MARVEL UNIVERSE 5 : IDENTITY WARS

Si chez Dc on apprécie particulièrement les Crisis, chez Marvel on est friand de War(s). Elles peuvent être Civil, Silent, Chaos, Infinity, ou plus modestement, comme cette fois, Identity. En fait, ce numéro de décembre de Marvel Universe est composé de trois annuals qui se suivent, pour former un récit complet. Tout débute dans l'annual 2012 d'Amazing Spider-Man (38° du nom) avec une énième histoire de dimension alternative. Un incident aux labos horizons, où travaille désormais Peter Parker, couplé à une tentative de cambriolage impliquant Deadpool, et voilà qu'un court-circuit expédie nos deux héros, plus le Docteur Bruce Banner qui passait par là (Hulk, quoi) sur une Terre parallèle. Principale différence là-bas : le statut de Parker, fort différent du notre. S'il est bien justicier à ses heures perdues (il est l'Incroyable Araignée), Peter est aussi richissime, dirige sa propre compagnie, et n'a pas perdu son oncle Ben qui l'a même formé à devenir un héros. Une Araignée qui ne chôme pas, et semble surpuissante, puisqu'il a tenu tête à Galactus en personne, et que son travail est si efficace que tous ses congénères masqués ont décidé de raccrocher, tant son efficacité suffit à assurer paix et sécurité aux habitants de New-York. Pour en arriver à un tel degré de force, ce Peter Parker là a bien entendu un lourd secret qu'il n'entend pas partager. Le découvrir, pour notre Spidey à nous, pourrait tout aussi bien signifier sa perte. Pendant ce temps là, Wade Wilson part à la découverte de sa version alternative. Il fait équipe avec un certain Death Wish, qu'il considère -à tort- comme son double. La vérité est toute autre : le véritable "autre Deadpool" s'est bâti un empire financier grâce au crime, une sorte de croisement entre Fatalis et le Caïd. Tout cela on le découvre dans l'annual du mercenaire with a mouth, qui constitue la seconde partie de ce récit. 

Troisième acte, l'annual de The Incredible Hulks. On suite de près les vicissitudes du géant vert en enfer (enfin, un enfer parallèle quoi...) puisque le Bruce Banner de cette Terre est parvenu à éloigner mystiquement son alter-ego, avec l'aide et les conseils du Doctor Strange. Il est d'ailleurs devenu le nouveau sorcier suprême, et c'est lui qui gère les passages du royaume diabolique au notre. Sera t'il de taille face à l'Infernal Hulk, grosse bête à cornes orange, qui va lui tomber dessus? John Layman est le scénariste de ce triptyque qui laisse augurer le pire, et finit tout de même par se laisser lire sans déplaisir. Bien sur, il ne s'agit en rien d'une aventure incontournable ou mémorable, mais il y a beaucoup d'action, un poil d'humour (Deadpool et Spidey) et certaines idées propres à cet univers parallèle ne sont pas mauvaises du tout, comme celle d'un Oncle Ben frustré et revanchard après avoir échappé à la mort, qui conduit son neveu Peter sur une pente fort savonneuse, et en fait un héros dopé à la haine et au pouvoir. Même les dessinateurs s'en tirent honorablement. Garbett, Doe et Barrionuevo ne sont pas des valeurs sures chez Marvel, mais ils rendent une copie soignée et lisible. Donc le résultat final est sympathique, à défaut d'être passionnant. En fin de revue, un petit bonus : Wolverine fait équipe avec Deadpool pour combattre un robot Shi-Ar venu sur Terre, dans le but d'éliminer Jean Grey, alias le Phénix. Sauf qu'elle est déjà morte, depuis longtemps. Voir Wilson travesti en Jean est aussi loufoque que très lourd. The Decoy, tel est le nom de ce special publié tout d'abord sur Internet, est une récréation poussive sur laquelle je m'étendrai pas d'avantage. Pas de cosmique au menu, donc, pas de belles envolées vers les étoiles, mais un crossover à base d'annuals pas si mauvais. On a vu et lu bien pire dans Marvel Universe (Chaos War!)


COSMIC ODYSSEY : Quand Jim Starlin fait du cosmique chez Dc

Vous l'avez peut être su, Jim Starlin retourne chez Dc pour revenir aux affaires. On va peut être en voir de belles. Starlin, c'est le maître du cosmique chez Marvel, mais pour Dc aussi il a écrit de bonnes petites choses. Par exemple, je reviens brièvement ce jour sur la saga en quatre parties, Cosmic Odyssey, dont il existe une belle version chez Panini, traduite par Thomas Davier. C'est l'occasion idéale pour (re)découvrir Darkseid, le grand méchant de l'univers cosmique Dc, qui y joue un rôle ambigu, puisqu'il va oeuvrer pour sauver l'univers, tout en gardant à l'esprit qu'à la première occasion, il pourra trahir tout le monde pour satisfaire ses propres ambitions de pouvoir. Le cosmos tout entier est menacé donc, car Orion, un des New Gods chers à Jack Kirby, a poussé un peu trop loin ses investigations, pour découvrir la source et l'origine de l'équation d'Anti-Vie. Celle ci n'est pas qu'un concept abstrait, mais elle existe concrètement, dans une autre dimension, sous la forme d'un terrible avatar qui n'est pas très content qu'on vienne le déranger. Orion parvient à s'enfuir mais entraîne dans son sillage plusieurs manifestations résiduelles de la source de pouvoir, qui dès lors n'a plus qu'un seul objectif : faire s'effondrer sur elle même notre galaxie, afin de pouvoir ensuite profiter du vaste chaos pour investir puis détruire notre dimension. Tous les grands héros de l'univers Dc vont se retrouver alliés et se diviser en quatre équipes, pour quatre missions de sauvetage sur la Terre, sur Rann, Thanagar, et Xanshi, où des bombes gigantesques menacent de faire exploser les planètes concernées. La dernière citée va d'ailleurs tomber : le duo Martian Manhunter et Green Lantern (John Stewart) ne parvient pas à s'entendre, et le second mentionné a trop à se prouver à soi même, et manque d'humilité. Il va opérer un choix tragique, qui va être à la base d'une tragédie d'ordre cosmique. 

Le drame de Stewart est probablement le fait marquant et le plus durable de cette saga. Il va avoir comme conséquence une remise en question des motivations et de la psychologie du personnage, qui ne sera pas sans heurts. Le petit regret que je peux avoir, concernant Starlin, c'est qu'il ne parvient pas ici, comme les dans les différentes aventures Infinity chez Marvel, à induire chez le lecteur un sentiment de fin du monde imminente aussi crédible. Certes, nous avons droit au stratagème classique du compte à rebours et de la bombe prête à exploser, mais c'est peu. Aux dessins c'est Mike Mignola qui assure le show, du début à la fin. Amateurs de son style, de son jeu sur les ombres, sur la pénombre, sur les silhouettes rocailleuses et massives, vous allez être gâtés. Pourquoi vous conseillerais-je de lire cette histoire et d'acheter cet album? Et bien disons qu'il est possible d'y découvrir, pour ceux que l'univers Dc rebute encore, la duplicité et la fourberie de Darkseid, l'existence des New Gods, d'avoir un aperçu du souffle cosmique qui peut traverser l'univers des Green Lantern, ou de Superman quand il se lance dans la cosmos, que tout cela reste lisible et assez simplement accessible, même par le novice à court d'expériences chez Batman et consorts. Signalons aussi que Cosmic Odyssey précède de presque trois ans l'extraordinaire Infinity Gauntlet publié par Marvel, et qu'il s'agit peut être, dans une certaine mesure, d'une étape préliminaire dans les grands projets de Starlin, qui à la fin des années 80 ressort l'artillerie lourde et orchestre pour les deux éditeurs des récits apocalyptiques comme cet album, qui reste fort agréable malgré le passage du temps. C'était il y a bientôt 25 ans!


LA REVIEW DE CABLE AND X-FORCE #1

Cable est de retour. Jamais mort, jamais très longtemps absent, sa carrière n'est faite que de fuite, de faux décès, d'aller retours dans les couloirs du temps, au risque d'y perdre au passage les lecteurs les moins assidus. Marvel propose un nouveau titre consacré au fils de Scott Summers, il s'agit de Cable and X-Force. Rien à dire sur l'appellation, tant elle est légitime : le groupe originel de X-Force, celui qui naquit sur les cendres fumantes des premiers New Mutants, fut justement mis sur pieds par Cable. Ici , Nathan et les siens sont recherchés par les Vengeurs, comme Captain America ou encore Havok, puisque ce dernier est le porte parole de la nouvelle vague mutante incorporée aux plus grands héros de la Terre (pour en savoir plus lisez Uncanny Avengers). Les méthodes plus expéditives qu'ils emploient ne sont pas du goût de tout le monde, et constituent le noeud de la discorde. Autre enjeu de ce premier numéro, les retrouvailles entre Cable et sa fille "adoptive", Hope Summers. S'il se contentait jusque là de l"épier à distance pour la garder à l'oeil, il va bien falloir que la réconciliation pure et simple advienne, ce qui est inéluctable tant les deux tiennent l'un à l'autre de manière profonde. Reste également, cela va de soi, à présenter les nouveaux membres de cette X-Force, qui devront être assez culottés pour se taper des missions dont personne ne veut, et constituer une sorte de black-op de derrière les fagots. C'est ainsi que Domino est parfaite pour le rôle, elle qui a déjà connu Cable plus intimement. Forge semble aussi être de la partie, lui qui a bien du mal à trouver une place crédible ces dernières années, faute d'inspiration de la part des différents scénaristes. Colossus est incorporé à cette joyeuse bande d'affreux drilles, pour achever un processus de radicalisation qui voudrait en faire un bad boy tout en acier, mais au grand coeur quand même. Et n'oublions pas le docteur Nemesis, scientifique suffisant et que je n'apprécie guère, dont l'utilité véritable, à bien y regarder, est encore à démonter. Coté dessins je vais être de mauvaise foi, car je parle d'un artiste que je ne supporte plus. Salvador Larroca nous offre un best of de ce qu'il fait de mieux, ou de pire, si on se place dans ma perspective. Tout semble artificiel, sans vie, plastifié, c'est assez irritant. Hopeless a probablement de bonnes idées et de quoi nous tenir en haleine dans les prochains mois, mais ce Cable and X-Force est un des titres les moins passionnants que j'aie eu l'opportunité de lire dans le cadre de l'opération Marvel Now! Le groupe se voudrait badass et percutant, mais pour le moment, c'est même mou du genou. Un comble.


MARVEL SELECT : NEW X-MEN L'ARME DOUZE

La collection Marvel Select s'agrandit, avec le second tome des aventures des New X-Men de Grant Morrison. L'arme XII , dont la version en Marvel Deluxe dépasse souvent la centaine d'euros sur les sites d'enchères en ligne, est donc enfin reproposée pour le grand bonheur de tous.
On peut aimer -ou pas- Grant Morrison, selon les goûts et les aspirations qui nous sont propres. Mais même ses détracteurs devront admettre que durant son passage chez les mutants, il a su faire bouger les lignes de force avec talent et audace. Ici, nous retrouvons les X-Men face à Cassandra Nova, la jumelle que le Professeur Xavier a du éliminer dans l'utérus de sa mère, et qui survit en tant qu'entité immatérielle capable d'investir les corps de ses hôtes. Elle est parvenue à contaminer l'armée Shi-Ar de la reine Lilandra (l'amante de Xavier, au passage) et les lance en direction de l'école pour jeunes surdoués de Westchester, avec un ordre simple, l'éradication de tous les mutants. Les X-Men ne sont pas au mieux de leur forme, car Cassandra les a soumis à une série d'épreuves qui ont bien affaibli le groupe. Ainsi, les héros sont affligés d'une forte fièvre, car des micro-sentinelles ont envahi les organismes, comme autant de microbes pernicieux. Mais encore, les X-Men ont du sortir à découvert, puisque le monde entier sait désormais qui est vraiment Xavier. C'est d'ailleurs un des thèmes récurrents de Morrison : rendre les mutants plus cools, même si toujours autant victimes de persécutions. Avec Grant, la mutation génétique devient monnaie courante, ils sont partout, même après avoir subi de très lourdes pertes lors du génocide de Genosha, dans la premier tome. Coolitude dans l'attitude, le langage, les costumes : les X-Men ne sont plus des super-héros baroques et torturés, mais ils vivent une existence qui flirte avec celles de pop-stars, certes toujours sous la menace de périls meurtriers. Ce volume présente aussi l'apparition d'un nouveau mutant français. Le criminel connu sous le nom de code de Fantomex est marseillais, et il connaît tous les secrets de l'expérience Arme X (dix, et pas X, comme Morrison le révèle) qui a transformé Logan, alias Wolverine. Ils sont sur une disquette, qu'il compte bien vendre à Xavier et aux siens. Tous ensemble, ils vont d'ailleurs devoir s'unir face à une terrible menace libérée dans le Tunnel sous la Manche, l'Arme XII, riposte artificielle, crée en laboratoire, par des humains apeurés et désireux de régler une bonne fois pour toutes la question mutante. On a vraiment pas le temps de s'ennuyer dans ce tome deux!


Un autre des aspects à ne pas manquer de se Select, c'est le début du délitement inexorable de la relation entre Scott Summers et Jean Grey. L'intruse est aussi bien télépathe que sexologue, et n'a pas froid aux yeux : Emma Frost. La Reine Blanche a bien compris la dynamique qui éloigne Scott de sa femme : entre les désirs non formulées et le détachement naturel d'une histoire qui vieillit, de deux amants qui ont grandi jusqu'à s'en éloigner subrepticement, Morrison intervient avec brio, et place Cyclope devant ses doutes, ses frustrations, ses tabous, qui voleront bientôt en éclats. En une planche magnifique, il place le X-Man devant Emma, pour une confession poignante et si vraie, qui est le premier vrai pas qui poussera les deux anciens ennemis à finir dans le même lit. Arrêtons nous aussi un peu sur les dessins. Trois artistes différents occupent le devant de la scène, principalement. Frank Quitely était déjà la star du tome 1, et si on peut lui reprocher des personnages tout fripés et grimaçant, il est un sacré raconteur d'histoire par le biais de ses crayons. Igor Kordey, par contre, n'est pas très à l'aise avec les techniques de travail d'un comic-book et des délais de réalisation que cela implique. Du coup il bâcle au maximum ses planches, qui dans les premiers épisodes de son chef sont parfois hideuses. Mémorable une pleine page avec Emma Frost, où la belle blonde semble repoussante et quasi simiesque. Reste en fin de tome le meilleur à mon sens, car le plus clair, précis, détaillé, et lisible : Ethan Van Sciver. Voilà donc un album qui mêle également les styles, les impressions, les ambiances, au risque parfois de perdre en cohérence et en unité narrative. Morrison n'est pas un auteur facile, et c'est un risque de confier le dessin à autant d'artistes si différents. Pourtant c'est avec nostalgie, et un plaisir non dissimulé, que je retrouve les New X-Men d'alors, et leur volonté de donner un bon gros coup de tatane dans la fourmilière mutante. 



LE GUIDE SELECTIF D'UNIVERSCOMICS (2) : GHOST RIDER

Ghost Rider, pour les néophytes complets, risque fort de passer à la postérité sous les traits de Nicolas Cage. Le point positif, c'est que j'aime bien cet acteur, qui a un petit coté sympa indéniable. Le gros point négatif, c'est la qualité des deux films au cinéma. Deux nanards complets, qui vous feraient presque honte à vie de faire une collection de comics, si ces derniers étaient vraiment ce qu'on peut voir là à l'écran. En réalité, le premier Ghost Rider de l'histoire de nos chères Bd fut Johny Blaze, un cascadeur qui sacrifie son âme à Satan pour sauver la vie de son mentor, qui est aussi le père de sa bien aimée. Il fusionne ainsi avec une entité maléfique du nom de Zarathos, et chevauche une moto en flamme pour rendre son propre concept particulier de la justice. En 1990 la série est relancée avec cette fois le jeune Danny Ketch dans le rôle titre : ce dernier, pour sauver sa soeur blessée par des gangsters ninjas, entre en contact avec une moto ensorcelée, qui contient "l'esprit de vengeance". Une main sur le réservoir, et le tour est joué. Notre jeune homme se retrouve le crâne en feu, et joue les bikers de l'Enfer. Par la suite, Blaze récupère le manteau du Ghost Rider, et ses aventures continuent un temps en VF sur les pages de volumes 100% Marvel (Panini comics) où les origines du personnage (les raisons de sa présence et aux ordres de qui) ont été redéfinies, comme il est de tradition récemment chez Marvel. C'est Daniel Way qui signe les plus belles pages de cette période du Rider. Aujourd'hui, la dernière série en date (fort mauvaise, au point qu'elle en est quasiment illisible) est publiée dans la revue bimestrielle Marvel Knights. Ne perdez pas de temps car elle s'est naturellement arrêtée aux States, et il reste très peu d'épisodes à publier chez Panini. En fait, Ghost Rider est à l'origine une idée de Roy Thomas, à l"époque éditeur en chef chez Marvel. Il avait eu l'intuition d'un nouveau "villain" pour la série Daredevil, un motocycliste du nom de "Stunt Master". Mais l'idée fut jugée trop brillante pour être confinée à un second rôle, et ce fut le point de départ de la naissance de ce nouveau personnage de biker tout feu tout flamme.
Vous n'y connaissez rien et voulez en savoir plus, par le biais de quelques lectures? Voici notre petite sélection très discutable, bien sur.


* GHOST RIDER Resurrected (1991) Un Tpb qui propose les 7 premiers épisodes de GR, version Danny Ketch. Ambiance sombre à souhait avec de nouveaux méchants effrayants, sur fond de vampirisme. Parus à l'époque en VF dans les pages de la "Version intégrale" de chez Semic.

* THE NEW FANTASTIC FOUR : Monsters unleashed (1992) Les Fantastiques sont donnés pour morts. Un nouveau groupe est composé pour les venger, et Ghost Rider est de la partie, le tout illustré par un Arthur Adams en pleine forme. En Vf sur les pages de Nova, le petit format super-héroïque de chez Semic.

* ESSENTIAL GHOST RIDER Vol.1 et 2 Les amoureux des sixties/seventies peuvent retrouver là en VO les premiers tours de roue du Motard Fantôme, en noir et blanc, dans ces deux volumes au papier cheap mais pas chers.

* Plus récent pour finir, avec ce qu'a fait Daniel Way sur le personnage, principalement sa première aventure, VICIOUS CYCLE, publié dans le 3° volume du Rider de la collection 100% Marvel, et chroniqué sur notre blog (ici)


LA REVIEW DE AVENGERS ARENA #1

Je n'ai pas encore décidé s'il me faudra haïr ou adorer Avengers Arena. Au moins, le grand début de ce nouveau titre Marvel Now! ne m'a pas laissé indifférent. Le concept est simple : jusqu'où êtes-vous prêts à aller pour survivre, quand cette survie dépend de votre capacité à résister au dépend des autres, de ceux qui vous sont chers, parfois? Hopeless (un joli nom pour un tel titre) apporte déjà des éléments de réponse : jusqu'au sacrifice personnel, bien sur, quand les affects, les sentiments, sont en jeu. Le grand méchant de l'histoire est bien connu de l'univers Marvel : c'est Arcade, qui a passé sa vie a piéger tous nos héros dans des constructions fantasmagoriques et absurdes, du flipper géant (mentionné ici) au parc d'attraction mortel. Avec un maigre bilan puisqu'il a toujours été régulièrement battu et humilié. Cette fois, je suis assez dérouté, car la version d'Arcade présente dans Avengers Arena est bien plus puissante et dangereuse que tout ce qui a été fait autrefois. Pourquoi et comment, cela reste un mystère. Ce n'est tout de même pas parce qu'il s'est laissé poussé une longue chevelure qu'il est devenu cette force de la nature? Sur une île inconnue de tous, il est parvenu à isoler et capturer seize jeunes apprentis héros (certains devraient quand même avoir une plus grande expérience que d'autres, comme Darkhawk ou X-23) et il leur soumet un impératif hallucinant : ils vont devoir participer à un jeu mortel, s'éliminer les uns après les autres pour qu'un seul d'entre eux survive, à l'issue du tournoi meurtrier. Et pour bien montrer qu'il ne plaisante pas, il demande aux gamins d'élire le plus faible d'entre eux, pour faire couler le premier sang. Faute de quoi, c'est lui qui choisira.
Voilà une introduction chargée en matière, très rythmée, qui place les enjeux et choque déjà le lecteur. C'est très efficace. Reste à comprendre comment Arcade en est arrivé là, si d'Arcade il s'agit vraiment, bien sur. Et comment se fait-il que les aînés (comme les Vengeurs) ne parviennent pas à en retrouver la trace! Une bonne partie de l'histoire est focalisée sur deux des jeunes captifs (un garçon et une fille, pour une romance avortée) mais je préfère taire les noms ici car tout ça ne va pas forcément bien se terminer pour le nouveau couple...
Enfin, pour toucher un mot des dessins, saluons le travail de Kev Walker, qui fait partie de ses artistes qui vous donnent l'impression de balancer des planches un peu crades, brouillonnes, mais qui en fait ont un talent certain pour narrer un récit, et le rendre efficace visuellement. Une série que je place d'emblée dans la catégorie : A suivre de près, car c'est potentiellement un hit.


SPIDER-MAN 6 : FINS DU MONDE EN KIOSQUE

Triple dose de Amazing Spider-Man dans la revue mensuelle de ce mois-ci. C'est une bonne nouvelle car le reste est bien moins engageant.
Pour débuter, la seconde partie d'un diptyque qui voit Spidey et son ami La Torche dans l'espace, ou plus précisément la station orbitale des laboratoires Horizon, où le fils de J.J.Jameson et le reste de l'équipage de bord ont été pris en otage et zombifiés par les octobots du Docteur Octopus. Action et humour sont au menu d'un épisode qui se laisse lire facilement, agréablement mis en page, qui plus est, par Giuseppe Camuncoli. La suite est importante, car il s'agit du début de la nouvelle grande saga du tisseur, Ends of the Earth (Fins du monde en Vf). Considérons là comme le dernier grand coup d'éclat d'Octopus (encore que quiconque lit la Vo sait que le vrai final c'est en ce moment, à l'approche du numéro 700), qui souhaite laisser une trace indélébile dans l'histoire de l'humanité, avant sa mort. Dans ce but, il a inventé tout un réseau de lentilles géantes qui vont lui permettre de manipuler l'éco-système de toute la planète. il peut donc à loisir résoudre l'ensemble de nos problèmes environnementaux, ou au contraire précipiter le monde entier vers sa destruction. Spider-Man connaît bien son ennemi et il n'a aucun doute sur les vraies visées de ce dernier. Il décide donc d'aller chercher de l'aide chez ses amis Vengeurs, endossant au passage une nouvelle armure mise au point pour contrer les différents pouvoirs des alliés d'Octopus, les Sinister Six. Le premier round entre les Avengers et les vilains du jour va être rapide, et ne va pas forcément bien se terminer pour les plus grands héros de la Terre. Stefano Caselli est aux dessins, et offre une prestation soignée et fort lisible, rehaussée par ce trait gras qui entoure chacune de ses silhouettes et dynamise leurs présences dans ses planches. Du travail bien exécuté, au service d'un scénario décomplexé et débridé signé Dan Slott. 

Le reste de la revue est moins passionnant. A commencer par un épisode très fade de Avenging Spider-Man, où l'Araignée fait équipe avec Miss Hulk. C'est censé être très drôle, mais c'est en fait déconcertant. Les deux Vengeurs sont occupés par le vol d'une statue égyptienne dans un musée, et ils vont finir par devoir se frotter à une antique divinité locale. Les gags tombent à plat et on s'ennuie très vite. Voir Spidey, en fin de numéro, se coiffer d'un gros masque en forme de taureau, pour tenter de tromper son adversaire, c'est à prendre à quel degré? J'en suis arrivé au cinquième, et je n'ai toujours pas souri. Les époux Immonen sont à la baguette. Le mari dessine pas trop mal sur le coup, la femme n'a visiblement pas le temps d'écrire son scénario. En conclusion, on retrouve Kaine, le clone de Peter Parker, sous le costume de Scarlet Spider. Il a finalement décider de rester un peu à Houston, où il devient plus ou moins le héros attitré de la ville. Bien mal lui en a pris car il va se retrouver nez à nez avec un membre de la Guilde des assassins, qui ne lui veut pas que du bien. Yost ne parvient pas à me convaincre, tant il y aurait mieux à faire avec la personnalité tourmentée de Kaine, que ses récits inoffensifs et convenus. Stegman aux dessins est adulé par beaucoup. Je suis plus réservé. On sent encore l'artiste qui se cherche, découpe certaines planches à la Bachalo, sauf que les cases sont plus grosses et qu'il n'ose pas l'audace formelle du modèle. En d'autres occasions il évoque lointainement McFarlane, avec les poses dynamiques du héros en action. Qui est vraiment Stegman, un surdoué, ou une éponge artistique? La réponse dans les prochains mois, suivons le toutefois de près. Spider-Man 6 de décembre est donc une revue agréable et globalement bien portante, mais qui souffre d'un coup de mou vers la fin. 


Oui ce mois-ci Spidey balance une droite à Al Gore!

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...