Yorick a de la chance. Ou pas du tout. C'est selon. En fait, ne voilà t'il pas que sans crier garde, et sans aucune explication (le phénomène n'est pas près d'être élucidé) une catastrophe frappe la planète entière. C'est l'intégralité du règne animal de genre masculin qui succombe, et par conséquence, il ne reste plus un seul homme (dans le sens de mâle, donc) en vie, pour satisfaire ces milliards de dames soudain bien seules. Yorick étant l'unique rescapé, ou peut tout de suite imaginer à quel point il va être recherché, convoité, désiré. Malheureusement pour lui, le scénario de Brian Vaughan lui prépare de bien désagréables vicissitudes, et un présent tout sauf paradisiaque. A ses cotés, le jeune homme a un singe, Esperluette, qui parait avoir également échappé à l'immense tragédie collective. Si son existence était jusque là rythmée par une certaine nonchalance, et un refus patent d'entrer dans l'âge adulte, voilà que sa nouvelle situation le pousse à intégrer un changement absurde, qui a des relents de fin du monde. C'est sur la route que Yorick va apprendre à se connaître, et à lutter au jour le jour pour préserver sa peau, et son unicité capitale. L'agent 355 est chargée de veiller sur lui et de le soustraire à tous les groupuscules et autres féministes engagées qui vont tenter de mettre la main dessus, certaines d'ailleurs pour en finir une bonne fois pour toutes avec la masculinité. C'est une saga picaresque qui débute, d'un rebondissement à l'autre, sur une planète qui penche lentement mais sûrement vers un scénario apocalyptique à la Mad Max, où la gente féminine se révèle capable d'autant de cruauté que ses confrères testostéronés.
Un monde sans hommes, le thème n'est pas nouveau, il a déjà été abordé, par exemple, dans l'oeuvre de Carlos Chernov, Anatomia Humana. Et c'est aussi l'utopie des Amazones, bien que l'être masculin, dans ce cas, n'a pas disparu et est employé à des fins pratiques et pour la survie de l'espèce. Vaughan mélange cela avec talent, et affronte à la chaîne quelques-uns des grands problèmes du monde de demain (voire d'aujourd'hui) comme la pollution, les bio-technologies, la guerre, le clonage... Son atout majeur est la capacité d'écrire des dialogues qui sonnent justes, et de rendre intéressants des personnages secondaires pas forcément simples, comme l'agent 355, qui sera oh combien précieuse pour la survie de Yorick, tout au long de ses péripéties. Ce n'est pas le premier venu non plus, rappelons qu'il est aussi l'auteur de plusieurs épisodes de la série Lost, qui en son temps fut une des plus discutées du monde télévisuel. Un bémol? Peut être les dessins de Pia Guerra. Sans être franchement moches (j'aimerais bien savoir dessiner comme ça, je m'en contenterais largement) ils manquent tout de même de profondeur, de personnalité, et tendent à aplatir la richesse du scénario de Vaughan. Ce n'est pas le cas des couvertures de J.G.Jones qui ont participé à la création d'un visuel efficace et identifiable, pour soutenir la longue carrière de Y, the last man. Yorick, fils d'une sénatrice des Etats-Unis, éternel amoureux de Beth, qu'il demandait en mariage, au moment de la catastrophe, sans être sur (loin de là...) de la réponse de la demoiselle, trouvera t'il une issue dans ce cauchemar féminin qui l'attend? Avec un singe sur les bras, des talents de crocheteurs de serrures finalement assez stériles, et une garde du corps qui n'a pas froid aux yeux, c'est toute son existence, et toute l'Existence avec un E majuscule, qui sont bouleversées à jamais. Urban Comics joue la carte d'albums luxueux, dans la collection Vertigo Essentiels, sur le modèle de l'édition américaine (dix épisodes par volume) : une séance de rattrapage bienvenue, qui fera bonne figure sur nos étagères!
Un monde sans hommes, le thème n'est pas nouveau, il a déjà été abordé, par exemple, dans l'oeuvre de Carlos Chernov, Anatomia Humana. Et c'est aussi l'utopie des Amazones, bien que l'être masculin, dans ce cas, n'a pas disparu et est employé à des fins pratiques et pour la survie de l'espèce. Vaughan mélange cela avec talent, et affronte à la chaîne quelques-uns des grands problèmes du monde de demain (voire d'aujourd'hui) comme la pollution, les bio-technologies, la guerre, le clonage... Son atout majeur est la capacité d'écrire des dialogues qui sonnent justes, et de rendre intéressants des personnages secondaires pas forcément simples, comme l'agent 355, qui sera oh combien précieuse pour la survie de Yorick, tout au long de ses péripéties. Ce n'est pas le premier venu non plus, rappelons qu'il est aussi l'auteur de plusieurs épisodes de la série Lost, qui en son temps fut une des plus discutées du monde télévisuel. Un bémol? Peut être les dessins de Pia Guerra. Sans être franchement moches (j'aimerais bien savoir dessiner comme ça, je m'en contenterais largement) ils manquent tout de même de profondeur, de personnalité, et tendent à aplatir la richesse du scénario de Vaughan. Ce n'est pas le cas des couvertures de J.G.Jones qui ont participé à la création d'un visuel efficace et identifiable, pour soutenir la longue carrière de Y, the last man. Yorick, fils d'une sénatrice des Etats-Unis, éternel amoureux de Beth, qu'il demandait en mariage, au moment de la catastrophe, sans être sur (loin de là...) de la réponse de la demoiselle, trouvera t'il une issue dans ce cauchemar féminin qui l'attend? Avec un singe sur les bras, des talents de crocheteurs de serrures finalement assez stériles, et une garde du corps qui n'a pas froid aux yeux, c'est toute son existence, et toute l'Existence avec un E majuscule, qui sont bouleversées à jamais. Urban Comics joue la carte d'albums luxueux, dans la collection Vertigo Essentiels, sur le modèle de l'édition américaine (dix épisodes par volume) : une séance de rattrapage bienvenue, qui fera bonne figure sur nos étagères!