Attention, je vais poser volontairement une question idiote. Au fait, CIVIL WAR, c'était quoi? Et voilà, je l'ai faite. Mais enfin, imaginez donc, un lecteur un peu paumé à qui on vient d'offrir sa première Bd Marvel, ou un autre que les Skrulls retenaient prisonnier depuis des lustres... Il va bien falloir leur expliquer... Je me suis servi de ce que j'avais déjà posté sur mon ancien blog, je l'ai complété, notamment avec un guide de lecture des plus exaustifs, et c'est parti pour l'aventure.
Stamford : Connecticut. C'est là que notre grande et passionante saga commence. Les New Warriors ( un groupe de jeunes super héros acerbes et sans grande expérience ni réelle ) sont sur le point d'appréhender quatre super-vilains : Cobalt Man, Coldheart, Speedfreak et Nitro. Ils sont suivis par une chaîne de télévision pour la deuxième saison d'une émission de télé-réalité qui propose de suivre la formation d'un groupe super héroïque! Mais l'altercation tourne mal. Les New Warriors n'étaient pas prêts pour alpaguer ces gars là. Nitro ( dont l'organisme est constitué de nytroglicérine ultra concentrée ) se fait sauter. Bilan : Night Trasher, Namorita et Microbe des Warriors sont morts, Speedball a disparu. Mais aussi 800 à 900 victimes, dont une soixantaine d'enfants qui se trouvaient dans une école proche de l'endroit où Nitro et Namorita se battaient. Vous pouvez facilement imaginer le choc dans l'opinion publique, auprès de laquelle les héros étaient déjà plus ou moins tombés en disgrâce après une série d'évements assez choquants ( dont Hulk détrisant une partie de San Francisco, ce qui entrainera comme conséquence la saga "Planet Hulk" et donc aussi "World war Hulk" ).
En réaction, le gouvernement veut donc promulguer la loi sur le recensement des super-héros, leur faire suivre une formation, les faire travailler sous l'autorité des services fédéraux. En contrepartie, ils devront tous révéler leurs véritables identités, et accepter de servir fidèlement et honnêtement le gouvernement : ce seront donc des fonctionnaires de l'action. En attendant, Johnny Storm ( la torche des quatre fantastiques ) s'est fait agressé par des citoyens américains en colère et se retrouve à l'hopîtal. Maria Hill, la nouvelle chef du S.H.I.E.L.D ( service d'espionage américain dans le monde Marvel ), demande à Captain America d'arrêter les héros qui refuseraient de se conformer à la nouvelle loi. Celui-ci refuse, s'enfuit de l'héliporteur du S.H.I.E.L.D, après avoir manqué d'être mis aux arrêts. Il devient un fugitif, et endosse le rôle de chef des héros qui sont en désaccord avec la loi, ce qui pose problème à Washington, où on espérait vraiment en faire la nouvelle icone du recensement. Tony Stark, Red Richards et Hank Pym, qui font partie de ceux qui ont approuvé la loi, se chargent de retrouver Captain America, et de faire respecter, par la force si necessaire, les nouvelles dispositions gouvernementales, persuadés qu'il s'agit là de l'unique solution pour que la communauté super héroïque puisse perdurer.
Scénario raffiné et bien amené, action au détour de chaque épisode, dans un crescendo qui porte jusqu'au denouement dans le dernier volet, Civil War saura vous passioner et interroger vos propres convictions et certitudes quand au concept même de liberté, ou de justice. Steve Mac Niven, le dessinateur de la série, est très habile et nous restitue des planches admirables, efficaces à souhait. La question qui serpente en filigrane dans toute cette aventure est : êtes-vous prêts à renoncer à une partie de vos droits civils, de votre liberté, pour vivre dans une plus grande sécurité? Une question pertinente en ces temps réactionnaires où le danger est savamment dépeint comme aux aguets derrière votre porte, et où les grands élans libertaires hérités des années 60 sont radicalement remis en question. Mark Millar a le mérite de s'en tenir a une certaine logique, même dans la façon de clôre les combats, avec la rédition de Captain America, qui est de tous les surhommes, celui qui a le sens moral et des responsabilités le plus hypertrophié. Peut-on parler de fiction héroïco-politique? Je pense que oui, tant l'ensemble de cette trame, la façon dont elle s'est dépliée, fut plaisament adulte et cohérente, en dépit de quelques exagérations qui servent tout de même le scénario ( le clone de Thor ). Difficile aussi de ne pas percevoir, derrière la grande prison de la zone Négative où sont internés les réticents à la loi, l'ombre d'un Guantanamo qui taraude les esprits américains. Je reste persuadé que la Guerre Civile se bonifiera encore avec le temps, et que nous tenons là entre les mains un témoignage fidèle et emblématique de la première décennie de notre nouveau siècle. A quand Civil War au bac en histoire ?
Rating : OOOOO
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