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DEADPOOL TOME 3 : LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND

Deadpool n'a jamais été un modèle de stabilité psychologique mais c'est encore pire depuis qu'il abrite dans son esprit celui de l'ancien agent du SHIELD Émilie Preston. Celle-ci est morte dans le tome 1 de la série actuelle et depuis c'est le mercenaire le plus bavard de la planète qui héberge ce qui reste d'elle. Conséquences imprévues de cette cohabitation, Deadpool s'est rendu compte qu'il est est régulièrement kidnappé et anesthésié par une mystérieuse organisation, qui en profite pour lui prélever des organes. Bien entendu il se doute que son facteur auto guérisseur a quelque chose à voir dans cette affaire des plus sordides... Ce tome 3 joue sur plusieurs niveaux et se relève très intelligent; il démarre avec un récit situé dans les années 70 où Deadpool fait équipe avec les héros à louer de l'époque, à savoir Iron Fist et Luke Cage (version tiare sur le front). L'épisode est intégralement écrit et dessiné dans le style de l'époque, c'est-à-dire avec un vocabulaire, des tics de narration et un look graphique totalement convaincant, comme si vous y étiez à nouveau. Le méchant de l'histoire s'appelle L'Homme blanc, doté d'une sorte de pistolet capable de pétrifier les victimes. Il s'en prend à une commerçante dont la fille particulièrement avenante et séduisante fais tourner la tête de Wade Wilson. A l'issue d'un combat aussi rocambolesque que délirant l'homme blanc est à son tour pétrifié, et il va passer plusieurs décennies dans cet état immobile jusqu'à ce que malencontreusement il soit réveillé à notre époque. Cette parenthèse faussement tirée des seventies débouche donc ensuite sur une aventure totalement contemporaine dont les origines ont été inventées de toutes pièces et ont des conséquences directes sur l'avenir proche du personnage. si l'Homme blanc fini par être neutralisé Deadpool en apprend plus sur les ennemis qui l'utilisent comme un cobaye chargé de pièces de rechange; à partir de là l'humour se crispe et l'aventure devient plus tragique qu'à l'accoutumée. 

C'est tout le run de Duggan et Posehn qui s'illumine de la sorte, et se révèle pour ce qu'il est vraiment. Non pas une énième blague potache avec des références pop et des blagues sous la ceinture, mais une oeuvre beaucoup plus sensible, où Deadpool n'apparaît plus comme ce mercenaire cinglé qui n'en fait qu'à ses têtes, et devient une victime tragique et pathétique, dont les sentiments affleurent de manière si évidente qu'il ne parvient plus à les dissimuler. Nous allons donc revenir en détail sur les tortures subies durant son traitement du cancer, qui s'est transformé en expériences tordues et illégales. Un parallèle fort intéressant est tracé avec ce qui est arrivé à Wolverine (dans la saga Weapon X de Windsor Smith), et notamment la peur à combattre quand l'individu renoue avec la liberté (chacun gère cela à sa façon, qui par la violence animale, qui par l'humour et l'absurde, voire la folie). Les auteurs offrent aussi une descendance au héros, ce qui permet clairement de voir poindre l'homme derrière le personnage. De plus, cette fille présumée qui est insérée dans un contexte des plus tragiques, accentue davantage la fragilité de Deadpool, qui par la grâce de ces épisodes a la possibilité formidable de devenir quelqu'un d'autre, tout en gardant bien entendu les caractéristiques qui font du personnage un des chouchous des lecteurs. Deadpool peut enfin être Wade Wilson, en se débarrassant d'une épreuve, d'une menace permanente dont nous ignorions tout mais que les auteurs sont parvenus à rendre crédible en quelques mois, et par la grâce de moments forts en émotions (qui eut pensé écrire ce genre de choses sur cette série?) qui nous prouve qu'il est toujours possible, avec de bonnes idées et un talent inné pour la narration, de surprendre le lecteur et de lui mitonner l'impensable, pour son plus grand bien. A peine s'il me reste la place pour ajouter que le dessin de Declan Shalvey, ici dans un style plus conventionnel que celui adopté dans Moon Knight, permet une lisibilité agréable de l'ensemble, que je vous recommande chaudement. ce que j'ai lu de mieux au sujet de Deadpool depuis... la création de Deadpool. Promis juré. 


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DEADPOOL TOME 2 : IL Y A LE DIABLE, LE SOLEIL ET LA MER

Vous le savez, Deadpool n'a jamais vraiment été "seul dans sa tête". Mais la situation a encore empiré depuis l'affaire des présidents zombies (dans le tome 1) et sa résolution, lorsque le Nécromancien a fait passer l'esprit de l'agent Emily Preston dans celui du mercenaire disert, à la mort de son corps physique. Du coup, Wade Wilson est désormais en cohabitation dans son propre cerveau, et cela donne de franches moments de rigolade, puisque lui et Emily sont de sexes opposés, de point de vue différents, et provoque nombre de situations cocasses ou l'incompréhension se mêle à l'absurde. On part d'ailleurs fort avec un épisode hilarant (#7) qui envoie Deadpool à la fin des années 70, dans l'univers Marvel d'alors. Le dessin et la mise en couleurs singent les techniques de l'époque, et Duggan & Posehn sèment tout au long de ces pages une quantité industrielle de clins d'oeil ironiques sur les personnages de la maison des idées. Hilarant. Deadpool fait la rencontre de Vetis, un démon mineur qui envisage de détrôner son maître, Mephisto, et qui a besoin d'accumuler âmes et pouvoirs pour arriver à ses fins. Il rédige un contrat avec Wade, et lui demande d'aller rencontrer Tony Stark (en pleine phase d'alcoolisme patent, il entamait son sevrage) pour contraindre Iron Man "à boire à nouveau". Il s'agit à peut être d'un des tous meilleurs épisodes que j'ai pu lire, excellemment écrit et auto-référencé, et surtout divertissant. Bien sur, Deadpool est le héros de l'histoire, alors c'est lui qui est capable de tromper le Diable en personne, et Vetis va se faire arnaquer dans les grandes largeurs. Ce qui est un mauvais calcul, car tromper un être infernal, c'est l'assurance d'une vengeance à venir. Et en effet, une fois de retour à notre époque, le prix à payer est assez lourd. Deadpool va devoir aller trucider plusieurs personnes en qui le démon a placé une parcelle de son pouvoir, afin qu'il puisse le récupérer, faute de quoi le Nécromancien sera également éliminé. Il va falloir tuer à tour de bras, et sans remords. Ce n'est pas un problème!

Longtemps j'ai eu des difficultés à trouver de bons récits mettant en scène Deadpool. Parfois je me divertissais, mais tendais à classer ces lectures au rayon des "comics trop simples d'accès, trop faciles pour être honnêtes". L'humour n'était pas toujours très frais et de bon goût, admettons le. Et puis Duggan et Posehn ont pris les choses en main, avec bien peu de fausses notes. Et attention, si vous lisez correctement entre les lignes, vous verrez que derrière l'esprit potache ou le délire continu, commence à poindre de plus en plus souvent un véritable ressort dramatique, qui plonge le personnage sous un autre éclairage. Dans ce second tome, le prétexte utilisé est que l'agent Preston, une fois dans la psyché de Deadpool, va s'y balader et découvre des recoins sombres et inexplorés (ou volontairement abandonnés) qui recèlent des secrets inavouables, des blessures profondes, qui font du mercenaire un héros aussi drolatique que tragique. On y arrive par degré, mais on y arrive. Ce qui n'empêche pas, ben sur, de faire des rencontres déjantées, comme un team-up succulent avec le Superior Spider-Man, ou ces scènes de discussions familiales, où Deadpool laisse Emily communiquer avec son mari et sa fille, en utilisant son corps physique. Forcément la discussion est à lire à plusieurs étages et les voix s'entremêlent à coups de quiproquos inévitables. La blague aux lèvres et la sarcasme comme arme ultime, Deadpool pense et panse ses plaies avec humour. Le dessin est confié à Scott Koblish et Mike Hawhtorne. Sans parler planches merveilleuses, je les trouve fonctionnelles, bien adaptées au ton du récit, ce qui est une qualité. Cet album ne connaît pas vraiment de temps mort, propose une aventure réellement unitaire, qui se développe au fil de six épisodes, et qui va avoir de vraies répercussions sur un personnage qui se complexifie au fil du temps. C'est donc une lecture hautement recommandable pour ceux qui suivent Deadpool, et probablement un bon moyen de tenter de le faire aimer auprès des autres. 


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DEADPOOL : LES NOCES DE DRACULA (MONSTER EDITION)

Vous avez eu le temps de digérer le mariage de Deadpool avec la belle Shiklah, la reine des non-morts? Alors vous avez peut être aussi eu l'idée d'aller lire leur première rencontre, et le moment où l'amour a pointé le bout de son nez. Il s'agit ici d'une maxi série en treize chapitres, publiée dans un premier temps au format Infinity Comics (digital) avant de connaître une seconde existence sur le papier, en raison du succès évident et de l'impact sur la série régulière du mercenaire. C'est bien sur Brian Posehn et Gerry Duggan qui gèrent le scénario, et qui signent une aventure inspirée qui contribue à faire évoluer le personnage selon leurs plans initiaux. Rythme soutenu, blagues à foison, références "pop culture" disséminées ça et là, la recette est bonne et reste exploitée par les deux compères. Wade a t-il trouvé enfin sa moitié? C'est à dire une femme forte, habituée à cotôyer des monstres, et qui ne se laisse pas impressionner par le visage sous le masque? Rarement nous avions vu Deadpool aussi pris par une relation sentimentale, potentielle ou réelle, aussi est-on en droit de se demander si tout ceci pourra changer durablement ses agissements, et ses aventures rocambolesques. C'est un peu par hasard que commence l'action. Wade Wilson se remet d'un des ses affrontements sanguinolents dont il est coutumier, et il pique un somme sur un banc public, à Londres. Réveillé par un vampire (qu'il imagine dans un premier temps être un membre des Wham, un groupe que les plus jeunes ignorent, et c'est une chance...), il s'ensuit une course-poursuite qui se termine en la présence de Dracula lui même, le prince des suceurs de sang. Ce dernier a en effet une mission à confier à Deadpool : partir dans la péninsule arabe pour en ramener le cercueil renfermant le corps de la reine des non-morts, la fameuse Shiklah, donc, qui est également sa promise. Sauf que rien ne va se passer exactement comme prévu, vous l'avez déjà deviné.

Comme attendu, vous allez pouvoir lire de multiples rebondissements qui flirtent avec l'absurde, la blague potache, ou l'humour hilarant, selon votre sensibilité. Vous allez voir Deadpool dans un zoo, s'en aller emprunter un zèbre du nom de Mustafa (!) auquel ne seront pas épargnés les ballons de pensées.  Vous allez rencontrer un minotaure, capable de sentir les puissances du mal quand elles sont dans les environs... Vous aurez droit à de nombreux invités, comme Blade, le chasseur de vampires (logique) ou Bob, le poissard de chez Hydra, qui est devenu un running gag humain dans les pages de la série régulière du mercenaire. Au sommaire également Modok, Werewolf by Night (le Loup-Garou), et une histoire d'amour naissante et inattendue, avec un Deadpool parfois touchant et vulnérable, qui nous démontre que même lorsqu'on est capable de guérir de toutes les blessures physiques, il est certaines plaies qui sont plus délicates à soigner, et qui ont besoin d'un autre type d'attention. Le dessin est assuré par Reilly Brown, avec un peu d'aide de la part de Khary Randolph et Scott Koblish. Le trait de l'artiste est précis, propre, et il recherche une simplicité immédiate qui se rapproche un peu du cartoon, tout en lorgnant aussi légèrement vers le manga. L'ensemble est efficace et fonctionne agréablement bien, et constitue une trame qu'il faut suivre absolument, pour profiter d'avantage de ce qui se passe dans la revue Deadpool proposée par Panini, en kiosque. Ma foi, sans être fan absolu de Deadpool, je dirai que c'est sympatoche. 



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DEADPOOL (MARVEL NOW) TOME 1 : DES ZOMBIES ET DES PRESIDENTS

Le "merc with a mouth" de Marvel revient dans une nouvelle série, numérotée au #1, dans le cadre de l'opération Marvel Now! et que Panini publie au format mensuel et ensuite dans sa collection librairie. Le scénariste Gerry Duggan avait prévenu que son premier arc allait être l'objet de divisions parmi la critique, en raison notamment de l'emploi d'anciens présidents des États-Unis, sous la forme de zombies. Pour nous qui ne connaissons pas forcément les travers et les particularités des grands noms de l'histoire américaine, la trouvaille perd un peu de son impact subversif, mais pour peu que vous ne soyez pas un novice complet en la matière, vous allez bien vous amuser. Disons juste, pour ne pas trop en dévoiler, que l'aventure commence dans un cimetière du Missouri, avec le Necromancer qui ressuscite Harry Truman, pour que ce dernier rende à l'Amérique le prestige et les valeurs qu'elle semble avoir abandonné. Hélas, le zombie qui sort de terre est à la fois maléfique et tout puissant, et il faut l'intervention de Captain America pour en finir avec lui. Seulement voilà, l'icone de la nation qui doit décapiter un des grands noms de l'histoire américaine, ça ne le fait pas trop. Du coup le Shield contacte Deadpool dans la plus grande discrétion (façon de parler...) pour lui confier une mission aussi absurde que capitale : venir à bout de l'invasion des anciens présidents zombifiés, dont les pouvoirs mystiques pourraient bien mettre à genoux leur patrie autrefois chérie. 

Gerry Duggan et Brian Posehn font de leur mieux pour coller à l'ambiance récente du titre, et si dans un premier temps j'avais émis pas mal de réserves quand à leur capacité à produire un travail frais et drôle, j'ai eu le temps de battre ma coulpe. Car au fur et à mesure que l'action avance, que les auteurs prennent un malin plaisir à désacraliser les pères fondateurs de leur nation, et à ironiser sur toute la galerie présidentielle, les mésaventures de Deadpool, toujours aussi dingue et aux actions poussées à l'extrême (tous boyaux dehors) finissent par emporter l'adhésion. Le choix de Tony Moore est judicieux car son trait colle bien au ton de ce comic-book, lui qui est devenu un spécialiste des planches horrifiques mais démystifiées par la même occasion (FrankenCastle par exemple). Servis par de belles couleurs, ses dessins plaisent. Sa double page avec un aréopage de zombies présidents est fort réussie. Peu à peu, Duggan et Posehn ont l'ambition d'emmener Deadpool sur d'autres territoires. Les vicissitudes du mercenaire reste de la folie pure à consommer sans aucun premier degré, mais il flotte comme un étrange parfum de mûrissement du personnage, qui gagne lentement en épaisseur, en crédibilité, au sein du Marvel Universe, et n'est plus uniquement ce clown grotesque qui explose les ventes à chaque apparition, au détriment de la qualité des récits (et d'ailleurs ces mêmes ventes battent parfois de l'aile, et pour cause...). On suivra donc avec intérêt cette nouvelle série dont le premier tome est fort recommandable. 




MARVEL NOW LE VERDICT (6) : DEADPOOL De Gerry Dugan, Brian Posehn et Tony Moore

Le "merc with a mouth" de Marvel est de retour dans une nouvelle série, numérotée au #1, dans le cadre de l'opération Marvel Now! Le scénariste Gerry Duggan avait prévenu que son premier arc allait être l'objet de divisions parmi la critique, en raison notamment de l'emploi d'anciens présidents des États-Unis, sous la forme de zombies. En effet, on peut bien croire que l'histoire a trouvé facilement ses détracteurs là-bas, tandis que chez nous, nous pouvons sourire tranquilles.
De quoi s'agit-il? Et bien disons juste que l'aventure commence dans un cimetière du Missouri, avec le Necromancer qui ressuscite Harry Truman, pour que ce dernier rende à l'Amérique le prestige et les valeurs qu'elle semble avoir abandonné. Hélas, le zombie qui sort de terre est à la fois maléfique et tout puissant, et il faut l'intervention de Captain America pour en finir avec lui. Seulement voilà, l'icone de la nation qui doit décapiter un des grands noms de l'histoire, ça ne le fait pas trop. Du coup le Shield contacte Deadpool dans la plus grande discrétion (façon de parler...) pour lui confier une mission aussi absurde que capitale : venir à bout de l'invasion des anciens présidents zombifiés, dont les pouvoirs mystiques pourraient bien mettre à genoux leur patrie autrefois chérie. Gerry Duggan et Brian Posehn font de leur mieux pour coller à l'ambiance récente du titre, et ce n'est pas forcément le meilleur choix. Ce n'est pas le coté méta bande-dessinée ou la folie de Wade qui sert de support aux gags et à l'humour, mais bien une série de remarques vaseuses, ou de situations drolatiques, comme il nous arrive de lire trop souvent avec Deadpool. Le choix de Tony Moore est judicieux car son trait colle bien au ton de ce comic-book, lui qui est devenu un spécialiste des planches horrifiques mais démystifiées par la même occasion (FrankenCastle par exemple). Servis par de belles couleurs, ses dessins plaisent. Sa double page avec un aréopage de zombies présidents est fort réussie. Dommage donc que derrière le choix caustique du sujet abordé, l'humour de Deadpool reste assez lourd dans les grandes largeurs. C'est toutefois bien mieux que la plupart des récits de ces derniers mois que j'ai pu lire, et à ne pas vouloir trop se prendre au sérieux, le titre peut fonctionner. Peut mieux faire, mais mérite la moyenne.


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...