UNIVERSCOMICS LE MAG'4 : LA MORT DANS LES COMICS

 


UniversComics Le Mag' #4 octobre 2020. Mensuel comics gratuit.

Téléchargez votre copie PDF ici : 

https://1drv.ms/b/s!AgicrUDIdGPCkwSQ4A8epHgQbHpk

https://1fichier.com/?e5i9bn3deqoxn63iyzqm

https://wetransfer.com/.../c62e2ab3425fd3eea6b3d0a.../38685f

Lisez en ligne votre Mag' ici :

https://madmagz.com/fr/magazine/1804507

Sommaire : 

LA MORT DANS LES COMICS

* Dossier : les comics et la mort

* La mort de #Superman

* Les #Xmen et la mort

* #Karmen, de #GuillemMarch chez Éditions Dupuis

* Gwen Stacy etc. La mort chez #Spiderman 

* Interview : the world most famous traducteur #EdmondTourriol

* Ciné/série. #TheBoys saison 2

* Le portfolio d'octobre

* Notre sélection des sorties comics du moment

Comme toujours, notre mensuel est gratuit, 60 pages pour votre plaisir et pour parler comics. N'hésitez pas à nous laisser un petit mot avec vos remarques, louanges, critiques, tout est étudié et apprécié. Les partages sont très appréciés, sur les réseaux sociaux, les groupes... Ce Mag' est le votre et ne peut perdurer qu'avec votre enthousiasme et votre collaboration. C'est à vous de jouer!

Encore merci à toutes et à tous, rendez-vous le 1° novembre pour la suite avec le numéro 5 de UniversComics Le Mag'. 

Cover de #AndreaMangiri

Rédaction du #4 : Anthony Huard, Alexandre Chierchia, Eddy Maniette, Jose Maniette. Graphiste : Benjamin Carret.


Retrouvez la mort de Spider-Man

Omnibus chez Panini ! 


LES COMICS C'ÉTAIT MIEUX AVANT?

Il paraîtrait que lescomics c'était mieux avant! Qui n'a pas un jour entendu ou lu ce jugement;  qui ne l'a même pas un jour pensé, parmi vous autres lecteurs qui avez dépassé la trentaine?  Mais pour quelles raisons pourrait-on être tenté de croire que cet adage recoupe la vérité? Tout d'abord, il convient d'être réaliste, lorsque sont apparus les premiers super-héros dans les années 40, puis lorsqu'ils sont revenus furieusement à la mode dans les années 60, tout était encore à écrire. Chaque mois c'était la légende du genre qui prenait vie devant le lecteur. Il est évident que les premières années furent particulièrement prolifiques, aussi bien avec les héros comme pour leurs ennemis, au niveau des rebondissements comme des premières morts, les premiers crossovers... tout ceci était construit à partir de rien et l'imagination débridée permettait d'inventer en faisant feu de tout bois. Clairement quand un personnage a déjà 50 ans de continuité derrière lui, il devient difficile de surprendre tous les 30 jours avec des artifices qui ont la plupart du temps étaient employés plusieurs fois. 
Une autre remarque d'importance ; les comics étaient à l'époque destinés à un public capable de s'émerveiller pour pas grand-chose. Nous étions en pleine guerre froide, avec la menace atomique planant sur les têtes des deux grands blocs, bercés par les progrès continus de la science qui laissaient espérer des lendemains qui chantent, ou en tous les cas dignes des plus grandes œuvres de la science-fiction... et puis peu à peu cet avenir est devenu notre présent, la réalité a parfois rattrapé la fiction ou celle-ci est devenu si complexe et si difficile à appréhender, que nous avons cessé d'y croire. Les enfants de 14 ou 15 ans qui lisent aujourd'hui des comics sont bien loin d'avoir ce côté ingénu et émerveillé que nous avions nous à leur âge, dans les années 70 ou 80. La violence omniprésente sur tout type d'écran, le besoin toujours plus grand de coller à un réalisme morbide et angoissant, font qu'aujourd'hui même les scènes ou les rebondissements les plus cruels, les plus spectaculaires et les plus invraisemblables finissent par lasser un public qui en a vu d'autres très jeune. Les anciens eux ont parfois l'impression qu'il s'agit là d'une surenchère stérile destinée uniquement à vendre plus d'albums, mais qui oublie parfois l'essentiel, une bonne histoire. D'autant plus que le style graphique des artistes a beaucoup évolué, s'ouvrant à une palette d'influences de plus en plus large, au risque de froisser des puristes qui ne jurent que par les pères putatifs du Marvel Style, et font la moue devant l'influence du manga ou du traitement par ordinateur, entre autres...

N'oublions pas non plus l'effet nostalgie; la mise à distance avec le temps a toujours tendance à magnifier quelque chose qui autrefois était certes joli, mais n'était pas non plus toujours remarquable. Je relis souvent mes vieux comics, et si certaines histoires sont assurément merveilleuses, et sont encore aujourd'hui les fondements historiques de notre passion commune, d'autres souffrent de facilité scénaristique ou d'un traitement artistique douteux, qui pourtant sont considérés d'un bon œil, puisque appartenant à cette époque mythique aujourd'hui révolue. Nous avons de nos jours nombre de récits modernes formidables à mon sens, même chez Marvel ou DC, qui une fois qu'ils auront pris de la bouteille deviendront de véritables références du genre... laissons-leur juste un peu de temps pour mûrir comme peuvent le faire les grands vins.
Et encore : l'acte même d'acheter des comics est important; elle est terminée l'époque où les gamins pouvaient aller chez le marchand de journaux et trouver des revues comme Strange (on a fêté hier le 50 ème anniversaire du premier Strange, au fait), en dépensant quelque francs. Aujourd'hui l'offre s'est réduite, même si nous avons en librairie des albums absolument somptueux, dont on aurait à peine pu rêver autrefois. Alors il faut admettre que le lecteur dont les ressources sont les plus modestes a bien du mal à suivre ses séries préférées, sans faire de gros sacrifices (le softcover Panini s'approche vite des dix euros), d'autant plus qu'en 2020 la concurrence est rude entre les dépenses liées au jeux vidéos, les figurines, et d'autres passions satellites qui finissent par phagocyter le domaine artistique de base auquel elles se rattachent. Après tout, s'il y avait autant de lecteurs des Avengers que de personnes qui sont allés voir les films au cinéma, les comics seraient dévorés par un lectorat bien plus important que ce qu'il n'est vraiment. 
Quand nous disons que les comics c'était mieux autrefois, est-ce qu'en fait nous ne voulons pas dire que nous préférions la société d'autrefois, celle en apparence plus rassurante? Nous avions l'impression que les lendemains seraient plus positifs, que la situation était moins complexe à appréhender, que l'espoir était plus simple à cultiver... cela est probable. Je prends toujours autant de plaisir à lire des comics, à en acheter, à en consommer presque compulsivement parfois, je suis étonné et transporté de joie à l'idée de tout ce que nous offre aujourd'hui le marché des comics indépendants, la grande variété des histoires et des styles, la manière dont elles sont publiées. Pour autant, j'ai moi aussi ce pincement au cœur en évoquant ce qui fut autrefois.  Le vrai combat est de faire en sorte que les comics restent un média populaire accessible à tous, et qu'il ne soit pas défiguré par toutes les activités et passions dérivées qu'il a vu naître ces dernières années. C'est donc à nous aussi anciens lecteurs et acteurs du marché des comics d'entretenir la flamme, tout en évitant qu'elle ne brûle le terreau fertile sur lequel elle s'épanouit. Les comics, c'est de l'art, du rêve, des songes et des idéaux en images, c'est une partie de nous et ce que nous sommes, et l'image que nous en avons en dit long aussi sur là où nous en sommes, et là où nous allons. 





Suivez-nous sur Facebook 24h/24

Les 80 ans d'histoire de Marvel, chez Panini
 

UNIVERSCOMICS LE MAG' #3 : TELECHARGEZ VOTRE REVUE

UNIVERSCOMICS LE MAG'

Mensuel et gratuit. Format Webzine et PDF

Chaque mois, la revue s'articule autour d'un thème précis, évoque l'actualité des comics et du cinéma, propose des interviews avec des artistes internationaux, et un portfolio. 





Le numéro en cours (#3 septembre 2020)

Format Webzine (lecture en ligne)

La violence dans les comics.
Au sommaire :
* Le dossier du mois (la violence dans les comics)
* Focus sur le #Joker : qui est vraiment le clown du crime? De Anthony Huard
* L'Homme qui tua Chris Kyle, de #FabienNury et #Brüno publié chez Dargaud. De Eddy Maniette (Le Bulleur)
* I Hate Fairyland, terreur au pays des merveilles avec skottieyoung chez Urban Comics. Par Alexandre Chierchia
* L'interview du mois. Entretien avec #RolandBoschi
* Cinéma : Les New Mutants sont (enfin) arrivées! Avec des idées de lecture chez Panini Comics France au passage.
* Le portfolio du mois de septembre
* Les sorties librairies du moment, suivez le guide.

Les numéros précédents :

#1 de juillet 2020





Pour nous soutenir, tous vos dons sont les bienvenus, voire même, ils sont cruciaux! Vous pouvez nous aider à l'adresse paypal.me/universcomics
Un euro, deux euros, même les donc les plus humbles contribuent à faire vivre nos projets. A partir de 5 euros de don vous pouvez choisir un sketch cadeau (A5) puis un autre sketch à chaque tranche de 5. Idem pour un sketch A4, la tranche est de 10. Quelques exemples (mais vous pouvez les commander selon votre choix, quel que soit le personnage)






Pour tous les dons de 25 euros minimum, l'envoi d'un album softcover librairie Panini Comics ou Urban Comics
Pour tous les dons de 40 euros minimum, l'envoi d'un album hardcover librairie Panini Comics ou Urban Comics, en plus bien entendu des dessins. 

Pour les dons dépassant 50 euros, sachez que notre association à but culturel ouvre à une déduction d'impôts de 60%. Nous vous ferons parvenir le formulaire adéquat et dûment rempli. 


OLDIES : THE TERMINUS FACTOR (ANNUALS 1990)

Lorsque Captain America vient en aide à Iron Man, pour tester un nouveau véhicule d'exploration en milieu volcanique, les choses ne se passent pas aussi bien que prévues. Du magma en fusion s'échappe une étrange substance lumineuse, qui s'en va finir sa course dans un ruisseau voisin. A partir de là, le lecteur découvre ce que signifie la chaîne alimentaire. Tu es ce que tu manges, à tes risques et périls. Les germes contenus dans l'émission sont absorbées par des poissons, qui sont ensuite digérés par les scientifiques accompagnant Cap et Tête de fer. Ce dernier en particulier est victime de son appétit, et comme les autres travailleurs, il se retrouve sous l'emprise de ce qu'il a absorbé, et entre dans une rage folle, comme zombifié. Même si Captain America parvient à rétablir l'ordre et le calme en inversant les effets des bactéries grâce à un froid intense (la scène se passe en montagne), d'autres poissons ont été dévorés par un ours, qui va du même coup se transformer, peu à peu, en une grosse bête métallique que rien n'arrête. Y compris Machine Man, qui passait par là et se retrouve bien malgré lui embarqué dans cette aventure. La chaîne alimentaire, vous disais-je, est des plus complexes : très vite ce sont des insectes, des rongeurs, qui subissent le même sort, et toutes ces bestioles convergent vers un centre de recherche truffé de titanium liquide, où elles vont s'unir pour former une seule et redoutable créature de près de cinquante mètres de haut. Il s'agit en fait du "rejeton" de Terminus, création extra terrestre déjà vaincue par les Fantastiques et Hercule, avant ce récit, qui s'est constitué à partir des premières bactéries échappées de la lave en fusion. Une présence encombrante et dévastatrice, d'autant plus qu'elle appelle sur Terre le véritable Terminus, qui jusque là errait dans l'espace depuis que Thor l'avait privé de sa lance, indispensable pour se diriger. Après un bref combat aux accents de revanche (Thor est défait et expulsé comme un malpropre de l'organisme alien), Terminus est de retour sur Terre, et cette fois, il va falloir les efforts combinés de tous les Vengeurs, pour espérer avoir une chance de s'en débarrasser!


On parlera de série B pour décrire l'ensemble, c'est à dire de B-Movie, en terme de cinéma. C'est exactement ça. Rien dans tout cela n'est très crédible, ou destiné à l'être totalement. Cet alien géant qui débarque sur Terre, pour combattre son rejeton qui grossit d'un moment à l'autre, en absorbant le métal, entre autres choses, c'est du même acabit que Godzilla contre King Kong. Bien sur, quand on est un vrai Marvel Fan-boy, et versé sur les comics d'il y a vingt ans, on relit ce récit avec toutefois un certain plaisir. C'est Roy et Dan Thomas qui sont au scénario de ce crossover entre annuals, qui implique cinq d'entre eux, tous d'une même famille : dans l'ordre, Captain America, Iron Man, Thor, Avengers West Coast, et Avengers pour finir. La qualité du dessin n'est pas toujours exceptionnelle, la finition n'est pas le point fort de ces aventures faites pour animer le marché, avant les grandes vacances. J'ai une préférence pour le dynamisme de Jim Valentino (sur Captain America) ou le trait anguleux et expressif de Tom Morgan (Iron Man). Inversement le travail de Herb Trimpe (Avengers) est bâclé et les visages sont bien peu soignés. Il était fréquent, à l'époque, de croiser les annuals pour y développer un récit choral, chaque partie pouvant se lire indépendamment, mais se raccordant parfaitement à une trame globale. Ici de nombreux personnages aujourd'hui tombés dans l'oubli nous arrachent un sourire : Machine Man (qui revient dans Iron Man 2020), la mécanique si humaine dans ses sentiments, Monica Rambau dans son costume de Photon, US Agent première version, arrogant et finalement si peu sur de lui, ou encore les Vengeurs des Grands Lacs, une équipe aussi improbable qu'éphémère. A propos, Terminus est une création du grand John Byrne, et de l'écrivain de Sf Larry Niven. Il avait tout, à condition d'être habilement traité, pour devenir une vraie menace d'ordre cosmique, un Galactus mineur. Au lieu de cela, il est vaincu par le marteau de Thor, qu'il a imprudemment ingurgité. The Terminus Factor est bien sur inédit en France, et risque fort de le rester un bon bout de temps. La Vo se trouve assez facilement sur les sites de vente aux enchères, au cas où cela vous tenterait. 


Si vous aimez les comics d'autrefois, la 
collection Marvel Epic est faite pour vous.
Ici, les Avengers, la guerre kree/skrull!

DAREDEVIL MAN WITHOUT FEAR : L'HOMME SANS PEUR (MARVEL MUST HAVE)

Que vous soyez un novice, ou un lecteur expérimenté, la collection Must Have est faite pour vous. Partons ce mercredi à la découverte de Matt Murdock, gamin en liberté dans les ruelles de Hell's Kitchen. La famille est importante, et défaillante, avec la mère décédée et le père, Jack Battlin' Mudock, vieux boxeur sur le retour et à la carrière chaotique. Ce dernier fait de son mieux pour assurer au fiston une éducation digne et un avenir brillant. Pas question qu'il aille en découdre avec les autres trublions du quartier ou qu'il néglige les études. Matt doit travailler dur à l'école, et plus tard il sera avocat, homme de loi talentueux, et respectera les règles de notre société pour établir la justice. Ce n'est pas avec les poings qu'on vient à bout des problèmes, mais avec la loi. Du coup le garçon est un peu la risée des autres, dans la cour de récré, et sa noblesse d'âme ne lui est guère profitable le jour où il se jette devant un camion fou pour sauver la vie d'un vieillard, qui traverse sans regarder. La cargaison du véhicule est toxique et a des répercussions inattendues sur Matt. Il perd la vue, mais les radiations qui l'ont privé de ses yeux augmentent également de manière exponentielle et surnaturelle ses autres sens. Il peut dorénavant entendre, sentir, comme jamais personne  avant lui. Plus fascinant, il se retrouve doté d'une sorte de sens radar, qui lui permet de s'orienter et appréhender son environnement avec encore plus de sûreté e de précision que s'il pouvait faire usage de la vue. Un tel potentiel a de quoi déboussoler à jamais la victime, qui va patiemment apprendre, au contact quotidien du vieux senseï Stick, à canaliser et exploiter ces particularités, qui deviennent ainsi des dons fabuleux. Si pour Matt une nouvelle existence commence à se dessiner, pour le père les choses vont de mal en pis. Les récents succès inespérés obtenus sur le ring ne sont en fait qu'un froid calcul d'organisateurs véreux, qui lui demandent de se coucher le jour de la grande rencontre décisive. L'exact contraire de ce que le boxeur a toujours voulu inculquer à son gamin. Ne jamais baisser les bras, ne jamais se résigner, vivre la tête haute. Quitte à en payer le prix, aussi lourd soit-il.


C'est dans la tragédie que se forgent les vrais héros, comme le savent les lecteurs de comic-books. Matt Murdock n'échappe pas à la règle, puisque déjà privé de la vue le voici désormais orphelin, et pour une première épreuve d'envergure,  il se charge de venger le paternel assassiné. Dans Man without Fear, nous apprenons également à connaître la belle Elektra Natchos, fille de diplomate grec, pour qui Matt craque rapidement. Les deux ont une histoire d'amour enflammée et problématique, qu'ils vont consumer dans l'excès et la hâte, car là encore rien n'est simple, rien n'est limpide, et le drame se cache toujours dans les plis du récit.  Frank Miller, encore loin de devenir le bourrin réactionnaire qu'il s'autorise à être parfois depuis des années, n'en oublie pas que les années de formation, ce ne sont pas uniquement celles de l'enfance, ou de la découverte et maîtrise des pouvoirs, mais aussi celles des sentiments qui s'éveillent, et marqueront à jamais la carrière d'un justicier qui collectionne depuis ses débuts les conquêtes féminines. Un point commun à (presque) toutes : elles finissent par rencontrer une fin tragique, et leurs existences sont happées par le tourbillon malsain qu'est le quotidien de Daredevil. Miller présente ici un héros en devenir, seul, incompris, qui cherche refuge dans le mensonge (sa double identité est restée secrète si longtemps, même de son meilleur ami et associé), la passion, ou les études. Un homme complexe dont les activités diurnes visent à faire triompher la loi et la justice avec de brillantes plaidoiries, tandis que les activités nocturnes le rapprochent d'un vigilante aux méthodes plus nuancées. De la prime enfance à l'héroïsme, un parcours humain brillant, jamais banal, crédible et touchant. Du grand art à coup sur, qui plus est magnifié par ce qui est une des deux ou trois meilleures prestations de la carrière de Romita Jr. Tout y est : la cadrage, l'inventivité, le dynamisme, le trait aussi réaliste que suggestif. Comme cette superbe double page avec un Daredevil en costume, bondissant sur les toits, croqué dans cinq positions différentes, mordant New-York à pleines dents. La genèse d'un des personnages les plus attachants de l'univers Marvel, à (re)lire bien vite dans une collection bien nommée. Must have. 


Retrouvez UniversComics sur

VENOM TOME 1 : REX

Venom, vous aurez beau dire, c'est Eddie Brock. Point barre. L'Agent Venom avec Flash Thompson, c'est l'alternative, mais c'est différent. La nouvelle série consacrée au personnage revient sur les bases d'antan, et l'ancien journaliste, décrédibilisé par Spider-Man, est à nouveau le (mal)heureux porteur du costume symbiote, pour une fusion qui n'est pas de tout repos. D'ailleurs, ces temps derniers, celui ci déraille. Des cauchemars assez surprenants, des bribes de souvenirs qui rendent impossibles la vie d'Eddie, qui carbure aux médicaments pour garder un semblant de santé mentale, et ne pas céder à des pulsions meurtrières qui lui susurre de forts vilaines choses. 
Résister, ce n'est pas simple, et Brock se contente dès lors de prendre des photos et de les vendre, pour mettre du beurre dans les épinards, plutôt que d'intervenir quand le crime opère. Jusqu'au moment où un nouveau Jack O'Lantern fait des siennes, et ose tirer sur la police, faisant fi des innocents, un concept qui tient à coeur au Venom des origines. Bref, c'est le prétexte parfait pour que le symbiote prenne les commandes, et gère le problème à sa manière. 
Donny Cates est un des auteurs qui monte chez Marvel, et jusque là tout ce qu'il entreprend lui réussit (vous avez lu son Thanos, son Cosmic Ghost Rider?) car il est vraiment passionné de ce qui se fait dans la Maison des idées, et trouve toujours un angle de vue intéressant. Ici il pose une question pertinente : mais que sait-on vraiment du symbiote? Pas grand chose... Ni son nom, ni combien d'hôte il a possédé avant son arrivée sur Terre, ni même s'il préfère les humains ou d'autres proies avec lesquelles se lier. Et cette ignorance va être au centre des débats, avec une menace qui provient de l'aube des temps, des légendes de la planète native des symbiotes. Le Dieu des symbiotes, Knull, est en route vers chez nous! Et pour une fois, Venom aura l'occasion de faire équipe avec Spider-Man, mais dans sa version Miles Morales. 
Le dessin de Ryan Stegman est vraiment convaincant, on sent qu'il maîtrise désormais les codes du personnage (Spider-Man est un terrain d'entraînement probant), et qu'il s'amuse avec cette version horrifique, qui lui permet de donner cours à ses fantasmes et ses angoisses, pour des pages de toute beauté, notamment quand le symbiote prend les commandes, avec des poses et des apparitions spectaculaires. C'est une autre des raisons de donner sa chance à ce nouveau ancien Venom, qui a cartonné aux Etats-Unis et sera un des hits de la fin de l'été chez Panini.


Achetez le tome 1 chez Panini

AKIRA (KATSUHIRO OTOMO) RESSORT AU CINEMA

Il y a dans Akira un peu de tout et son contraire. De la science (fiction) avant gardiste, et mâtinée de conscience sociale, mais aussi de l'obscurantisme, né de la croyance aveugle, du dogme. Tout ceci injecté dans une ville de Neo-Tokyo post troisième guerre mondiale, où de jeunes motards casse-cous engagent de sinistres duels sur les autoroutes, à bord d'engins customisés. La guérilla semble omniprésente, et l'attente d'un messie, Akira, qui viendra mettre un terme à toute cette (méta)stase politique anime les espoirs d'un groupe de croyants illuminés. Mais c'est donc du coté de la science qu'il vaut mieux regarder, pour comprendre ce qui sera peut-être une renaissance, sûrement l'armaggedon. Des expériences cruelles engagées sur des enfants, un cobaye un peu plus âgé (Tetsuo) qui va dépasser les espérances, et partir à la recherche d'Akira, pour le "réveiller" et ainsi punir tout le monde, ses suiveurs comme ceux qui cherchent à profiter de lui. Il y a un peu de Hulk en Tatsuo, beaucoup de frustration inexprimée, même envers ses plus fidèles amis. Otomo donne libre cours à son imagination la plus débridée pour transformer en film son oeuvre dessinée, bien appuyé par une bande-son intelligente et suggestive, et un sens du détail surprenant. On peut juste regretter que toutes les bonnes intentions sociétales du film animé ont tendance à s’évaporer dans la surenchère de gore que sont les trente dernières minutes, et que les deux heures de l'ensemble se révèlent en fait hermétiques, comparées aux temps et au rythme du manga. Reste un document précieux et rarement égalé sur l'histoire de l'animation moderne, et de quand le Japon dama le pion aux américains, et ridiculisa toutes les productions low cost de l'époque, en transformant les ambitions d'un maître du genre en réalité fantasmagorique.


Le cadeau ultime pour les fans d'Akira :

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...