Chaos War se poursuit ce mois, sur les pages du numéro 30 de Marvel Universe. Après un premier rendez-vous brouillon et poussif, qu'en est-il ce coup ci? Et bien nous abandonnons momentanément le coeur du récit (la série portante, Chaos War) pour nous attarder sur les plis et méandres du récit, ces fameux tie-in, qui permettent parfois de saisir des détails restés en marge des événements, pour leur donner un sens plus profond. Mais aussi souvent ne servent à rien d'autre qu'à faire vendre quelques copies de plus, sur lesquelles se forgent la main des artistes débutants, ou boudés par les lecteurs. Par exemple, ce mois ci, nous pouvons lire les deux parties de Chaos War : Thor, confiées à J.M.De Matteis, qui connut son heure de gloire sur les pages de Spectacular Spider-Man, dans les années 90. Avec lui, place à l'introspection, comme d'habitude. Nous faisons connaissance avec Becca, jeune veuve inconsolable, qui a perdu mari et enfant, et qui nous narre le combat de Thor contre le panthéon extra-terrestre du nom de Gloire. A la suite de l'affrontement, le dieu tonnerre est expulsé sur Terre, sous les traits de Don Blake, amnésique. S'il va retrouver sa forme première, et sauver la demoiselle, c'est grâce à la foi, et à la part de divin qui réside en chacun de nous. Rien d'inoubliable ou d'incontournable, on se demande même ce que ça vient faire là, en plein milieu de cette guerre du chaos. Si nous poursuivons notre lecture, nous arrivons ensuite aux deux numéros du tie-in réservé aux Dead X-Men. Bonne surprise, les dessins de Doug Braithwaite sont plaisants et particulièrement bien colorés. Mauvaise surprise, le scénario est affligeant. Louise Simonson et Claremont ensemble, pour produire une telle inéptie, il fallait y penser. En gros, une poignée d'X-Men morts sont ressuscités pour affronter un des chiens de garde du Roi du Chaos, en l'occurence le Corbeau Charognard, et sa horde de volatiles qui déchirent les corps et l'âme. Thunderbird, deux soeurs Cuckoos, Sean Cassidy et Moira McTaggart, et quelques doubles de Jamie Madrox aussi, face à des oiseaux qui attaquent en masse. Je met au défi quiconque de lire ces plus de 40 pages sans bailler et se demander comment donc il est possible de publier un truc pareil... Absolument aucun intérêt.
Pour finir, la parole passe à l'escadron Divin, dessiné par Dan Panosian, qui tient absolument à démontrer qu'il est capable de faire du sous-sous Mike Mignola à bon marché. L'Escadron Divin rencontre un aréopage de Dieux japonais, liés par le sang avec le King of Chaos. L'occasion pour Venus de prouver qu'elle ne sait faire qu'une chose : pousser bêtement la chansonnette pour hypnotiser l'adversaire, tandis que l'incarnation de la Déesse panthère blanche du Wakanda pousse des rugissements de félin courroucé. Installez vous confortablement et gardez le thermos de café à portée de main, pour ne pas succomber au sommeil qui guette à chacune des pages de ce récit dispensable. Dulcis in fondo, Alpha Flight est de retour, avec un one-shot qui marque la résurrection de quatre des membres historiques de l'équipe. Les Alphans vont devoir s'unir aux Grands Fauves élémentaux qu'ils ont pourtant combattu sans relâche à l'ère de la première et jolie on-going initiée par John Byrne, et publiée en Vf sur les pages de Strange, ce qui ne nous rajeunit pas. Mais cette union est-elle judicieuse, et tous seront-ils d'accord pour courir ce risque? A vrai dire, on s'en fiche, car c'est mal ecrit, et pas très bien illustré non plus. Les crédits sont zapés, mais une simple recherche sur le net suffira à vous apprendre que ce sont bien deux artistes mineurs et pas des plus doués qui ont commis ce récit. Décidemment, Chaos War est bien une purge, une vraie ! Publiée peu avant Fear Itself aux EtatsUnis, mais présentée en même temps en France, cette saga qui se voulait incontournable, cosmique, et terrifiante, est en fait confuse et totalement inutile. Truffée de personnages secondaires mal introduits et caractérisés, et totalement vide d'émotion et de passion, elle nous laisse avec l'idée qu'à coté, l'event de Matt Fraction est du pur génie. Et il reste encore un numéro avant d'en voir la fin : je dis ça pour les "complétistes" qui ne sauront résister et se rueront sur le numéro 31 de Marvel Universe, le dernier avant le relaunch de la revue.
Rating : OOOOO
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