THE KABUKI FIGHT DE VINCENZO FEDERICI : LA VF DISPONIBLE CHEZ EDITIONS REFLEXIONS


 Pour la recette de The Kabuki Fight, veuillez prendre les ingrédients suivants. Une bonne pincée de comic books, saupoudrez avec des mangas, ajoutez en fin de cuisson des jeux vidéos en 2D d'alors, tels que Street Fighter, Samurai Shodown ou Tekken. Veuillez ensuite vous placer près de la borne d'arcade, et commencez la partie. Voilà ce à quoi nous invite Vincenzo "Viska" Federici, pour sa première œuvre toute personnelle, écrite et dessinée, et mise en couleurs (et attention, ici la couleur est vraiment soignée et apporte un plus indéniable) par Valentina Pinto. C'est une publication hautement récréative, une sorte de délire compulsif qui mêle ninjas et Ken le Survivant, course poursuite en grosses cylindrées et corps à corps à coups de manchettes dans les dents. L'histoire se concentre sur une série de personnages qui ont tous en commun un art, un sport, une tradition, un défi personnel à relever, le Kabuki. Il s'agit d'une lutte qui nécessite de la force, de la discipline, et du sang. Une danse, un affrontement, le ballet des coups et de la grâce. Certains comme la belle et mystérieuse Meiyo le font pour l'honneur, et retrouver un père disparu. D'autres comme le napolitain Pietro Russo fréquentent les cercles de combats clandestins, et doivent aussi aider leur famille. Enfin d'autres encore sont plus étranges, insaisissables, et ne se révèlent qu'après y avoir été obligés, comme la fascinante Rose, voleuse de voiture rencontrée à Berlin par Pietro, qui ressemble par ailleurs à un croisement génétique entre Ken (pas le mec de la Barbie, mais du jeu vidéo) et le Capitaine Flam. Si les personnages déjà cités dansent et frappent portés par des valeurs somme toute positives, ce Kabuki ne manque pas non plus de figures pathétiques ou foncièrement mauvaises, qui viennent donc renforcer le coté dichotomique et fun du récit. On trouve un mystérieux shogun disparu, un ancien allié devenu mi homme mi androïde, après des années qu'il est porté disparu, ou encore une cité abandonnée et putrescente, où se déroulent des expériences peu recommandables.



Vincenzo Federici fait mouche, car il est honnête. Il ne cherche pas à nous vendre un traité de philosophie ou une œuvre élégiaque, mais à se faire plaisir, nous faire plaisir. C'est fun et agité, musclé et débordant de vitamines. C'est une excellente surprise que de voir débarquer cette publication électrisante que nous avions découvert lors de sa publication en Italie, il y a quelques années, à l'occasion du Comicon de Naples. Les Editions Reflexions ont eu le nez creux, en dénichant cette petite pépite de décomplexion immédiate, 80 pages que tout amateur des bornes d'arcade des années 80/90 et de comics électriques risque fort de dévorer. La force de ce récit, et la manière dont il est structuré et dessiné, c'est justement de se présenter à la croisée des chemins, d'embrasser toute une série d'influences, sans jamais choisir, et en respectant et retenant le meilleurs des codes de chacun. L'album est en précommande sur le site de l'éditeur, et pour juste treize euros. De quoi sérieusement se laisser tenter, pour une vraie découverte attachante. 


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