COVER STORY (4) : THE PUNISHER 60

Non, on ne vous a pas menti, je vous assure. Le Punisher est bien un personnage tout ce qu'il y a de plus blanc, le justicier Wasp par excellence, avec une famille détruite et une soif de vengeance inextinguible. Alors que fait-il sur cette cover, plus bronzé que Barack Obama, en compagnie de Luke Cage, la plus grande star afro-américaine made in Marvel? Le Punisher est donc devenu noir, depuis l'intervention de chirurgie plastique d'une infirmière junkie, Melinda Brewer. Ceci s'est produit dans une saga en sept parties, intitulée The Final Days, durant l'été 1992. Disons qu'il s'agissait là d'un moyen désespéré pour rendre à Frank Castle son apparence première, après qu'il eut été défiguré atrocement par son ennemi archi-connu, Jigsaw. Première répercussion de ce changement étonnant : alors qu'il fait route vers Chicago et s'assoupit au volant, Frank Castle est arrêté par des policiers qui le contrôlent sans ménagements, ce qui provoque une rixe à caractère raciste. Heureusement, le monde Marvel est très petit : Luke Cage, "héros à louer" doté d'une peau plus dure que le diamant (et donc quasi invulnérable) passait par là et va le tirer d'affaire. Les deux compères vont ensuite s'associer pour investir une des vieilles caches du Punisher, censée contenir un bon paquet d'argent (Cage fait toujours payer ses services!) et de nombreuses armes (Castle en a bien besoin pour ses activités diverses et variées). C'est Val Mayerik qui illustre ce team-up surréaliste qui a pour mission première de mettre le doigt sur les brimades racistes subies par la communauté afro-américaine. Style basique et honorable, avec le lointain voisinage de la touche Ron Lim. Bref, un comic-book tout sauf inoubliable, pour ce qui est de sa qualité intrinséque, mais qui est une sacrée curiosité pour les aficionados du personnage, et de surcroit inédit en VF.




INVINCIBLE IRON MAN : World’s Most Wanted

La situation n'a jamais été aussi catastrophique pour Tony Stark, que depuis la fin de l'invasion Skrull et la prise de pouvoir de Norman Osborn. Une des premières mesures de ce dernier a été de tenter de mettre la main sur l'incroyable et décisive source de renseignements que constituent les dossiers privés de son prédécesseur à la tête du contre espionnage (le S.h.i.e.l.d). Stark connaissait l'identité de tous les héros recensés à la suite de Civil War, il détenait des informations capitales sur leur modus operandi à tous, leurs atouts, leurs alliés et base d'opération, ainsi que des tas de renseignements susceptibles de créer et développer de nouvelles armes meutrières. Afin que le rouquin ne puisse mettre les mains sur tout cela, Tony a tout d'abord "télécharger" ces dossiers dans son propre cortex cérebral, puis il a décidé l'impensable : effacer son propre cerveau, faire disparaître toutes ces données en s'auto lobotomisant, avec l'aide des deux dernières personnes qui lui sont restées fidèles, la sexy secrétaire Pepper Pots, et son ancienne aide de camp au S.h.i.e.l.d, Maria Hill. La première citée hérite au passage de ce qui reste des entreprises Stark délabrées, et une armure toute à elle, la version féminine de celle d'Iron Man. Quand à Hill, elle devient elle aussi une fugitive traquée, et l'avenir du plus grand play-boy de l'ère super-héroïque dépend également de sa capacité à survivre en milieu hostile.

Matt Fraction offre ici à Tony Stark l'aventure ultime, pour celui qui a toujours tenté de repousser les frontières du possible et de l'impossible avec ses recherches dans le cadre des nouvelles technologies. Désormais, l'être humain et le disque dur se confondent. Le cerveau de Tony devient l'ordinateur le plus complexe jamais rencontré, il peut se (télé)charger, rebooter, bref, où commence la machine, où finit l'homme? A ceci s'ajoute une trame basée sur une course poursuite pratiquement inéluctable, et le terrible déclin d'un empire Stark, dans un nouveau monde corrompu et violent, où Osborn règne en maître. C'est aussi une sorte de parcours expiatoire que Stark doit affronter, lui qui a donné la chasse à Captain America et aux héros rebelles durant la Guerre Civile, et qui se retrouve dorénavant dans la peau du fugitif recherché par tous, contre la loi. Salvador Larroca associe sobriété et qualités plastiques évidentes pour illustrer cette longue traque, qui sur le moment, lors d'une première lecture mensuelle (en Vf chez Panini, ou directement en VO), peut se révéler décevante et redondante. Mais une fois compilés, ces douze numéros prennent un autre sens et gagnent en ampleur. Car Fraction, comme la plupart des auteurs de nos jours, ecrit avec l'esprit tourné vers la version Tpb. Voilà le type d'album qui contribuera grandement à la mort du comic-book sérial tel que nous le connaissons, au profit des volumes de collection dont sont friands les lecteurs de ce siècle. Soporifique et trop lent à petites doses mensuelles, cette saga se montre convaincante et même haletante par moments, si absorbée en une seule prise. D'où mon incitation à vous procurer le splendide hardcover disponible sur amazon, en attendant un jour prochain un joli Marvel Deluxe signé Panini. Au passage, Matt Fraction s'est vu décerner un Eisner Award pour son oeuvre de scénariste sur ce World's most Wanted, en 2009.

Rating : OOOOO

LE DERNIER NUMERO DE BATMAN UNIVERSE (AVEC BATMAN INC.)

Il doit vous sembler curieux que j'incite à se mettre à la lecture de Batman, à l'occasion du dernier numéro de la revue mensuelle Panini consacrée au justicier de Gotham. Et pourtant, ça n'est pas si absurde. Tout d'abord, le contenu de cet ultime rendez-vous sera prolongé par la suite, publiée elle chez Urban Comics (Dargaud) fin février. Et puis c'est surtout un point d'entrée assez intéressant et pas si complexe, pour tous ceux qui voudraient franchir le pas, mais hésitent encore à le faire. Il faut juste savoir que Bruce Wayne a longtemps été cru mort (tué par Darkseid durant Final Crisis) mais qu'il est finalement revenu sur le devant de la scène (il était perdu dans le temps, nous en avons parlé ici). En son absence, c'est Dick Grayson qui a endossé le manteau de Batman, et le fils de Bruce, Damian, est devenu le dernier Robin en date. Et en cette fin décembre, c'est le dernier titre consacré à l'homme chauve-souris, Batman Incorporated, qui est mis à l'honneur, avec les autre premiers épisodes, précédés par Batman : The Return, en guise d'introduction parfaite.

The return est l'occasion d'admirer David Finch dans ses oeuvres. Son Batman est sombre à souhait, son trait nerveux rend à merveille le sentiment de paranoïa et de violence qui suinte des aventures du plus grand détective Dc. Ici, en moins de trente planches, on apprend les convictions et les motivations qui vont pousser Bruce Wayne à aller recruter des émules un peu partout dans le monde. Lors d'une mission au Yemen, Batman, associé pour l'occasion à Catwoman, toujours aussi lascive, a également maille à partir avec le Leviathan, une organisation terroriste appelée à jouer un rôle important dans quelques mois. Ceci nous conduit fort naturellement aux quatre premiers chapitres de Batman Incorporated, nouvelle série fort temporaire, puisqu'interrompue après huit volets, à cause du reboot DC. Un one-shot vient de sortir aux States, pour remplacer les deux derniers numéros prévus mais jamais publiés: au moins avons nous la certitude que tout ce qui va s'y produire ne sera pas oublié et effacé en quelques mois, c'est un bon point incontestable. Dans ce BU 10 cap sur le Japon, où officie un jusricier du nom de l'Inconnu, et qui vient de se faire sauvagement dissoudre dans l'acide par ses ennemis. Mais c'est son jeune successeur que Wayne est venu solliciter, er à qui il va proposer la franchise nippone. Jiro Osamu est la vedette de cette interlude asiatique, où la place de grand vilain échoit à un squelette qui ne craint pas de mourir, un certain Lord Death Man. Morrisson s'amuse comme à son habitude à ressortir des personnages oubliés ou caduques, et à en inventer de nouveaux, rocambolesques, et les insèrent vite dans des trames complexes, labyrinthiques, qui demandent parfois une seconde lecture, ou tout du moins un certain temps d'assimilation, pour être pleinement appréciées. Nous partons ensuite pour l'Argentine, oú Bruce Wayne fait équipe avec El Gordo, héros local, pour sauver trois jeunes enfants kidnappés et promis à mort certaine. Morrison jongle habilement entre passé et présent pour faire revivre le fantôme de Kathy Kane, la première Batwoman, dans un récit délicieusement rétro et rondement bien orchestré. La majeure partie des dessins de Batman Inc. est l'oeuvre de Yanick Paquette, qui manque encore un peu de grâce et de fluidité dans ses compositions en mouvement, mais qui est sur le point de devenir une valeur sure et indiscutée : je vous invite à découvrir son Swamp Thing post Reboot pour vous convaincre de son talent. D'ailleurs ici je chinoise, c'est du boulot soigné!
Adieu donc à l'univers Dc, qui de Panini tombe dans l'escarcelle Dargaud. Ne me demandez pas si c'est un bien ou un mal, je ne saurais me prononcer pour le moment, toutefois, un premier regard superficiel sur les intentions du label Urban Comics, pour les sorties en kiosque, m'incite à penser que les detracteurs acharnés de Panini pourraient bien revoir leurs critiques et regretter le bon vieux temps. J'espère de tout coeur me tromper. Ne boudez pas votre plaisir, lisez Batman Inc.


Rating : OOOOO

FEAR ITSELF WOLVERINE : Aurez-vous peur de la banalité ?

Place à la mini série Fear Itself : Wolverine, un de ces célèbres "tie-in" qui permettent d'exploiter au maximum les grands événements Marvel, sans trop se soucier, admetons le au passage, de la pertinence des histoires proposées. C'est ainsi que nous retrouvons le mutant canadien en plein chaos. Il défait assez simplement le Scarecrow (épouvantail) en le gazant sous son capuchon, et retrouve sa nouvelle compagne, la journaliste Melita Gartner, alors qu'autour des deux amants le monde entier semble se déliter. Pire encore, voilà qu'une nouvelle menace pointe son nez. C'est un acronyme qui bondit sur scène. Après le S.H.I.E.L.D ou le H.A.M.M.E.R, place au S.T.R.I.K.E, ancienne branche barbouze des services secrets anglais, et qui a très mal tourné. Ces mercenaires terroristes sans foi ni loi ont investi et piraté l'héliporteur ultra moderne et truffé d'armes et de pièges, qui fut encore récemment propriété de Norman Osborn. Ils mettent le cap sur New-York, et pourraient bien constituer un péril mortel vu que parmi la cargaison offensive à bord, se trouvent bien entendu des composants nucléaires.

Bon, vous allez me poser la question : A quoi peut bien servir cette mini série en trois volets, et en quoi s'insère t'elle dans le plus vaste récit que constitue Fear Itself? Et bien bonne demande, j'aurais préféré que vous ne me la posiez pas, car je ne suis pas sur d'avoir toutes les réponses. Certes, on peut se réjouir de voir que Roland Boschi, un des artistes français qui ont les plus la cote ces temps derniers chez Marvel, poursuit son petit bonhomme de chemin, dans un style vite identifiable, et que ses planches ont de plus en plus de caractère. Seth Peck, quand à lui, n'a visiblement pas trouvé de scénario assez passionant pour enthousiasmer les lecteurs. Une pincée d'ogive nucléaire, un peu de service secret en déroute, et un soupçon de sentiments avec Melita dans un rôle d'enquêtrice assez fadasse. Le dernier épisode est meilleur que les autres, il fournit enfin quelques eclaircissements sur le reste, mais ne suffit pas à faire de cette mini série autre chose qu'un sympathique interlude, sans prétention aucune. Dispensable.

Rating : OOOOO

NEW AVENGERS 19 : L'HISTOIRE BALBUTIE ...

Aussi dingue que cela puisse paraître après sa déchéance politique (à la fin de Siege, Osborn révèle sa folie récurrente au grand public) et son évasion de prison, Norman Osborn a donc reformé une nouvelle équipe de "Dark Avengers", et il entend bien gagner des parts de marché dans le domaine du super héroïsme de masse. 19 mois après la débandade et le nouveau nouveau relaunch des titres Heroes, nous revoilà peu ou prou dans la même situation qu'il y a presque deux ans. Bendis serait-il si frileux qu'il n'a rien réussi à nous pondre d'autre que ce retour vers le passé que peu de lecteurs souhaitaient voir concrétisé? Du coup il est légitime de poser la question : le démiurge des Vengeurs a t'il encore une vision, un plan précis, pour bouleverser le monde de nos justiciers en costume, ou vous a t'il se laisser glisser par inertie jusqu'à son départ prochain, dans quelques mois? Dans ce numéro 19, l'équipe des New Avengers panse ses plaies après que les usines de Tony Stark aient subi une énième attaque d'envergure. Pendant ce temps, Osborn mijote un coup monté (une fausse attaque atlante, on devine que c'est lui qui a tout manigancé) pour reprendre la main. On apprend aussi qu'il a menacé de tuer la petite fille de Jessica Jones et Luke Cage, ce qui donnera au moins un bon pretexte au black de service pour lui faire sa fête. Tiens, d'ailleurs voilà un très bon plot pour les prochains mois, le type de choc qui pourrait apporter le piment dont manque la série : un Cage qui pour protéger sa fillettes décide d'en finir une bonne fois pour toutes, et d'assassiner le rouquin diabolique. Brian, j'abandonne mes droits sur le copyright à condition que tu en fasses une bonne histoire, pour une fois. On trouve aussi un petit peu d'humour, avec Daredevil qui se fait draguer par la Femme-écureuil (baby-sitter du nouveau né dont on a déjà parlé), une scène qui semble presque surréaliste tant elle est peu crédible et sérieuse. Et puis bien sur, avec Deodato Jr aux dessins, la qualité est bien là : c'est plastiquement très beau, clair, dynamique. Pourtant on s'ennuie un peu, car ça ronronne. Ce qui va se passer dès le mois à venir, on l'a déjà lu à l'époque d'Utopia (mauvais Vengeurs Vs bons Vengeurs) et ça n'a pas laissé de souvenirs impérissables. History repeating, malheureusement.


MERRY CHRISTMAS

25 décembre.

Rien de bien original, mais je vous souhaite un joyeux Noël tout de même !
Rendez-vous dès demain pour de nouvelles aventures super-héroïques.


LIRE LES X-MEN EN 5 ETAPES ET CENT EUROS

Aujourd'hui, un petit défi. Vous êtes novices, ignorez presque tout de l'univers des X-Men, à part les films présentés avec plus ou moins de succès au cinéma, et vous estimez qu'il est temps de vous y mettre, avant Noël. il vous reste 24 heures, et une grosse centaine d'euros pour atteindre votre cible. Filez tout droit chez Amazon, Bookdepository, ou tout simplement la Fnac. En quelques clics et quelques conseils, on va essayer de vous donner quelques idées, sachant que vous n'êtes absolument pas le genre à vous avaler une continuity de plusieurs décennies, et que votre regard est celui d'un débutant qui veut comprendre ce qui se passe là en ce moment, et pas se faire une culture avec les épisodes rétros des premiers X-Men... On y va, top chrono.



1. The Dark Phenix Saga. Histoire de bien vous mettre en tête quand même qui sont les X-Men, qui était Chris Claremont et la belle Jean Grey, de vous offrir un aperçu du pathos et du mode de narration qui a fait le triomphe de la série dans les années 80. Vous avez là un must absolu, du drame, de l'action, des sacrifices, des personnages bien campés et aux caractères bien dessinés. Bref, une fois lu ceci, vous pourrez dire "L'âge d'or des X-Men de Claremont et Byrne" ? Ah oui, c'était quelque chose.

2. Mutant Genesis. On est désormais dans les nineties. C'est le moment où les mutants atteignent une popularité sidérale. Jim Lee débarque sur Uncanny X-Men, puis se voit confié une nouvelle série X pour lui tout seul (ou presque, Claremont rôde encore par là). Cet album reprend les premiers épisodes, la lutte contre Magneto (vous allez le voir là dans toute sa splendeur) et contre le soviétique Omega Red. C'est ultra bien dessiné pour les critères d'alors, très efficace, et en général, ça plait à un peu tout le monde.

3. On vous a parlé des X-Men de Grant Morrison? De ce nouveau nouveau départ, de cette équipe de mutants clairement inspirée par le cinéma, avec des costumes en cuir noir, et une attitude ultra cool? Les X-Men sortent de l'ombre et deviennent pratiquement des rock-stars avec Morrison. On aime ou on déteste, mais moi, je vous recommande chaudement l'achat. Entre soap-opera et roman sci-fi, les mutants ne sont plus des pestifiérés qu'on cache mais presque le summum de la coolitude. Il existe de beaux albums édités par Panini, des Marvel Deluxe presque indispensable, et leurs versions américaines en VO, qui restent bien moins chers.

4. Astonishing X-Men. Une autre série née cousue main, cette fois pour le talent narratif de Josh Whedon, l'auteur entre autres de Buffy, la chasseuse de vampires. Je ne suis pas fan de cette héroïne adolescente dans le propos, mais son travail sur les mutants est solide, ironique, enlevé, et donne enfin à Kitty Pride un rôle à la mesure de la femme qu'elle est devenue, et plus seulement une gamine à protéger, dans l'ombre de Colossus, son prince charmant en armure. A lire, je conseille, même si le titre est aujourd'hui à bout de souffle, faute de visée éditoriale cohérente.

5. Messiah Complex. Le complexe du Messie. Il n'y a plus que 200 mutants sur Terre. Le gène X semble être éteint. La race va donc disparaître, c'est une question de temps. Et c'est alors qu'un nourrison mutant est identifié. Tout de suite, c'est la chasse à l'enfant. Cette naissance représente peut être le salut des mutants, ou alors leur damnation finale... Disponible en VO uniquement, sous forme d'album, autrement il vous faudra récupérer les mensuels X-Men de ces mois derniers. D'ailleurs vous enchaînerez vite, à ce rythme, avec Second Coming, qui est le prolongement de cette saga. Le bambin est devenue une jeune ado du nom de Hope, et autour d'elle se cristalise une guerre impitoyable qui risque bien de sonner le glas de toute la race mutante. Est-elle le Diable qu'il faut éliminer (c'est ce que pense Bishop qui la traque sans pitié) ou le Messie au féminin, qu'il faut sauver à n'importe quel prix (Cable est chargé de veiller sur elle, à travers les couloirs du temps)?



Bonne lecture, et bon Noël !

MARVEL GOLD DEBARQUE avec LE GANT DE L'INFINI

Et si on s'intéressait de plus près à un chef d'oeuvre cosmique comme on n'en fait plus depuis? Allons, remontant le temps jusqu'aux années 90, quand Thanos, le vilain grand méchant Thanos, s'était épris de la mort au point de vouloir lui offrir un somptueux cadeau, un peu dingue : sacrifier la moitié de la population de l'univers, bref organiser un génocide d'ampleur universel, tout ça pour les beaux yeux de sa flamme. Pour réaliser son plan, il avait du partir à la recherche de six joyaux (les Gemmes du pouvoir, ou de l'infini) qui une fois réunies toutes ensembles confèrent à leur porteur un statut semblable à celui de Dieu suprême de l'univers. Le Silver Surfer est le premier à réaliser la menace et file sur Terre avertir les héros de la planète, mais il est bien trop tard. Thanos a déjà sombré définitvement dans la folie mégalomaniaque, s'est entouré de laquais comme Mephisto, et a du subir un revers sentimental cruel : malgrè tous ses efforts, la Mort ne semble pas répondre à son désir, et ne daigne pas le considérer comme un compagnon digne de ce nom. En voilà trop pour le titan qui bascule dans une folie homicide sans égale. Qui pourrait bien l'arrêter et sauver la création? Un indice, il s'agit d'un personnage cher à Jim Starlin, le scénariste, et qui avait trouvé le repos au sein du Monde de l'âme, après s'être sacrifié une permière fois.


                                          

Le grand Jim ressort pour l'occasion tout ce petit panthéon personnel qu'il avait su mettre en scène avec une maestria sans égale, dans les années soixante-dix. C'est une boucherie, une vraie, une grande. Les héros tombent, meurent, sont massacrés. La Terre est perdue, partout c'est la désolation, avec une superbe planche où nous observons Thor qui passe au dessus du pacifique : le Japon a disparu de la surface du globe... C'est aussi un récit d'amour trahi, d'amour perdu. Toutes ces tragédies, ces morts, c'est pour les beaux yeux de la Mort elle même, majuscule de rigueur, que Thanos va les commettre. Titan pitoyable et seul, malgré un pouvoir effrayant, il ne trouve qu'une maigre consolation dans cette attirance malsaine, qui ne débouche sur rien, puisque là encore il est éconduit. Du comic-book mainstream et pourtant profond, rondement mené, illustré avec une clarté et un sens du détail parfois stupéfiant, par George Perez, et Ron Lim, qui se surpasse et signe ici sa meilleure prestation de tous les temps, histoire de ne pas être trop en reste par rapport au premier cité. Si ce "Défi de Thanos" fut publié en son temps sous la forme de trois albums à la suite (collection Récit Complet Marvel, chez Semic), et ensuite luxueusement édité par Panini sous la forme d'un Best Of indispensable, il sera donc à nouveau disponible, pour un peu moins cher, dans une nouvelle ligne, inaugurée à l'occasion : Marvel Select. En gros, les albums Best of épuisés et désormais trop chers subissent un petit lifting, et reviennent dans une version un peu plus cheap et à la portée de tous. Bref, plus personne n'aura l'excuse de dire qu'il n'a jamais lu ou ne possède pas un tel chef d'oeuvre.

Rating : OOOOO

COVER STORY (3) : AMAZING SPIDER-MAN 129

Une couverture mythique, peu s'en faut. Cette cible au premier plan, ces deux personnages désormais incontournables, de l'univers Marvel. Et pourtant, derrière cette cover ultra classique, se cache un coup de poker réussi, l'irruption d'un nouveau vigilante, destiné à devenir un des anti héros les plus populaires, la décennie suivante. C'est en effet la première apparition historique du Punisher, sur les pages d'Amazing Spider-man! C'est sous la plume de Gerry Conway, qui invente là un justicier au croisement de Mak Bolan (L'Exécuteur) et de Charles Bronson (dans Un justicier dans la ville), que nait l'homme à tête de mort sur la poitrine. Nous le découvrons associé au Chacal, alias Miles Warren, le prof de biologie de Peter Parker, qui hait secrétement son élève depuis qu'il le tient pour responsable de la mort de Gwen Stacy, dont il était également amoureux. Sa vengeance sera terrible, et dans un premier temps, il parvient à convaincre Frank Castle d'éliminer le tisseur de toile. Le Punisher d'alors est encore très obtus, crédule, loin d'être le personnage complexe qu'il deviendra ensuite. Il mord à l'hameçon et heureusement, échoue dans sa tentative. Sous les crayons de Ross Andru, Castle semble avoir la quarantaine, un physique massif et frustre. Il rajeunira par la suite, semble t'il. Ses origines ne nous sont pas encore vraiment dévoilées, ses motivations restent floues. Cette première apparition n'est qu'une ébauche de ce qui viendra dix ans plus tard, quand les temps seront mûrs pour la consécration du Punisher. En attendant, ce numéro historique est absolument incontournable pour tous les grands sentimentaux que nous sommes, avec des dialogues savoureux, à l'ancienne, et un Punisher qui va devoir s'entraîner pour ne plus rater sa cible : si vous regardez bien les impacts sur la couverture, et où se situe pourtant la mire du viseur, vous noterez pourquoi il n'a jamais vraiment pu faire de dégats chez Spidey...


Publié en Vf sur les pages de l'intégrale Spider-Man 1974, ou pour dépenser un peu moins, sur Strange Spécial Origines 250bis ou Strange 107 (Lug)

MARVEL DELUXE SPIDER-MAN MARVEL KNIGHTS : Le dernier combat

Vous cherchez un cadeau de Noël last minute, avec en toile de fond le tisseur des familles? Une bonne idée serait de vous procurer le Marvel Deluxe consacré à la série Marvel Knights : Spider-Man, réalisée par Mark Millar, Terry Dodson et Frank Cho. Les principaux ennemis du personnage sont ici convoqués, dans une aventure de longue haleine, développée par un des maîtres du genre (Ultimates, Kick-Ass, Civil War...). Certes, ici Millar n'a pas l'occasion de donner la pleine mesure de ses talents de provocateur et pourfendeur des idées reçues, mais il signe tout de même des épisodes rythmés et haletants. Ce qui devait arriver arriva : un des antagonistes de Spider-Man a découvert le secret de la double identité de Peter Parker, et comme mesure de rétorsion, sa Tante May a été victime d'un enlèvement. Spidey doit donc agir, et vite, pour retrouver sa tantine. Au passage, je remarque juste qu'on aurait pu l'imaginer plus désespéré, hors il me semble qu'il garde tout de même un minimum de self control, assez inattendu. Sa quête le pousse à solliciter l'aide des Vengeurs, sans résultat, et à se faire berner par le Hibou, qui a succédé au Kingpin comme roi de la pègre locale. En effet, le volatile le pousse à se mettre sur les traces d'Electro et du Vautour, ce qui ne vaudra au monte en l'air qu'une dérouillée mémorable, un séjour à l'hôpital, et de peu, la publication de photos dévoilant son vraie visage démasqué au monde entier. Seul point positif, il reçoit l'aide de la Chatte Noire, son ex amante, toujours aussi provoquante et sexy dans son costume moulant (la scène où Felicia et Mary-Jane sont au chevet d'un Peter convalescent est assez truculente). Mais alors qui orchestre ce rapt, qu'est devenue la tantine cardiaque et probablement en grand danger? Quel rapport avec Norman Osborn, incarcéré dans des quartiers de haute sécurité, et qui nargue à distance un tisseur désorienté? Et que veut le gouvernement à ce dernier, et aussi au docteur Octopus, anesthésié en plein New-York, devant un public médusé? Le récit est un peu long, se perd parfois dans de petites disgressions, sans grande gravité, mais se finit en apothéose ! Les amoureux du Green Goblin ne doivent bien sur pas perdre cet album, qui est vraiment bien illustré par un Dodson au meilleur de sa forme. Sous-intrigues à la pelle, action à chaque page, ou presque, voilà le type de Deluxe sur lequel je vous invite à jeter un oeil, ou quelques billets, si ça n'a pas été fait précédemment.

Rating : OOOOO


La saga sera reproposée en février dans la nouvelle collection "Marvel Select", à savoir la version plus économique des Best of et des Deluxe qui ont rencontré assez de succès pour avoir droit à cette seconde vie. Fans de Spidey, ne la perdez pas !

THE PULSE Vol.1 THIN AIR Journalisme et super héroïsme

Jessica Jones est une ancienne super-héroïne. Son parcours n'a rien d'inoubliable ,et aujourd'hui elle mène une vie pratiquement rangée, si ce n'est qu'elle fréquente le héros "black and cool" par excellence, Luke Cage. Leur relation est devenu plutôt sérieuse, au point que Jessica est enceinte. Lorsqu'elle se met en tête de chercher du travail, elle finit donc au Daily Bugle, le plus célèbre quotidien de New-York, tenu d'une main de fer par l'irascible J.J.Jameson. Ce dernier décide de confier à la future maman une série d'enquêtes sur les héros de la ville, en binome avec le vieux renard Ben Urich, qui seront présentées sur le nouvel hebdo en couleurs du Bugle, The Pulse. En échange, Jessica doit accepter de donner à son employeur l'exclusivité de la naissance de sa progéniture, ce qui ne se fait pas sans mal. Brian Bendis s'en donne à coeur joie dans ce titre qui mérite d'être (re)découvert. Les dialogues sont frais et percutants, on croirait voir un des films urbains où les répliques fusent, ou la "tchatche" crée à elle seule un rythme fort et porte le récit. L'enquête de Jessica aussi vaut son pesant d'or : lorsqu'elle apprend que plusieurs disparitions mystérieuses se sont produites au siège d'Oscorp, on pense tout de suite que Norman Osborn et le Bouffon Vert ne seront pas loin... A ce sujet, tout le second épisode est consacré à une disgression passionante, la confrontation entre une nouvelle journaliste fraîchement débarquée au Bugle (et un peu paumée) et Osborn lui même, qui démontre bien, à travers son agressivité et sa rouerie, qu'il est un psychopathe dément. Aux crayons, c'est Mark Bagley qui opère. Un artiste très classique et fort reconnaissable, qui a tendance à toujours dessiner les mêmes visages, mais qui au final a le rythme Marvel dans la peau et sait raconter en images, avec lisibilité et un talent évident. Les Tpb de cette série sont disponibles sur amazon pour quelques euros, ou dollars. Si vous cherchez donc un titre urbain, sur fond de journalisme à l'ancienne, je vous invite à vous les procurer.

Rating : OOOOO


MARVEL UNIVERSE 30 : La suite de "CHAOS WAR"

Chaos War se poursuit ce mois, sur les pages du numéro 30 de Marvel Universe. Après un premier rendez-vous brouillon et poussif, qu'en est-il ce coup ci? Et bien nous abandonnons momentanément le coeur du récit (la série portante, Chaos War) pour nous attarder sur les plis et méandres du récit, ces fameux tie-in, qui permettent parfois de saisir des détails restés en marge des événements, pour leur donner un sens plus profond. Mais aussi souvent ne servent à rien d'autre qu'à faire vendre quelques copies de plus, sur lesquelles se forgent la main des artistes débutants, ou boudés par les lecteurs. Par exemple, ce mois ci, nous pouvons lire les deux parties de Chaos War : Thor, confiées à J.M.De Matteis, qui connut son heure de gloire sur les pages de Spectacular Spider-Man, dans les années 90. Avec lui, place à l'introspection, comme d'habitude. Nous faisons connaissance avec Becca, jeune veuve inconsolable, qui a perdu mari et enfant, et qui nous narre le combat de Thor contre le panthéon extra-terrestre du nom de Gloire. A la suite de l'affrontement, le dieu tonnerre est expulsé sur Terre, sous les traits de Don Blake, amnésique. S'il va retrouver sa forme première, et sauver la demoiselle, c'est grâce à la foi, et à la part de divin qui réside en chacun de nous. Rien d'inoubliable ou d'incontournable, on se demande même ce que ça vient faire là, en plein milieu de cette guerre du chaos. Si nous poursuivons notre lecture, nous arrivons ensuite aux deux numéros du tie-in réservé aux Dead X-Men. Bonne surprise, les dessins de Doug Braithwaite sont plaisants et particulièrement bien colorés. Mauvaise surprise, le scénario est affligeant. Louise Simonson et Claremont ensemble, pour produire une telle inéptie, il fallait y penser. En gros, une poignée d'X-Men morts sont ressuscités pour affronter un des chiens de garde du Roi du Chaos, en l'occurence le Corbeau Charognard, et sa horde de volatiles qui déchirent les corps et l'âme. Thunderbird, deux soeurs Cuckoos, Sean Cassidy et Moira McTaggart, et quelques doubles de Jamie Madrox aussi, face à des oiseaux qui attaquent en masse. Je met au défi quiconque de lire ces plus de 40 pages sans bailler et se demander comment donc il est possible de publier un truc pareil... Absolument aucun intérêt.

Pour finir, la parole passe à l'escadron Divin, dessiné par Dan Panosian, qui tient absolument à démontrer qu'il est capable de faire du sous-sous Mike Mignola à bon marché. L'Escadron Divin rencontre un aréopage de Dieux japonais, liés par le sang avec le King of Chaos. L'occasion pour Venus de prouver qu'elle ne sait faire qu'une chose : pousser bêtement la chansonnette pour hypnotiser l'adversaire, tandis que l'incarnation de la Déesse panthère blanche du Wakanda pousse des rugissements de félin courroucé. Installez vous confortablement et gardez le thermos de café à portée de main, pour ne pas succomber au sommeil qui guette à chacune des pages de ce récit dispensable. Dulcis in fondo, Alpha Flight est de retour, avec un one-shot qui marque la résurrection de quatre des membres historiques de l'équipe. Les Alphans vont devoir s'unir aux Grands Fauves élémentaux qu'ils ont pourtant combattu sans relâche à l'ère de la première et jolie on-going initiée par John Byrne, et publiée en Vf sur les pages de Strange, ce qui ne nous rajeunit pas. Mais cette union est-elle judicieuse, et tous seront-ils d'accord pour courir ce risque? A vrai dire, on s'en fiche, car c'est mal ecrit, et pas très bien illustré non plus. Les crédits sont zapés, mais une simple recherche sur le net suffira à vous apprendre que ce sont bien deux artistes mineurs et pas des plus doués qui ont commis ce récit. Décidemment, Chaos War est bien une purge, une vraie ! Publiée peu avant Fear Itself aux EtatsUnis, mais présentée en même temps en France, cette saga qui se voulait incontournable, cosmique, et terrifiante, est en fait confuse et totalement inutile. Truffée de personnages secondaires mal introduits et caractérisés, et totalement vide d'émotion et de passion, elle nous laisse avec l'idée qu'à coté, l'event de Matt Fraction est du pur génie. Et il reste encore un numéro avant d'en voir la fin : je dis ça pour les "complétistes" qui ne sauront résister et se rueront sur le numéro 31 de Marvel Universe, le dernier avant le relaunch de la revue.

Rating : OOOOO


CATWOMAN : LE GRAND BRAQUAGE (Semic books)

Petit retour ce dimanche sur un Semic Book facile à trouver, et même récemment bradé à trois euros dans certains supermarchés, comme d'autres nombreux volumes de la collection. Catwoman en action, dans "Le grand braquage".
Selina Kyle est censé être morte, pour l'opinion publique. Mais en fait, elle se porte plutôt bien. Un des ses informateurs la met sur la piste d'un très gros coup, de ceux qui peuvent clairement changer le cours d'une existence, en bien comme en mal : il s'agirait de dérober plus de 24 millions de dollars, transportés par voie de chemin de fer, au Canada. Le hic, c'est que tout cet argent appartient à la mafia, que le convoi sera ultra blindé et surveillé, et que la mission, sur le papier, a tout de l'impossible. Selina va donc se rapprocher de Stark (non, pas Tony, un autre...), un ancien amant, pour qui, une fois n'est pas coutume, elle semble éprouver véritablement quelque chose d'autre qu'une pulsion sexuelle. Darwin Cooke réalise là une histoire en l'apparence banale, qui reprend les codes du genre (à la Scorcese, mafia et gros dollars) et rentre parfaitement dans les cordes de Catwoman, qui aime voler ce qui brille et ne lui appartient pas. Sauf que petit à petit, des flash-backs, des élipses, toute une série de non-dit, viennent enrichir et épaissir une trame qui gagne en complexté, et finit par nous toucher véritablement. Son dessin ne s'embarasse pas de fioritures ni du réalisme, il est presque cartoonesque, caricatural, simpliste. Un style que je n'ai jamais véritablement goûté mais qui finit par se justifier et rendre la lecture fluide. L'hisoire est restituée selon différents points de vue, dans les trois premiers chapitres, avant un dernier round tout en action, trahison, rebondissements, où la belle Selina dévoile des faiblesses qu'on ne lui connait guère. Derrière la confiance nécessaire entre les acteurs de ce braquage, c'est avant tout une histoire de liens baroques et tenaces, qui unissent des êtres fondamentalement seuls, par choix et par leur destin, qui accompagnent le lecteur de ce casse mémorable. Sans être un album indispensable, c'est une petite découverte à (re)faire, pour quelques menus euros, et c'est donc largement conseillable.



Rating : OOOOO

AVENGERS X-SANCTION #1 : Cable dérouille Captain America

Avec Jeph Loeb, vous allez faire un joli bond en arrière. Du genre, direction les années 90, où les comic-books misent avant tout sur les gros flingues, les muscles hypertrophiés, l'action pure et dure, et puis s'il n'y a guère de scénario, who cares, ça ne se verra pas. Voici donc le premier volet de la X-Sanction promise, en souhaitant que ce ne soit pas les lecteurs, qui soient au final sanctionnés... Les Vengeurs sont en mission, contre l'habituelle horde de vilains associés, lorsque le Faucon est froidement abattu par un tireur embusqué. Le corps inanimé est emporté sous terre par le sniper, qui n'est autre que Cable, revenu d'entre les morts. enfin, pas tout à fait. En quelques cases, on devine qu'il a été transporté dans un autre temps, où il a retrouvé son mentor Blaquesmith, et où le monde aurait été détruit à cause de l'absence de Hope, que Nathan considère désormais comme sa fille adoptive. Sam Wilson n'est pas mort, il doit juste servir de leurre pour attirer Captain America, le premier des Avengers à se frotter à un Cable bien décider à tous les descendre, un par un, puisqu'on l'a semble t'il persuadé que ces ignobles héros sans peur et sans reproches sont responsables du sombre avenir envisagé. D'où les flingues, la baston, les gros bras, les gros plans mâchoires serrées. Cable est plus que jamais bouffé par son virus techno-organique, et il n'a plus que 24 heures à vivre (il va donc encore mourir?) avant d'être définitivement soumis. On prend un gros coup de massue derrière la tête, ça castagne et c'est efficace, ça ne perd pas de temps et ça ne raisonne pas beaucoup. D'ailleurs, Loeb en a peut être même mis moins, du temps, à ecrire ce synopsis qu'il ne m'en a fallu à moi pour lire ce premier numéro. McGuinness l'épaule avec sa fluidité habituelle dans cette X-Sanction qui ne nécessite pas de dictionnaire ou de diplôme en psychologie pour être appréhendée. Second Coming, à coté, ça ressemblait à un traité de Jung ou de Spinoza...

THE DEFENDERS # 01 : Matt Fraction ranime les Défenseurs

Il m'arrive rarement de refermer un comic-book et de ne pas trop savoir qu'en penser. C'est pourtant le cas avec ce retour des Défenseurs, signé Matt Fraction. Ce dernier vient de nous livrer un Fear Itself qu'il semble de bon ton de détester, et qui pourtant n'a pas été pire que certains events qu'on nous a récemment vendus, ces dernières années (World War Hulk...). Pour ce faire, il choisit d'emblée de reformer l'équipe mythique mise sur pieds par Roy Thomas, en présentant les héros impliqués un à un. Un vieux truc de scénariste, cousu de fil blanc. C'est Hulk qui est le détonateur pretexte à ce nouveau titre. Il a besoin d'aide pour s'en aller taper du vilain, en l'occurence son avatar mauvais généré durant Fear Itself, justement. Du coup, le Docteur Strange, Silver Surfer, Namor, et les nouvelles recrues Iron Fist et Red-She Hulk se retrouvent tous ensemble pour lutter contre un adversaire probablement très coriace. Fraction donne aussi dans l'humour, avec de petites scènes pour sourire, comme Stephen le sorcier suprême au pieu avec une jolie étudiante, le Surfer qui prétend pouvoir se transformer en flocon de neige, ce qui semble dégoûter le Prince des mers (il aurait avalé une partie du Surfer?) mais aussi Danny Rand qui passe son temps à feuilleter des comics. Est-ce un bon début? Est-ce un autre mensuel dispensable, qui durera un an ou deux avant de s'éteindre faute d'un vrai public? Bien malin qui pourra répondre. Aux dessins, les époux Dodson. Ils ont des fans, en bon nombre, mais je n'en suis pas. Un bon point dans les formes et la mise en page de certaines scènes, un mauvais pour la caractérisation des visages, qui ne sont pas très soignés. Rien ne vous empêche de vous laisser tenter par ces Defenders nouvelle mouture, mais pour ma part, je ne pense pas poursuivre l'aventure.



COVER STORY (2) : AMAZING SPIDER-MAN 400

Bigre, une pierre tombale ! Quand un comic-book s'ouvre avec une telle image, vous pouvez y mettre votre main droite à couper : un personnage important va mourir. D'ailleurs, il n'y a pas de quoi être si triste : chez Marvel, la mort se soigne, et les défunts finissent toujours par revenir en grande forme. Dans le cas de cet Amazing Spider-Man 400, la mort est "en famille". Faites donc un effort, et vous allez y arriver ! Mais oui, la tantine, May Parker, qui a servi de maman poule à Peter. Vieille, usée, malade, sur un lit d'hôpital et dans le coma depuis des mois, elle rend finalement l'âme dans ce numéro historique et poignant daté 1995. Toutefois, elle passe sa dernière semaine à domicile, dans un ultime sursaut de vitalité. Le temps pour la vétérane de la lignée Parker d'apprendre à son neveu qu'elle était au courant pour sa double identité, et qu'il n'avait pas de raison de tout lui cacher comme il l'a fait, des années durant. Une conversation touchante, en plein vent, au sommet de l'Empire State Building. Le tisseur de toile est donc un inconscient pour accompagner sa tantine mourante la haut ! A l'époque, il est vrai qu'il a pas mal de soucis : par exemple un clone (Ben Reilly, que vous voyez sur l'image en bas d'article) qui pourrait bien s'avérer le véritable Peter Parker; il vient également de réchapper à un virus mortel que lui avait inoculé le Vautour (c'est Octopus qui lui concocta un antidote!) et Mary-Jane attend un bébé! J.M.De Matteis parvient à nous tirer quelques larmes avec un adieu final réussi, où Peter salue sa tante avec des mots profonds tirés de Peter Pan, dans la plus sourde et terrible des douleurs intimes. Mark Bagley commençait sérieusement à se faire la main sur le personnage, qu'il n'était pas près de quitter, version Ultimate comprise.

Au fait, vous allez me dire : la tante May, ce n'est pas celle qui fait des galipettes avec le père de J.J.Jameson, et qui vient même de l'épouser? Et Mary-Jane a donc eu un enfant de sa relation avec Peter? Oh là malheureux, c'est une longue histoire que je vous raconterai un jour (et que vous connaissez très probablement). Les comic-books, c'est toujours plein de rebondissements, autant le savoir !


Publié en Vf dans "Spider-Man 20" (éditions Semic)

LOST DOGS : Le premier chef d'oeuvre de Jeff Lemire

On a tous des auteurs de prédilection. Depuis son arrivée sur Animal Man, je ne peux plus me passer de Jeff Lemire, par exemple. Et j'ai eu la chance et la bonne idée de mettre la main sur un graphic novel auto publié en 2005 chez Ashtray Press : Lost Dogs. Cet ouvrage a décroché une récompense dans la catégorie "comic-books indépendants" et on comprend vite pourquoi. Le récit se concentre sur trois personnes, une famille soudée et aimante, composée d'un grand gaillard, une sorte de géant disproportionné par rapport aux siens, qu'on devine limité intellectuellement, mais doté d'un grand coeur et d'une âme pure. Mais aussi de sa femme, et de sa petite fille, qui rêve de devenir marin, et parvient à convaincre le paternel d'aller voir le départ des bâteaux sur le port malfamé de la ville. Mais mettre les pieds la bas, au mauvais endroit, au mauvais moment, provoque une tragédie. L'épouse est violée et battue à mort, la fillette assassinée. Le mari est poignardé et jeté à l'eau, mais il est d'une trempe comme on n'en fait plus, et il survit. Pris en charge par un navire qui passait par là, il revient sur la terre ferme, se soigne, et part à la recherche de sa femme. Un vieil homme semble avoir des informations, mais en échange, il va soutirer les services de notre héros malheureux pour une sombre histoire de combats clandestins.

C'est dans les imperfections, l'apparence négligée de certaines cases, que toute la beauté poétique du monde de Jeff Lemire explose. Son héros tragique est émouvant, une force de la nature qui se méconnait, conduite vers le bien par essence, et pourtant capable de vengeance atroce s'il le souhaiterait. Pas question ici de transformer un père de famille mortellement touché en un Punisher glacial, mais bien de mettre à nu la noirceur, la petitesse, qui fourmille dans les bas-fonds de ce que le genre humain compte de plus sordide. Un hymne à l'echec, car tout est corrompu, et rien ne peut perdurer. Le T-shirt du protagoniste est blanc rayé de rouge, des bandes de couleur qui sont les seules à se manifester, dans un monde autrement en noir et blanc, glauque, calciné. Une histoire qui choisit de suivre les pas d'un loser, destiné à perdre car trop bon, trop humain, trop touchant, au milieu de cette engeance grouillante, de cette violence gratuite. Les bons ne gagnent pas toujours, et souvent, ils sont même les victimes innocentes des événements, nous rappelle Jeff Lemire. Avec un talent fou, encore à l'état brut, qui tout d'un coup explose aux yeux du lecteur. Ultra recommandé, cela va sans dire.

Rating : OOOOO

X-MEN 10 : RELATIONS PUBLIQUES

Je me suis profondément ennuyé ce mois ci, à la lecture du numéro 10 de la revue X-men (Panini). Rien à faire, le sommaire est totalement insipide. A commencer par ce 134.1 censé être le "point de départ idéal pour découvrir l'univers Marvel". Kieron Gillen se concentre sur Magneto, et les difficultés qui se posent aux mutants pour faire accepter cet ancien terroriste parmi les forces du bien. La solution réside t'elle dans un soin particulier à porter aux "relations publiques" et donc à savoir bien s'entourer, entre autres de bons attachés de presse et de bons photographes? Au moins Carlos Pacheco dessine t'il bien cette histoire, pour le reste, ça na guère d'intérêt. Ce même Gillen qui effectue des débuts assez planplans sur la série Uncanny X-Men. On nous promet monts et merveilles (et ça viendra peut être, vu qu'aujourd'hui toutes les parutions fonctionnent uniquement en vue d'un futur Tpb) mais le premier impact est mollasson. En gros, les X-Men sont sur le pied de guerre car un vaisseau amiral de l'armada du Breakworld (ce monde extra terrestre mis au pas par Colossus et sa bande, dans Astonishing X-Men) fait route vers notre planète. Voilà, tout est dit, en quelques mots je vous résume 22 planches qui font l'effet d'un somnifère. Les Dodson sont de moins en moins bons aux dessins, leur interprétation de Namor, par exemple, est un ratage patent, avec un visage pataud et difforme en gros plan.



Et ça ne s'améliore pas par la suite. Place à l'autre titre phare, X-Men Legacy, où sévit Tolibao, un ersatz de Whilce Portacio, une copie pâlichonne de Simone Bianchi, à vous de décider. Là les mutants sont attaqués sur leur île d'Utopia par un poulpe-araignée issu d'une autre dimension. Blindfold, qui est aveugle, avait pressenti la menace, à moins qu'il y en ait une autre derrière, encore plus effroyable. Ce qui serait logique, car ce type de frisson bon marché ne pourra pas effrayer grand monde. On baille, à s'en dérocher la mâchoire. Reste les New Mutants pour sauver les meubles. Là, c'est le grand foutoir, la fin du monde à cause des "Anciens Dieux" libérés par des soldats américains dans les limbes, et il faut toute la perversité d'Illyana Rasputin, qui a libéré le pouvoir incontrôlable de Legion, pour repousser une menace apocalyptique. Zeb Wells quitte ainsi un titre où il a oublié d'insuffler toute notion de sobriété et de subtilité, et qui peine à vraiment trouver son public. Et si finalement la quantité finissait par ruiner tout espoir de qualité, et qu'un vrai dégraissage de la production mutante serait salutaire pour l'avenir de nos héros? Peine perdue, sur l'autel de la rentabilité, il nous faudra encore lire d'autres histoires comme celles de ce mois, qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Vivement Schism, pour que ça bouge vraiment...

Rating : OOOOO

MARVEL ICONS HS 23 : LE PROCES DE CAPTAIN AMERICA

James Buchanan Bucky Barnes est le nouveau Captain America en lieu et place de son mentor, Steve Rogers, que l'on croyait mort, à tort, et qui depuis son retour est devenu le grand patron de la sureté nationale américaine. Mais se glisser dans de tels habits, quand on a des squelettes dans le placard, est-ce vraiment bien prudent? Car oui, Bucky également a longtemps été donné pour mort. C'était d'ailleurs un des rares décès tenu pour définitif et accepté par tous, avant qu'Ed Brubaker ne choisisse de faire revenir le side-kick, entre temps devenu majeur et vacciné. Et pas seulement. Durant sa période d'absence, le jeune héros a été récupéré par les odieux soviétiques et transformé en une arme de guerre implacable et impalbable, une ombre meurtrière : le Winter Soldier. Aujourd'hui, le grand public a appris la vérité sur son vengeur costumé, et l'heure est venu d'assister au procès, qui décidera si oui ou non Barnes est responsable pénalement de ses agissements au service des cocos. 
Au passage, nous sommes ici avant Fear Itself, ce qui explique la présence de Sin, la fille de Crâne Rouge, autre grosse intuition du sieur Brubaker, qui a transformé le titre Captain America en véritable feuilleton d'espionnage, avec le succès que l'on sait. Cinq épisodes d'un coup, qui s'insèrent donc dans la continuité de la série régulière, et permettent de participer à l'opération Flash Forward de Panini, c'est à dire de réduire le temps de retard entre publication Vo et Vf. Flash-backs sur le calvaire de Bucky, la réaction de ses prétendus amis, bref c'est totalement indispensable si vous faites partie de ceux qui sont séduits par le personnage et veulent en savoir toujours plus. Bonne nouvelle supplémentaire, les artistes au dessin sont Butch Guice et Daniel Acuna. Bref, de la qualité, encore, et toujours. Un Marvel Icons Hors série plutôt bien fichu, appendice nécessaire aux lecteurs des titres heroes de Panini, qui ont donc de la matière à se mettre sous la dent avant les fêtes de fin d'année.

Rating : OOOOO 

NEW AVENGERS 18 : NORMAN OSBORN RECRUTE ...

Nous avons vu ces jours derniers que Steve Rogers a entamé le recrutement d'une nouvelle équipe de Vengeurs, suite aux événements de Fear Itself. Pendant ce temps, Norman Osborn non plus n'a pas chômé. Il est parvenu à s'echapper de prison grâce à la secte du Bouffon, et il a bien l'intention de se remettre au travail. Lui aussi va devoir consulter et enrôler toute une série de candidats pour reconstituer sa propre formation. Les New Dark Avengers, au nom à rallonge, c'est pour ce mois ci. Au menu évidemment, des pyschopathes, des criminels, des individus pas très recommandables ou des anti héros, qui vont devoir apprendre à vivre ensemble, comme par exemple Skaar (le fils de Bruce Banner), le frère de Clint Barton, alias Hawkeye, ou encore Gorgon. Ajoutez à cela un nouveau Spider-Man et un autre ersatz de Wolverine, vous obtiendrez une drôle d'association ... (Qui fait quoi, je vous le laisse deviner...)
On ne comprend pas toujours très bien les motivations qui poussent ces recrues à s'engager, ni même ce que va bien pouvoir faire Osborn, qui a finalement tombé le masque en public. Après tout il devrait être recherché ou tout du moins totalement décrédibilisé, et définitivement à ranger dans les rangs des criminels, et certainement pas des héros. Reste à savoir ce que Bendis compte faire de ce énième team des Vengeurs et quelle sera la direction à impulser à ce qui ressemble fort à une mauvaise copie des Thunderbolts. Un comic-book illustré à merveille (Deaodato Jr, une garantie) mais qui souffre d'une certaine lenteur (Bendis) et d'une question de fond à résoudre, et vite : devra t'on se contenter de quelques numéros ainsi, le temps que les bons et les mauvais Avengers se tapent dessus, ou aura t'on droit à plus de psychologie et à des ramifications inattendues? J'ai des doutes, mais je vais suivre de près cette nouvelle nouvelle mouture des New Avengers.

SPIDER-MAN 143 : Big Time pour Peter Parker

BIG TIME continue pour le tisseur de toile, avec le numéro de décembre. Il y a de la matière, ça c'est certain. Un nouveau Hobgoblin qui fait des siennes, et menace même de couper la tête de ce bon vieux Spidey, pour commencer ! Sous le masque ricanant, se cache le neveu de Ben Urich, le célèbre journaliste du Daily Bugle puis de Front Line, autrefois le Bouffon Vert, très briévement. Peter Parker va bien, cela dit. Un nouveau job de scientifique super bien payé, une nouvelle petite amie, cette fois c'est la grande vie, au point qu'il est même propriétaire d'un splendide nouvel appartement à New-York, lui qui allait mendier une place sur le canapé de ses amis il y a encore quelques semaines. Dan Slott a choisi d'offrir un moment de répit au monte en l'air, c'est d'ailleurs cela qui caractérise le "Big Time", un Parker enfin verni (en apparence) qui voit ses tracas se résoudre les uns après les autres, de manière inattendue. Ce n'est bien sur qu'un moyen comme un autre pour lui préparer d'autres cruelles épreuves qui ne vont pas tarder à se manifester. Humberto Ramos est à l'oeuvre sur les pages de Spider-Man, et je ne suis pas un grand fan. Proportions mal respectées, sens du dynamisme évident au détriment de la lisibilité de certaines planches, il sait se faire apprécier mais pas par tous, loin de là. Par contre, le travail de Stefano Caselli, qui illustre le retour des "Spider Slayers" est bien plus propre et mieux ciselé. Ces derniers, menés par le diabolique Alistair Smythe, vont entamer une croisade contre le maire de la ville J.J.Jameson, et l'ensemble de ses proches (le père de JJJ est l'époux de la tante May), et recrutent pour l'occasion Mc Gargan, alias le Scorpion, qui se voit doté d'une nouvelle armure et d'un pouvoir bien utile, une sorte de sixième sens, qui le rapproche concrètement de son ennemi tisseur de toile. Signalons également, dans les petites histoires en appendice qui complètent cette parution de décembre, les premiers pas du nouveau Venom. Le symbiote à été confié (momentanément, pour une vingtaine de missions) à Flash Thompson, recruté pour son courage, son patriotisme, par l'armée qui en fait donc un mercenaire à superpouvoirs. Gageons que cette décision est aussi due au fait qu'il est un pion sacrifiable sur l'autel de la raison d'Etat...
Big Time est pour le moment frais, sympathique, plein de bonnes intentions, même si parfois encore brouillon. au moins, on n'a pas le temps de s'ennuyer, c'est un bon point pour ceux qui veulent se laisser convaincre.

Rating : OOOOO





AVENGERS VS X-MEN : L'EVENEMENT MARVEL 2012

Le grand événement Marvel 2012, longtemps annoncé par quelques mots sybillins (It's coming) a été enfin dévoilé. Il s'agira d'un crossover entre les X-men et les Avengers, les deux formations ayant des divergences d'importance les poussant au conflit. Dit comme ça, ça ressemble un peu à une sorte de Civil War après l'heure, mais entrons dans les détails. Douze numéros seront publiés à partir d'avril, et un prologue dessiné par Frank Cho sera disponible peu avant. Tout ceci s'étalera sur six mois, et les scénaristes les plus importants de la Maison des Idées se relaieront à tour de rôle dans leur tâche. C'est Bendis qui s'y colle le premier (il quittera les Vengeurs à la fin de ce dernier travail), et Jason Aaron qui enchaîne, par exemple. Beaucoup s'attendaient à un retour de Jean Grey sur le devant de la scène, mais les auteurs indiquent qu'il vaut mieux surveiller de près la petite Hope, si on ne veut pas être déçu. Cotés crayons, du lourd est de sortie, avec les spécialistes de ce genre de grand crossover Marvel, entre autres : Act 1: John Romita Jr. Act 2: Olivier Coipel. Act 3: Adam Kubert. La mêlée va concerner aussi Avengers Academy, les Young Avengers et Utopia, et il faut s'attendre à l'habituelle cohorte de tie-in et de séries momentanément frappées par l'onde de choc. On annonce aussi, entre autres réjouissances, une nouvelle armure pour Iron Man, et bien sur le retour de Thor, doté d'artefacts cosmiques. La Sorcière Rouge aura un rôle crucial, et ce sera probablement l'occasion de statuer définitivement sur l'avenir d'un personnage au potentiel remarquable, et avec qui il y aurait encore beaucoup à faire. "AVX", voilà l'acronyme retenu pour cet event, débarquera en France pour la toute fin d'année 2012, juste à temps pour la fin du monde. Quel timing !

RIEN NE VAUT UNE BONNE PIPE

Oui, vraiment, rien de tel qu'une bonne pipe. La cigarette, ça n'est pas assez personnel, pas assez auto érotique. La pipe, elle, a toujours cet odeur, cette aura de souffre, outre un arôme lourd et particulier reconnaissable entre tous. On associe la pipe à un certain statut social ou intellectuel, le fait de la fumer, de nos jours, est un acte suranné, d'un autre âge. Plus encore dans les comic-books que dans la vie, où elle est définitivement bannie. Fumer, dans une Bd, équivaut à se tirer une balle dans le pied. Le tabac est un tabou encore plus ancré que le sexe, depuis que des lois liberticides obligent nos héros de papier à mâchonner des brins d'herbe, au lieu de s'en rouler une petite à chaque moment de stress ou de détente (Unlucky Luke, sevré malgrè lui). Si aujourd'hui les grands super-héros mainstream ne fument plus, autrefois la pipe ne les rebutaient pas. Comme on pourrait pratiquement le deviner, dans le cas du Professeur Xavier (un vieux sage presque noble, ça fume la pipe...) ou même de Mister Fantastic (une pipe et le voilà soudain plus vieux de vingt ans, surtout avec les tempes aussi grisonnantes. Encore un cas de rajeunissement progressif, à la Benjamin Button). Mais même Steve Rogers, aka Captain America, a déjà cédé au vice ! Le pire aujourd'hui, c'est que la pipe, celle toute métaphorique à la Clinton/Lewinski, a plus de chance d'être publiée et acceptée que celle plus matérielle, bourrée de tabac. Cherchez l'erreur.




CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...