LA CROISADE DE L'INFINI REVIENT EN MARVEL GOLD

Dans quelques jours (le 2 mars), Panini achèvera de republier en Marvel Gold la fameuse trilogie de Jim Starlin, qui marqué au tournant des années 90 l'univers cosmique de Marvel. Centrée autour de Thanos et Adam Warlock, cette dernière met en avant toutes les facettes possibles du second cité, à travers une épopée chargée en spiritualité et en combats dantesques.
Car parfois, le bien est encore moins désirable que le mal. Prenez par exemple le cas d'Adam Warlock, lorsqu'il s'efforça de chasser ces deux notions antithétiques de son âme, pour endosser brièvement le manteau de l'omnipotence cosmique, à la fin d'Infinity Gauntlet. Sa partie négative s'est réincarnée sous la forme du Mage, et a bien failli causer la perte de l'univers tout entier. Mais son coté positif n'est pas en reste. Voilà qu'il se matérialise sous l'apparence d'une femme, une version féminine d'Adam Warlock, particulièrement portée sur la spiritualité et le divin, au point de se baptiser elle même la Déesse. Et pour être à la hauteur de son titre, elle aura besoin, c'est évident, de faire oeuvre de prosélytisme, de recruter des âmes crédules, qui croiront en elle et en l'illumination prochaine, censé venir ravir le cosmos et apporter un nouvel âge de paix universelle. Miss Richards, des Fantastiques, Hercule, Tornade, le Silver Surfer, Jean Grey, ne sont que quelques uns de ces fidèles recrutés à leur insu, pour participer à cette vaste opération de salut. Sauf que dans l'esprit retors de la Déesse, sauver l'univers et le détruire, c'est un peu la même chose. La paix universelle, on l'obtient, selon elle, lorsque la création cesse d'être, ce qui est le meilleur moyen de faire disparaître le mal, certes, mais à quel prix! En attendant, elle rassemble son armée sainte sur une planète crée artificiellement (Paradis Omega), grâce au pouvoir combiné de toute une série de cubes cosmiques, et se prépare à recevoir tous les autres héros de la Terre, bien décidés à ramener les brebis égarées et à sauver l'univers, une fois de plus. Cela va sans dire : parmi la légion des intervenants, une place de choix est réservée à Adam Warlock, mais aussi à Thanos (toujours dans son rôle ambigu de vilain presque repenti, plein de sagesse et de duperie) et aux membres de la Infinity Watch, les amis et alliés d'Adam, pour le meilleur et pour le pire.

Certains objecteront que cette saga, qui constitue la troisième et dernière partie d'une trilogie, commence sérieusement à manquer de souffle. Ils n'auront pas tout à fait tort. Inutile de préciser que c'est le volet le moins indispensable, et d'ailleurs les dessins aussi ressentent une certaine lassitude. Ron Lim avait du augmenter la cadence de son travail d'une manière conséquente, et il n'avait plus trop le temps de faire oeuvre de précision chirurgicale. Son encreur, Al Milgrom, n'est de toute évidence pas non plus à la hauteur, et cela finit par se voir. Semic avait opté en son temps pour une publication Vf sous formes de trois albums hors-série, qui existent également en version reliée, facilement trouvable sur les sites de ventes aux enchères. Cela ne vous empêche pas de miser sur la version aujourd'hui présentée par Panini, façon de tenir compagnie aux deux petits frères déjà publiés précédemment tout en investissant moins de 18 euros dans un volume pour la librairie. Du bon gros comic-book mainstream, qui correspondait bien à l'idée que le lecteur des nineties avait d'un "event" ces années là. Pour ma part, je considère que proposer des sagas plus courtes (six numéros sur trois mois) de ce type est plus judicieux, et même si le temps a commencé à faire son ouvrage et que cette Croisade peine à masquer ses défauts structurels; je reste d'avis qu'il y avait dans ce genre d'aventure un parfum de naïveté et une volonté de raconter qui n'est pas toujours évidente aujourd'hui, à une ère sombre et chirurgicale, où le comic-book se doit se singer les travers de la réalité et de se perdre dans une narration décompressée qui rebute forcément les nouveaux lecteurs occasionnels. Point de raton laveur dans l'espace ou de Guerres Secrètes à l'horizon, voici venir un bain de jouvence recommandé pour ceux qui à l'époque étaient de fidèles clients de Semic, ancêtre toujours choyé (avec Lug) parmi les plus anciens d'entre nous.





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LE PORTFOLIO "BATMAN" DE GEORGE PEREZ (1990)

N'étant pas en mesure cette semaine de vous proposer la rubrique habituelle du dimanche (Cover de la semaine) voici venir, en guise de consolation partielle, un portfolio particulièrement recherché et apprécié, celui de George Perez, consacré à Batman et publié en 1990. Inutile de présenter l'artiste, dont le trait ultra détaillé et minutieux est toujours un régal. Il s'agit ici d'une recueil de couvertures publiées sur les titres Batman ou The New Teen Titans, dans les années 80, ainsi que trois illustrations inédites. Je vous souhaite à toutes et à tous un bon dimanche, et remercie au passage toutes celles et ceux qui nous rendent régulièrement visite sur la page communautaire (Facebook) qui a dépassé les 5000 fans. Du coup vous le verrez dans les prochaines semaines, de belles surprises vont arriver et ce sera un plaisir de les partager avec vous. 

















SUPERMAN UNCHAINED : LE BLOCKBUSTER DE SCOTT SNYDER ET JIM LEE

S'il fallait vous parler de Superman Unchained en utilisant une métaphore cinématographique, et bien disons que cet album n'a rien à voir avec un petit film d'art et d'essai sympathique en compétition à Sundance, mais plutôt qu'il s'agit d'un énorme blockbuster à présenter en ouverture à Cannes, histoire de faire défiler une belle brochette de stars sur le tapis rouge. Scott Snyder s'amuse et se lâche, et son compère Jim Lee est le maître artificier le plus connu de l'histoire moderne du comic-book. Boum, explosion, c'est parti. Et plutôt bien, il faut l'admettre, avec une trame qui n'est pas des plus raffinée, mais fait mouche d'emblée. Une pluie de satellites et une station spatiale (le Phare) menacent de s'écraser sur Terre, et pour éviter la catastrophe imminente, il faut que Superman s'emploie, cela va de soi. La technique est éprouvée mais toujours efficace. D'un coté le scénariste cherche l'empathie avec le héros avec des didascalies introspectives, de l'autre Jim Lee sort le costume des grands soirs avec des vignettes et des splash-pages qui rappellent à tous pourquoi on le considère comme un maître. Rien de bien novateur, donc, jusque dans les confrontations/présentations avec les autres personnages d'importance de ce Unchained, qui apparaissent assez vite, de Lex Luthor, roi des mégalomanes et suspect évident, à Perry White (autoritaire et renfrogné) et la sexy Lois Lane (merci Jim). Superman déteste cordialement Luthor et c'est tout naturellement vers lui que se tourne les soupçons de notre héros, mais il commence à nourrir des doutes lorsqu'avec l'aide de Lois il remarque que l'impact est l'objet d'une constatation déroutante : un être doté de super-pouvoirs a dévié la masse en chute libre, et l'a redirigé. Le mystère s'épaissit d'une couche lorsqu'un sous-marin balance ses torpilles sur Superman, et que le lecteur découvre stupéfait que le général Lane (le père de Lois donc) a à son service un surhumain qui bosse dans l'ombre pour les Etats-Unis depuis 75 ans. Ce qui nous ramène à l'introduction même de Superman Unchained, à savoir le bombardement de Nagasaki, durant la seconde guerre mondiale. Snyder l'affirme tout de go, Superman n'est pas le premier surhomme qui a fréquenté notre planète, il y en avait déjà un autre en activité, il y a plus de soixante ans de cela. 

Le problème de cette histoire est probablement son éclatement, son ambition. Snyder veut à la fois livrer un récit ultra spectaculaire et audacieux, et dans le même temps, comme souvent il aime le faire, puiser dans le passé trouble de son héros pour en faire ressortir une menace inédite et toute puissante, qui vient à l'impromptue menacer le présent, et donc le futur. On est ainsi ballotté entre Dubai (où Superman affronte la menace d'un groupe de cyber terroristes du nom de Ascension) et les Etats-Unis où pour la première fois l'Homme d'Acier rencontre son vieil ennemi inconnu, un certain Wraith, qui se manifeste dans toute sa force, impatient d'en découdre. Finalement les deux machines de combat que sont ces antagonistes vont travailler de concert pour contrer la menace d'Ascension, tandis que l'avion de Lois Lane s'écrase en pleine mer et que Jimmy Olsen est enlevé. Et à partir de là c'est un peu tout et presque n'importe quoi, à en avoir le mal de tête. Armé d'ibuprofène, vous pouvez continuer à lire la suite, en imaginant les effets 3D, les explosions, les poings serrés, la musique élégiaque et les basses qui vrombissent dans la salle obscure. Sauf que là vous êtes devant un comic-book, et que ça finit par être trop confus, trop obscur, et que ça se termine dans un bouquet final assez peu crédible, avec le renfort d'une race extra-terrestre hostile et un combat homérique où plus que jamais le lecteur tremble en se disant que cette fois Superman pourrait bien y rester. Sauf que non car le film Dawn of Justice, et la Justice League pas très loin derrière, imposent de le ménager un minimum. Alors voilà, c'est spectaculaire, c'est très coloré et chargé en testostérone et en pathos, mais au final, très honnêtement, ce Superman Unchained aura servi à quoi? A servir de la castagne au chilo (à la tonne même...) et à annoncer à grands renforts de trompette l'arrivée du film The Man of Steel, qui est sorti, rappelons le pour les distraits, en même temps que le #1 de ce titre, aux Usa. Superman Unchained aura eu besoin de presque un an et demi pour proposer ces neuf épisodes badass mais anecdotiques. Un blockbuster avec des pop-corns, quoi. 


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EXPO "HEROES MYTHOLOGY" à Paris du 23 avril au 21 mai 2016

Nous souhaitons ce vendredi attirer votre attention sur une exposition qui va se tenir à Paris, au Café Bête et Méchant, à partir de la fin avril, pendant un mois. Du 23 avril au 21 mai vous êtes cordialement invités à rendre visite à Heroes Mythology. Il s'agit d'une exposition en duo avec entre Eric Bouvet & Emmanuel Baker sur les Super-Héros et Super Vilains!
Qui vous attendront donc nombreux au vernissage, au Café Bête et Méchant Paris 75011 le 23 Avril 2016 à partir de 17h00.
Nous en reparlerons bien sur ici même, mais d'ores et déjà, commencez à prendre note pour ne pas être pris de court. 


LE NOUVEAU BATMAN : UN DARK KNIGHT EN ARMURE DANS "SUPERHEAVY"

Comme la plupart de ses congénères super-héros, Batman a parfois du s'éclipser durant sa longue carrière, et trouver un remplaçant pour poursuivre sa mission. Pour être exact, c'est Bruce Wayne qui de temps à autre, pour différentes raisons, est contraint de jeter l'éponge et de laisser la cape et le masque à un substitut. Au terme de EndGame (dans le tome 7 : Mascarade en Vf) certains héros Dc ont eu droit à des changements à peine perceptibles, d'ordre cosmétique (le logo de Flash qui se rapproche de celui de la sérié télévisée) ou bien plus important, comme avec ce bon vieux Dark Knight. 
Vaincre le Joker a coûté cher à Bruce et son avatar costumé, qui est désormais aux abonnés absents. Du coup, la nouvelle directrice des Entreprises Wayne, Geri Powers, collabore avec la police de la ville pour recruter de nouveaux Batmen potentiels. En fait, l'idée de base serait d'avoir un justicier qui ne soit plus au dessus des lois, mais dont l'action s'inscrive pleinement dans le cadre de celles-ci, symbole d'espoir pour les habitants de Gotham mais également exemple à suivre pour les force de l'ordre de la cité. Tout cela sans pour autant se ruiner, en période de crise. Et devinez quoi... si je vous dis police, Gotham, expérience du terrain, vous me répondez... le commissaire Gordon. Certes, ce n'est pas le plus jeune ou le plus musclé des cadres (oubliez la version dents serrés et jeune minet de la série tv) mais qui mieux que lui est à même de comprendre pleinement le rôle de substitut qu'on destine à l'heureux élu? Certes Jim hésite avant de se lancer, mais finalement il accepte de revêtir une sorte d'armure hyper technologique, qui devrait lui permettre artificiellement de rivaliser avec les dons tactiques et physiques du Batman incarné en secret par Bruce Wayne. Comprenez bien que cette décision est assez logique, avec Nightwing (désormais juste Dick Grayson) bloqué dans sa propre série, et Damian Wayne qui est tout occupé à mourir et ressusciter. Jim Gordon a deux atouts de poids avec lui, sa perfaite connaissance du terrain, et une rectitude morale qui en fait un parangon de vertu et le défenseur idéal de la veuve et de l'orphelin. 
Tout ceci est donc ce que raconte Snyder et Capullo, dans le story-arc Superheavy.

Évidemment les débuts ne sont pas forcément simples, et il ne faut pas s'attendre à ce que Jim comprenne immédiatement comment agir et vaincre. Mais il y parvient, et c'est même très surprenant de le voir, à un certain moment, se débarrasser de son armure pour se révéler dans un costume plus traditionnel et expressif, qui ne laisse guère penser qu'en dessous se trouve un homme d'âge mûr, vers la cinquantaine, qui ne fréquente pas les salles de sport à un rythme intensif. C'est mieux ainsi? semble demander Gordon au lecteur, à ce point du récit. Que répondre? Que Batman, en fin de compte, n'est qu'une identité imprécise, un symbole, et que l'homme sous le masque n'est pas le plus important, que ce qui compte c'est d'écrire une bonne histoire qui va avec? Gordon a toujours été un des personnages les plus intrigants, présents, dans la légende du Dark Knight. il est là et agit en contrepoint dès le Batman Year One de Miller, jusqu'à la récente et longue saga Batman : Eternal où il est accusé à tort et victime d'une machination. Sa fille est une justicière à Gotham, son fils un psychopathe notoire, et il a déjà payé un lourd tribut, en terme de vie privée, à ses activités au sein de la police municipale. Snyder fait référence au passé de Gordon dans le corps des marines, et rase les moustaches si caractéristiques du personnage. Vous savez quoi, à cet instant là vous sortez de votre transe et vous comprenez que derrière ce Superheavy se cache une tentative évidente de rapprocher le Gordon de la série Gotham, et celui que nous lisons depuis des lustres. Tel pourrait bien être le talon d'achille de cet arc narratif. Remplacer Batman, l'original, par un héros en armure avec un look vaguement régressif (jusqu'aux antennes sur le casque qui lui ont valu moult sobriquets sur Internet) pourquoi pas, à condition de savoir quoi raconter; mais placer dans cette armure un Jim Gordon revitalisé, rajeuni, presque un soldat plus qu'un bon flic qui devrait commencer à penser à la retraite, voici qui est probablement dur à avaler pour pas mal d'entre vous. Toutefois il est inutile de nier le coté fascinant et attirant de toute cette décision. Un bon coup de pied dans la fourmilière, qui ne peut que déclencher les passions, et nous inciter à revoir ce que peut être ou représenter pour nous la figure même du Batman. 


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ALL-NEW HAWKEYE TOME 1 (Jeff Lemire et Ramon Perez)

Matt Fraction et David Aja sont parvenus à hisser le personnage au sommet de la hype. Au tour dorénavant de Jeff Lemire et Ramon Perez d'assurer la continuité, avec All-New Hawkeye dont le premier volume, chez Panini, vous attend en librairie. C'est donc avec un grand plaisir que nous retrouvons Clint Barton et Kate Bishop, infiltrés dans une base de l'Hydra, à la recherche d'une arme de destruction massive. Le Shield leur a confié une mission délicate, surtout que les deux héros ne savent rien sur ce qu'ils doivent vraiment prélever. D'où la surprise lorsqu'ils réalisent que les armes en question sont en fait des enfants captifs, aux visages atrocement déformés. Enfermés dans un laboratoire, ils semblent être les victimes d'expériences pas vraiment légales. Le sang de Hawkeye & Hawkeye ne fait qu'un tour; il s'agit non seulement de sauver les pauvres petits, mais aussi d'éviter leur exploitation éhontée par le Shield de Maria Hill, qui a probablement des idées derrière la tête... En parallèle, Jeff Lemire superpose une seconde couche à ce récit mère. Nous découvrons l'enfance de Clint Barton, qui fut loin d'être rose. Les lecteurs au long cours savent déjà pas mal de choses, les autres vont tout apprendre, des coups reçus de la part d'un père adoptif brutal et privé d'affection, à la relation nouée entre Clint et son grand frère Barney, plus radical et porté sur la débrouillardise. Pendant que notre Avenger fuit ceux qui le poursuivent dans le présent, on le voit aussi prendre la poudre d'escampette de chez lui dans le passé, pour trouver refuge dans un cirque où officie un certain Spadacin, maître dans la maniement des armes et fine lame comme peu avant lui. Cette nouvelle figure paternelle de substitution va initier Clint à l'art de savoir décocher des flèches, mais pendant ce temps le frangin va commencer à filer un mauvais coton, et découvrir quelles sont les véritables activités de ce cirque peu recommandable. Pire encore, les enfants sauvés par Katie et Clint, à notre époque, finissent par devenir un problème épineux, et révéler leur vraie nature...
Jeff Lemire ne se dément pas. Approfondir les origines d'un personnage, enquêter dans son passé pour mettre en lumière certaines facettes de son présent, tout ceci est un peu sa spécialité, une technique qu'il maîtrise avec virtuosité. Ici il fait s'entrecroiser les deux trames en jouant avec la succession des cases, le sens du récit, accordant une prédominance à l'une des deux, à tour de rôle, les rendant indissociables. Ramon Perez joue la carte du minimalisme, préférant axer son art sur les personnages principaux et leurs actions, laissant de coté les détails et les fonds de case, et s'appuyant sur des couleurs saturées et franches. Au contraire, le passé est nimbé de tons mauves et de teintes pastelles et tranche agréablement avec le reste de l'album. Vous le remarquerez, ce volume un se laisse lire rapidement. Il n'y a pas de dialogues épuisants, de didascalies éprouvantes. Certains des cinq épisodes sont même rapides et parcimonieux en échanges verbaux, toujours courts et concis. Si les quarante premières pages me laissaient dans mon souvenir l'impression de "peut mieux faire" la suite est fort intéressante car elle permet de mieux apprécier ce qui a précédé, et prouve que Lemire a de la suite dans les idées, et que la richesse de ce nouveau Hawkeye en fait une sortie des plus recommandables, capable de séduire un vaste lectorat, des nouveaux venus aux anciens grincheux. Essayez-donc. 


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BATMAN ANNEE UN (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 14 CHEZ EAGLEMOSS) ET UNE NOUVELLE COLLECTION DE FIGURINES

Chez Eaglemoss cette semaine, on remonte le temps et s'intéresse aux premiers exploits du Dark Knight, sous la plume inspirée d'un certain Frank Miller.
Si Batman fut offert aux lecteurs pour la première fois sur les pages de Detective Comics 27 (1939), c'est dans le numéro 33 que ses origines sont enfin narrées. Le travail de Frank Miller, avec Batman Year One, a un impact aussi fort et important sur le personnage que ces prémices historiques qui remontent à de nombreuses décennies. Lorsque les pontes de DcComics décident, en 1986, de dépoussiérer les origines de leurs figures iconiques, ils sont bien plus circonspects avec le justicier de Gotham qu'avec Superman ou Wonder Woman, par exemple. C'est que la légende fondatrice de Batman fonctionne encore et toujours à merveille, et qu'il ne saurait être question de confondre chirurgie réparatrice et amputation à la hâte. Plutôt que de modifier la trame des grands débuts du héros, Frank Miller s'attache à lui conférer une profondeur, une gravité, pour ne pas dire une majestuosité, en rendant les premiers pas de Batman crédibles, maladroits, impitoyables, et en faisant de Gotham un personnage à part entière. 
Bruce Wayne est de retour dans sa ville après bien des années d'exil. Ses parents ont été assassiné dans les ruelles sombre de Gotham, et sa quête de vengeance mûrit lentement, à l'ombre de son manoir hanté par les chauves-souris. Le commissaire James Gordon est lui muté de Chicago à Gotham. Avec sa femme, il découvre un nouveau territoire où le vice, la corruption, l'immoralité, sont un cancer pour le tissu urbain. Les deux hommes vont apprendre à se connaître, se respecter, se nourrir l'un de l'autre. Tout comme David Mazzuchelli aux dessins, se nourrit du scénario noir de Frank Miller, pour signer des planches parfaites, où chaque détail, chaque ombre, est au service du drame qui attend son heure, caché au détour de la moindre ruelle malfamée de la cité sombre. Un classique moderne et intemporel, dont le pouvoir évocateur et ensorceleur ne peut que vous faire aimer ce justicier névrosé à la carrière bien remplie.

Grande partie de ce succès est donc à attribuer au récit de Miller, minutieux et fonctionnel, qui prend le temps de suivre le commissaire Gordon aux prises avec ses impératifs moraux, et sa conscience mise à l'épreuve des faits. Le respect de la loi et le justice sont-elles deux choses qui ne peuvent exister séparément, sont-elles indissociables? Le rapport conjugal de Gordon se délite au fur et à mesure des doutes qu'il nourrit sur Batman. Voilà un homme, un bon flic, qui se croyait intègre, infaillible, au dessus de toutes les bassesses du quotidien, et qui se retrouve face à un héros qu'il considérait un criminel, mais dont les agissements et la croisade l'amène à revoir son propre mode de pensée, et ses convictions. Au fond, qui est Batman? Vous pensez que Bruce Wayne le sait? Pas même, tout occupé que le milliardaire-redresseur de torts peut-être à observer la créature qu'il a conçu se fondre dans les méandres de la ville, pour en devenir partie prenante. Symptôme ou cure, le Dark Knight agit à la frontière de deux notions fort différentes, à savoir être celui qui nettoie Gotham et la rend présentable, ou pire encore il participe à ce climat de folie éternelle qui suinte de chaque ruelle et colle à la peau des habitants et des monstres familiers. Alfred l'homme à tout faire de Bruce l'a bien remarqué : absence d'un rythme sain du sommeil, augmentation de la paranoïa, Batman s'empare corps et âme de l'homme sous la capuche, et le digère pour le recréer à son image distordue. La justice en somme, est une chimère, ou une amante exigeante. Un commissaire est prêt à renoncer à l'amour, la famille, la stabilité, pour qu'elle puisse régner souveraine à Gotham. Un super-héros costumé et névrosé est disposé à tout abandonner pour en faire son grand objectif, à la mémoire d'un drame qui est autant l'élément déclencheur qu'une parfaite excuse pour vivre cette existence malsaine. Year One, la première année d'une tragédie qui se joue encore de nos jours, sans jamais démentir son succès fabuleux. 



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Et ce n'est pas tout. Car à partir de ce mercredi, Eaglemoss vous propose aussi une nouvelle collection, cette fois de figurines en plomb. Voici le communiqué de presse :

Retrouvez les plus grands héros et vilains de l’Univers Cinématographique Marvel tels qu’ils
apparaissent à l’écran dans cette collection inédite de figurines lancée par Eaglemoss !
Depuis Iron Man en 2008 jusqu’à Ant-Man en 2015, les plus grands personnages des films des Studios Marvel sont reproduits dans les moindres détails, à l’échelle 1/16. De nouveaux
personnages seront ajoutés à mesure que les films sortent. Toutes les figurines ont été sculptées numériquement par des spécialistes puis moulées en résine métallique de haute qualité et peintes à la main. Elles sont le fruit d’un long processus alliant recherche approfondie, savoir-faire artistique et dialogue permanent avec les Studios Marvel – et, souvent, avec les acteurs eux-mêmes. Le réalisme est saisissant !


Chaque figurine est accompagnée de son fascicule pour tout savoir sur le personnage et l’acteur qui l’incarne. Vous plongerez également dans l’univers des Studios Marvel grâce aux
témoignages des stars, des scénaristes, des producteurs et des réalisateurs.



Abonnez-vous en ligne dès aujourd’hui sur www.eaglemoss.fr/figurines-films-marvel ou rendez vous chez votre marchand de journaux dès ce 17 février !
Le premier numéro Iron Man est au prix de  3,99 € seulement.

En bonus pour ceux qui s'abonnent




PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...