ASCENDER #1 : L'APRES DESCENDER MAGIQUE AVEC LEMIRE ET NGUYEN

Vous avez aimé Descender, de Jeff Lemire et Dustin Nguyen, et vous regrettez que la série soit arrivée à son terme? Ne soyez pas si triste, car l'heure est venue de se familiariser avec Ascender, qui est un peu le revers de la médaille, les matchs retour du championnat, le Clark Kent caché sous le costume de Superman. Ah, et si vous n'avez rien lu auparavant, sachez aussi que ce premier numéro ne vous semblera pas non plus bien difficile à comprendre; Bref, tout le monde à bord!
C'est un nouveau monde qui s'ouvre à nous. Après les événements narrés dans Descender #32, la science et la technologie ont quasiment disparu et la magie est de retour. Les dragons remplacent les vaisseaux spatiaux, les baguettes magiques se substituent aux pistolets et aux robots… qui ont tous disparu. Dans ce nouvel univers, c'est une figure étrange, sorte de méchante sorcière surpuissante, qui impose le respect et demande obéissance, une certaine Mother. N'oublions pas non plus notre nouvelle protagoniste, Mila, la fille d’Andy (de Descender, donc) qui est désireuse d’échapper à une existence par trop confinée. Elle vit à l'écart de tout, chichement, et ne doit pas s'amuser tous les jours...
Les thèmes chers à Lemire commencent déjà à poindre le bout de leur nez, à commencer par l'obsession pour les liens familiaux, et une certaine forme de candeur et de pureté qui ne peut jaillir que de la jeunesse. Les adultes eux sont pris au piège de promesses faites par le passé (le père) ou de leur vanité, leur désir de dominer, leur lâcheté (ceux qui sont les jouets de Mother).
Dustin Nguyen étant toujours de l'aventure au dessin, nous n'avons pas vraiment de rupture stylistique par rapport à la série précédente. Toujours magnifiée par des jolies pages sensibles à l'aquarelle, cet Ascender est un condensé de choses déjà lues par le passé, de clichés diront les détracteurs, mais proposés avec l'honnêteté foncière et la douce retenue qui caractérise le scénariste canadien. Et quand on sait le talent avec lequel il parvient à bâtir patiemment de nouveaux univers, et qu'on connaît la fusion parfaite qui opère avec Nguyen aux pinceaux, on ne peut que placer une pièce sur ce nouveau titre, qu'on suivra de près dans les mois à venir.


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AVENGERS ENDGAME : L'APOTHEOSE DES VENGEURS ?

Endgame, le bien nommé. C’est la fin de partie pour un peu tout le monde, et le nouveau grand spectacle des Avengers ressemble avant tout au pot de départ du collègue qui bosse depuis vingt ans dans la même boîte, et offre un dernier verre avant une mutation et de nouvelles aventures, vers de nouveaux rivages. Les internautes redoutent plus que tout les spoilers, avant d’aller voir le film, mais les plus malins, ceux qui suivent l’actualité et savent qui sont les acteurs dont le contrat avec les Marvel Studios est arrivé à terme, peuvent déjà anticiper, en toute logique, une des clés de ces trois heures fraîchement débarquées au cinéma. 
Trois heures, c’est long. Et ne vous attendez pas à des explosions, des combats épiques, des moments de bravoure, pendant 180 minutes. Il flotte dans Endgame comme un parfum de crépuscule, une mélancolie fatiguée, qui peut aussi se justifier par l’invraisemblable déroute subie au terme d’Infinity War, mais également par la nécessité de quitter la scène sur une sorte de manifeste métaphysique, d’hommage appuyé, tout particulièrement pour Robert Downey Jr et son Tony Stark si emblématique, de ce début de XXI° siècle made in Marvel Studios. On parle beaucoup dans ce film, parfois pour ne pas dire grand-chose, souvent car la parole est ce qu’on a inventé de mieux pour prendre un peu de recul ou magnifier un parcours remarquable, passionnant, iconique. Qui aurait pu penser, il y a une dizaine d’années, que la franchise des Avengers, longtemps remisée au second plan, derrière la forêt étoffée des lauriers des mutants ou de Spider-Man, allait un jour déchiqueter tous ses concurrents, pour ne laisser sur la table que les miettes de la gloire, instituant ainsi la référence absolue en terme de comparaison super héroïque ? Demandez à DC/Warner, qui avec sa Justice League a du subir moult quolibets et avaler quelques couleuvres de trop…
Et nous comme le film, on parle, on parle, mais cela ne nous (vous) dit pas ce que devient Thanos, et tous les héros qui se sont volatilisés, réduits en poussière, dans le film précédent ? La naïveté ayant ses limites, la seule et unique question qui importe est : quel est le stratagème choisi pour ramener tout le monde en grande forme, frétillants comme des gardons, prêts à s’engouffrer dans la prochaine phase de l’histoire des studios Marvel, qui s’annonce aussi périlleuse que fascinante ? Comme on pouvait le craindre, la réponse est en partie décevante, confirmant l’adage que c’est le voyage qui compte avant tout, son expérience en temps réel, plus que but, le terme du périple. 

Car certes on parle, mais c'est un grand divertissement familial, alors on agit aussi, passée la première demie-heure où les héros pansent (pensent?) leurs plaies, à l'exception de Thor, dont la plaie est justement sa panse (jeu de mot que vous comprendrez uniquement si vous avez vu ou verrez le film). Le Dieu du Tonnerre aura vécu de bien drôles de mésaventures cette dernière décennie, et le voici cantonné à faire le clown triste de service, déchu de son piédestal de glorieux asgardien, par la (dis)grâce de choix artistiques douteux. Les autres sont mieux lotis, sauf peut-être Captain Marvel, qui vient d'être intronisée dans la catégorie des super poids lourds héroïques, pour finalement se contenter d'une petite dizaine de minutes à l'écran. Les Avengers disparus, et les autres pertes humaines, sont bien entendu remisés pour la résolution finale du diptyque de presque six heures, et c'est autour du noyau originel des Vengeurs que se tisse une trame qui rend hommage à la joyeuse brigade, agrémentée de nombreux easter eggs (clins d'oeil) qui font bondir de plaisir le geek patenté sur son siège, voire même l'amène à l'orgasme, quand retentit un "Heil Hydra" franchement jouissif.
Les fans de castagne, de gros effets spéciaux, de batailles en mode Playstation? On leur donne rendez vous au terme des 120 premières minutes, quand le feu d'artifice explose, et que Avengers Endgame se transforme en un parc à jouets, à budget illimité, confiés aux mains destructrices d'un enfant gâté. Des têtes roulent, les coups pleuvent, ça explose et ça cogne, les marteaux résonnent, les boucliers vrillent, à s'en fracturer. Et au terme de l'orgie, c'est l'émotion qui prime, et on a vu de grands sensibles sortir les mouchoirs, et jurer entre deux reniflements colossaux que "non, c'est mon allergie, mais tout de même, ils vont me manquer..." A moi aussi, les amis, à moi aussi, c'est vous dire l'entité du désastre!
Bon, n'attendez pas non plus que j'adoube Endgame au rang de meilleur film super-héroïque de l'histoire. Tout comme dans les comics, dès lors que vous tentez de mettre sur pieds une trame qui comprend des sauts quantiques, des bonds dans le temps, qui joue avec les paradoxes, vous finissez immanquablement par vous prendre les pieds dans le tapis, par être le jouet d'incohérences, que le Marvel Zombie acharné vous reprochera jusqu'à la troisième génération. Mais celui-ci n'est qu'une infime minorité, parmi la horde (le mot est juste, les séances à Nice sont complètes, c'est un petit ras de marée) de spectateurs qui ont voulu dévorer ces trois heures depuis mercredi; et les autres, tous les autres, veulent surtout leur dose de grand spectacle, et saluer une dernière fois certaines têtes connues et aimées, avant que ne tombe le rideau. 
Endgame, pour tout le monde. Pour Stan Lee, certains des acteurs les plus charismatiques du Marvel Universe, une certaine idée du film super-héroïque...pour toute cette immense phase de l'enfance/adolescence du genre, qui quitte la scène sur un double salto arrière parfois disgracieux, mais qui retombe miraculeusement sur ses pieds. Délires de la foule, note (quasi) maximale du jury. Allez, à la revoyure, NextGame? 


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KISS THE END : UNE MINI SERIE POUR UN DERNIER TOUR

30 disques d'or, 9 disques de platine et 10 disques multi-platine, rien que pour les États-Unis. 150 millions d'albums vendus à travers le monde depuis les années 70. Bref, Kiss, c'est du lourd, même si par ici, on aurait tendance à cantonner ce groupe de rock américain à leurs tenues extravagantes et à leurs maquillages. Sans oublier ...les comics, qui les mettent souvent à l'honneur, comme c'est le cas aujourd'hui, en concomitance avec ce qui semble être la tournée d'adieu.
Amy Chu, la, scénariste, qui se dit très honorée de travailler à nouveau sur une histoire de Kiss, promet donc d'insérer de nombreux easter eggs à travers le récit de The End, la mini série, qui viennent faire écho à la dernière tournée. Quand à Edu Menna, qui s'occupe du dessin, les paroles sont éloquentes : J'écoute KISS depuis mon adolescence et leur album Unplugged est un de mes favoris. J’ai suivi le travail d’Amy et j’ai eu souvent envié les artistes qui se sont associés à elle… enfin mon tour est arrivé! J'essaie toujours d'apporter quelque chose de nouveau pour chaque projet. Dans cette série, je souhaite utiliser mon propre style, et le combiner à l'élégance des maîtres européens. J'espère que les fans apprécieront ce que nous mettons en place.
En gros, l'histoire nous présente un jeune rocker un peu "branleur" qui n'arrive pas vraiment à assumer sa vie de jeune adulte, jusqu'au jour où un accident banal lui coûte la vie. Lorsqu'il se réveille, ce qu'il découvre ressemble à un rêve puisqu'une créature splendide le prend sous son aile...mais hélas, elle le présente également à un démon des enfers, qui n'attend que l'arrivée d'un pauvre "volontaire" à tromper, pour se venger des membres du groupe Kiss. Ces derniers lui ont volé une guitare bien particulière, qu'il entend absolument récupérer! Car oui les amis, le rock, c'est la musique du diable, ha ha ha.
Amy Chu est de retour chez Dynamite et sur Kiss, donc, et cette mini série démarre de manière fort sympathique, rapide, sans vouloir trop en faire, si ce n'est filer la banane au lecteur. Menna s'inscrit dans cet objectif, avec des planches très lisibles, propres, au service d'un story telling fonctionnel. Au final, c'est tout à fait le genre de projet qui passe à mille lieues en dessous des radars, de par chez nous, mais qui est bien plus cool et drôle dans le concept, que bien des titres ronflants des big two qui trustent honneurs et review sur Internet. 


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THANOS #1 : THANOS, GAMORA ET LA MORT

Forcément, avec le film Avengers Endgame dans les salles, le moment était venu de relancer le titre consacré à Thanos, et ce n'est pas une chose facile, car le personnage est censé être mort!

Bon, je ne vais pas vous faire croire qu'il va le rester bien longtemps, ça vous pouvez vous en douter... d'ailleurs Tini Howard trouve un stratagème assez simple. L'histoire est en fait racontée par Gamora, comme s'il s'agissait de son dernier testament, une bande enregistrée dans laquelle elle revient sur son enfance (sur Zen Whoberi) jusqu'au moment où elle a croisé la route de Thanos. 
Ce dernier, comme le savent tous les lecteurs de la planète, est épris de la Mort, et c'est pour elle qu'il sacrifie, depuis son plus jeune âge, tout ce qui lui passe sous la main, et qu'il ressent ce besoin de trucider. L'histoire prend quelques largeurs avec la réalité historique, ou plutôt puisqu'il s'agit d'une fiction Marvel, la continuity. Ici par exemple nous avons la présence de soldats, de chair à canon, une première mouture de ce que sera par la suite le Black Order, qui à l'époque n'était pas présent au côté de Thanos. Ce dernier débarque sur la planète de Gamora est l'objectif est simple : tuer tout le monde, afin d'empêcher que les habitants ne finissent par être "convertis" par celui qui semble le concurrent le plus sérieux au type de gros despote du cosmos, à savoir le Magus, le double mauvais d'Adam Warlock.  Qui n'apparaît pas comme il l'était alors, avec sa jolie coupe afro en balle de tennis, et on peut le comprendre, car il s'agissait tout de même d'une sorte de gros stéréotype raciste, qui résiste mal aux intentions plus consensuelles d'aujourd'hui. 
Ariel Olivetti illustre le tout avec un talent certain; il n'a pas son pareil pour donner de la majestuosité, de la solennité à certaines scènes. Par contre on l'a vu plus inspiré pour ce qui est des visages ou des vignettes présentant un nombre fourni de personnages. Cela reste néanmoins du haut niveau. Le problème, c'est que malgré les review assez enthousiastes que j'ai déjà pu découvrir sur internet, j'ai pour ma part beaucoup de mal à m'enthousiasmer pour un récit, qui est d'un côté ultra connu (Thanos recueille Gamora) et de l'autre truffé de petites modifications, intervention dans la continuity, qui finalement n'ont pas de quoi nous faire tomber en extase. Reste le twist final, une dernière planche qui permet de jeter un regard nouveau sur le personnage de Gamora, plutôt que sur Thanos, par ailleurs.


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SOS COMICS EN KIOSQUE : LES SUPER HÉROS UNIQUEMENT EN LIBRAIRIE?

La meilleure façon de consommer du comics au kilomètre, ça reste encore d'acheter les revues qui sortent en kiosque. Oui mais voilà, encore faut-il pouvoir en trouver. Pour moi qui a atteint la quarantaine, et pour beaucoup de vous autres lecteurs, notre passion s'est alimentée durant notre jeunesse par le biais de tout ce que proposait Lug puis Semic; ce fut ensuite au tour de Panini de prendre la relève. Le principe est simple, avoir la possibilité, pour quelques euros, de suivre plusieurs séries américaines traduites en français, à un rapport qualité prix défiant toute concurrence. Rappelons que les Américains doivent débourser 3 dollars 99 pour un épisode de 22 pages, agrémenté de publicités. 

Le kiosque à ses qualités et ses défauts; il permet de lire beaucoup pour pas cher, et en même temps, il contraint le lecteur à devoir se coltiner des personnages ou des séries dont il n'est peut-être pas très friand. Voyons aussi le côté positif des choses, ça permet de découvrir des titres qui autrement aurait été laissés à l'abandon... bref vous l'avez compris, je suis un partisan du kiosque!

Seulement voilà, pour qu'on y trouve des comics, il faut aussi quelqu'un pour les distribuer. Presstalis, qui est le principal distributeur en France, non content de déjà s'octroyer 35 % des recettes de tout ce qui est distribué, a décidé d'augmenter l'an passé ses tarifs. Résultat : levée de boucliers chez de nombreux éditeurs, y compris chez Panini, qui a transféré son offre chez Hachette, et se voit dorénavant mis en rayon uniquement en librairie, ou en tout cas dans la partie "livres" des marchands de journaux qui jouent encore le jeu. Ces dernières semaines la situation est tragique dans le Grand Est, entre Nice et Menton par exemple, soit une bande de 35 à 40 kms de long. Il est dorénavant presque impossible de trouver des revues Panini. Habituellement c'était à la gare qu'on pouvait se les procurer, celles de ce mois-ci ne sont pas sorties (sauf rares exceptions) et tous les autres kiosques que je connais ne proposent pas les softcover à 7,50 €. C'est ainsi que les habitants de Monaco, de Menton, de tous les villages aux alentours, n'ont aucune possibilité dorénavant de suivre Marvel et la VF, ce qui est assez incroyable. Certes, à Nice, il existent des librairies spécialisées, mais si vous avez mon âge, vous vous rappelez probablement que les plus jeunes ne font pas toujours l'effort d'y pénétrer et que généralement, la découverte par hasard advient dans un autre cadre, plutôt avant de prendre un train ou à la sortie du collège par exemple.

Chez Urban Comics ça n'est guère mieux. Le nombre des parutions kiosque n'a eu de cesse de baisser et une nouvelle réorganisation laisse à penser que dorénavant, il n'y en aura plus qu'un seul à être publié de manière stable, et des hors-série par-ci par-là. La filière italienne de Panini cherche d'ailleurs à vendre au plus offrant toute la partie comics, mais pour l'instant, aucun reprenneur sérieux ne s'est manifesté. Il est devenu une évidence que les recettes en kiosque sont si basses, si peu intéressantes, que plus vraiment d'efforts ne sont faits en ce sens. Dommage tout de même, car le fresh start de Marvel/Panini comprend pas mal de séries vraiment sympathiques, qui mériteraient qu'on leur donne une chance. Et les softcover, si leur prix est vraiment élevé, sont d'une très bonne qualité. Un effort indéniable a été apporté aux soins des ouvrages, avec notamment une belle série de lithographies offertes en cadeau ces temps derniers. 
Oui mais voilà, la bataille du kiosque semble peu à peu perdue, et on m'ôtera pas de l'idée que lorsque la distribution devient aussi hiératique, lorsqu'il est aussi difficile de trouver quelque chose, et bien cette chose finit par disparaître définitivement.


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INFINITY : RETOUR EN MARVEL DELUXE DE LA SAGA DE JONATHAN HICKMAN

Vous avez peut-être déjà vu le nouveau film des studios Marvel, Avengers Endgame, qui est censé clore toute une époque, qu’on n’hésitera pas à qualifier de formidable, si on aime ce type de long métrage. Et les comics, me direz-vous ? Panini a la bonne idée de profiter de l’événement pour reproposer, en deux tomes, la saga Infinity, de Jonathan Hickman, qui fut voici quelques années une des bonnes surprises cosmiques de la maison des idées.
Infinity, c’est une menace sur plusieurs fronts. Les Vengeurs sont débordés... Dans le plus profond de l'espace la situation est en train de vite dégénérer avec l'avancée inexorable de la race des Bâtisseurs qui envahissent et remodèlent tous les mondes qu'ils rencontrent. Accessoirement ils peuvent aussi les détruire. Sur terre c'est de Thanos dont il faut se méfier. Le Titan Fou a décidé d'écumer le cosmos à la recherche de tous les enfants illégitimes qu'il y a semé. Sur notre planète son rejeton vit caché au beau milieu d'une cité inhumaine secrète, mais avec les bonnes armes et un peu de persuasion on finit toujours par obtenir les renseignements les plus précieux. Thanos a su s'entourer d'un équipage aussi cruel que lugubre avec des créatures véritablement antipathiques et repoussantes, comme Proxima Minuit, Corvus Glaive ou Mâchoire d'ébène (dont le nom est tout un programme). Et dans les étoiles c'est la déroute, la débandade. Les Avengers pensaient avoir du pain sur la planche mais ils vont au devant d'une cuisante catastrophe et ils accumulent revers sur revers, devant ainsi se rendre à l'évidence... dans un conflit de cette ampleur avec de tels enjeux, les pertes humaines sont à prévoir, et il faudra un sacré talent de stratège pour trouver la faille et changer le cours d'un conflit inexorable. Vous souhaitez mettre la main sur une grande fresque ambitieuse et truffée de rebondissements militaires? Vous avez demandé Jonathan Hickman, ne quittez pas.

Infinity c’est aussi le premier point d’orgue de tout le travail du scénariste, depuis son arrivée sur la franchise des Vengeurs. La suite est encore plus dingue puisque son véritable objectif est de déconstruire le Marvel Universe avec Secret Wars, et d’insuffler l'énergie pour un nouveau départ, qui finalement aura eu l’effet d’un pétard mouillé. D'un coté, il place les Avengers devant un adversaire dont les moyens et la détermination font que rien ne semble pouvoir l'abattre, de l'autre il se sert de Thanos, un des personnages préférés des fans, pour provoquer des événements qui cette fois ne seront pas sans répercussion. Tout d'abord nous allons faire la connaissance de Thane, le fiston, qui se veut guérisseur, mais apporte la destruction. Puis le face à face entre le titan et Flèche Noire sera le prétexte à un acte insensé en apparence, qui va bouleverser la géo-politique Marvel, reléguer les mutants à l'arrière plan, pour donner une visibilité extrême au peuple des Inhumains. Il y a un peu de tout dans Infinity. Des héros qui se détestent et se trahissent (pour sauver tout un peuple, peut-on en sacrifier un autre?), des hommes dépassés par l'ampleur des enjeux, perdus dans l'espace, confrontés à la modestie du devenir humain, enfin des affrontements homériques, mis en scène avec brio par un Dustin Weaver dont le trait précis et analytique frôle très souvent la perfection, tant on le découvre à l'aise et inspiré avec cette parade de personnages, où il n'oublie et ne néglige personne. On retrouve dans cette saga un peu du souffle épique qui déferle sur le cinéma, on y vibre de manière assez similaire, ce sera donc une excellente idée de s’y plonger, après une séance dans les salles obscures, ou de s’y replonger, si vous êtes lecteurs et déjà convertis. 


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CLARK KENT SUPERMAN TOME 0 : HOMME D'ACIER

On avait quitté Brian Bendis chez Marvel l'an passé, avec le très mauvais 600° numéro de Invincible Iron Man notamment, on le retrouve en 2019 chez DC Comics, avec le premier numéro de Man of Steel, mini série qui est censée être l'introduction parfaite à son Superman, dont il a hérité. Urban Comics marque le coup avec une nouvelle appellation, à savoir Clark Kent Superman, et un tome 0 pour débuter. 
Force est de constater : il s'en sort bien mieux qu'avec cette bonne vieille Tête de fer. Il faut dire que Bendis a la particularité de bien mieux réussir le décollage plutôt que l'atterrissage. Ici il parvient à présenter un super héros attachant, fondamentalement surpuissant, et pourtant capable de garder un aspect humain évident. Superman est toujours prêt à donner un coup de main, sa super ouïe lui donne la possibilité d'identifier le moindre son dans la ville, et donc d'accourir lors d'un braquage, ou quand des super-vilains de seconde zone se manifestent. Cela lui permet aussi de prêter secours dans un immeuble en flammes, et son souffle incroyable, sa capacité de voler et sa force et vitesse surhumaines, en font le pompier idéal. 
Superman est un boy-scout positif et indispensable, l'incarnation même de que ce pourrait être un type à super pouvoirs, animé de bonnes intentions, motivé par un altruisme inébranlable. Rien de surprenant si ceux (et celles!) qu'il rencontre finissent par être subjugués. Bendis s'amuse et plaisante un peu avec cela, pour autant il n'oublie pas non plus de nous montrer ce qu'est la vie de Clark Kent au journal, et là les choses sont moins faciles que lorsqu'il revêt son costume mythique. N'oublions pas non plus la nouvelle vie du héros en famille, dans la plus grande discrétion, avec Loïs Lane et son fils Jon. Pour le vrai plan super héroïque et savoir ce qui va se produire, il faut attendre la dernière page du premier épisode, le cliffhanger qui donne envie d'en savoir plus. La nouvelle menace toute puissante est celle de Rogol Zaar, qui s'estime trahi par les kryptoniens et tout une caste de gouvernants cosmiques.

Rogol Zar est une force de la nature. Un des rares à pouvoir mettre une raclée à Superman, au point de le faire souffrir, saigner. Et de plus, il est impliqué dans la destruction de Krypton, au point même que les Gardiens de l'univers, sur Oa, furent eux aussi bien embarrassés lors de cette catastrophe planétaire. Bref, c'est un vilain qui réinterroge l'histoire et l'essence même de Superman, et qui va permettre à Bendis de redéfinir, de remettre sur l'ouvrage, ce qui fait vraiment que l'Homme d'acier est ce qu'il est. 
Pour mettre cela en images et rendre cette parution vraiment recommandable, il fallait un dessinateur de talent, et DC en a choisi plusieurs, parmi les tous meilleurs : Ivan Reis, mais aussi Jason Fabok, Ryan Sook ou encore Evan Shaner (qui doit jeter l'éponge après un demi épisode, en raison de problèmes de santé personnels), Steve Rude ou Adam Hughes. Dès le départ on a déjà rencontré un Reis plus en forme, néanmoins quand il s'agit de produire des premiers plans ou d'insuffler majestuosité dans les cadrages, il y parvient allègrement. Reste que la rupture de style entre ces pages et celles qui suivent est évidente, et que pour une mini série, il aurait été bienvenue de garder une unité, voire même un seul et unique artiste. 
Cependant, cette mini série a au moins le mérite d'être claire et rondement menée, et de présenter une nouvelle opposition de taille pour Superman, ainsi que placer quelques mystères bien sentis sur la table (que devient Loïs?). On vous le conseille, donc. 


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JOE SHUSTER UN REVE AMERICAIN - LE DESTIN DE SUPERMAN

Vous pensiez vraiment que Superman est un super héros qui vient de la planète Krypton? Et bien non. Plus prosaïquement, il est originaire de Cleveland, comme en atteste cette très belle biographie en images, intitulée Joe Shuster Un rêve américain.
En 1938, National Comics (qui deviendrait par la suite DC Comics) offrit 130 dollars à l'écrivain Jerry Siegel et à l'artiste Joe Shuster pour les droits de Superman, un personnage de leur propre invention. Les deux amis, craignant de ne jamais voir publié ce projet pour lequel ils avaient dépensé tant de temps, d'efforts et d'argent, ont accepté l'offre, trop naïvement.
Avant d’arriver chez National Comics, les deux créateurs du premier grand super-héros de l’histoire ont été rejetés par nombre d’éditeurs. Cette situation, combinée à la crise économique implacable, a poussé les deux amis, fans de science fiction et de comics d'aventure, à accepter un compromis qui allait marquer à jamais leur destin. C'est qu'ils proviennent de familles fort modestes, des immigrés de l'Europe de l'est, de confession juive, pour qui la vie n'est pas une sinécure tous les jours. Le critique Tom Spurgeon a qualifié l'exploitation du jeune Siegel et de Shuster par un éditeur peu scrupuleux de "péché originel de la bande dessinée". Quand on voit les existences que vont avoir les deux compères, et qu'on met cela en relation avec les wagons de millions que Superman rapportera vite, dans les comics ou à la télévision, on ne peut que souscrire.
Julian Voloj a étudié en profondeur la vie de Joe Shuster. Pour la réalisation de ce volume, l’écrivain s’est entretenu avec un groupe nourri de grands dessinateurs, qui ont eu chacun leur part de déboires avec les grandes maisons d’édition. L’histoire, dans un style documentaire, est racontée du point de vue de Shuster, mais ne manque pas d’expédients narratifs intéressants, qui brisent le quatrième mur ou qui plus simplement, mettent les mots de côté, laissant l'aspect graphique s'exprimer pleinement, et se suffire à lui seul (il suffit de voir Bob Kane en Joker pour comprendre ce que Joe pensait de l'individu, qui revendiquait la seule paternité de Batman...)
Le Joe Shuster de Voloj est semblable au protagoniste d'un grand roman américain comme ceux de Roth ou de Kerouac: il est humain, à la merci des événements, et subit souvent les conséquences de ses (in)actions, et celles des personnages qui l'entourent.


Parlons un peu du dessin, de Thomas Campi, qui réconcilie le graphisme des bandes dessinées pulp, qui ont inspiré Siegel et Shuster, et une magnifique mise en couleur à l'aquarelle. Le style rétro de cette dernière, délibérément effacée et en retenue, transforme chaque page en photographie d'une époque révolue, créant un effet vraiment agréable et apaisant, qui rend la lecture très fluide. De plus, Campi utilise beaucoup d’éléments qui citent d’autres styles de dessin, et ce dans des buts très variés: montrer les différentes facettes des deux auteurs ou reproduire fidèlement le style des magazines de l’époque, afin de mieux immerger les lecteurs dans histoire, le plus souvent.
Si Shuster et Siegel ne s'étaient jamais entendus avec National Comics, Superman aurait-il été publié un jour? Est-ce que "l'âge d'or" de la bande dessinée super-héroïque aurait vu le jour? Ce ne sont là que deux des questions qui viennent à l’esprit lors de la lecture de ce livre. Ces questions resteront sans réponse, et on se contentera, façon de parler, de l'humanité dense et passionnante qui suinte de chaque planche, du destin de ces artistes qui vont de pair avec leur création, tutoyant la gloire, pour s'abîmer dans l'oubli, et l'injustice la plus inouïe.
Joe Shuster et Jerry Siegel ont été les premiers à concrétiser un rêve que beaucoup de gens ont encore aujourd'hui. Ils sont les pionniers et les pères putatifs de ce qui est notre passion commune à tous, et c'est là un hommage splendide, appuyé, documenté, que vous devriez tous avoir lu, ou avoir l'intention de lire. 


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HIT-GIRL A ROME : LE TOME 3 DES NOUVELLES AVENTURES

Si les Gilets Jaunes ont de l'avance, et en sont arrivés à l'acte 23, la nouvelle vie de Hit-Girl en est encore à sa phase 3. Et elle se voudrait globe trotter!
Un peu comme avec Tintin, qui n'est pas exempt de stéréotypes parfois racistes ou surfaits sur l’étranger (mais sans l'excuse du contexte historique et social d'Hergé) Hit-Girl voyage à travers le monde (la Colombie, le Canada, et voici l'Italie), et prend quelques raccourcis, avec une profusion de clichés, exagérés et passés au crible du pulp . Il y avait moyen de se rendre à Rome sans en passer par un gang mafieux qui contrôle la capitale italienne, dirigé par une nonne fanatique, dévote d'un saint entièrement inventé et à son tour improbable. Cela dit admettons que quand la bd italienne ou française s'attaque à l'Amérique, c'est là encore pour faire dans le lieu commun éculé. Un partout et balle au centre. 
Les clichés ne manquent pas donc, à de nombreux moments différents allant de la poursuite - évidemment sur une Vespa - du premier épisode, jusqu’à la bataille du Colisée ou un passage devant la Fontaine de Trevi. Inversement d’autres lieux romains ne sont pas reconnaissables, et réduisent ce road movie à un voyage sur carte postale, avec des arrière-plans souvent peu précis ou génériques, comme nous ne l'aurions certainement pas vu dans Tintin (Hergé est trois tons au dessus en matière de fond de cases).
Ce troisième Hit-Girl, avant de se consacrer au massacre habituel, avec des amputations acrobatiques et exagérées et des meurtres effarants (surtout parce que perpétrés par une môme), raconte l'histoire d'une voleuse qui tente de dérober une relique sacrée pour Donna Giustina. Cependant, elle deviendra bien vite l'alliée de Hit-Girl, qui aura l'opportunité de se déchaîner, en massacrant des religieuses, des motards au look vintage, des frères armés de barres de fer, et évidemment Sœur Giustina elle-même. De l'originalité, je vous le dis.

Albuquerque est connu pour être un artiste capable de transcrire très bien le dynamisme des planches et de s'amuser vraiment, entre coups de hache, amputations et personnages bigger than life, mais l'impression est qu'on est trop près et trop servile, en matière de respect du cahier des charges pour rendre une copie propre "à la Mark Millar". Rafael Scavone a rempli le cahier des charges avec pas mal de fidélité mais aussi sans beaucoup d'inspiration, et honnêtement, comment le lui reprocher, tant l'impression est qu'on ne pourra pas non plus faire du Hit-Girl à l'infini, et que le formule ronronne dangereusement, même si ça baigne dans le sang.
Bref on ne creuse pas beaucoup, et on se contente de belles choses apparentes, en priant pour que le regard ne se fasse pas plus pénétrant et exigent. Hit Girl à Rome ça se laisse lire, mais ça n'apporte pas grand chose de neuf ou de bouleversant, en fin de compte. 



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THE WAR OF THE REALMS : QUE VAUT WAR SCROLLS LE TITRE COMPAGNON

C'est maintenant une habitude consolidée; à chaque fois qu'un grand événement traverse l'univers Marvel, nous retrouvons également une série satellite à côté de la principale, qui présente plusieurs brefs récits nous permettant d'en savoir un peu plus sur les coulisses, ou quelques points de détail. War Scrolls, en l'occasion (War of the Realms), pour ce coup-ci. Sur les 4 propositions qui sont offertes aux lecteurs, c'est la première qui mérite vraiment d'être lue, car elle met en scène Daredevil et ses nouveaux pouvoirs. Comment a-t-il vraiment fait pour les acquérir... et bien il faut d'abord lire la Guerre des royaumes #3... ne cherchez pas, c'est comme ça!  On comprend que le diable de Hell's Kitchen est presque devenu un dieu, en tous les cas, il a acquis la possibilité d'observer ce qui l'entoure avec un regard divin. En outre, c'est à lui qu'il revient maintenant de gérer le pont arc-en-ciel, ce fameux Bifrost. On le retrouve en plein New York alors que le maire Wilson Fisk est attaqué par Malekith. Sans être exceptionnel, cela a au moins le mérite d'être très important pour tous les fans du personnage. Par Aaron et Sorrentino.


Nous retrouvons ensuite les amis de Thor, autrement dit The Warriors Three (par Trujillo et Lopez Ortiz). Ça castagne et pas grand-chose d'autre. Si vraiment il faut trouver un intérêt quelconque là-dedans, c'est la toute dernière planche, qui confirme que dorénavant Jane Foster a un rôle capital. Pour le reste ça n'a rien de folichon. Même chose pour Wolverine et le Punisher, qui font équipe (avec Ram.V et Cafu). Ces deux là ont fini par se trouver et on a l'impression qu'ils se respectent vraiment, presque comme les deux nouveaux meilleurs potes du monde. Cela dit, les quelques pages qui les mettent en scène sont assez anecdotiques et n'apportent rien de plus à ce que nous avons déjà parcouru. Enfin la note finale est consacrée à l'humour, avec Howard the Duck, qui est chargé de la nouvelle mission de retrouver un chien, qui s'est perdu dans New York, en plein milieu de la bataille qui fait rage. C'est à prendre au dixième degré et de toute manière, c'est très bref, donc c'est juste une petite parenthèse drôle (encore que...) et rien de plus. De Zdarsky et Quinones. 
Vous l'aurez compris, si vous avez décidé de faire l'impasse sur War Scrolls afin d'économiser quelques dollars, soyez d'ores et déjà rassurés, vous n'avez rien perdu.


Comment en est-on arrivé là,
Lisez War of the Realms Prelude pour tout savoir


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DEADPOOL LA COLLECTION QUI TUE : À DÉCOUVRIR CHEZ HACHETTE

3,99 €, c'est la somme fort modique qu'il vous en coûtera pour découvrir Deadpool la collection qui tue, chez Hachette. Le premier tome est disponible chez votre marchand de journaux, et on se rend tout de suite compte qu'il s'agit de jolis albums de presque 200 pages, qui seront apparemment au nombre de 80. S'ils ne sont pas publiés dans l'ordre chronologique, le contenu en tous les cas est alléchant, à commencer par cette première sortie qui regroupe Deadpool massacre Marvel et Deadpool massacre les classiques, sous la même couverture.

Dans la première mini série de 4 épisodes, nous assistons au massacre jubilatoire de tous les super héros Marvel. Il faut aussi préciser que si les  gentils passent à la trappe, les méchants aussi se font sévèrement découper par le mercenaire disert. C'est que le professeur Xavier, en voulant bien faire, à provoqué la fin de tout. Deadpool a été interné dans un hôpital psychiatrique où il a été psychiquement manipulé par le docteur Faustus. En conséquence, il en sort encore plus cinglé que d'habitude, avec une petite voix qui le pousse à briser définitivement le quatrième mur, c'est-à-dire qu'il a conscience d'être un personnage de fiction, et qu'il sait que la seule solution, pour que ces créatures fictionnel les cessent d'endurer les pires tourments inventés par leurs scénaristes, c'est de leur offrir un généreux trépas. On prend son pied à voir comment les principaux encapés de Marvel vont mordre la poussière, de Spide-Man au Punisher, en passant par tous les mutants. Deadpool ne fait pas dans le détail et Cullen Bunn préfère mettre en avant un récit sombre, glauque et sanglant, plutôt que de tomber dans l'humour potache constant. Les dessins sont de Dalibor Talajic, et il expriment bien ce côté d'urgence sinistre qui règne, évitant les pièges du réalisme, pour instaurer un peu de distance dans une boucherie qui n'en finit pas. C'est réjouissant si on aime ce type d'aventure, et il ne faut pas être allergique aux planches très gore.


La seconde mini série est encore plus intéressante en terme d'enjeux et de ce qu'elle implique. Deadpool massacre les classiques est à mon sens un des meilleurs récits qui a été consacré au personnage.
Ici nous entrons de plein pied dans l'Ideaverse, c'est à dire l'univers de fiction dans lequel évoluent les personnages de romans populaires, de contes, de la littérature mondiale. Éliminer ces personnages semble être le plus court chemin pour tarir la source d'inspiration qui est à la base de la création des héros Marvel (l'histoire des archétypes, et de leurs nombreuses déclinaisons). Du coup, Deadpool part découper en tranches la baleine Moby Dick, exploser la cervelle du petit Tom Sawyer, trucider Dracula ou le pauvre Don Quichotte, dont la folie douce n'est pas sans trouver un écho dans celle de Wade Wilson, justement. Cette quête totalement dingue est menée tambour battant par Cullen Bunn, et c'est une suite logique au "Marvel Massacre" précédent. Seul le plus célèbre détective de l'histoire, Sherlock Holmes, paraît avoir quelques pistes sur la manière d'enrayer l'hémorragie. Et encore...
Le point positif de ce Deadpool Killustrated en VO, c'est bien entendu l'idée de départ, celle de plonger Wade dans un univers fait d'archétypes, de créations de fantaisie, qui sont elles mêmes à l'origine de la plupart des héros Marvel. Ceux ci ne seraient que des déclinaisons de modèles anciens, qu'ils soient littéraires ou fabuleux, comme le souligne souvent Bunn, avec des rapprochements pertinents sous forme de vision (Achab devient le général Thunderbolt Ross, c'est à dire le Hulk Rouge, le cavalier sans tête de Sleepy Hollow devient Ghost Rider, etc). Les dessins sont de Matteo Lolli, plutôt en accord avec le ton de cet album, assez simple et clairs, collant très bien aux attentes d'un comic book mainstream, et dans le même temps qui peut filer un peu d'urticaire.
Si vous souhaitez vous abonner à cette collection, une foule de bonus vous attend (du mug au tome 3 gratuit, en passant par une recharge externe usb). Fans de Deadpool? Vous devriez sérieusement y penser. 

pour s'abonner : ici 


Pour découvrir Deadpool, il y a aussi l'anthologie Je Suis Deadpool


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THE WAR OF THE REALMS #2 : LE CHAOS SUR MIDGARD

La situation est déjà presque désespérée, dans ce nouveau grand événement orchestré par Jason Aaron. Malekith et ses Elfes Noirs ont réussi à conquérir la Terre, bien épaulés par tous ces alliés recrutés le long de ce qui constitue le prélude à la Grande Guerre des royaumes. Et c'est le chantier un peu partout, ce qui explique pourquoi tous les super-héros sont concernés par ce qui se passe; au passage ce sera l'opportunité pour Marvel de déverser toute une flopée de mini-séries et de tie-in à ce conflit. Il y a à boire et à manger dans ce second numéro, des moments sympathiques, comme par exemple le team-up entre Wolverine et le Punisher, qui promet quelques étincelles dans les parutions satellites, ou encore l'importance que semble prendre Jane Foster, qui maintenant qu'elle est guérie du cancer et a retrouvé sa forme humaine, continue d'être une figure incontournable de la mythologie Nordique moderne. Le Docteur Strange aussi  a un rôle central, et il devient un peu celui qui est chargé de mettre à l'abri tout les passants . 
Inversement, il y a aussi des moments dont on aurait très bien pu se passer, comme le retour d'Odin, alors que l'on croyait qu'il était déjà éliminé de la scène, ou Spider-Man qui fait son intéressant devant l'ennemi, mais qui clairement ne devrait pas être à la hauteur. Vous avez peut-être pu vous étonner en regardant les preview, du rôle central que risque d'avoir Daredevil... pour l'instant ce n'est pas encore très clair, mais ce second numéro apporte un début de réponse. Indice, sa cécité va être cruciale, et n'est pas sans rappeler celle d'un autre personnage qui gardait autrefois le pont arc-en-ciel... vous me suivez? 
Russel Dauterman orchestre des planches à la limite de la saturation et qui pourtant réussissent à trouver un équilibre, rappelant même parfois un montage cinématographique syncopé et dramatique. Pour autant difficile de dire si les couleurs de Matthew Wilson sont exceptionnelles ou déplacées; c'est très joli, irisé, mais nous sommes censés être en plein New York, dans des combats de rue bien crades, face à des elfes, pour autant on a l'impression d'être au pays des fées et je ne sais pas si c'est exactement ce qui conviendrait en terme de tonalité. Non, The War of the Realms n'est pas le chef-d'œuvre annoncé, mais ce n'est pas non plus mauvais... en fait tout est encore possible, et seuls les prochains numéros permettront de donner un avis tranché et tranchant sur la question. On a vu bien pire, ça c'est sûr!

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OLDIES : THE AMAZING SPIDER-MAN #14 (1964) VOICI VENIR LE BOUFFON VERT

Du lot de tous les ennemis de Spider-Man, c'est peut-être le Bouffon Vert qui tient le haut du pavé, mais il n'en n'a pas toujours été ainsi. Replongeons nous au coeur l'été 1964, période à laquelle remonte la première apparition de ce dingo costumé, équipé d'un planeur.

À l'époque, le pauvre Peter Parker est encore couvé par sa tante et il cherche désespérément le moyen de rembourser le prêt de la maison familiale.  Coup de bol, voici un mystérieux individu affublé d'un costume vert, planant sur New York, et qui propose à Spider-Man une opportunité inattendue : se rendre dans l'Ouest pour tourner un film dont le héros sera justement le Tisseur de toile, avec à la clé 50000 dollars, ce qui devrait résoudre les problèmes économiques de la tante May pendant un bon moment. Spider-Man se laisse convaincre d'autant plus facilement que son patron, J.Jonah Jameson, le charge -sous son identité civile de Parker- d'un reportage photographique sur l'événement. Une fois sur place, c'est là que le plan machiavélique du Bouffon se révèle dans toute sa bêtise. Il compte interpréter son vrai rôle, tout comme ses hommes de main (les Enforcers) dans le but de liquider notre héros, dans un combat au corps-à-corps. Parker lui s'étonne du réalisme avec lequel ses ennemis sont représentés, pour autant il tombe dans le panneau comme le perdreau de l'année. Il n'y a pas à dire, à l'époque les scénarios étaient extrêmement naïfs et lorsque Stan Lee donnait des directives pour l'épisode du mois, on ne peut pas dire qu'il s'embarrassait toujours d'un réalisme criant, ou d'une introspection psychologique raffinée des personnages. Pour autant ça marche et c'est la légende qui s'écrit, même si nous sommes encore loin de ce que sera le Green Goblin par la suite.



Et puis en plein épisode, voilà qu'on bifurque vers autre chose. Momentanément enfermé dans une grotte, Spider-Man se retrouve face à face avec Hulk, qui passait par là, comme à son habitude pourchassé par l'armée. L'occasion de se castagner sur quelques pages et évidemment de gagner de nouveaux lecteurs par là même.  Steve Ditko virevolte de planche en planche et met en scène tout ceci avec son style concis mais dynamique, qui a grandement contribué aux premières heures de gloire de la série. Le Bouffon lui, ne semble pas atteint de la folie qui va le caractériser ensuite, c'est plutôt un apprenti boss mafieux, qui comme il le dit lui-même, voudrait s'adonner à la carrière de criminel et ne sait pas encore s'entourer. Pour relire tout ceci, il faut se plonger dans l'intégrale Spider-Man 1964, chez Panini, celle-là même qui a été traduite de manière truculente par Geneviève Coulomb, ce qui explique que Spider-Man frappe sur Hulk et en guise de conclusion, s'en tire avec un "j'ai les jointures en capilotade"... rires de l'assistance, tout comme pour le masque du Bouffon, qui à l'époque possédait même des cils. Ah ces comics vintage!


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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...