LE BILLET D'HUMEUR : TRAP DE M.NIGHT SHYAMALAN


Trap (de M. Night Shyamalan)

Si le cinéma de Shyamalan enseigne bien quelque chose au spectateur, c'est que les monstres existent, même s'ils ne sont pas forcément identifiables au premier regard. Le monstre peut être probablement enfoui derrière la patine de la respectabilité ou sous les normes imposées par la société… et puis, quand on gratte un peu, ou en certaines circonstances particulières, on se rend compte de l'horrible vérité, mais il est alors trop tard. Trap, c'est l'histoire d'un concert organisé sous la forme d'un piège, dans lequel est tombé "le Boucher", un tueur en série dépeceur, après lequel courent toutes les forces de police depuis des mois. Sur scène, une pseudo chanteuse pour adolescentes, The Raven, qui récupère avec intelligence tous les défauts caricaturaux de ce genre de prestation musicale (le R&B, que je qualifierais plutôt de bruits rythmés) et de phénomènes de mode. Au passage, l'artiste est incarnée par une des filles du réalisateur, car on n'est jamais aussi bien servi que par son propre arbre généalogique (tout le monde n'a pas la chance de tourner un premier film -banal- au sortir de l'adolescence, comme c'est arrivé à son autre fille, produite par papounet). Soyons honnêtes, cette histoire de père de famille en apparence presque parfait, qui abrite en réalité un horrible assassin traumatisé par une enfance vexatoire, apparaît par endroits aussi crédible que le bulletin quotidien permettant de savoir s'il est possible de se baigner dans la Seine. Au bout d'un moment, plus personne de sérieux n'accorde le moindre crédit aux résultats, car on sait bien que les dés sont pipés et que de toute façon, tu as payé ta place alors il va falloir plonger et faire la brasse. Oui, Shyamalian se contrefout ouvertement des spectateurs, notamment dans la dernière partie, quand le film quitte la salle de spectacle pour plonger dans la vie quotidienne des protagonistes et nous offrir une éprouvante séance de poker menteur, qui met à l'épreuve les nerfs des spectateurs, tout en titillant leur sens de l'humour, tant certaines situations sont littéralement "WTF". En fait, les intentions sont bonnes et Mister Night reste un des maîtres quand il s'agit d'instaurer le malaise et de faire durer le suspens, mais Trap ne devait probablement pas avoir d'autre vocation que celle de régler un ou deux crédits à la consommation. Les dialogues sont torchés par Chat GPT, le père et les spectateurs du concert qui passent leur temps à se balader dans les coulisses de la salle en plein show sont d'une rare absurdité. La suspension de l'incrédulité confine ici à la suspension des capacité cognitives, si on souhaite apprécier ce Piège. Mais en ces temps de canicule, ça fait du bien d'avoir la clim durant deux heures, c'est déjà ça de pris.




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BIG GAME : LE CROSSOVER DE MARK MILLAR ET PEPE LARRAZ


 Et puis, vint le jour où Mark Millar décida d'employer la bonne vieille méthode, celle qui est devenu une recette traditionnelle, voire même éculée chez les grands éditeurs de comic books : le crossover. Il faut dire que les séries à succès se sont accumulées et que la tentation de faire interagir tous les personnages de son Millarworld était devenu particulièrement grande. Depuis Wanted (sa toute première production personnelle, où il était question d'une révélation surprenante : le monde a autrefois connu un âge des super-héros mais tous les justiciers ont été éliminés par une organisation criminelle, aujourd'hui incarné par Wesley Gibson) jusqu'au tout récent The Ambassadors (où il était question d'attribuer des supers pouvoirs artificiels et disponible pratiquement sur catalogue, à une série d'individus choisis dans chaque principale nation du monde) Mark Millar a toujours eu le don de percevoir ce qui traversent l'imaginaire collectif et infuse dans notre société, pour en faire des blockbusters chargés en adrénaline, où on ne s'ennuie jamais. Certains trouvent que ces œuvres sont un peu faciles et superficielles, la plupart les dévorent et en apprécient systématiquement l'entertainment indéniable et efficace, caractéristique de tout ce qu'il entreprend. Nous revoici donc avec le dénommé Wesley, qui s'inquiète de la résurgence de ces héros autrefois exterminés. On en aperçoit partout et il va bien falloir s'en débarrasser à nouveau. L'individu idéal pour cette basse besogne, c'est Nemesis, qui vient de faire son grand retour l'an dernier dans l'univers de Mark Millar. Un tueur sans foi ni loi, qui va être bien utile pour mettre à mal la communauté super-héroïque. Attention, ça va défourailler sans pitié. 



Bien évidemment, un des points saillants de ce crossover c'est la manière dont toutes les séries écrites par Mark Millar vont finalement être présentées aux lecteurs. Parfois, cela coule de source et d'autres fois, c'est un peu plus forcé, mais l'artiste n'oublie pas d'aller chercher dans le fond de son catalogue pour exhumer des personnages ou des titres qui semblaient au point mort, depuis des années. Hit-Girl, mais aussi Kick-Ass, occupent une place toute particulière et c'est ainsi une forme d'auto-hommage à tout le travail de Millar qui est mise en place, car il s'agit de deux créations fondamentales. Kick-Ass, c'est ce jeune gamin sans super pouvoirs qui va être, sans le savoir, le premier super-héros qui n'en est pas vraiment un, à inspirer les autres. Hit-Girl, quant à elle, est probablement la plus dangereuse du lot; c'est elle qui va permettre à l'histoire d'avancer et de subir un profond revirement, alors que les super-héros se font descendre les uns après les autres. On assiste d'ailleurs à une bascule intéressante à partir du troisième épisode, l'histoire vire clairement à la science-fiction la plus pure, avec des voyages dans le temps mais aussi une invasion à échelle globale, qui permet un grand final pyrotechnique, qui n'est pas sans rappeler le fonctionnement classique des crossovers chez les grandes maisons d'édition américaines. C'est surtout une manière d'adresser un clin d'œil appuyé à toutes les pratiques, les tics d'écriture, mais aussi tout simplement le meilleur des comic books super-héroïques que nous lisons depuis des années. Pour l'occasion, le choix du dessinateur est excellent puisque Pepe Larraz est incontestablement à insérer dans le top five des artistes mainstream du moment. Si vous cherchez la moindre vignette banale, sans puissance, où l'artiste ne donne pas une dimension grandiloquente et vibrante à ses dessins, sachez que vous ne la trouverez pas. Larraz signe un travail absolument parfait et même lorsqu'il doit insérer un grand nombre de personnages dans la même (double) splash page, c'est toujours avec une dextérité évidente et un sens du spectacle inné. Alors oui, Big Game n'échappe ni aux qualités ni au défauts habituels des œuvres de Mark Millar (y compris cette grande théorie complotiste d'un monde dirigé dans l'ombre par de vrais puissants. On apprend dans ces pages que le covid a été crée par ces individus, et que la variant Omicron est une parade trouvée par le héros de Prodigy !), mais si vous êtes sensibles à ce qu'il a fait jusque-là, cette manière de relier tous les points pour forger un univers cohérent et explosif ne vous laissera pas indifférents. Incontestablement, une des lectures qu'il faut avoir parcourue cet été.



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PREVIEW : GREEN LANTERN DARK (ELSEWORDS)

 


Le monde des Green Lantern, c'est votre dada? Rendez-vous en octobre, avec le retour des fameux Elsewords que publiait autrefois DC Comics. Green Lantern Dark se présente sous la forme d'un titre en sept parties, publiées à un rythme bimestriel. Au scénario, Tate Brombal (House of Slaughters, ou encore Barbalien, de l'univers Black Hammer) et au dessin le très bon Werther Dell'Edera, dont nous attendons toujours des nouvelles de la version française du crossover Batman/Dyland Dog. Le pitch : Sur une Terre post-apocalyptique peuplée de monstres, la guerre entre le bien et le mal a pris fin il y a bien longtemps…et c'est le mal qui l’a emporté. Dorénavant, les ténèbres dominent tandis que l’humanité s’efforce de survivre sur des terres hostiles et dévastées. Parmi les ténèbres, il resterait un unique héros, qui errerait en solitaire : celle qui possède la mythique flamme verte et qui pourrait faire ressurgir la lumière dans un monde bien sombre, la Green Lantern. Mais personne ne l'a vue depuis des années, tandis que sur l’île de la Nouvelle Angleterre, l’armée des morts vivants de Solomon Grundy grossit en nombre, chaque nuit.
C'est l'occasion de découvrir Rina Mori, nouvelle Green Lantern, pas forcément des plus sympathiques et motivées, mais qui va devoir se faire violence, pour devenir l'héroïne dont ce qui reste du monde a besoin !
Rendez-vous le 23 octobre en VO et en 2025 pour la Vf, qui sera chroniquée sur UniversComics, ça va de soi !








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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : HISTOIRES INCROYABLES DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES


 Dans le 180e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Incroyables histoires des jeux olympiques et paralympiques, ouvrage collectif qui est édité chez Petit à petit dans la collection Docu BD. Cette semaine aussi, je reviens sur 6 promenades et expositions autour de la BD que vous pouvez faire en France et en proche Belgique cet été :


- L’exposition La BD à tous les étages au centre Pompidou de Paris, une exposition qui en regroupe 5 consacrées à la bande dessinée depuis les années 60


- À Lyon, au musée des tissus et des arts décoratifs, on y retrouve une exposition consacrée à Hugo Pratt et son personnage fétiche Corto Maltese


- À Strasbourg c’est le travail de Julie Doucet qui est exposé au musée Tomi Ungerer, une exposition baptisée Rétrospection qui revient sur la carrière de l’artiste canadienne


- À Angoulême nous retrouvons 3 expositions temporaires à la cité internationale de la bande dessinée et de l’image, l’une consacrée aux super héros Marvel, la seconde au lien entre la cuisine et le 9e art et la troisième intitulée « Cher journal » à la bande dessinée Lou


- En Belgique, à Bruxelles, se déroulent au musée de la bande dessinée une grande exposition qui tourne autour de l’éditeur Le Lombard et une autre qui met en lien le Jazz et la BD


- À Blois, c’est l’univers de la série Pico Bogue que l’on retrouve dans une exposition gratuite disponible à la maison de la BD jusqu’à la fin de l’été.




 
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HACHETTE ET LA (SUPERBE) COLLECTION FLASH GORDON


 Si comme moi vous allez souvent faire un tour en kiosque (il en reste quelques-uns…) pour jeter un œil sur les nouveautés éventuelles, vous avez probablement remarqué la nouvelle collection lancée par Hachette. Flash Gordon ! Ce héros connu de (presque) tous est un personnage emblématique des comic books de science-fiction, créé par l'illustrateur Alex Raymond. Il pointe le bout de son nez (et de ses poings) pour la première fois le 7 janvier 1934, dans les pages dominicales des quotidiens nationaux qui adhèrent à l'agence de presse KFS (King Features Syndicate), de facto l'éditeur de la bande dessinée. Alex Raymond, donc. Un artiste talentueux et innovant, qui a créé Flash Gordon en réponse au succès de l'autre célèbre aventurier, "Buck Rogers", lancé quelques années plus tôt. Inspiré par les romans d'aventure de l'époque, ainsi que par les récits de science-fiction d'auteurs comme Edgar Rice Burroughs ou le romancier Jules Verne (cocorico), Raymond a cherché à développer une série capable de combiner l'exotisme et le spectaculaire, tout en offrant une richesse visuelle sans précédent. Chaque dimanche, c'est un tour de force, une nouvelle menace, de nouvelles créatures inattendues. Le style artistique de Raymond se distingue par un trait élégant et dynamique, ses compositions détaillées et ses personnages magnifiquement mis en scène ne souffrent d'aucune baisse de régime, même dans les petites vignettes de transition, même dans les temps faibles. Un travail d'orfèvre, permanent. Chaque planche est une œuvre d'art en soi, avec une attention minutieuse portée aux décors et aux costumes. Raymond capture systématiquement l'imagination des lecteurs avec ses paysages extraterrestres luxuriants, ses créatures fantastiques (ses femmes si lascives et sensuelles) et ses machines futuristes. Les premiers épisodes de Flash Gordon nous plongent dans un danger permanent, avec des rebondissements si abondants qu'on finit par en avoir le tournis ! L'histoire commence avec Flash Gordon donc, un athlète de polo et diplômé de Yale, et sa compagne, Dale Arden, qui sont embarqués de force dans une fusée construite par le Dr. Hans Zarkov. Ce dernier, un scientifique brillant mais qui n'a pas toute sa tête, a découvert que la Terre est menacée de destruction par un mystérieux corps céleste en approche. Selon lui, l'impact de sa fusée pourrait dévier l'astre et éviter la fin du monde. Tant pis pour les malheureux passagers, qui à priori ne sont pas volontaires pour cette expérience extrême. Leur voyage (car oui, ils survivent…) les mène alors sur la planète Mongo, un monde peuplé de diverses races et dominé par le tyrannique Empereur Ming l'Impitoyable, une de ces caricatures de méchants communistes asiatiques, très en vogue dans les années 1930. 



Les premières planches dominicales donnent rapidement le ton de la série : des combats spectaculaires, des alliances improbables et des intrigues palpitantes. Avec Dale Arden qui se cantonne au rôle de demoiselle en détresse, enlevée chaque dimanche, puis libérée, sujette aux caprices des hommes, qui prétendent tous l'épouser de force, ça va de soi. Flash et ses compagnons de passage doivent affronter des dangers constants, qui sont en général des créatures monstrueuses, des pièges mortels ou les machinations de Ming. Le rythme est effréné, et Flash Gordon est malmené, brutalisé, laissé pour mort, chute dans le vide, se noie, pour in fine se rétablir le dimanche suivant, ou être sauvé par un nouvel allié de circonstance. Mongo apparaît comme une planète divisée en différents royaumes, chacun avec ses propres cultures et souverains. On y trouve des forêts luxuriantes, des déserts arides, des cités flottantes (merveilles de la science, qui captivent Zarkov) et des royaumes sous-marins. Cette diversité permet à Raymond de déployer toute son inventivité visuelle et narrative et de multiplier les prouesses d'un héros qui ne doute pas, possède un physique remarquable, des poings en acier. Et qui s'adapte très vite à son nouvel environnement ! Flash Gordon, c'est en définitive un terrien tout ce qu'il y a de plus normal, mais dont le physique et le courage sont bien au-dessus de ceux du quidam moyen. Il passe son temps à bondir, combattre, très souvent en slip ou bien affublé d'un costume très saillant, que vous allez découvrir dans ce premier volume, disponible en kiosque avec Hachette. La collection est publiée dans un grand format horizontal du plus bel effet, avec un grammage remarquable et une restitution des dessins et des couleurs de premier ordre. Toute une série de cadeaux vous attend si vous décidez de vous abonner et quand on voit la qualité de la première parution, qui plus est réhaussée par une partie rédactionnelle qui éclaire sur ce que l'on va lire, ce ne sont pas les raisons de poursuivre l'aventure qui manquent. Signalons aussi, puisque nous avons parlé d'Alex Raymond, que le scénario de ces premiers épisodes est l'œuvre de Don Moore. Dans l'esprit de beaucoup, Flash Gordon c'est ce personnage baroque, héros d'un film et d'une bande-son signée Queen. Pour les connaisseurs de la grande bande dessinée d'aventure et de science-fiction, c'est surtout un comic book indispensable, un monument du genre !




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UNIVERSCOMICS LE MAG' 44 JUILLET/AOUT 2024 (HELLBOY)


UniversComics Le Mag' 44 de Juillet/Août 2024

84 pages. Gratuit.

Pour obtenir votre Mag' gratuit, les liens sont :

https://www.transfernow.net/dl/20240721ylrAlrYc/hdJNb5eJ

ou : https://uploadnow.io/f/KgFGTBS

ou lien direct : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1020104352859121

Lire en ligne : https://madmagz.com/fr/magazine/2134577


HELLBOY 30e anniversaire

- Le dossier spécial #hellboy

- Les actus comics 

- #donaldduck fête ses 90 ans, dossier

- Preview : #greenlantern Dark 

- Le cahier critique, les sorties de juin, avec un tour en librairie chez Delirium Urban Comics Panini Comics FranceDrakoo #bamboo Delcourt Comics Les Humanoïdes Associés Petit à Petit Éditions Dupuis 

- Le meilleur de la BD avec le podcast #lebulleur 

- Portfolio : les #Dazzler disco variant covers de #marvel 

- L'actu de la page FB

- Le guide des sorties Vf de l'été


Merci à #benjamincarret, le seul et unique graphiste derrière tous nos numéros ! Cover de Patrick Grau, after Mignola. 

Merci à toutes et à tous pour votre patience. Le Mag' a eu un retard ce mois-ci, et le prochain numéro est prévu début septembre. Un truc à nous dire , On attend de vous lire. MERCI et bon été ! 


BONE : BIG JOHNSON BONE & AUTRES CONTES OUBLIÉS


 Plus encore qu'une série, Bone, de Jeff Smith, est un univers à part entière. Si toutes les histoires ont d'abord eu droit à une publication en noir et blanc, une réédition en couleurs a suivi. C'est sur ce principe que nous retrouvons chez Delcourt un album "hors série" qui propose deux aventures précédemment proposées par l'éditeur (mais pas en couleurs) et des épisodes courts et inédits. Le volume se présente d'ailleurs sous la forme d'une anthologie, avec des récits signés Jeff Smith et d'autres de Tom Sniegoski, principalement centrés sur Big Johnson Bone. Le véritable grand ancêtre de la célèbre saga. Une légende. Pour ajouter du liant à cette initiative, les deux auteurs ont utilisé un prétexte narratif simple et efficace. Smiley est parti faire du camping avec trois petits Bone (Ringo, Bingo et Todd), ainsi que Bartebly. Smiley endosse le rôle du narrateur des histoires individuelles, tandis que les trois petits scouts profitent de l'expérience et semblent émerveillés par les contes foutraques qui leur sont racontés. Tout cela est rythmé par des rencontres fantastiques, comme si nous étions plongés dans la version délirante des Castors Juniors, avec une buse géante et ses œufs, ou encore un bébé Big Johnson, à sa naissance capable des exploits les plus herculéens, dont la précocité physique et intellectuelle laisse présager de grandes prouesses futures. Des prouesses qui d'ailleurs commencent par un concours du plus gros mangeur et la rencontre avec une jolie créature, qu'on nomme la gobe-tourtes, capable de se nourrir à la vitesse de l'éclair. Ne cherchez pas, c'est principalement drôle et rythmé !



Big Johnson Bone constitue l'aventure la plus longue et elle s'étend en trois grands chapitres, qui permettent de revenir sur la manière dont le personnage légendaire et éponyme est parvenu à devenir une sorte de protecteur pour les plus faibles, et un mythe pour ceux qui aiment raconter des histoires au coin du feu. Il a notamment eu l'occasion de s'illustrer face à toute une armée de rats-garous omnibulés par leur appendice caudal et qui avaient décidé de s'emparer et de dévorer tous les habitants de la vallée. Des petits mammifères promis à la disparition, sauf si Big Johnson Bone vient à leur secours, accompagné par son petit singe, Mr Pip, et Stillman, un jeune dragon qui préfère jusqu'ici lancer des pierres plutôt que de cracher du feu. Jeff Smith s'en donne à cœur joie, en faisant preuve d'inventivité remarquable, en réinterprétant, en refaçonnant le mythe de la frontière, avec un bestiaire attachant et inspiré. Et bien entendu, avec ce trait toujours aussi souple et cartoony qui ne souffre d'aucune baisse de régime, tout en rondeur, tout en évidences, même si par endroits le texte a tendance à être trop abondant et à manger une partie de l'espace des vignettes. Même si vous ne connaissez pas grand-chose à l'univers de Bone, ce hors-série est suffisamment indépendant et il contient de bons moments; de quoi vous convaincre d'en savoir plus, au point de vous plonger dans le reste de la série, intégralement publiée par Delcourt.


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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...