérapeute" de sa personnalité soit si mal exploitée et ne soit qu'un truc scénaristique facile et sans enjeux. Pour le reste, l'interaction entre les membres du groupe est bien sur le plus réjouissant, et chacun développe une personnalité, parfois outrancièrement grossie, pour que la dynamique et les contrastent gardent le lecteur en éveil.

Pour aller au bout de l'aventure, il faudra suivre la Suicide Squad jusqu'au Mexique, et un temple maya, avant de connaître le fin mot de l'histoire. Qui implique un face à face musclé avec Regulus, le bras armé de Basilisk, son leader, droit sorti d'un comic-book de la grande époque Image/Heroes Reborn. Coté dessins on a l'impression d'être parfois dans les années 90, notamment avec une mise en couleur un peu pompière par endroits (exagération aussi bien du coté sombre que des couleurs vives elles-mêmes) alors que les dessinateurs qui se succèdent ont un trait et des styles qui ne se complètent pas toujours harmonieusement.  Fernando Dagnino est celui qui me plait le plus, mais attention, lui aussi est donc un de ces épigones qui ont du apprécier le graphisme d'il y a vingt ans, et qui fait dans la planche "pompière" sans trop se soucier du reste. Au moins ses héros ne sont pas disgracieux ou toujours grimaçants, mais l'imagination est loin d'avoir pris le pouvoir. L'impression est que cet album, moins passionnant que le Tome 1 (qui n'était pas un chef d'oeuvre non plus) est plutôt à déconseiller au lecteur qui voudrait découvrir la Suicide Squad, avant le film. Du reste cette série n'a pas eu un grand succès aux States, et elle est relaunché à l'occasion de Rebirth, pour coller un peu plus au long métrage. Jetez vous plutôt sur les archives qui vont sortir en août, et seront l'opportunité de lire ce qui s'est fait de plus pertinent avec ces criminels en mission, lors de leurs premières sorties. Ici c'est surtout à proposer aux fans hardcore des personnages, ou ceux qui n'en peuvent plus d'attendre. Pour résumer, on a l'impression de lire quelque chose de très stéréotypé, en mode écriture automatique, qui ne laisse guère de souvenirs flamboyants. On attend toute autre chose du film, ne plaisantez-pas, hein...




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