WONDER WOMAN REBIRTH TOME 2 : MENSONGES

La série Wonder Woman Rebirth est publiée aux States à un rythme bimensuel, c'est pourquoi, afin de tenir le rythme, deux fils narratifs distincts se croisent en alternance (deux équipes artistiques aussi). Urban Comics avait choisi pour le tome 1 les numéros pairs, et une énième version des origines de l'Amazone la plus célèbre des comics. Cette fois, nous découvrons les numéros impairs, qui se déroulent au temps présent. Greg Rucka nous le rappelle vite, depuis le retour de Wally West et le lancement de l'opération Rebirth, quelque chose ne va pas dans la chronologie du Dcverse. Comme si des informations avaient été éludées, comme si certains souvenirs clochaient. Par exemple, Wonder Woman ne parvient plus à rentrer chez elle, à Themyscira, un comble pour celle qui érige la vérité en vertu essentielle, qu'elle peut d'ailleurs obtenir à l'aide de son lasso magique. Bonne nouvelle, celle que David Finch a transformé en déesse de la guerre à outrance est ici toujours capable de compréhension et de compassion, même face à une de ses pires ennemies, Cheetah, alias Barbara Minerva, victime d'une malédiction ancestrale et des machinations d'un pseudo dieu, et depuis devenue une bête féroce et assoiffée de sang. Wonder Woman la retrouve, dans le but de solliciter un peu d'aide, alors que dans le même temps, à quelques pas de là, Steve Trevor et son unité d'intervention tentent de mettre un terme aux délire d'omnipotence d'un dictateur local, au service de l'être manipulant Cheetah. Bref, tout finit par se combiner, en une seule trame unique.


Greg Rucka connaît particulièrement bien le personnage, et il a la mission de reconstruire, après que les Finch (monsieur et madame) se soient essuyés les pieds sur le personnage, sans le comprendre vraiment. Si nous avions été assez déçus par le premier tome chez Urban, il faut admettre que c'est ici bien plus intéressant, et qu'en réalité les deux lignes narratrices se répondent, ce qui sera moins évident à noter, sous ce format de publication. Le scénariste plonge Wonder Woman dans un doute existentiel profond, remet en cause toutes ses certitudes, ce qui est aussi une bonne manière de prévenir que de vraies coupes, de vraies interventions, vont être réalisées, afin de rendre à Diana son statut et sa grandeur. Petit à petit, sans donner dans la charge d'éléphants, on peut faire confiance à Greg Rucka.
Au niveau du dessin nous avons deux artistes fort différents dès les premières pages. Tout d'abord Matthew Clark qui hésite entre un style propre à Terry Dodson ou à Yanick Paquette, avec des silhouettes tour à tour très élégantes ou légèrement maladroites. C'est assez beau mais ça manque encore de constance. Ensuite Liam Sharp qui nous fait vaguement penser à David Finch, avec des planches encrés lourdement, solennelles, bien plus sombres, qui semblent plus adaptées à un récit dramatique mettant en scène des dieux et des décors mythologiques. C'est lui qui s'installe sur cet arc narratif, et qui donne une ambiance poisseuse et tropicale à l'aventure que vous pourrez lire. Un Tome 2 qui donne envie d'en savoir plus, du coup. 



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