INFINITY WAR : UN GANT ET SIX GEMMES POUR ÊTRE DIEU

S'il existe dans l'univers Marvel un panthéon aussi vaste que riche, intégrant dieux et déesse de toutes les cultures, c'est pourtant une arme qui permet d'accéder au statut d'être suprême de l'univers.
Le gant de l'infini en soi n'est que le réceptacle de 6 pierres précieuses, dont l'origine remonte aux premiers vagissements du cosmos : il s'agit de 6 gemmes dont les facultés combinées offre une omnipotence totale et permettent de maîtriser sans partage tous les aspects de l'existence. La plus fascinante est probablement la gemme de l'âme; longtemps détenue par Adam Warlock, elle permet d'abriter en son sein tout un monde métaphysique,  qui peut servir de refuge ou de parabole au véritable univers.D'ailleurs qui sait si en 2019 au cinéma, ceci ne sera pas exploité pour le prochain film des Avengers. La gemme du pouvoir est plus basique, elle offre une force considérable et l'assurance de ne jamais être vaincu en combat singulier. Inutile d'être très intelligent pour la faire fonctionner, ce qui explique que même Drax en a été en possession.
La gemme du temps est très pratique, car elle permet au scénariste en manque d'inspiration de donner un coup de gomme sur ce qui a été fait,pour repartir de zéro. Son utilisation a été plutôt bien amenée au cinéma dans Infinity war, c'est un bon point d'ailleurs pour le film. La gemme de la réalité est vraiment incroyable, avec elle c'est vous qui définissez ce qui est ou n'est pas, et comment sont les choses ou elles ne le sont pas; elle permet ainsi de faire disparaître des personnages, en les mettant dans des situations ou des tortures inventives et visuellement spectaculaires. La gemme de l'esprit est moins éblouissante, elle ferait presque contre emploi ou double emploi, selon les points de vue, avec la gemme de l'âme. On attend encore qu'un jour un scénariste sache la faire fructifier à son maximum. Enfin la dernière pierre permet de contrôler l'espace, d'être partout en même temps, ou d'aller à un point à l'autre en une fraction de fraction de seconde. L'omniprésence et l'omnipotence vont de paire, c'est donc une faculté totalement indispensable, qui avait été vraiment bien abordée dans les comics, avec beaucoup d'humour, quand c'était Pip le troll qui la manipulait.
Ce qui est extraordinaire avec le Infinity Gauntlet, c'est qu'il présente toutes les caractéristiques de la paresse scénaristique, de l'objet trop puissant pour être utilisé, faisant perdre tout intérêt à l'histoire, et pourtant il est source de récits inoubliables, et on attendait avec une impatience croissante de le voir sur grand écran. Et qui dit Gant dit bien sûr dans les mois à venir Adam Warlock! Je n'avais que cette pensée en tête en sortant du premier volet de Infinity war  : Adam à toi de jouer!



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THE PUNISHER EUROHIT : FRANK CASTLE FAIT LE TOUR D'EUROPE

Retour aujourd'hui sur des épisodes inédits du Punisher, jamais traduits en français. Plus précisément sur la première véritable série régulière de l'anti héros à tête de mort, et un arc narratif du nom de "Eurohit", qui en 1992 emmène Frank Castle dans un long voyage à travers l'Europe et la pègre du vieux continent.
A peine arrivé à Londres, Frank Castle risque d'être arrêté par Interpol mais parvient à semer ses poursuivants. Il est en cela aidé par un certain Nigel Higgins, qui voit en lui une sorte de modèle, un exemple dont il souhaiterait suivre les traces, sans en avoir l'étoffe. Mais que fait donc le Punisher en Angleterre? C'est la grande inauguration du Tunnel sous la Manche qui l'a décidé à franchir l'Atlantique. Ce tunnel facilitera grandement les échanges économiques, mais aussi les transactions souterraines et les activités illégales des malfrats, comme l'a bien compris Wilson Fisk, qui a investi des sommes colossales dans ce but. Castle a une piste : un tueur aussi doué qu'infaillible du nom de Snakebite, qu'il compte bien refroidir, après avoir obtenu certaines informations. Mais rien ne se passe comme prévu, à cause de l'impétuosité et de l'inexpérience de Nigel. Parmi le cast de ce story arc, un des rôles les plus importants est aussi tenu par la belle rousse Morgan Sinclair, chargée de la supervision des travaux dans le tunnel. Cette dernière est prise en otage par Snakebite, sauvée par Castle, puis brièvement incarcérée avec celui ci, avant une évasion simpliste et une escapade en France, dans les Vosges, là où réside son oncle Philippe, qui a lui aussi succombé sous les balles des hommes du Kinpin. Outre Snakebite, le comité d'accueil qui attend notre couple dans la panade est des plus affûtés : on y retrouve Chauffard, sur l'avant bras duquel a été greffé un canon mitraillette, et Batroc, le roi de la savate (boxe française), le super vilain frenchie le plus caricatural de l'histoire, qui entre son accent improbable (Zis is Batroc) et ses moustaches à la Georges Decrières, semble droit sorti d'un univers Marvel parallèle, du genre, les "super héros à la belle époque". Et ce n'est là que la première étape d'un petit tour d'Europe qui joue avec malice sur tous les poncifs que peuvent avoir les Américains, quand ils pensent à notre continent. Bien que le récit soit écrit par deux anglais...

Le voyage du Punisher en Europe ne s'arrête pas là, bien entendu. On le retrouve ensuite en Forêt Noire (Allemagne, pour les incultes), en Italie, en Espagne. A chaque fois, les criminels locaux forcent le sourire. Par exemple, en Espagne, on retrouve un jeune toréador (quelle imagination...) et le terroriste Tarantula, qui finira même par faire équipe avec notre justicier. Ils se sauveront mutuellement la vie en fin de saga, et finiront par se découvrir des points communs que nous ne soupçonnions pas forcément lors de leur premier face à face, sur les pages d'Amazing Spider-man une vingtaine d'années auparavant. Abnett et Lanning, les deux scénaristes responsables de ce story-arc, sont britanniques, et ils n'ont pu résister à l'envie de mettre Frank Castle en situation chez eux. On aurait juste souhaité qu'ils dépeignent le reste du continent avec plus de subtilité, mais nous en sommes fort loin. Aux crayons, c'est Doug Braithwaite, un autre briton, qui se charge des sept parties. Après s'être fait les os sur des séries cultes la bas, comme Doctor Who ou encore Judge Dredd, il s'est ensuite attelé à cette saga estivale du Punisher. On lui reprochera d'être un peu trop brouillon, anarchique dans ses planches, qui sont certes efficaces, et dégagent une réelle énergie communicative par moments. A sa décharge, on lui a demandé de faire vite, et pas forcément bien, et l'artiste était encore "en formation" et allait par la suite atteindre des sommets. Pour les lecteurs qui souhaitent se plonger dans ce Eurohit, il vous faut récupérer les numéros 64 à 70 de la première on-going du personnage, ce qui ne devrait pas être difficile : ces numéros se négocient facilement à un euro l'unité sur différents forums spécialisés. Pour se convaincre qu'il y a bien une vie avant Garth Ennis, et que ce bon vieux Frank a roulé sa bosse même de par chez nous. Un globe-trotter armé qui ne laisse pas de commentaires sur Tripadvisor. 



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AVENGERS INFINITY WAR : THANOS LE MEURTRIER ECOLOGISTE

Dans le comic-book, c'est le Silver Surfer qui vient s'échouer lamentablement chez le docteur Strange, et annonce la venue imminente de Thanos, dont la quête des joyaux de l'infini va amener l'univers tout entier au bord de l'extinction. Au cinéma, c'est Hulk/Bruce Banner qui s'y colle, mais l'effet est globalement le même. Une menace d'ampleur inédite est sur le point de mettre pied sur Terre, pour arracher les deux pierres s'y trouvant encore, respectivement détenues par Stephen Strange et la Vision. Accrochez-vous au fauteuil car Infinity War fait dans le grand spectacle et la surenchère, deux heures durant. Vous avez voulu un grand film Marvel, épique, avec du drame en continu, des pertes et fracas, et tous les héros réunis pour une boucherie cosmique? Vous voilà servis, dégustez sans modération. 
Avec Thanos donc. Des années durant nous avons fantasmé son apparition, et les images glanées ici et là ne laissaient rien augurer de très positif, pourtant force est d'admettre que ce premier volet nous a visuellement satisfait. Josh Brolin donne une certaine humanité glauque à un vilain qui en impose, et gagne en 120 minutes ses galons de légende maléfique au cinéma. Reste que ses motivations s'éloignent de ce que pouvait nous apprendre Infinity Gauntlet, de Jim Starlin, dans les nineties. Il s'agissait alors d'un Titan Fou, persuadé que la seule manière de plaire à la Mort, dont il était épris et rejeté, était de lui offrir la moitié des êtres vivants de l'univers, en un formidable holocauste nuptial. Ici Thanos est une sorte d'écologiste pervers, qui s'est auto investi de la mission la plus saugrenue qui soit, s'occuper du problème de la surpopulation et de l'exploitation des resources naturelles, par des méthodes expéditives et radicales. Thanos le criminel écolo donc, qui au nom d'une certaine vision de l'équilibre cosmique, trucide à tout va. C'est que sans les six gemmes, il lui serait impossible de mettre la patée à Thor, ou de faire plier les Gardiens de la Galaxie en un revers de la main. Du coup les amateurs de comics passent deux heures à tenter de faire des comparaisons entre les scènes mythiques de la version papier (le face à face Captain America/Thanos avec le gant, les nombreuses morts originales et tragiques, la déchéance de Nebula...) avec ce que le grand écran propose. Le film fonctionne et plaît, mais ne peut soutenir la comparaison, en terme d'impact, d'inventivité, de cruauté. Le Thanos de Starlin reste inégalé, et celui-ci ne donne que la sensation d'exploiter avec parcimonie un pouvoir fabuleux, mais incompris. C'est là que réside la faille essentielle du film, s'il faut en trouver une.

Cela fait 18 films que les indices étaient semés. Bref, Infinity War est une conclusion, la somme de tout ce qui a pu être fait et pensé jusque là, mais aussi (vous le verrez en 2019 avec la seconde partie) un nouveau départ, pour la prochaine grande mouture des films Marvel Studios. Du coup c'est l'apocalypse toutes les dix minutes, avec de grands moments épiques, des batailles comme le fan hardcore souhaite en voir dans ses rêves les plus fous. Au Wakanda, sur Titan, sur Terre à New-York... chaque terrain de jeu à droit à son moment fort, avec en fil conducteur un Ordre Noir qui accompagne Thanos avec brio, tant ces personnages secondaires, apparus tardivement dans les comics, sont ici intéressants et pertinents, car ils permettent de projeter continuellement la menace de mort imminente apportée par leur maître, sans que celui-ci puisse et doive se montrer à toutes et à tous, tout le temps.
Reste le grand jeu du spoiler, inévitable à l'heure d'internet. Qui meurt dans ce film? Si vous avez lu Infinity Gauntlet, la réponse va de soi, en partie. C'est à dire que les héros trucidés par Thanos sont nombreux, et que les âmes sensibles vont pleurer dans les chaumières. Des figures fortes, imposantes, incontournables, disparaissent dans les dernières minutes qui deviennent un carnage inéluctable. Et Thanos triomphe, avec les six gemmes à sa disposition. Ne criez pas à la révélation, c'était l'évidence puisque en 2019 nous aurons la seconde partie, ce qui supposait donc que cette première manche allait être une déroute pour les forces du bien. Et puis la Bd fait foi, si Thanos ne parvient pas à mettre la main sur la Gant et tous les joyaux, il ne peut accéder au statut envié de terreur cosmique labelisée Marvel, juste celui de loser violet au menton tout ridé. Alors il gagne, se lâche, fait le job, et le spectateur est emporté, avec la conviction qu'à l'avenir il ne pourra plus dire que les films de super-héros sont trop gentils, que l'esprit Disney empêche toute conséquences dramatiques.
Souvent l'humour forcé vient désamorcer le tragique de certaines scènes, et on ne peut pas dire que ça soit une réussite généralisée. Passe encore pour le Groot et son jeu vidéo hypnotique, ou un Spider-Man dépassé qui compense par son verbiage, mais on trouve aussi des saillies de Tony Stark ou Star-Lord, qui finissent par fleurer la caricature, et n'apportent pas grand chose au film, si ce n'est la tentation de penser qu'on a devant nous des crétins à super pouvoirs, qui pensent à faire du stand up alors que l'univers est menacé. 
Donc Infinity War. L'apothéose. Oui, on peut le dire ainsi. Malgré un équilibre bancal dans la gestion des temps forts du film. Malgré des enjeux finaux qui ne trompent pas, surtout si on connaît la version papier. Malgré une mise en scène spectaculaire mais académique, qui n'échappe pas aux standards en vigueur chez Marvel Studios. Ce n'est pas un long métrage d'art et d'essai, juste un blockbuster colossal, une orgie de super pouvoirs et le récit de l'ascension irrésistible d'un vilain pathétique, qu'on apprend à connaître et détester un carnage après l'autre. Le job est fait, rien à redire, et le spectateur n'est pas spolié, il a ce pour quoi il a payé. Le meilleur dans tout cela, c'est que le lecteur de comics lui le sait, avec Jim Starlin il a connu encore mieux, bien mieux, et ça, c'est notre chance et notre secret à nous, la récompense pour notre passion. 



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GREEN LANTERN MAÎTRES DE LA PEUR : RECIT COMPLET JUSTICE LEAGUE 6

(FAST REVIEW VF)
RECIT COMPLET JUSTICE LEAGUE 6
Urban Comics, 160 pages, 5.90 euros

Il existe de nouvelles versions des Green Lantern, dont il est facile de suivre les aventures en VF, grâce à des revues kiosque appelées récit complet Justice League. Bref la vie est belle pour ceux qui se fournissent chez Urban et apprécient le cosmique made in Dc. Jessica Cruz et Simon Baz ont tous les deux un passé chargé, avec des failles, des peurs, des doutes, qui en font deux "lanternes" particulières et en recherche perpétuelle de l'approbation des autres héros. Par exemple celle de Batman, toujours aussi impressionnant et taciturne, et dont les méthodes contrastent avec celles de Simon, qui n'hésite pas à utiliser une arme à feu pour pallier aux déficiences éventuelles de son anneau. A Gotham, tout ce joli monde est réuni pour mener une enquête concernant des crises passagères de violence, qui assaillent des habitants pris au hasard. Si les Green Lantern pensent de suite à l'Epouvantail (les crises sont guidées par la peur), Batman pour sa part s'oriente vers quelqu'un qui utiliserait un anneau jaune. La différence réside quelque part entre les deux, et c'est une petite histoire sympathique, non dénuée d'humour et d'horreur, qui nous est présentés. 
Le reste de la revue nous permet de mieux comprendre les motivations et le passé de Volthoom, qui dans l'ombre tire les ficelles de nos deux héros. Nous avons ensuite droit à une opposition avec le Docteur Polaris, qui maîtrise le magnétisme, mais ne peut rien quand il s'agit de sauver la vie de son frère, dans le coma. Le vilain est aussi un scientifique de premier ordre, et il est persuadé de pouvoir trouver une solution et sauver le frangin. Psychotique et assailli par des visions, il sombre peu à peu dans la folie, et au final échoue lamentablement. 
Sam Humphries n'écrit rien d'extraordinaire, mais pourtant la série se laisse toujours lire sans anicroche; c'est vraiment classique, mainstream, avec cette pointe de relations conflictuelles veinées de naïveté, qui animent les deux nouvelles Lanterns en devenir permanent. Côté dessin par contre, nous avons droit à une succession d'artistes un peu gênantes : d'un épisode à l'autre on passe d'un dessinateur à l'autre. Un peu de stabilité ferait pourtant le plus grand bien. Cette fois encore on voit défiler des habitués, comme Robson Rocha ou Eduardo Pansica, et si l'ensemble tient la route, une plus grande unité artistique ferait du bien à une série qui mérite cependant, pour le bon rapport pagination/prix proposé par Urban, le coup d'oeil du fan en manque de lecture.



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THE AMAZING SPIDER-MAN #799 : LA REVIEW

(FAST REVIEW VO)
THE AMAZING SPIDER-MAN #799
(Marvel Comics, 3,99$)

Il est inutile de préciser que le 800 ème numéro de The Amazing Spider-Man va être exceptionnel; non seulement il s'agit d'une parution anniversaire, mais ce sera aussi l'occasion de saluer le départ de Dan Slott, scénariste qui préside au destin du tisseur de toile depuis de nombreuses années. Le coup de théâtre final est un mano a mano des plus sanglants, qui oppose Spider-Man à Norman Osborn. Le Bouffon Vert n'est plus vraiment lui-même depuis que son adversaire est parvenu à neutraliser l'effet de la solution lui donnant son pouvoir. Du coup il est allé chercher dans le symbiote de Carnage un moyen de redevenir une menace, encore plus fou et dangereux qu'avant. 
Battre son opposant ne lui suffit pas, il s'agit aussi de l'humilier, le mettre plus bas que terre, et Spider-Man n'a pas le choix. La prochaine fois qu'il reviendra contraster le Bouffon, celui-ci s'en prendra à tous ses proches et les tuera un par un, de la tante May à Mary Jane Watson. Heureusement il a de nombreux amis et alliés, et à défaut de pouvoir être présent en personne (il a donné sa parole à Norman et il est blessé sérieusement à la jambe), ce sont ces derniers qui vont lui servir de relai sur le terrain, et tenter d'empêcher l'inévitable de se produire. Mais la situation est catastrophique, et le petit Normie, le fils de Harry Osborn, pourrait bien en faire les frais. 
Slot sort l'artillerie lourde, remet en question tout l'équilibre qui s'était installé dans la série, et on tremble à l'idée de ce qui va se produire dans ce fameux numéro 800. La nouvelle dynamique qui s'est instaurée entre Jonah et Spider-Man, avec qui il collabore d'une certaine manière, est aussi très sympathique et induit un fort sentiment de faute chez l'ex éditeur du Buggle, qui a vendu la mèche, malgré lui. Immonen est tout simplement excellent au dessin, chaque planche est un petit traité de comment on dessine un comics mainstream, c'est beau à voir, plein d'action, et avec un suspens vraiment prenant. On s'attend à une sortie de Slott par la grande porte.


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AVENGERS PAR ALLAN HEINBERG ET JIM CHEUNG : UN MARVEL ICONS POUR LA NOUVELLE GENERATION

(FAST REVIEW VF) 
AVENGERS PAR ALLAN HEINBERG ET JIM CHEUNG 
(Marvel Icons, Panini Comics, 560 pages, 36 euros)
Il y a des nouveaux héros en ville, ils sont jeunes, et attisent la curiosité du directeur du Daily Bugle, l'irascible J.J.Jameson, qui charge la détective Jessica Jones d'y voir plus clair. Voici venir les Young Avengers. Qui ne perdent pas de temps et s'illustrent lors d'une prise d'otages en plein New-York. D'un coté, les héros traditionnels ne voient pas d'un bon oeil ces nouveaux venus, sans expérience, qui risquent d'y laisser des plumes. De l'autre coté, la fougue de la jeunesse, l'envie de prendre une revanche sur la vie, font que les Jeunes Vengeurs ne vont pas en rester là. Parmi eux, Iron Lad semble être carrément une version particulière de Kang, le conquérant du temps. Quand à Wiccan et Hulkling, outre le début d'une relation sentimentale qui va s'installer dans le temps, ce sont aussi deux piliers, à leur manière, d'une formation qui compte aussi une nouvelle archère (qui va connaître le succès) et un patriote inédit, mais courageux. Coté intrigues familiales, Wiccan (et Tommy) nous ramène à l'époque des jumeaux perdus de la Sorcière Rouge, que nous allons d'ailleurs retrouver plus tard en Latvérie, aux cotés de Fatalis...

Allan Heinberg a le mérite de proposer une team d'adolescents dont le mode de fonctionnement, la dynamique, apporte une crédibilité et une fraîcheur évidentes. Il s'agit là du début de la nouvelle vague de "rajeunissement" des personnages classiques, éditée intégralement dans la belle collection Icons, opportunité de profiter du trait fin, fouillé, et racé, d'un Jim Cheung qui gagne au fils des ans en clarté, en précision, et ne néglige aucune planche, soignant le tout avec classe.
Excellente petite série pour un peu tout le monde, les amateurs d'héritage super-héroïque, ou le nouveau lecteur qui veut lire quelque chose sans devoir absorber l'encyclopédie Marvel pour comprendre l'essentiel.


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JUSTICE LEAGUE - LA LIGUE DE JUSTICE D'AMERIQUE (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 69 CHEZ EAGLEMOSS)

Ce nouvel album de la collection DC Comics-Eaglemoss, consacré à la Justice League, repose avant tout sur un duo d'auteur scintillant. Inutile de présenter le scénariste Geoff Johns, qui est le grand architecte de l'univers Dc depuis près d'une décennie, et transforme en or à peu près tout ce qu'il approche. Aux dessins, David Finch, avec son trait méticuleux et spectaculaire, est un des artistes les plus acclamés par les fans. Avec une telle doublette, la nouvelle équipe mise en place par les forces gouvernementales américaines, pour éventuellement contrer et maîtriser la Justice League et ses poids lourds, peut dormir sur ses deux oreilles. Les hautes sphères de l'Etat ont bien compris que la prolifération des êtres aux super-pouvoirs constitue une nouvelle menace à prendre au sérieux, au même titre que des armes surpuissantes et en libre circulation. Mieux vaut donc avoir sa propre équipe à disposition. A défaut de recruter les plus nobles, les plus forts, pourquoi ne pas associer les plus dangereux? Le colonel Trevor est réticent et rechigne à être de la partie, mais les arguments qu'on lui opposent semble être convaincant. C'est drôle, parce que la goutte qui fait déborder le vase et tiquer le gouvernement, c'est ces clichés volés de Superman et Wonder Woman en train de se rouler un patin. Comme si une love-story, avec une rupture possible, ou pire encore une progéniture entre ces deux-là, était ce qui pouvait se produire de pire dans le monde. Du coup voilà une nouvelle formation qui va naître, et nous assistons un à un à l'entrée en scène des personnages du team, dont feront partie entre autres Catwoman (pour contrer Batman qu'elle connaît très bien), Green Arrow (bien mal en point dès le premier épisode), Speed, Katana, Martian Manhunter, Hawkman... Johns veut nous vendre là une JLA bad-ass et qui cogne avant de poser les questions. C'est forcément efficace et rythmé, à défaut d'être très subtil dans les détails. 

Nous lisons une entrée en matière assez classique dans la forme et le fond, mais mise en image avec énergie et qui promet de belles grosses batailles rangées et de l'adrénaline à l'état pur. Dans un premier temps, les membres du team sont présentés, et on devine qu'ils ne sont pas tous des enfants de choeur, comme Hawkman qui a encore du sang tout frais sur sa masse d'arme. La dynamique publicitaire et les plan communication ne sont pas en reste avec la blondinette Stargirl, que l'on voudrait mettre en avant pour amadouer le quidam moyen. Le première mission de cette JL of America est d'enquêter sur la Société secrète des Super-vilains, et Green Arrow y laisse des flèches. Face aux versions distordus des principaux héros de la Terre (Batman, Superman, Wonder Woman...) , l'équipe de Steve Trevor joue des muscles, mais n'oublie pas de placer un des siens chez l'ennemi. Plutôt discrète et douée pour l'infiltration, c'est Catwoman qui est chargé d'employer la ruse et la subtilité pour s'introduire là où la force brute est impuissante. Au bout de ce cheminement, les premiers indices de ce qui amènera vite Forever Evil, et le grand bouleversement qui en découlera. Si nous pouvons reprocher quelque chose à cette série, c'est qu'elle n'est pas très subtile, et que passé l'effet du capital sympathie des premiers épisodes, l'action s'étiole un peu et finit par lasser, par perdre un peu de sa splendeur. Dessiné par Liefeld, ça aurait pu être publié dans les années 90 sans trop de problèmes. A lire comme on va voir un gros blockbuster au cinéma, un produit d'appel qui ne se cache pas et fait le job à coups de gros biscottos. 



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BLACK HAMMER TOME 2 : L'INCIDENT

(FAST REVIEW VF)
BLACK HAMMER TOME 2 L'INCIDENT
(Urban Comics, 184 pages, 17,50 euros
Juste pour vous rafraîchir la mémoire. Nous avions tout bonnement élu le premier tome album de l'année, en 2017. Voilà, c'est fait.
Black Hammer est déjà de retour, et il est indiscutable que nous avons craqué pour ce titre. Alors certes, la suite baisse d'un cran, désormais que les enjeux sont installés, établis, mais l'ensemble reste fort pertinent, avec de continuels clins d'oeil à l'univers Dc Comics (parfois aussi à Marvel), et une famille bigarrée et dysfonctionnelle comme couverture, pour un groupe de héros perdus et "prisonniers" d'une ville étrange et presque carcérale.
Abraham Slam est les siens ont vaincu l'Anti Dieu, mais en retour, ils sont condamnés à une existence aussi monotone qu'inexpliquable, dans un village inconnu, probablement sur un autre plan d'existence. Aucun moyen de s'enfuir, et la seule vraie tentative s'est soldée par un drame, puisque Black Hammer, un des leurs, s'est retrouvée foudroyé et décomposé en tentant d'outrepasser la barrière invisible qui les sépare du reste du monde. Pour autant, bien des années plus tard, Lucy Weber, la fille de la victime, à la recherche du paternel, parvient à pénétrer dans l'univers des rescapés, où elle ne peut fournir aucune indication sur ce qui s'est produit, car elle se fait rapidement et subrepticement laver le cerveau! Les trahisons se succèdent, avec aussi le Colonel Weird, qui est contraint de mettre hors d'état de nuire le robot Walkie-Talkie, malgré une relation fort complice entre ces deux-là... Lucy cependant persiste à mener l'enquête, et ce qu'elle apprend peu à peu donne froid dans le dos. le spectacle d'une ville factice, d'un théâtre de marionnettes, où chacun ne fait que vivre un simulacre...
Bref, Jeff Lemire reste égal à lui-même. avec une galerie de personnages tous excellemment brossés, pris au piège de leurs failles, des attentes trompés, e t des rêves avortés. le trait "indie" et faussement simpliste de Dean Ormston donne vie avec conviction à ce qui est un vrai univers narratif nouveau et plein d'un potentiel incroyable. Attendez-vous, dans les prochains tomes, à explorer d'avantage certains héros, et leurs amis/ennemis. On attend cela avec impatience, Black Hammer est délicieux. 



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ACTION COMICS #1000 : LES 80 ANS DE SUPERMAN

L'avantage quand vous êtes le premier-né de la famille, c'est que c'est vous qui atteignez le premier la barre incroyable et rêvée des mille numéros! Il fallait que cela arrive à un comic book de super-héros, d'atteindre les 4 chiffres! Action Comics fête donc sa millième parution et Superman souffle ses 80 bougies. 
Pour l'occasion, vous avez le choix d'une multitude de variant covers, notamment une pour chaque époque du grand héros de DC Comics. A l'intérieur, vous allez trouver de tout, à boire et à manger comme le veut l'expression. Ce sont uniquement des petits récits qui rendent hommage au personnage, à leur manière, ceci avec des auteurs de qualité comme Peter Tomasi, Louise Simonson,Dan Jurgens, Geoff Johns, Tom King, Scott Snyder, ou Paul Dini, et des dessinateurs au talent confirmé, comme Olivier Coipel, Jerry Ordway, John Cassaday, José Luis Garcia Lopez, Norm Rapmund, Curt Swan, Clay Mann ou John Cassaday.

En règle générale, on insiste sur la relation qui unit Superman avec les Terriens : le héros inspire le meilleur de l'humanité, mais il est aussi inspiré par ceux qu'il sauve et qu'il rencontre au quotidien. Ceci est particulièrement bien explicité à plusieurs reprises. Les deux premières petites histoires (de Jurgen et Tomasi) sont aussi fort intéressantes car elles mettent l'accent sur le nouveau statut du héros, homme marié et père du petit Jon. Il a désormais aussi sa propre famille à défendre, il semble avoir gagné alors en maturité, devenant plus attachant que par le passé, si cela est possible.
On découvre Superman qui dépasse son propre record de vitesse, pour tenter de sauver une victime d'une balle, qu'elle risque de prendre en pleine tête; ou encore en train de donner une bonne leçon à un bad boy qui avait besoin qu'on le remette à sa place; dans les années 50. Ou dans une discussion intimiste avec Lex Luthor, qui évoque un épisode du passé commun que les deux ennemis ont eu, à Metropolis. Ces petits récits traversent les différentes époques et essaient de fonctionner comme autant de clin d'œil à des ères révolues, mes qui contribuent strates après strates à former ce que nous lisons aujourd'hui. 
Et forcément les dernières pages sont celles qui introduisent la nouvelle version de Brian Bendis. Croyez-moi, en quelques planches nous découvrons déjà la patte du scénariste phare des dernières années chez Marvel, en terme de dialogues, avec notamment une running joke sur le slip apparent de Superman. Également dans la manière de faire monter la sauce, avec d'entrée un adversaire ultra redoutable à la Doomsday (ou presque...) Bendis montre que le terrain est désormais à lui, et qu'il est arrivé chez DC Comics avec ses tares et ses qualités habituelles. Jim Lee s'occupe du dessin, et même si ses cadrages et ses planches semblent parfois faits en mode automatique, les fans évidemment vont en avoir pour leur argent. 80 ans mais avec encore de nombreuses et prospères années devant lui, Superman nous rappelle à quel point il est incontournable et légendaire. Bon anniversaire.


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X-FORCE ET ROB LIEFELD : DES NOUVEAUX MUTANTS POUR LES ANNÉES 90

Rob Liefield, on aime ou on n'aime pas, mais force est de constater que l'artiste a apporté un enthousiasme et une créativité dont Marvel a bien profité, dans les années 90. Par exemple, c'est à lui que nous devons la transformation des Nouveaux Mutants en X-Force, un concept qui ne fait pas dans la dentelle, mais qui a très souvent aussi été synonyme de jolies recettes. Rob est revenu sur cette aventure à succès, chez Fandango. 

Vous savez à l'époque où j'ai créé X-Force, j'en avais vraiment marre des X-Men, en tant que fan... ils étaient devenus vraiment ennuyeux, ils passaient leur temps à se noyer dans leur propre tristesse, sans agir. Quand j'ai transformé le titre Les Nouveaux Mutants en X-Force, j'ai pensé que tous les personnages, de Cable à Domino, en passant par Deadpool devaient constituer un groupe de mutant prêt à botter les fesses de tout le monde. D'abord ils défoncent votre mur, et ensuite il posent des questions.


J'ai récupéré un titre qui ne vendait que quelques milliers d'exemplaires et le dernier numéro qui présentait X-Force à dépassé le million! Il y a une raison si j'ai produit le second comic book le plus vendu de tous les temps, les gens se sont ralliés autour. Vous voyez, mes X-Men ils avaient des armes, ils avaient la niaque, ils étaient agressifs, c'était quelque chose à mi-chemin entre les rêves pacifique de Xavier et les visions terroristes de Magnéto. Vous aviez du pacifisme et du terrorisme, et moi j'ai inventé cette branche plus agressive des X-Men.


Au départ X-Force devait s'appeler X-Terminators, et Lifeld a conservé le fax reçu en 90, expliquant que tout ce qu'il avait planifié pour le groupe venait d'être modifié. Ce ne fut pas facile pour lui d'amener Deadpool ou Cable, mais aujourd'hui on peut considérer que ça valait bien tous les efforts, et Rob espère vraiment que l'équipe va percer au cinéma. Début de réponse avec Deadpool 2 qui sortira le 18 mai, et qui prsente entre autres à l'écran des personnages comme Domino, Cable, ou Black Tom Cassidy. Bref, on va suivre ça!





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CAPTAIN AMERICA #700 : UN ANNIVERSAIRE EN MODE MINEUR

En ce moment, il y a des numéros anniversaires qui fleurissent un peu partout dans votre comic shop. Aujourd'hui nous vous parlons brièvement de Captain America, la sentinelle de la Liberté, qui fête son 700 ème rendez-vous mensuel. Alors qu'en France nous lisons les derniers soubresauts de Steve Rogers transformé en impitoyable agent de l'Hydra, les Américains découvrent l'ultime chapitre de l'aventure concoctée par Mark Waid et Chris Samnee, où Cap est aux prises avec Rempart, un (énième) groupuscule fascisant, qui a décidé de s'emparer du pouvoir en déclenchant l'explosion de bombes nucléaires propres. Dit comme ça, le projet peut faire sourire, tout comme en 2018 ce genre de récit peut paraître daté... en tous les cas (et je suis désolé pour le spoiler si vous ne lisez que la VF, n'hésitez pas à quitter cette page et n'allez pas plus loin, si vous préférez tout ignorer) Babbington, le chef de ces malades, est parvenu à ses fins, et même si jamais il a été renversé et vaincu par ses propres armes, la nouvelle Amérique, qui a choisi Captain America comme leader, est en pleine reconstruction laborieuse. 
Si Rogers est un excellent meneur d'hommes, et qu'il sait comment les mener au combat sur le front, il est beaucoup moins habile lorsqu'il faut repartir de zéro, notamment pour ce qui est de l'économie et de l'agriculture. Bref la nouvelle Amérique bafouille et l'espoir s'amenuise chez tout le monde, même chez notre Avengers étoilé. 
Samnee a moins l'occasion de briller que dans les épisodes précédents, il a moins de moments pour que son talent de metteur en images explose. Le récit est assez basique et surtout souffre d'une grosse tare, le recours au voyage dans le temps, remonter en arrière pour corriger une erreur du présent. Voilà un artifice qui commence vraiment à gaver le lecteur, d'autant plus qu'en début d'épisode, on a l'impression que pour une fois Captain America se refusera à tomber dans cette facilité, une fois de plus. C'est ainsi que Marvel affronte le problème et y applique un remède, c'est stéréotypé, et lassant. 
En complément, Waid réadapte du matériel d'il y a plusieurs décennies, signé Lee et Kirby (et Giacoia), pour faire un petit récit complémentaire sympathique, le genre de bonus fort utile pour gonfler la pagination et le prix. Captain America #700 est une "petite" célébration, qui laisse un arrière-goût de déception. Le scénariste n'est pas allé jusqu'au bout de son concept, et la résolution de ses idées était cousue de fil blanc. On voulait plus, on se contentera de cela.


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MIGHTY THOR VOL.2 COMBUSTION TOTALE (MARVEL DELUXE)

Parlons aujourd'hui de la sortie chez Panini Comics du volume 2 de la série Mighty Thor, écrite par Matt Fraction. Dès les premiers épisodes, les dieux d'Asgard sont confrontés à une nouvelle menace, que leur chef tutélaire Odin s'était empressé, dans le passé, d'enfermer dans des grottes souterraines (emprisonner toute une race, sympa l'ancêtre...). Les songes sont de nouveau libres, libérés par erreur par le divin Thor. Il s'agit de créatures qui se posent sur la poitrine de leur victime, ou l'entourent de toutes parts, et la plongent dans un monde onirique, fait le plus souvent de cauchemars. Chacun rêve à en oublier qu'il existe vraiment, et c'est une bien étrange manière de précipiter la fin d'un monde, que de voir tous les habitants endormis et immergés dans une contrefaçon onirique. 
Thor ne fait pas exception, et alors qu'il est endormi, il va même se retrouver face à l'Enchanteresse, cette splendide créature asgardienne, qui est allé repêcher son ancien alter ego humain, le docteur Donald Blake, qu'elle utilise pour des fins personnelles. 
En parallèle nous suivons le destin de Jess, un post ado épris de musique satanique, et qui se sent rejeté par les siens. Il va être lui aussi happé par le cauchemar de Thor et des siens, et va avoir un rôle à jouer, notamment en invoquant une créature aussi absurde que badass (le Deconsecrator), inspirée par la pochette de son premier album! Oui, dit comme ça, ça semble quand même assez étrange... 
Une fois passés ces épisodes, qui se laissent lire assez plaisamment, débute une autre grande saga, où Asgardia toute entière, mais aussi les autres royaumes, sont menacés d'extinction, ou plus précisément de brûler dans les flammes éternelles de Surtur. 

Si ce dernier est en train de précipiter la fin du monde, Loki n'est pas en reste. Dorénavant présenté sous l'avatar d'un jeune garçon, pour lequel son frère Thor a énormément d'affection, il n'en reste pas moins un manipulateur hors catégorie, capable d'échafauder des plans sur le très long terme. C'est ici le cas, et c'est un véritable Ragnarok cosmique et généralisé qui s'annonce. Le tout sous forme d'un petit crossover, avec l'autre série consacrée aux Ases, Journey into mystery.
En toute franchise, il s'agit de 2 longues aventures non dénuées d'intérêt, mais qui n'apportent pas non plus d'émotions inoubliables, dans la longue carrière de Thor. Inversement, c'est le dessin qui prime, car nous avons au menu une kyrielle d'artistes de très grande qualité. 
Pepe Larraz par exemple est vraiment en train d'exploser, son trait parvient à allier classicisme et modernité à merveille, il semble né pour dessiner des comics. C'est le cas aussi d'Alan Davis, ici extrêmement appliqué et clair, comme à son habitude dans les meilleurs jours. Nous retrouvons en outre Barry Kitson, encore un de ces artistes à la lisibilité fort appréciable, voire remarquable, et Stéphanie Hans, pour des planches tout en suggestion, peintes et pleines d'émotions. Le mot de la fin pour signaler également la présence de Carmine Di Giandomenico, un artiste que nous adorons, et dont le style très particulier et clivant est ici bien mis en valeur, dépeignant une Asgardia et tous ses habitants, avec une énergie de premier ordre, et une capacité évidente de singulariser chaque personnage. 
Bref, à défaut de lire quelque chose de totalement indispensable, nous avons un Marvel Deluxe très bien dessiné, d'un bout à l'autre, qui est un petit plaisir pour les yeux.


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INFINITY WAR : AVANT LE FILM, RETOUR SUR LES COMICS

Vous allez peut-être aller faire un tour au cinéma dans les prochains jours... C'est que Infinity War est sur le point d'arriver. En réalité, contrairement aux comics, il s'agit des grands débuts de Thanos et de la saga des gemmes de l'infini, qui sur le papier avaient le titre mythique de Infinity Gauntlet. La Guerre du Pouvoir (vieux titre Vf) en était la conséquence directe, et suivait de peu les épisodes inoubliables de Jim Starlin et George Perez (et Ron Lim). Petit rappel, car Panini a ressorti une nouvelle mouture de cette histoire (en Marvel Events).
Adam Warlock est certes parvenu à vaincre Thanos, à la fin de Infinity Gauntlet, mais cela n'a pas été sans difficultés. Il a du, par exemple, endosser brièvement le manteau de la toute puissance, et on ne sort pas indemne d'une telle expérience. Adam avait tenté d'expulser le bien et le mal de sa psyché, pour mener à terme sa mission, et ces deux conceptions vont lui causer du fil à retordre. A commencer par la partie mauvaise de son être, incarnée par le Mage, un des personnages légendaires qui ont émaillé les sagas cosmiques des seventies publiées sur des Masterworks encore en partie inédits en France, et chroniqués sur notre site. Le Mage est mégalo, sans pitié, arrogant et agressif. Lui aussi veut mettre la main sur la création, et pour ce faire, il ne peut compter sur les gemmes du pouvoir, dont l'harmonie a été rendue caduque par une décision du Tribunal Vivant, à la fin du Défi de Thanos (ah les vieux titres Vf...)
Sa force de frappe dérive donc d'une autre source, plusieurs cubes cosmiques retrouvés à travers l'univers et les dimensions, qui lui permettent notamment de lever toute une armée de doppelgangers, c'est à dire de doubles démoniaques des héros Marvel. Des versions monstrueuses et vouées au mal de Spidey, des X-Men, d'Iron Man, qui cherchent à se débarrasser des originaux, pour prendre leur place, et faciliter le masterplan du Mage. Mémorable la grande scène des retrouvailles entre superslips, au sommet du 4 Freedom Plaza, quand la vérité explose littéralement aux yeux de tous. Il va falloir que nos héros s'unissent pour contrer les machinations de leur nouveau grand ennemi, et parmi les forces du bien, pour une fois, il faudra compter avec Thanos, le grand repenti de la saga précédente de Starlin.




Thanos est une figure ambiguë, et Starlin avait à l'époque décidé que l'heure était venue d'en mettre à jour toutes les incohérences, les oppositions, les états d'âme. Personnage culte chez nombre de lecteurs, il assume ici un rôle inédit de leader, tout en conservant une part obscure suffisamment présente pour que personne ne puisse (à raison) lui faire confiance. Starlin s'amuse comme un fou à mettre en scène l'ensemble de l'univers Marvel, à présenter des combats homériques entre forces du bien, et du mal, et à retourner régulièrement le rapports des équilibres en présence. Jusqu'à bien entendu réactiver momentanément les pouvoirs des gemmes de l'infini, qui auront à l'époque été source de bien des ennuis, mais aussi de bien du plaisir pour le fan moyen de comic-books. 
Aux dessins, Ron Lim finit par contre par devenir lassant. Lui qui avait fourni de bien belles planches sur Silver Surfer, et en relevant Georges Perez sur le volet précédent, semble là moins concerné, et a tendance à bâcler son travail, en négligeant les fonds de case, et en esquissant à peine certains visages qui deviennent inexpressifs, lors des réunions de groupe. On lui a demandé de travailler vite et bien pour fournir à temps six parties de quarante pages chacune, et il fait ce qu'il peut, c'est à dire qu'il se débrouille dans l'a peu près, mal aidé par un encreur qui ne lui convient guère (Milgrom). Comparé à Infinity Gauntlet, Infinity War est moins épique, moins dramatique, mais garde cette saveur des souvenirs propres au début des nineties, et met en scène une incroyable variété de personnages, en proie à une situation dramatique, avec une touche so cosmic que nous assure le maître Jim. Si vous ne souhaitez pas miser sur cette nouvelle version librairie chez Panini, vous pouvez toujours récupérer les trois fascicules proposés à l'époque par Semic, qui existent également sous la forme d'un de ces "albums reliés" qui ont marqué notre adolescence. Sur les sites aux enchères, ou les forums spécialisés, vous devriez vous les procurer pour une grosse dizaine d'euros, au maximum. Mais la version moderne, toute prête pour votre bibliothèque, admettez que c'est tentant, si vous ne l'avez pas encore!


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THE IMMORTAL MEN #1 : UNE NOUVELLE SERIE ASSEZ CARICATURALE

Si on peut être exigeants avec The Immortal Men, c'est parce que DC a présenté cette série comme étant le petit joyau de sa nouvelle ligne "New age of heroes". Ne vous y trompez pas, Jim Lee est de l'aventure, et ce n'est pas en vain. Bien entendu, n'espérez pas le voir rester longtemps sur ces pages, il s'agit avant tout d'apposer un nom, une marque, avant de refiler le bébé à d'autres, alors que les ventes baisseront, inexorablement. En attendant, de quoi s'agit-il?
James Tynion IV est le scénariste de cette série qui sort en retard sur les plans initiaux. Dans les grandes lignes, le héros de cette histoire est un jeune homme, Caden Park, qui mène une existence plutôt aisée, mais rencontre quelques problèmes quand il rêve. Là il se retrouve dieu sait où, pion d'un jeu qui le dépasse, avec d'un coté des êtres immortels qui donnent l'impression de veiller sur le monde depuis l'aube des temps, et de l'autre une seconde faction (Conquest, en vo) qui mijote une prise de pouvoir et l'élimination des adversaires. Caden lui, est une pièce maîtresse de l'avenir des Immortel Men, mais il n'en sait rien, ignore tout de ce qui lui arrive, et lui arrivera. 
Le premier problème, c'est l'injection massive et hâtive de toutes ces informations, avec une kyrielle de personnages, des enjeux qu'on soupçonne épiques mais qui nous échappent pour le moment, et le lecteur doit se contenter de quelques louables efforts pour clarifier le tout. On voir même The Batman who laughs et ses petits Robin en laisse, mais la question reste ouverte : cette apparition est-elle justifiée, indispensable? Elle permet d'aller dans quelle direction? On ne le sait pas.
Nous y revoici alors. Dans le stéréotype. Avec des secrets cachés et une société secrète. Des guerres et des trames que le commun des mortel ignore, y compris les super-héros qui n'en savent pas plus.  Et un héros malgré lui, le type paumé qui d'un jour à l'autre est investi du rôle de messie ou de pièce maîtresse de l'existence, mais qui bien sûr ne pige rien et se prend les révélations les unes après les autres, dans la mâchoire, épisode après épisode. Ce sera ça alors, The Immortal Men?
Reste Jim Lee au dessin. Mais bon, Jim a fort à faire, il doit tout superviser, faire des commissions à 15 000 dollars au Lake Como Festival, et pointer le bout de son nez partout où le business l'appelle. Du coup il est épaulé par Ryan Benjamin (qui s'en tire bien), dans un registre assez similaire, qu'on qualifiera de "vive les années 90, souvenez-vous". 
Alors voilà, oui ça se laisse lire, oui on peut même avoir envie d'en savoir plus et d'aller chercher le #2, mais dans un marché saturé de séries qui naissent et explosent de toutes parts, nous préférons pour notre part placez nos billes sur d'autres parutions. 


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