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GANG WAR : NEW YORK EST EN GUERRE AVEC SPIDER-MAN ET SES AMIS




 Rien ne va plus à New York. En fait, on peut même dire que c'est la fin des haricots, la guerre des gangs, tout le monde tape sur tout le monde. Il n'y a plus aucun territoire en sûreté. Pour faire simple, disons que Big Apple a toujours été divisée en de nombreux clans, tenus par des criminels comme Tombstone, Hammerhead, le célèbre Wilson Fisk, ou bien encore Madame Masque. Très récemment, Tombstone (pierre tombale, tout un programme) a été sauvagement agressé et il règne une effervescence mortifère dans la ville, chacun souhaitant s'emparer des territoires du voisin. Pour ne rien arranger, les super-héros, qui habituellement mettent un peu d'ordre dans toute cette agitation, ne sont plus habilités à intervenir : une loi, qui avait été voulue par Wilson Fisk, empêche en effet les justicier de tout poil de s'en mêler, sous peine d'une arrestation immédiate. Tout ceci est valable également pour le maire de la ville, Luke Cage, qui comme vous le savez fait partie de la bande des joyeux drilles à super-pouvoirs. Après tout, il est invulnérable ou presque, il pourrait aller mettre un peu d'ordre lui-même, sauf que lorsqu'il décide de le faire, la police municipale lui intime de rentrer dans le rang et de retourner à son bureau. Du coup, que faire puisque même le premier citoyen de la ville n'a pas l'autorité pour révoquer la loi inique ? Spider-Man a bien eu idée : composer une équipe pour l'assister et éteindre les feux, au fur et à mesure qu'ils éclatent. Miles Morales, Miss Hulk, Spider-Woman, Daredevil (en fait, Elektra) ou encore la Cape et l'Epée, voici quelques-uns des protagonistes de Gang War, une nouvelle saga qui démarre en ce mois de juillet et qui va être publiée par Panini Comics, sous la forme de trois soft cover à 16 € chacun, avec aussi la version dotée de couverture rigide à 22 euros, pour les plus nantis ou les fans hardcore.




Une guerre des gangs dans l'univers Marvel, ce n'est pas une nouveauté; rappelez-vous, par exemple, la grande époque de Spider-Man avec Roger Stern. C'est d'ailleurs le Tisseur de toile qui est au centre de l'attention et c'est son scénariste actuel, Zeb Wells, qui orchestre les principaux événements de cette histoire. Tout comme son run arachnéen (pour le moment plutôt décrié), Gang War ne parvient pas à convaincre pleinement. La multiplication des personnages impliqués, l'impression que tout le monde tape sur tout le monde sans que ne se dégage une trame réellement pertinente, rend les enjeux un peu brouillons. C'est une réaction super héroïque mitigée, clairement freinée par la loi, qui est opposée aux criminels; c'est aussi une réaction au féminin, tant un grand nombre des antagonistes de ces chefs de gang vont être des héroïnes. Et même du côté des méchants, nous trouvons des figures importantes comme Janice, la nouvelle Scarabée et fille de Tombstone, désormais en équilibre entre le rachat et l'acceptation définitive de ce qu'elle est probablement vraiment. Mais aussi Madame Masque, qui a subi une cure de rajeunissement extrême, aux antipodes de ce que pouvait être le personnage dans les années 1980 avec Iron Man, où elle avait tout de même bien plus d'épaisseur. Du côté du dessin également, nous pourrions qualifier Gang War de "ni bon ni mauvais". Ce serait exagéré de dire qu'on a droit à des planches laides, mais globalement, ça manque de génie et d'inspiration. Parmi les artistes impliqués, citons Ramon Bachs, Sergio Davila et Carola Borelli… et bien entendu John Romita Jr, qu'on ne présente plus et qui aura toujours, jusqu'à la dernière planche de sa carrière, son lot de détracteurs et d'admirateurs transis, c'est selon. Au moins, avec l'idée du softcover à 16 euros, Panini permet pour un prix encore acceptable de suivre la quasi intégralité des moments forts de la saga, sans avoir besoin de contracter un prêt bancaire. Mais Spider-Man continue de traverser une période relativement anonyme, qui ne laissera guerre de traces inoubliables lorsque, la prochaine décennie, on se penchera en arrière et on analysera ce qu'il était devenu, à l'époque d'un certain Zeb Wells.



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BATTLIN' JACK MURDOCK : GENEALOGIE D'UN FUTUR HEROS PAR CARMINE DI GIANDOMENICO

Ne cherchez pas la silhouette écarlate de Daredevil dans cet album très particulier consacré au Diable de Hell's Kitchen: il ne s'y trouve pas vraiment. Comme l'indique le titre de cette aventure, c'est le père de Matt, Battlin' Jack Murdock, qui tire à lui la couverture. Rien de bien surprenant et de vraiment nouveau pour tous les lecteurs habituels de la série : ils connaissent bien entendu l'histoire et les déboires du paternel de notre héros, son parcours de père seul, frustre, mais au coeur gros comme ça, et qui fait de son mieux pour inculquer au fiston la valeur et l'amour des études. Pendant ce temps là, lui, il cogne. Sur un ring, mais pas seulement, puisqu'il s'occupe des basses oeuvres de certains caïds des quartiers, jusqu'au jour où une fillette le surprend en train de tabasser son père. Coté sportif, les choses vont un peu mieux, puisqu'arrivé au crépuscule de sa carrière, Jack se met à enchaîner les victoires par Ko, au point de redevenir une pointure du milieu. Sauf que les combats étaient en grande partie truqués, et que le jour de la grande finale, on lui ordonne de se coucher à la quatrième reprise. S'il n'obtempère pas, il perdra la vie, ou pire, les commanditaires s'en prendront au pauvre Matt sans défenses... ce même Matt qui n'attend que la grande tragédie familiale habituelle chez les super-héros, pour basculer du coté obscur de la force. Carmine Di Giandomenico est un amoureux du personnage, un grand admirateur et connaisseur de la carrière de Daredevil, et dès ses premiers pas chez Marvel il s'est empressé de soumettre ce projet un peu particulier, retravailler la genèse du héros, en s'attaquant à la figure paternelle, respectant tout en complétant et illuminant les oeuvres canoniques de Frank Miller, l'auteur qui a su mieux que quiconque offrir un background familial bouleversant et crédible au petit Murdock. Zeb Wells est ici présent en qualité de co-scénariste, qui a aidé Carmine a retravailler son story-board initial, et a épuré certaines idées de départ que Marvel ne pouvait accepter en l'état. Le résultat est tout simplement magnifique, et constitue un incontournable pour les lecteurs du Diable Rouge. 

Di Giandomenico se posait justement cette question cruciale : pourquoi un père de famille aussi attaché à son fils, le sachant aveugle et orphelin s'il venait à perdre la vie, refuserait de se coucher au quatrième round d'un combat truqué, mettant en péril le quotidien et l'avenir du fiston pour une simple question d'honneur, d'orgueil? Ne serait-ce pas un devoir pour tout homme responsable d'obéir et de se retrouver au tapis, quand les enjeux sont aussi capitaux? A moins que Miller n'ait laissé certaines choses dans les marges de son récit, attendant d'être découvertes, magnifiées, explicitées. Carmine a fait sienne la légende fondatrice de Daredevil, et il parvient à s'y mouvoir avec une incroyable justesse. En lisant ce Battlin' Jack Murdock c'est tous vos souvenirs d'enfance qui s'en trouvent réévaluées. De la relation de Jack avec sa femme, puis avec Josie, la tenancière du bar si aigrie et désabusée chez Miller (et ici le final de ce récit nous explique grandement pourquoi elle est devenue ainsi), aux premiers pas de Matt en tant que gamin surdoué et combatif, tout est étonnamment parfait, et s'inscrit dans une logique inattaquable, qui resplendit comme une évidence. Le style de l'artiste italien est âpre, dur, revêche, de ses crayons suintent la sueur, le sang, la violence contenue qui parfois explose en accès rageurs. C'est très expressif, explosif, les planches sentent le cuir et les bars miteux, et sont en soi une plongée impitoyable dans l'enfer de la plus célèbre cuisine new-yorkaise. Les quatre parties sont centrées toutes autour d'un des rounds du combat, et entre deux affrontements Jack partage ses souvenirs, ses sensations, s'ouvre l'âme plus que l'arcade sourcilière. tout ceci nous amène inexorablement vers une conclusion que nous connaissons déjà tous, mais qui n'avait jamais été présentée auparavant sous cet angle, qui est pourtant une évidence. Voilà un classique instantané, le genre de saine lecture qui vous fait aimer à vie Daredevil, et son univers si dense et attachant. La critique est conquise, Ko debout, jetez l'éponge et les fleurs, c'est grandement mérité. 


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VENOM : ORIGINES SECRETES ET ... SOMBRES ORIGINES

Un des personnages les plus controversés et appréciés de l'univers de Spider-man est assurément Venom, qui avant d'être cet agent gouvernemental associant symbiote alien et Flash Thompson privé de ses deux jambes, a longtemps et surtout été le fruit de la frustration et du sentiment d'impuissance d'Eddie Brock, journaliste raté et à la carrière ruinée par un faux scoop trop facile. Mais ce que vous ne savez peut être pas tous, c'est qu'au départ, Venom devait être une femme ! C'est David Michelinie, scénariste du Spidey d'alors, qui crache le morceau : C'est un personnage que j'ai d'abord introduit dans la série Web of Spider-man, et qui devait être une femme. J'ai commencé avec le costume alien que Parker avait ramené de la planète du Beyonder (voir : Guerres secrètes) et que Tom De Falco avait utilisé durant son run. Ce qui m'intriguait, c'était l'idée que quelque chose puisse inquiéter Parker sans pour autant déclencher son sens d'araignée. Dans Web of SM 18, on voit ainsi une main pousser Peter sous le métro, sans que le sens de celui ci réagisse. Je voulais que le personnage soit une femme, au départ. Sur le point d'accoucher. Son mari se précipite au dehors pour héler un taxi, mais le chauffeur de ce dernier, absorbé par un combat que livre au même moment le tisseur de toile, ne fait pas attention à l'homme pressé, le renverse, et le tue. Son épouse en perd la raison, et l'enfant, par la même occasion. Par la suite, elle en arrive à blâmer le tisseur et le rend responsable de ce qui est arrivé. Le costume alien est attirée par la haine que ressent cette femme et s'unit à elle pour se venger de Parker, qui l'a rejeté. C'est Jim Salicrup qui fit changer d'avis Michelinie, lorsque celui ci repris les commandes du titre phare, Amazing Spider-man : A l'occasion du numéro 300, Salicrup voulait introduire une nouvelle et terrible menace pour l'Araignée. Je lui exposais mon idée, mais une femme, même si en symbiose avec le costume alien, ne semblait pas assez effrayante et crédible pour notre histoire. C'est alors qu'est apparu le récit impliquant le journaliste Eddie Brock. Comme quoi, dans la vie réelle comme dans nos comic-books, le destin ne tient parfois qu'à un fil. Mais passons maintenant à d'autres origines vénomesques, de sombres origines...

Pour écrire les "Sombres Origines" de Venom, Zeb Wells n'a pas souhaité trop se familiariser avec le personnage. Il n'avait lu auparavant que ce qui fut publié sur Amazing Spider-Man 300, de manière à ne pas se laisser influencer par les versions successives du costume alien, et à produire un récit frais et vivant. L'objectif est en partie atteint. Dark Origin reprend le cours de l'existence d'Eddie Brock, depuis sa tendre enfance, jusqu'à ses premiers amours. Le fil conducteur semble être le mensonge, l'incapacité d'accepter la réalité telle qu'elle se présente à lui, par manque de courage, de vision, ou d'éthique. Brock trouve toujours un subterfuge pour plier les événements à sa volonté, et parfois le destin lui donne un coup de pouce, comme lorsque Spidey intervient et le sauve d'une agression, en compagnie de sa fiancée. Celle ci, assommée, se réveille et imagine que son chevalier galant s'est débarrassé seul des malfrats. Bien sur, Eddie ne la dément pas. On trouve aussi, bien entendu, cette bourde incroyable, quand le jeune journaliste aux dents longues révèle au public du Daily Globe l'identité d'un assassin tueur de flics et de pécheurs en tous genre (un cinglé visionnaire qui se révélera être un gradé de la police lui même. Au passage, il a trucidé la légendaire Jean DeWolf, une des plus émouvantes figures féminines jamais apparues dans le cast de Spider-Man). Eddie se laisse induire en erreur par un mythomane, et sa carrière s'effondre avant même de prendre son essor. Son bouc émissaire sera le tisseur de toile, qui a arrêté le vrai coupable. Dès lors, il ne reste plus que la cerise sur le gâteau, la rencontre fatale entre un costume extra terrestre (un symbiote) rejeté par Peter Parker, et un homme aigri et revanchard, qui va offrir à la créature son enveloppe charnelle pour créer un monstre hybride, qui va marquer indiscutablement les nineties, décennie sombre à souhait, truffée d'anti héros et de récits bien glauques. C'est Angel Medina qui assure la partie graphique. Je l'avais adoré sur Warlock and the Infinity Watch, mais là il exacerbe un tantinet trop les postures et les réactions de Venom, à en devenir irritant. Certes, il fournit tout de même un travail global de qualité, et surtout plein de mouvement et d'expressivité. Par contre, Zeb Wells devra nous expliquer pourquoi Ann Weying, la petite amie de Brock, que nous connaissions blonde, devient ici une afro américaine un peu trop stéréotypée. Une bourde que personne ne corrigea à l'époque chez Marvel, ce qui ne fait pas très sérieux, à bien y repenser! Voilà pour nous rafraîchir la mémoire, et alimenter notre nostalgie d'un Venom qui semble très loin et distant aujourd'hui...


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NOVA #100 CE MOIS-CI DANS IRON MAN 12

Faites un peu vos comptes. Si vous additionnez les différentes sorties liées aux cinq séries régulières publiées à ce jour, vous obtenez 100, un beau chiffre tout rond (en ajoutant tout de même une mini série dans le cadre de Annihilation). Nova fête donc son anniversaire ce mois-ci, sur les pages de Iron Man 12, et on tremble pour lui, car en général les titres qui lui sont consacrés ne sont pas réputés pour leur longévité. Cette fois aussi, après des débuts frais et sympathiques, la qualité marque le pas, et l'action s'oriente vers un propos léger mais trop juvénile (pour ne pas dire enfantin). La présence d'un ado, Sam Alexander, sous le costume du Centurion, est une excuse évidente pour cette remarque, mais cela ne suffit pas à tout pardonner. Le récent combat contre Kaldera, au service de Thanos, a été fort moyen, comme une mauvaise copie bâclée d'un passage des Chevaliers du Zodiaque. En ce moment, la vie de Sam est taquinée par la présence de deux membres des New Warriors, nouvellement reformés, qui tentent de le convaincre de se joindre au groupe. J'ai déjà eu l'occasion de souligner que je suis très circonspect devant le jeune Speedball qui parait être encore bloqué au temps du lycée, alors qu'il a vécu des années de drame et de profonde transformation suite à la catastrophe de Stanford (Civil War), au point de devenir un héros enfermé dans un costume masochiste à pointes. Aujourd'hui, il est redevenu un teen-ager qui fantasme sur la mère de Sam, jusqu'à en faire des rêves érotiques et de polluer les draps. Non, je ne plaisante pas, lisez et vous verrez! Quand au Nova Baby, privé de figure paternelle, il va trouver conseil et réconfort chez le Gardien, sur la Lune, quand sa mère l'oblige à l'écouter et lui impose une surveillance somme toute acceptable pour un gamin de son âge. Il n'a pas du lire Original Sin, sinon il comprendrait qu'il ne fait pas bon vivre la-haut. Cet épisode en deux volets est scénarisé par Zeb Wells. Dans la deuxième partie, Nova est dans l'espace à accomplir son job, lorsque la rentrée dans notre atmosphère ne se passe pas comme prévu, et risque de laisser des traces... Les dessinateurs sont Carlo Barberi (toujours simple, clair, et bon) et David Lopez (lui aussi convaincant). On trouve également un petit appendice de deux pages, humoristique, signé Gerry Duggan (il est partout...) censé être un clin d'oeil au numéro mille de Nova, avec une version père de famille de Sam. Je vous assure, l'ensemble se lit quand même plaisamment et sans difficultés, mais à condition de ne pas comparer avec les grandes heures du Nova d'Abnett et Lanning, qui étaient quand même d'une autre trempe... 


SPIDER-MAN 11 : ZONE DE DANGER

Le véritable Super Bouffon (Hobgoblin), c'est Roderick Kingsley, et il est de retour en ville. Du coup, ça fait double emploi, car dans le même temps, le jeune Phil Urich (neveu de Ben, le journaliste) a tué la dernière incarnation en date du vilain à citrouilles, et il a pris sa place, tout en s'associant avec le Caïd, le roi de la pègre. Tout cela pour les beaux yeux (au départ) de la stagiaire du journal, Norah. On en fait des sottises pour impressionner les filles, parfois. Celle-ci est d'importance, car elle va impliquer un complot ourdi contre Spider-Man, dans lequel trempe un des collègues de Peter Parker aux laboratoires Horizons, qui a mis au point une sorte de brouilleur amplificateur du fameux sens d'araignée de notre héros. Le Tisseur se retrouve dans l'incapacité quasi totale de lutter et de se concentrer, ce qui explique qu'il tombe aussi facilement aux mains de ses ennemis, sous son identité civile de Peter Parker. Le grand manitou des labos Horizons se retrouve également impliqué dans l'affaire, en voulant bien faire et prêter main-forte à son employé. Humour, action, dynamisme, au programme de ces trois épisodes d'Amazing Spider-Man, concoctés par Dan Slott. Le hic, c'est quand on voit Parker sortir le grand jeu, lance-toile au poignet, devant son génie de patron, sans que celui-ci ne réalise que l'évidence est devant lui. Une double identité après un tel numéro, ça ne tient guère debout. A moins que Max Model ne feigne l'innocence et sache parfaitement à qui il a affaire. On lui souhaite car autrement nous pourrions nourrir des doutes bien légitimes sur ses capacités cognitives. Un comble pour un type de son acabit. Les dessins sont de Giuseppe Camuncoli, qui illustre le tout avec un arrière-goût d'Humberto Ramos, mais avec un trait plus régulier, classique, et appliqué. C'est du bon travail, très lisible, agréable. Voilà pour la partie de la revue que j'ai lu avec assez d'intérêt.

Le reste n'en a pas, ou peu. Un épisode de Avenging Spider-Man nous offre un long dialogue entre Peter et la Tante May, tous les deux devant la tombe de l'oncle Ben. May s'est remariée, évoque même ses galipettes du troisième âge face au défunt, tandis que comme à son habitude, son neveu se reproche tout et n'importe quoi, et n'en finit pas de se torturer avec un sens de la culpabilité qui vire au masochisme pur et dur. Zeb Wells gagne du temps et torche un épisode de transition, hideusement dessiné par Steve Dillon. Je n'accroche plus du tout au style minimaliste de ce dernier, à ses visages qui tirent la tronche et grimacent. Le roi de l'inexpressivité et de la staticité. Juste ensuite, c'est Scarlet Spider qui ferme la marche. Fin du combat contre la créature issue des laboratoires Roxxon, un être d'énergie baptisé Mammon, fruit des expériences interdites de la firme déjà mentionnée. C'est d'une platitude extraordinaire, il ne se passe rien de passionnant, et même les motivations, les remarques intérieures de Kaine (sous le costume écarlate) sonnent creux et manquent de conviction. Une petite purge qui ne dure pas très longtemps, mais dont je ne ressentais pas le besoin. Les dessins sont de Khoi Pham, colorisés de la plus moderne des façons pour les rendre lisses et spectaculaires, mais ils sont tout justes anonymes. Bref, passée la série mère Amazing, le reste du mensuel peut passer à la trappe sans problème. N'abandonnez-pas Spider-Man pour autant (enfin, pas tout de suite) car le grand événement de l'année arrive pour le tisseur. Le célèbre et redouté number 700, c'est en juin chez Panini. Et là bonjour les polémiques. 







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100% MARVEL : SPIDER-MAN CARNAGE USA

Forts du succès obtenu par leur première mini-série conjointe, Zeb Wells et Clayton Crain reviennent, toujours dans la collection 100% Marvel de Panini, avec un second album consacré à Carnage. Kletus Kasady est un véritable psychopathe sans morale, qui a fusionné avec la descendance du symbiote alien à l'origine de Venom. Depuis ils forment, ensemble, le redoutable Carnage, dont la folie semble ne pas connaître de limites. Ici, l'histoire nous transporte dans une bourgade paisible des États-Unis, Doverton. Là bas le quotidien des habitants est rythmé par les petites nouvelles de la vie (les naissances sont félicitées sur le panneau de bienvenue en ville) et l'entreprise qui fait vivre l'économie locale. Des abattoirs d'importance, sources des revenues de tout un chacun. C'est dans ce décors somme toute banal que Cletus fait son retour. Tout d'abord, il dévore les pièces de viande entreposées, avant de passer à la chair humaine. Investissant les canalisations de la ville, il pénètre dans les foyers et impose ses désirs à tous les malheureux habitants qui tombent sous le joug de son symbiote. Le shérif est relâché pour transmettre un message au reste du pays, non sans avoir été scarifié. Du coup, les Vengeurs vont se remuer, et prennent leur joli Quinjet pour aller botter les fesses du criminel. Spider-Man est parmi eux, lui connaît bien Carnage, pour l'avoir maintes fois combattu. Mais une fois sur place, que pourra faire le Tisseur de toile lorsque les filaments gluants de son ennemi auront pris possession des corps de Captain America, Wolverine, et des autres Vengeurs? 


Carnage est en grande forme! Du coup, outre les Vengeurs, il va falloir l'intervention d'autres poids lourds, mandatés par le gouvernement. Des soldats prêts à tout, doté d'une partie du symbiote, eux aussi. Venom également est de la partie. En sous-main, sans que personne ne le sache, il est la carte secrète de Captain America. Il faut faire vite car Kasady est plus dingo que jamais : il utilise la femme du shérif de Doverton, pour convaincre ce dernier à revenir, et se faire tuer par son épouse, en échange de la vie sauve de ses enfants. C'est un florilège de tortures, de scènes gore et à fort taux d'hémoglobine. Zeb Wells orchestre un grand combat des symbiotes articulés sur cinq numéro soit une centaine de pages. Finalement le scénario est mince, mais si violent et impitoyable que les amateurs de récits dans le genre trouveront forcément leur compte dans cette boucherie. Un mot sur les dessins de Clayton Crain : c'est du très très beau. Cela ressemble un peu à du Dell'Otto moins figé et plus humain, mâtiné d'Alex Ross pour le réalisme des détails, le rendu du tissu des costumes (jusque dans les plus de ceux-ci), les expressions des personnages. La Chose est particulièrement bien réussie, dans ce contexte, et ressemble enfin à un monstre de pierres crédible et imposant. Seul Hawkeye perd de sa splendeur. On en voit ici une version fort moyenne, presque effacée, et desservie par des couleurs trop chargées. Mais pour le reste, le rendu graphique est magnifique et sert parfaitement la violence du propos. A défaut d'être un album incontournable, ce Carnage:USA remplit au moins très bien son cahier des charges, à savoir du Carnage sans limites ni morale, du sang sur les mains et les vêtements, de la foire d'empoigne au kilo. Ne donnez pas ça à votre petit frère de dix ans, quoi.




100% MARVEL : SPIDER-MAN ( CARNAGE:UNE AFFAIRE DE FAMILLE )

Les nostalgiques du Spider-man des années 90 vont probablement apprécier cette mini série en cinq parties, réalisée par Zeb Wells et Clayton Cray, qui ramène sur le devant de la scène le symbiote le plus cruel d'entre tous, le redoutable Carnage. Si Venom a connu de longs passages durant sa carrière en tant que justicier controversé, sa version rouge n'a jamais été rien d'autre qu'une folie homicide alimentée par l'homme sous le costume, à savoir Cletus Kasady, un psychopathe invétéré. Il suffit de se remémorer le crossover d'alors, Maximum Carnage, durant lequel il était épaulé par d'autre freaks dans son genre (comme Shriek ou encore Carrion) pour avoir une idée de son potentiel. Mais Carnage a connu une triste fin (provisoire) récemment, lorsque Brian Bendis l'a démembré des mains de Sentry, durant l'event de l'an dernier, Siege. Les modalités de son retour sont peut être tirées par les cheveux, mais comme vous le savez, la mort n'est que peu de chose, dans l'univers Marvel, si on la compare aux chiffres de vente espérés. Du coup revoici la menace alien, et également la folle de service (Shriek, donc) ou encore le double maléfique de Spidey, le Doppelganger, comme le disent les américains. D'autres nouveaux personnages sont aussi introduits dans cette saga, comme le scientifique industriel Micheal Hall, responsable du retour du symbiote sur Terre, ou encore le docteur Tanis Nieves, une psy qui tentera de ramener Shriek à la raison. Zeb Wells affronte donc sans peur et sans retenue le dossier Carnage, après avoir déjà narré les origines de Venom dans Dark Origin et celles d'Octopus dans Year One. Il recycle des éléments de la fameuse décennie décriée des nineties, et les complète au goût du jour, ajoutant une touche ultérieure de science fiction technologique (Michael Hall) qui aménera d'ailleurs Tony Stark à s'unir à la fête. Quand il s'agit de représenter des créatures monstrueuses, ou des armures hyper technologiques, les planches peintes digitalement de Clayton Crain sont vraiment efficaces. On regrettera par contre les fonds de case parfois à peine ébauchés, voire absents. Mais son style réaliste et sombre convient bien sur ce type de récit. Ce 100% Marvel est un bon album à recommander à ceux qui souhaitent lire une histoire rythmée, mouvementée, avec une touche horror et des personnages déments. C'est aussi probablement une pierre angulaire de poids pour réintroduire Carnage dans le cast des ennemis du tisseur de toile, et le faire (re)découvrir aux lecteurs les plus récents, qui ignorent peut être tout, ou presque, de la menace incroyable qu'il fut autrefois. Tremblez, il vous veut du mal!

Rating : OOOOO

X-MEN 10 : RELATIONS PUBLIQUES

Je me suis profondément ennuyé ce mois ci, à la lecture du numéro 10 de la revue X-men (Panini). Rien à faire, le sommaire est totalement insipide. A commencer par ce 134.1 censé être le "point de départ idéal pour découvrir l'univers Marvel". Kieron Gillen se concentre sur Magneto, et les difficultés qui se posent aux mutants pour faire accepter cet ancien terroriste parmi les forces du bien. La solution réside t'elle dans un soin particulier à porter aux "relations publiques" et donc à savoir bien s'entourer, entre autres de bons attachés de presse et de bons photographes? Au moins Carlos Pacheco dessine t'il bien cette histoire, pour le reste, ça na guère d'intérêt. Ce même Gillen qui effectue des débuts assez planplans sur la série Uncanny X-Men. On nous promet monts et merveilles (et ça viendra peut être, vu qu'aujourd'hui toutes les parutions fonctionnent uniquement en vue d'un futur Tpb) mais le premier impact est mollasson. En gros, les X-Men sont sur le pied de guerre car un vaisseau amiral de l'armada du Breakworld (ce monde extra terrestre mis au pas par Colossus et sa bande, dans Astonishing X-Men) fait route vers notre planète. Voilà, tout est dit, en quelques mots je vous résume 22 planches qui font l'effet d'un somnifère. Les Dodson sont de moins en moins bons aux dessins, leur interprétation de Namor, par exemple, est un ratage patent, avec un visage pataud et difforme en gros plan.



Et ça ne s'améliore pas par la suite. Place à l'autre titre phare, X-Men Legacy, où sévit Tolibao, un ersatz de Whilce Portacio, une copie pâlichonne de Simone Bianchi, à vous de décider. Là les mutants sont attaqués sur leur île d'Utopia par un poulpe-araignée issu d'une autre dimension. Blindfold, qui est aveugle, avait pressenti la menace, à moins qu'il y en ait une autre derrière, encore plus effroyable. Ce qui serait logique, car ce type de frisson bon marché ne pourra pas effrayer grand monde. On baille, à s'en dérocher la mâchoire. Reste les New Mutants pour sauver les meubles. Là, c'est le grand foutoir, la fin du monde à cause des "Anciens Dieux" libérés par des soldats américains dans les limbes, et il faut toute la perversité d'Illyana Rasputin, qui a libéré le pouvoir incontrôlable de Legion, pour repousser une menace apocalyptique. Zeb Wells quitte ainsi un titre où il a oublié d'insuffler toute notion de sobriété et de subtilité, et qui peine à vraiment trouver son public. Et si finalement la quantité finissait par ruiner tout espoir de qualité, et qu'un vrai dégraissage de la production mutante serait salutaire pour l'avenir de nos héros? Peine perdue, sur l'autel de la rentabilité, il nous faudra encore lire d'autres histoires comme celles de ce mois, qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Vivement Schism, pour que ça bouge vraiment...

Rating : OOOOO

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...