Il est possible que vous pensiez avoir passé l’âge… Souvenez-vous : à l’époque de l’école primaire, voire même du collège, vous receviez parfois, de la part de votre famille, un cadeau aussi inattendu que redoutable : le fameux cahier de vacances. Ce compagnon estival avait pour vocation de combattre l’ennui des grandes vacances tout en maintenant éveillés des neurones menacés de se flétrir durant l’oisiveté de juillet-août. La bonne blague ! Eh bien, figurez-vous que cette tradition perdure — et de manière étonnamment réjouissante — grâce à un éditeur comme Les Humanoïdes Associés. Ils proposent un cahier de vacances d’un genre un peu particulier, puisqu’il s’agit d’une extension de la légendaire revue Métal Hurlant. Vous pensiez être un fan absolu de pop culture, maîtriser tous les arcanes de la science-fiction, connaître sur le bout des doigts l’univers de l’épouvante et des voyages spatiaux ? Ce cahier pourrait bien ébranler vos certitudes. Car oui, il contient un très grand nombre de jeux — plus de 300 activités ludiques — qui vont vous confronter à une vérité implacable : on n’a jamais fini d’apprendre, même à un âge avancé comme le mien (cinquante ans, tout de même !). Outre des jeux plus classiques, comme les mots mêlés ou les labyrinthes, vous découvrirez surtout un questionnaire extraordinaire, conçu pour mettre à l’épreuve vos connaissances en matière de science-fiction, de cinéma, de séries télévisées, voire d’histoire. Et, cerise sur le robot, chaque réponse est accompagnée d’une contextualisation qui vous apportera des informations aussi précises que passionnantes. Je vais être honnête avec vous : je ne me pensais pas être le public cible de cette parution… et pourtant, je me suis prêté au jeu avec un plaisir non dissimulé.
Plus sérieusement, ce cahier de vacances dépasse largement le cadre des simples activités ludiques. On y trouve, par exemple, toute une série d’articles rédactionnels signés par Lloyd Chéry, qui permettent d’approfondir certains des aspects les plus marquants de la science-fiction et de la pop culture. Parmi les sujets abordés : l’univers Fondation d’Isaac Asimov, La Planète des singes, ou encore Kingdom, l’un des mangas les plus percutants de ces dernières années. Une autre section, confiée à Christophe Quillien, revient sur les cinquante ans de Métal Hurlant : des tout débuts en 1975 jusqu’à ce qu’est devenue aujourd’hui cette marque emblématique de l’édition française. Et ce n’est pas tout : on y découvre aussi une bande dessinée inédite de Thomas Bidault intitulée Rien ne va plus, ainsi qu’un poster central complètement psychédélique et bubble-gum, signé Jean Dalin. En réalité, ce cahier ne ressemble à rien de prévu. C’est une sorte d’OVNI vacancier et estival, débarqué sans crier gare chez les marchands de journaux. On pourrait croire qu’on peut très bien s’en passer, mais dès qu’on le prend en main et qu’on commence à le feuilleter, il devient l’un des compagnons les plus recommandables pour toute activité récréative sous le soleil. Une véritable pause Métal Hurlant, en somme. Qu'on recommande en dégustation avec un mojito ou une blanche bien fraîche.
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