THE AVENGERS : STANDOFF Conflit géopolitique signé Geoff Johns

Récemment, j'ai eu l'occasion de vous parler des Vengeurs de Kurt Busiek (lire ici). Lorsque celui ci quitta la série, ce fut au tour de Geoff Johns de récupérer le titre. Avant de devenir une des références indispensables de la Distinguée Concurrence, Geoff fut aussi un scénariste inspiré chez Marvel. Dans la brève saga Standoff (une sorte de mini crossover entre trois titres Heroes), il nous offre un récit géopolitique intéressant et mouvementé, où les plus grands héros de la Terre sont amenés à de fortes dissension, au point de provoquer le départ d'une des figures emblématiques du groupe. Pour mieux comprendre les enjeux, il faut se souvenir qu'alors, Thor venait de succéder à son père Odin, mort des mains de Surtur (ça va mieux depuis) et qu'une de ses décisions avait provoqué bien des remous : transporter Asgard en position stationnaire au dessus de New-York, pour inspirer les pauvres mortels que nous sommes, ou nous rappeler que les Dieux sont là, et nous guettent. Le Dieu Tonnerre est un peu naïf, et quand on salit son nom ou qu'on assassine de pauvres hères coupables d'avoir placé leur confiance en lui, il fonce tête baissée dans la mêlée. Au risque de bouleverser le fragile équilibre politique en Europe de l'Est, et de renverser le dictateur d'un petit état frontalier de la Latvérie (royaume de Fatalis) au nom du bien universel. 

Bien sur, en voulant bien faire, Thor est à deux doigts de provoquer une guerre mondiale, entre américains prêts à en découdre, russes massés à la frontière, et un Fatalis ricanant qui n'attend que l'étincelle pour annexer ensuite son voisin. Du coup, Iron Man et Captain America vont devoir payer de leurs personnes pour stopper leur allié chevelu, et lui rappeler que la subtilité et la négociation sont parfois indispensables, pour éviter que les pauvres petits mortels s'embrouillent jusqu'à ce que carnage s'ensuive. Sans rentrer dans les détails et signer un pamphlet politique crédible, Geoff Johns a le mérite de mettre en lumière les manigances et les machinations des grands de ce monde, et l'incompréhension des Dieux d'Asgard, habitués à régler les conflits d'une manière bien moins verbale et patiente. Chez eux, on sort l'épée et la hache, et on discute ensuite. Les dessins de Gary Frank (Avengers) sont sublimes, appliqués, clairs, fouillés. Ceux de Mike Grell (Iron Man) sont un ton en dessous, c'est indéniable, alors que c'est Alan Davis qui illustre le titre Captain America, avec son trait souple habituel, sans toutefois livrer une prestation inoubliable. Pendant ce temps, dans la coulisse, le lecteur sera peut être surpris des manigances du ministre de la défense, un certain Dell Rusk. Jouez donc au petit jeu des anagrammes, et si vous replacez les lettres dans le bon ordre, vous comprendrez peut être qui est ce sombre personnage de l'ombre, qui n'a pas l'air de porter nos Avengers dans son coeur. 

Rating : OOOOO


En VF : Marvel Heroes HS 17 (2004, chez Panini)

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...