(DC REBIRTH EN VF) BATMAN TOME 1 : MON NOM EST GOTHAM

Les premiers mensuels (de vrais catalogues avec une pagination impressionnante) DC Rebirth/Urban Comics sont arrivés en kiosque. C'est toutefois vers l'offre librairie que nos regards vont se tourner ce lundi, avec la sortie des nouvelles aventures de Batman. Un numéro spécial Rebirth, et le premier arc narratif (I am Gotham) sont au menu de ce nouveau départ, qui joue la carte de la continuité, puisque le dessinateur, David Finch, est loin d'être un novice pour ce qui est du Dark Knight. Au scénario, par contre, Tom King sera t-il à la hauteur de Snyder et de ses prédécesseurs? Son travail sur Nightwing (Grayson) tend à prouver qu'on peut lui faire confiance.
Dans le numéro introductif, ce sont les dessins de Mikel Janin qui priment. Ils sont particulièrement beaux, les planches sont plastiquement soignées et fignolées pour ravir les amateurs de comics dynamiques et réalistes, et certaines scènes assez audacieuses et inventives (Batman en apnée dans l'eau gelée) pour que le lecteur attentif comprenne avoir affaire à un artiste en maturation constante. Les auteurs nous rappellent que dernièrement la fortune de Bruce Wayne a subi de terribles revers, mais avec un businessman comme Lucius Fox, tout finit par rentrer dans l'ordre. C'est d'ailleurs la règle dans les comics mainstream, tout change, évolue, et puis tout redevient comme avant. Est-ce pour cette raison que le vilain présent dans ce Rebirth est le Calendar Man, à savoir Julian Day? C'est en effet une jolie métaphore, que ce criminel qui représente le cycle des saisons. Il est ici l'incarnation véritable de ces transitions régulières, et son corps physique vieillit et mute selon que l'on passe de l'une à l'autre, et meurt à la fin de l'hiver, pour renaître au printemps. Dans le cadre d'un lifting généralisé qui porte le titre de Rebirth, c'est approprié.
Parmi les changements qui assurent la rupture, Batman endosse désormais un costume avec une subtile touche colorée en plus. Rien de spectaculaire, mais à mon sens ce n'est pas une mauvaise idée. A ses cotés nous trouvons Duke Thomas (vous avez lu We are robin?) qui subit une sorte d'apprentissage/entraînement à la dure, et parait destiné à un rôle de side-kick différent de ce que Batman a tenté jusque là.


Vous connaissez la différence fondamentale entre Batman et Superman? Derrière le masque et l'attitude, il n'y a qu'un homme. Bruce Wayne, surentraîné certes, mais un homme tout de même, pour défendre une ville, Gotham, où les pires cinglés semblent se donner régulièrement rendez-vous. Que se passerait-il si tout à coup deux nouveaux justiciers faisaient leur apparition, avec des pouvoirs assez similaires à ceux de Superman? Gotham, Gotham Girl, des novices, mais fort puissants, et motivés. Comment va réagir Batman? Va t-il les adouber, les aider, être jaloux, les affronter? Tom King dresse là un portrait asez classique, assez rapide et impromptu dans sa manière d'exister, mais qui a le mérite de remettre la croisade du Dark Knight sous une autre perspective. David Finch est excellent dans les récits aussi sombres où la ville tient un rôle fondamental, même si son habitude de grossir les ombres, les silhouettes, d'user d'un trait fort gras, a fini par lasser les détracteurs les plus exigeants. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu. Nous allons avoir droit aux origines touchantes des nouveaux héros, et aussi au début de la fin, avec la démonstration qu'un pouvoir immense, si manipulé ou dévoyé, peut devenir une malédiction.
Un premier tome qui se veut très accessible, pour n'importe quel lecteur. Qui ne marquera pas l'histoire décennale du personnage, mais qui est efficace dans son déroulé, dans sa manière de mettre en scène un duo inédit et potentiellement surpuissant, même si pour cela, le prix à payer est des plus terribles. On n'a rien sans rien, quand on veut s'élever au dessus de son humanité.



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SPIDER-MAN 1 EN KIOSQUE (PANINI COMICS) : NOUVELLE MOUTURE "MARVEL NOW" POUR LE TISSEUR

Inutile de vous cacher, je sais très bien que vous êtes friands de nouveaux numéros 1 en kiosque. Encore un relaunch, allez vous dire, et j'entends d'ici les cris de joie qui vont accueillir le nouveau né de la nouvelle mouture de la revue Spider-Man. Le motif choisi pour ce redémarrage est l'arrivée du crossover La conspiration des clones.
Chez Marvel, on est les spécialistes du recyclage des idées anciennes et des concepts prétendument novateurs, mais qui ne sont en fait que des plats servis et resservis encore et encore, à la même table. De temps en temps on change la sauce, mais finalement on mange la même chose. Si je vous dis "le retour du Chacal", si je vous dis "Gwen Stacy n'est pas morte" si je vous dis "des clones et des expériences génétiques", vous allez me répondre "mais j'ai déjà lu ça un certain nombre de fois"! C'est reparti pour un tour, avec la version moderne de Dan Slott, qui essaie de nous faire croire que cette fois peut-être, nous allons avoir le retour sous une forme véritable, et pas seulement clonée à la va-vite, de certains des personnages décédés de la saga du tisseur de toile.  Ce numéro introductif, qui permet de mettre le pied dans la conspiration des clones, commence par une scène d'enterrement : on dit adieu à Jameson Sr, qui est décédé, pour ne pas avoir eu recours aux compétences chirurgicales des technologies de New U. Bien sur l'affable Jonah Jameson tient Peter Parker comme responsable, et ce dernier se sent coupable, ce qui le pousse à enquêter pour en savoir un peu plus sur le complexe industriel en question. Evidemment, une fois qu'il y pénètre à l'intérieur, c'est pour se rendre compte qu'il y a des caissons un peu partout, et que ceux-ci sont remplis d'une sorte de liquide amniotique, particulièrement familier au lecteur de Spider-Man, où se trouve des corps en pleine reconstitution. Vous savez quoi? J'ai l'air négatif ou de ricaner, mais loin de là, ça se lit bien et s'annonce dantesque, et une fois de plus Slott ose, sans se poser la question de la limite à ne pas franchir. En plus, Jim Cheung est en grande forme sur ces pages. Il tente de synthétiser le style et l'ambiance d'autrefois, avec une version plus moderne et dynamique de Spider-Man, offrant des planches d'une grande dynamicité et particulièrement agréables à voir. 



Le premier épisode de la Conspiration des clones est complété par le numéro 20 de Amazing Spider-Man. Slott, Gage et Camuncoli nous racontent comment le docteur Octopus a pu revenir à la vie, par quel stratagème il a conservé l'essence de son âme sous une forme informatisée, et comment il est parvenu à récupérer son corps. Lui aussi bénéficie donc des traitement des laboratoires New U et il va avoir un rôle important à jouer dans le reste de la saga; un électron libre qui a ses propres plans et ne peut pas accepter d'être à la solde de quelqu'un d'autre, car toujours convaincu d'être le plus brillant, le plus intelligent de la société.
À côté de tout ceci la série Spider Man qui met en scène les aventures du jeune Miles Morales continue. Nous en sommes aux numéros us 9 et 10, c'est-à-dire les deux derniers consacrés à Civil WarII. Ulysses, l'inhumain capable d'avoir des visions censées prévenir l'avenir, a vu Miles penché sur le corps de Captain America. Le héros a-t-il donc l'intention de tuer le plus charismatique des Avengers, même si ce dernier est actuellement passé du côté obscur..? A défaut d'avoir une réponse immédiate, ces deux épisodes nous racontent la réaction du jeunot, qui se rend à Washington, là où se déroule la vision, pour provoquer le destin et se prouver à lui-même qu'il ne pourrait jamais être un assassin! Ce qui s'y passe nous est narré par Brian Bendis et Nico Leon. Bien entendu il s'agit de broder autour de la fin du crossover du moment, et si vous n'avez pas lu le dernier volume récemment sorti et que vous avez l'intention de le faire, n'allez surtout pas dévorer ces pages avant, sous peine de vous gâcher totalement et définitivement la surprise.
Encore un numéro 1 en kiosque donc... une grande partie de la revue peut justifier ce choix car en effet une nouvelle et passionnante époque pour le tisseur commence, avec un événement qui va faire le buzz et bouleverser son quotidien. L'autre partie de la revue par contre enchaîne directement sur ce qui se passait le mois dernier. Spider Man 2099 a lui disparu, il faudra patienter pour le retrouver dans un hors-série en novembre.


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512 pages pour l'omnibus Clone Conspiracy en vo.



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WONDER WOMAN DAY : LIRE ET DECOUVRIR LA PRINCESSE AMAZONE

N'en déplaise à ceux qui pensent que la parité est désormais une chose acquise, il règne une attente inédite autour du film consacré à Wonder Woman. Cette fois c'est en effet une femme qui va endosser le rôle du super héros principal, une super héroïne particulièrement emblématique, créée il y a plus de 75 ans par William Moulton Marston, et qui a atteint son heure de gloire dans les années 70, grâce à une série télévisée dont Lynda Carter était le visage inoubliable. C'est l'actrice Israélienne Gal Gadot qui se retrouve en 2017 dans l'armure de l'Amazone, avec  costume succinct, tiare, lasso, épée et bouclier. Celle que l'on l'a vue notamment dans Fast and Furious 6 a déjà soulevé (bien malgré elle) quelques polémiques. Ancienne Miss Israël, mais aussi soldate à 18 ans, son profil déplaît particulièrement à des pays comme le Liban, qui ont demandé l'interdiction du film pour des raisons politiques, que vous pouvez facilement imaginer. Aux USA par contre, la polémique est née d'un complexe cinématographique du Texas, qui a projeté en avant-première le film, pour un public exclusivement féminin. Sur Internet la gente masculine s'est tout de suite rebellée. Le slogan du film L'Amour sauvera le monde semble encore difficile à faire passer dans le monde réel... Les responsables du cinéma se sont justifiés en disant que l'argent gagné à cette occasion était destiné à une association, s'occupant de l'assistance sanitaire aux femmes. 
Ce samedi c'est un peu partout le Wonder Woman day, une opération avant tout commerciale, qui tombe à pic puisque le film est sur le point de débarquer sur nos grands écrans à partir de mercredi prochain. Patty Jenkins, la réalisatrice, affirme : nous avons cherché avant tout à faire un film pour tous les publics... le moment était venu d'écrire cette histoire, certes les fans l'attendaient depuis très longtemps, mais je suis persuadée que cela parlera aussi à ceux qui n'ont jamais lu Wonder Woman. Les super-héros font partie de la vie de beaucoup d'entre nous, cela nous amène à nous demander "comment je serais si j'étais moi aussi aussi puissant et invincible, si je pouvais vivre une expérience aussi excitante et accomplir des actes héroïques"? Une partie de la réponse se trouve dans le film Wonder Woman, dont les avant-première fleurissent un peu partout en France. De notre côté, le moment est venu de nous poser la question : et si un lecteur néophyte souhaitait se plonger dans les aventures du personnage, quels sont les arcs narratifs, les meilleurs albums, qu'il conviendrait de dévorer en premier? Voici une petite sélection rapide pour s'y retrouver et se diriger tout de suite vers la qualité. Absolument pas exhaustif. 

* La Wonder Woman de George Perez. La version de la fin des années 80. Qui récupère tout l'héritage mythologique de manière crédible, pour une longue saga qui redéfinit totalement l'héroïne, de sa généalogie à son environnement. Majestueux, ultra recommandé pour ceux que la Grèce antique fascine. Les dessins de Perez sont d'une minutie extraordinaire.
Vous pouvez en lire plus ici

* La Wonder Woman de Greg Rucka. Dans les années 2000 Rucka s'attaque à une version différente du personnage. Les Dieux grecs reçoivent un lifting étonnant, et Wonder Woman se plonge dans les arcanes de la politique, en devenant l'ambassadrice de Thémyscira dans le monde, pour un message de paix que beaucoup ont du mal à entendre
Vous pouvez en lire plus ici et ici 

* La Wonder Woman de Brian Azzarello. Avec les New 52, Wonder Woman aussi a droit à un lifting appuyé. L'auteur revient sur la généalogie et les origines de l'amazone, lui offrant pour l'occasion un nouveau père (Zeus) et tissant de nouveaux liens familiaux. En bout de course, Diana est destinée à devenir rien de moins que la déesse de la guerre. 
Vous pouvez en lire plus ici

* Wonder Woman Chronicles vol.1. Il s'agit d'un volume uniquement disponible en Vo, qui revient sur les tous premiers épisodes de l'amazone, à l'époque ou Marston tente de donner au monde un héros au féminin capable de rivaliser avec Batman ou Superman. Une pépite pour les fans de comics de l'âge d'or.

* Wonder Woman L'Odyssée, de Straczynski. Je vais être honnête, je n'ai pas aimé cette histoire, qui a pourtant eu un succès notable auprès du lectorat. Nouveau costume, lavage de cerveau, aventures totalement déroutantes et besoin de lire sur la distance pour tout comprendre, tout ceci à été republié récemment dans la collection DC Comics d'Eaglemoss. Beaucoup en font une histoire de référence.
A redécouvrir ici

* The Hiketeia, de Greg Rucka. Ce récit indépendant est la première tentative de Rucka d'écrire pour Wonder Woman. Il s'agit d'une histoire de serment qui lie le suppliant au supplié. Pour échapper à Batman et à ses actes, une jeune femme s'offre entièrement à Diana, qui doit la protéger. En toile de fond, le destin, les Dieux qui se moquent du tragique. Republié dans le premier volume de Greg Rucka présente Wonder Woman, chez Urban Comics. Intelligent de leur part.

* Enfin vous saviez que Wonder Woman a connu sa période psychédélique, sans costume, et s'était mise à apprendre les arts martiaux pour se défendre (elle n'avait plus de pouvoirs). Tout cela vous est raconté ici.


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Une anthologie pour tout savoir!




CABLE #1 : RETOUR AUX ANNEES 90 AVEC ROBINSON ET PACHECO

Ce sont de nouveau les années 90 chez les mutants! On l'avait compris, avec les séries X-Men Gold et Blue, ou le retour de Generation X. Avec Cable c'est encore plus limpide. Le personnage est très fortement connoté. Je ne sais pas vous, mais pour moi Cable c'est Rob Liefeld, X-Force, ou encore le Chant du Bourreau. Toute une époque, parfois décriée, mais à laquelle on revient souvent par nostalgie.
Avec ResurrXion, qui est censée être une nouvelle ère pour les titres mutants, Cable s'offre un retour à la fois classique, et novateur. Non je plaisante, pour le moment, classique tout court. James Robinson nous emmène tout de suite au XIX° siècle, dans une petite ville américaine, dans la traditionnel saloon où traîne les malfaiteurs tout heureux d'être capables d'imposer la loi du plus fort, à une population effrayée qui ne pipe mot. Jusqu'à ce que Nathan pousse les portes du tripot, pour donner une bonne correction à ces imbéciles. Problème (apparent), ils sont dotés d'armes bien plus modernes que ce qui existait le siècle passé, et semblaient attendre l'arrivée de leur opposant. On ne comprend pas vraiment après qui et pourquoi en a le héros, ce qu'il vient faire là, mais peu importe, James Robinson a choisi la bonne approche, à savoir mettre de coté tout ce qui a été fait récemment, pour préparer un récit indépendant du reste de l'univers Marvel, qui se lit facilement pour ce qu'il est, que tout nouveau lecteur peut aborder sans être découragé. Cable voyage dans le temps, et il ne rigole pas, tout est déjà là.
Comme si cela ne suffisait pas, nous sommes ensuite conduits jusqu'au Japon (oui, Cable est un spécialiste de la téléportation, le scénariste le rappelle) où le mutant des années 90 tombe sur un village ravagé par des criminels équipés d'armes futuristes (là aussi) et décide de venger le petit garçon assassiné d'une habitante locale. Sauf qu'il a beau être prêt et lourdement équipé, il va avoir du fil à retordre, et pas qu'un peu. La dernière planche n'est guère optimiste...
Carlos Pacheco est de retour aussi, et franchement, il colle parfaitement au ton de cette série. Là on a la version propre et appliqué de Pacheco, qui livre un Cable ultra reconnaissable, puissant et convaincant, tel qu'on en avait plein les pages il y a vingt/vingt-cinq ans. L'artiste est à l'aise et fait tout avec classe, que ce soit l'Amérique des cow-boys ou le Japon féodal. Du coup un bon point de plus pour la série.
En gros, c'est ce que nous attendions. Rien de bouleversant, mais du Cable qui ressemble à du Cable, avec une équipe artistique qui assure le job et ravive le meilleur des nineties, sans pour autant surjouer les défauts d'alors. Mainstream et sympathique, on attend donc la suite. 


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THE GODDAMNED TOME 1 : AVANT LE DELUGE (URBAN COMICS)

Il est inutile d'avoir étudié la Bible durant des années pour connaître l'histoire de Caïn et Abel. Les deux premiers frères de l'humanité, mais aussi le premier meurtre de l'histoire. Ces deux-là sont les fils d'Adam et Eve, qui après avoir été chassés du Paradis, vivaient sur une terre idyllique où n'existaient pas les conflits, la mort, la guerre, jusqu'au jour où Caïn décida donc d'assassiner son frangin. Tout ceci est admirablement bien raconté par Jason Aaron, dès le premier épisode de la série The Goddamned. Comme le dit lui-même le personnage principal : (Caïn dixit) mon frère était un sale con, nous étions les deux premiers nés du monde et on ne pouvait pas se blairer... un jour ce bâtard m'a tellement énervé que j'ai fait ce que personne n'avait jamais fait, je l'ai tué. Depuis ce geste extrême, 1600 ans ont passé et ce qui était autrefois une planète formidable et accueillante est devenue un enfer sur Terre. L'action se déroule au milieu des corps ensanglantés, de la guerre continue, dans la fange, la crasse et la violence. Dès les premières planches on comprend que ce sera sanguinolent, sans aucune pitié. Les êtres humains qu'on croise ressemblent plus à des bêtes assoiffées de sang. Voilà que débarque dès le tout début de la série une petite armée de barbares, avides de destruction, alors que Caïn vient à peine de relever la tête, après avoir passé des heures à récupérer et se régénérer la tête dans une fosse à purin. Il se reprend rapidement et sauve la vie d'un petit gamin. Mais Caïn reste avant tout un solitaire, condamné à errer car malheureusement, ne pouvant pas même mourir. Une atroce ironie du destin, le choix d'un Dieu qu'il renie profondément et semble bien rire à ses dépends.

Caïn n'est pas la seule tête d'affiche de ce premier tome. Avant le déluge, cela veut dire que fort naturellement, Noé est de la partie. Le patriarche chargé de repeupler la Terre après la colère divine et la noyade généralisée est ici présenté de bien singulière façon. Lui aussi est un guerrier barbare, une sorte de braconnier/esclavagiste qui se plait à semer la destruction, à imposer la loi du plus fort. Il est engagé dans le processus de construction de son arche, mais c'est une véritable ordure, loin de ce que nous expliquent les textes sacrés. Forcément le conflit entre Noé et Caïn ne va pas tarder à exploser, le second cité attendant de croiser la route d'un être assez puissant pour enfin le tuer, et lui offrir ce repos qu'il pourchasse en vain. Au passage, il va sauver Aga, veuve en détresse dont le fils Lodo a été enlevé, et ça va être un vrai carnage organisé, presque à chaque page. The Goddamned, ce n'est pas pour ton petit frère de douze ans.
Le dessin est l'oeuvre de R.M.Guéra, qui retrouve ainsi Jason Aaron, après l'excellente série Scalped. Désolation, sauvagerie, esthétique du sale et du délitement, c'est horrible et en même temps c'est beau, puissant, prenant. Assurément, l'artiste est à sa place, et peu d'autres auraient pu fournir un travail aussi pertinent. Les couleurs de Giulia Brusco magnifient cette apocalypse annoncée, dans un univers condamnée où aucune lueur d'espoir ne survient, sauf lors d'un bref flash-back lumineux et sarcastique. 
The Goddamned a tout pour être une des grandes séries phares de l'été. A dix euros, le tome un semble se vendre à merveille, et Urban Comics tient là une oeuvre qu'on pressent majeure et incontournable. 


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LE COMPLEXE DU MESSIE : SOUVENIRS MUTANTS AVEC HOPE SUMMERS

On revient sur un grand classique moderne ce mercredi. Le Complexe du Messie, ça vous dit quelque chose, bien entendu!
La race mutante est au plus mal, au bord de l'extinction. Depuis le serment magique prononcé par la Sorcière Rouge (No more mutants) à la fin de House of M, il ne reste plus qu'une poignée de mutants, moins de 200, là où auparavant ils étaient des millions. Isolés, menacés, ils s'en remettent à Scott Summers pour trouver un guide éclairé, et continuent de chercher désespérément une solution à cet épineux problème. Une mince lueur d'espoir se manifeste toutefois : la première naissance d'un enfant doté du chromosome X a été enregistré en Alaska. on pensait que cela ne se produirait plus, on s'était trompé. Tout de suite, c'est la foire d'empoigne pour savoir qui mettra les mains sur le nouveau né. Les X-Men sont bien sur de la partie, mais ils ne sont pas les seuls, puisque les Purifiers du révérend Stryker les ont devancé, et ont rasé par le feu le village tout entier. Il faut aussi compter sur l'alliance entre Exodus et Monsieur Sinistre, et un électron libre qui va avoir un rôle considérable à jouer dans le dénouement de la saga, et ce qui va suivre, le revenant Bishop, qui va s'aliéner au passage tous les anciens amis qu'il a pu se constituer lors de son passage chez les X-Men. Camp contre camp, l'univers des mutants (ce qu'il en reste) se divise et se déchire, entre ceux qui veulent perpétuer la race, en finir une bonne fois pour toutes, ou ceux qui veulent exploiter la situation à des fins personnelles. Violence, coups de théâtre, sentiment d'urgence permanent, monstres en liberté (le Prédateur X, une sorte de bête carnassière qui n'aime pas trop les mutants), le Complexe du Messie ne vous laisse pas un instant de répit pour souffler, et décide de l'avenir des X-Men : stop ou encore?

Il s'agit là d'un grand événement mutant, qui concerne plusieurs séries, comme Uncanny X-Men, New X-Men, X-Men (pas encore Legacy) et X-Factor. Du coup, les scénaristes et les dessinateurs sont légions. En vrac, citons le grand Marc Silvestri et son trait ultra précis et léché, qui assure le show dans le numéro d'introduction. Le réalisme est à l'honneur avec Billy Tan, très appliqué, et à l'aise sur les titres mutants. Humberto Ramos apporte une touche différente, d'avantage héritée des cartoons et du manga surtout, qui peut décontenancer vu le reste des tonalités exprimées dans ce Deluxe. Cotés narrateurs, Brubaker, ou encore Mike Carey, sont parmi les cadors qui s'illustrent. Après pas mal de palabres et de passages à vide, Le complexe du Messie permit lors de sa sortie de donner un joli coup de fouet aux titres X, tant il s'y passe des choses, souvent déterminantes pour la suite. Un personnage de grande importance meurt, Layla Miller gagne en profondeur (Facteur X), la jeune et jolie Hope Summers fait ses premiers pas, Bishop devient l'ennemi public numéro un, et Scott Summers durcit notablement le ton. Au point d'entamer une reconversion en bad-boy mutant capable de se salir les mains, et d'aimer les plonger dans le cambouis. Retrouver l'intégrale de cette saga dans un seul et bien fourni album (Marvel Deluxe chez Panini) est presque indispensable pour tous les lecteurs qui souhaitent mettre dans leur bibliothèque les meilleurs tranches de vie de Cyclope et de siens.  Fortement recommandé.
Le gros bémol avec le recul : Hope Summers. Après nous avoir fait miroiter un personnage fort, des liens étroits avec son héritage (Phénix?) indirect et des conséquences importantes pour tout l'univers Marvel, la petite a fini sur une voie de garage, dans l'attente de bonnes idées qui ne viendront plus.




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COVER STORY RELOADED (10) : CAPTAIN AMERICA #193 MADBOMB! (1976)

Cover Story (reloaded) c'est une cover, une histoire, quelques explications. Dixième  épisode, avec Captain America en 1976.
La nation américaine toute entière est en péril. Une "élite" composée d'aristocrates racistes et mégalos s'est assuré les services d'un savant un peu pathétique (sa fille est gravement malade, il n'a pas d'autres choix que de prêter main forte à ses employeurs) pour mettre au point une arme redoutable : La bombe de la folie, qui en explosant déclenche chez ses victimes un accès de rage incontrôlable, et ravale l'homme au rang de bête sans cerveau ni sensibilité. Deux engins ont déjà explosé, mais ils étaient de dimension modeste par rapport au "Big Daddy" qui pourrait bien asservir les Etats-Unis au complet, le jour de la célébration du bicentenaire. Captain America et le Faucon mènent l'enquête pour le S.h.i.e.l.d, et ils ont d'ailleurs subi les effets d'une première explosion mesurée. Ils savent que si la bombe n'est pas découverte et désamorcée à temps, il ne restera rien d'autre qu'un pays servile et dominé par cette caste de fous furieux, qui passe ses journées en tenues d'époque (un peu à l'instar du Club des damnés, cher aux X-Men) à délirer sur d'improbables plans de reconquête de classe. Deux héros au coeur pur, sans autre pouvoirs que leur force et leur détermination, pourront-ils sauver une nation toute entière, alors qu'il ne reste que quelques heures, quelques jours, pour empêcher l'inévitable? C'est la question que pose ici Jack Kirby, de retour chez Marvel après une première période historique (avec Stan Lee) et un crochet chez la concurrence Dc comics (le temps de créer Kamandi et le Fourth World, entre autres). Il signe là une sorte de testament politique assez ingénu mais très dynamique, avec des personnages iconiques, un sens du mouvement démentiel et des héros qui bondissent hors de la page, au mépris du danger et parfois... des proportions. Kirby, le King, quoi, toujours aussi à l'aise quand il s'agit de mettre en scène des appareils fantasmagoriques, ou des scènes de bataille épiques. A cette époque, Kirby était aussi aidé par moments par l'encreur Frank Giacoia, qui sans aller jusqu'à atteindre l'osmose de l'ère Joe Sinnott, permettait à sa manière de magnifier le travail du maître, par ailleurs engagé dans la reproposition d'un Captain America plus monolithique et moins nuancé, après la prestation de Steve Englehart sur le titre, qui en avait fait un héros désabusé et circonspect vis à vis du gouvernement américain. Un vent de restauration flotte dans ces pages. Une autre façon de voir le comic-book, un bain de nostalgie, parfois salutaire, toujours édifiant, à l'heure où Steve Rogers endosse le costume et les idéaux d'Hydra, et domine la planète dans Secret Empire, qui a cours depuis quelques semaines en Vo.


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Du bon vieux Captain America dispo ici : 


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