LE PODCAST "LE BULLEUR" PRÉSENTE : UN AUTEUR DE BD EN TROP

Ce n'est pas parce que vous désirez devenir un artiste de bande dessinée que vous allez forcément connaître le succès! Vous savez ce que c'est, ces salons spécialisés où vous avez l'impression que vous n'êtes pas à votre place; vous voyez les files d'attente se former autour de vous, mais vous n'avez personne à votre table... En fait le personnage de cette bande dessinée (Daniel), qui n'est autre qu'une projection de l'auteur lui-même, est boudé par le public, jusqu'au jour où il va mettre les mains sur des planches réalisées par un jeune ado du nom de Kevin. Là c'est la révélation; elles contiennent un potentiel extraordinaire au point que son éditeur accepte d'en faire un album et de le présenter bien vite à Angoulême. Seulement voilà, les planches ne sont pas les siennes, Daniel va-t-il donc devenir un imposteur, un tricheur..? Ce n'est pas la première bande dessinée qui aborde le marché et les coulisses du genre; récemment nous avons eu le plaisir de lire par exemple Cover de Brian Bendis, toujours en attente d'une publication chez Urban Comics; aujourd'hui nous vous présentons donc Un auteur de BD en trop, de Daniel Blancou,  sorti chez Sarbacane, et qui vous est raconté en détails dans l'épisode de la semaine de l'excellent podcast "le Bulleur", que nous relayons avec enthousiasme chaque samedi. Bonne écoute, et pour finir bon weekend à toutes et à tous.


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DIEU CREE, L'HOMME DÉTRUIT : OEUVRE FONDAMENTALE DES X-MEN

Je pense qu'il est inutile de revenir sur l'importance fondamentale de Chris Claremont dans l'histoire et la réussite des X-Men; non seulement ce scénariste génial était capable de préparer bien à l'avance des trames complexes aux ramifications multiples, mais en plus il est celui qui a réussi à crédibiliser le mieux l'hystérie anti mutant, qui est un des thèmes fondamentaux de la série, comme le souhaitait d'ailleurs Stan Lee au départ. Année après année, le climat est devenu toujours plus tendu et les mutants ont été placés sur la sellette, au point d'être stigmatisés comme ont pu l'être et le sont encore aujourd'hui certaines catégories de la population, en raison de leurs croyances religieuses ou de leurs origines. Tout ceci se combine avec l'ère Jim Shooter, qui décide d'offrir au lecteur des produits plus adultes et de qualité, une série de graphic novel qui à plus à voir avec la BD européenne que le comics traditionnel, sur la forme. C'est dans cet écrin que voit le jour ce qui sera une des pierres angulaires de la mythologie des X-Men.
Claremont y dénonce l'hystérie qui traverse les États-Unis dès lors qu'il s'agit du fait religieux, et qu'on tend l'oreille vers les discours de la droite religieuse extrémiste. Autrefois c'était le Ku-Klux-Klan qui s'en prenait à la population noire, aujourd'hui c'est le révérend William Striker, une sorte de double maléfique du professeur Xavier, qui entame une croisade contre l'homo superior. Pour lui, ce dernier est une perversion totale de l'humanité et il est prêt à tout pour l' exterminer, quitte même à tendre un piège au professeur et ses élèves, à l'issue d'un débat télévisé. Les purificateurs ont recours systématiquement à la violence, l'enlèvement, le meurtre, pour eux tous les moyens sont bons pour arracher ce qu'ils considèrent être de la mauvaise herbe. Le climat social est d'ailleurs extrêmement tendu; il suffit de voir cette scène où une encore jeune Kitty Pryde se bat à coup de bourres-pif avec un collègue d'étude, parce que celui-ci défend les idées de Striker. Fatalement l'étau se resserre et les mutants sont considérés comme une menace dans l'opinion publique, sans qu'ils puissent se défendre où faire entendre un contradictoire.

Les X-Men ne se retrouvent pas face à un vilain traditionnel qu'il est possible de détruire à coup de super pouvoirs, mais face à un homme très dangereux qui utilise son influence, les médias, l'ignorance des masses, pour semer la haine dans la société. Tout le monde est victime, y compris les enfants, et il n'est pas facile d'extirper les préjudices quand ceux-ci ont atteint les cœurs et les cerveaux. D'ailleurs nos mutants préférés en arrivent à s'allier avec Magneto, pourtant considéré comme un ennemi, et ils font front commun pour mettre sur pied une résistance illusoire mais nécessaire.
Le dessin de Brent Anderson subit l'influence de Neil Adams et il vaut surtout par la mise en page, dense mais inventive, et la qualité du jeu d'ombres. Certes certains premiers plans ne sont pas des plus gracieux, l'artiste fera beaucoup mieux par la suite, néanmoins cela reste un travail de bonne facture, qui nécessite de la part du lecteur un véritable investissement : les dialogues et les didascalies sont très présents et ce n'est pas un album qui se lit en un quart d'heure, entre le café et les photocopies, au boulot. Toujours aussi moderne et d'actualité, Dieu créé l'homme détruit nous rappelle la grandeur des X-Men du passé, la raison pour laquelle nous en sommes tombés amoureux et nous espérons toujours aujourd'hui les voir revenir au premier plan. Encore que oui, le run de Jonathan Hickman, pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, pourrait bien être un premier pas vers une renaissance véritable, même s'ils sont encore loin d'être cette bandes de victimes courageuses luttant pour l'égalité et le respect des droits fondamentaux (c'est même le contraire en ce moments, avec des mutants qui s'imposent sur la scène internationale). Si vous n'avez jamais vu cette histoire "vintage" sachez qu'elle est indispensable.


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AVENGERS VS X-MEN CONSÉQUENCES : RETOUR EN MARVEL DELUXE

Lorsque Avengers versus X-Men avait été annoncé, je faisais partie comme beaucoup d'autres lecteurs de ceux qui attendaient beaucoup de cette confrontation. On pourra me taxer d'optimiste, mais il y avait de quoi écrire une saga d'ampleur et de qualité, d'autant plus que les tensions entre les deux groupes avaient atteint un point de non-retour évident. Le problème c'est qu'après des débuts encourageants voire prometteur, l'ensemble a tourné à la farce grotesque, avec notamment le retour sur Terre de la force Phoenix, partagée entre différents personnages mutants, et très mal exploité aussi bien sur le moment que par la suite. Bref, des années plus tard, on ne verse pas une larme en repensant à ce qui fut. Toutefois voici qu'arrive une nouvelle édition, chez Panini, De Conséquences, un volume qui nous permet de relire ce qui s'est passé juste après. En appendice. Accessoirement le plus intéressant.
O,ui il peut arriver qu'un aftermath soit meilleur que l'event qui l'a précédé. Cette remarque inattendue, j'ai tendance à me la faire, à propos de Avengers Vs X-Men:Consequences. Le sujet de cette mini série en cinq volets est simple : suivre le quotidien de Cyclope, incarcéré et défait, et jeter un oeil sur les autres membres des Phenix Five, qui ont eu eux aussi la mauvaise idée de faire partie du camp des battus. En détention Scott Summers reste stoïque et convaincu d'avoir eu raison. Il se heurte au racisme anti-mutant, ce qui ne fait que renforcer ses convictions. Le monde a toujours craint les mutants, même si ceux-ci s'échinent à le sauver. C'est une triste règle, et l'ancien leader des X-Men préfère finalement faire peur et imposer le respect par la force, que d'être un gentil mouton prompt à se faire tondre par le premier ennemi venu. En ce sens l'union entre Cyclope et Magneto scelle un parcours linéaire, un basculement vers une forme de radicalisation du discours du premier cité. Après avoir tué le père (Xavier) au sens métaphorique et désormais au sens propre, c'est sur ses épaules que la communauté mutante va pouvoir trouver un sauveur prêt à plonger les mains dans le sang et la sueur en cas de besoin. C'était déjà en filigrane ce que nous racontait la série Uncanny X-Force de Rick Remender, et c'est le sel de Consequences. Une mini dessinée par 5 artistes différents, un par épisode. Le cinquième est l'oeuvre de Gabriel Hernandez Walta, dont le trait faussement sale et brouillon rappelle vaguement celui de Romita Jr en moins anguleux. C'est l'évasion de Summers qui tient le haut du pavé, avec la présence de Magneto, de Magik (Illyana Rasputin, la soeur de Colossus) et de Danger, l'incarnation vivante de l'ancienne salle des dangers des X-Men. Gillen trouve aussi le temps de nous montrer toute la frustration de Wolverine, et de s'attarder sur les rapports d'alors entre Hope Summers et son père d'élection Cable. Un des meilleurs travaux de Kieron Gillen qui démontre sa capacité d'écrire de bonnes choses, lui qui m'a franchement déçu lors de son run sur les X-Men. 



Et pour compléter l'ensemble, et atteindre un quota de pages suffisant à publier un Deluxe, vous trouverez aussi...de la baston. Et rien d'autre. Comparé à ces "chocs" qui sont tirés de "Vs" la revue complémentaire et dispensable qui a rythmé la publication de AvX, Streef Fighter (le jeu) ressemble à un traité de philosophie. Boum, bam, pif, prends ça manant... Avec en prime de l'humour bien frelaté, censé nous faire croire que ces luttes stériles entre personnages des deux camps ont un sens. Regardez les superstars du catch se tabasser sur un ring, vous trouverez ça bien plus crédible et fun. Une purge totale, qui fait qu'on va s'arrêter là, car consacrer trop de lignes à cette plaisanterie douteuse ne serait pas justifié. En plus j'ai un bras hors d'usage et je tape de la main gauche, soyez cléments...


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LE PODCAST "LE BULLEUR" PRÉSENTE : LES ENTRAILLES DE NEW-YORK

Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme, avec le podcast "le bulleur" qui met en avant un album en particulier, mais aussi l'actualité de la semaine, pour ce qui concerne le neuvième art. C'est rapide et bien présenté, toujours pertinent, aussi je vous recommande chaleureusement d'écouter chaque samedi; aujourd'hui vous allez entendre parler du dernier album de Julia Wertz, qui s'intitule Les entrailles de New York. C'est d'autant plus intéressant que la plupart des récits urbains de super-héros se déroulent dans la mégapole en question. Mais ici il ne s'agit pas d'un guide touristique, d'une version dessinée d'un compte Instagram d'un flâneur en quête des principaux monuments. C'est plutôt un ouvrage qui propose une vision de New York très personnelle, en partie d'ailleurs fantasmée, par une artiste qui s'attache à débusquer ce qui fut et le mettre en lien avec ce qui est, comme animée par une nostalgie et un intérêt pour une époque qui n'est pourtant pas la sienne. Le trait est minutieux et attentif, et l'ensemble échappe à tous les canons possibles. On y apprend une foule de renseignements et on y trouve de très nombreuses anecdotes, comme par exemple une présentation d'une certaine Mary Mallon, accusée d'être responsable d'une épidémie de fièvre typhoïde, et qui inspirera, vous l'avez compris, la naissance des décennies plus tards d'une des ennemis récurrentes de Daredevil, Typhoid Mary. Mais je préfère m'arrêter là et vous laisser écouter le nouvel épisode du podcast le bulleur pour en savoir plus. 


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DAREDEVIL L'HOMME SANS PEUR : RECONSTRUIRE DAREDEVIL

Daredevil est l'homme sans peur... il en a affronté des ennemis, un nombre incalculable, que ce soit le Caïd ou le Tireur, l'Homme aux échasses ou Fatalis, il se les est tous coltinés. Jamais il n'a tremblé. Il faut dire que comme il est aveugle, la plupart des acrobaties invraisemblables qu'il effectue lui passent par-dessus la tête. Mais on a beau être un casse-cou patenté, on n'est pas à l'abri pour autant de l'accident. C'est à cause d'un camion que Matt Murdock est dans un lit d'hôpital entre la vie et la mort; c'est un autre camion d'ailleurs qui est à la base de ses fabuleux pouvoirs, mais aussi de sa cécité. Jed McKay  nous raconte donc ce qui se passe dans la tête d'un homme qui a été brisé par les événements, plus que par ses ennemis. Matt est profondément marqué dans son corps meurtri, il y a de fortes chances que même s'il se réveille, il ne pourra plus jamais sauter d'un toit à l'autre et bondir comme un chat. Son sommeil est peuplé de cauchemars et ses amis se relaient à son chevet, tout comme des ennemis d'ailleurs, qui viennent contempler ce justicier désormais hors d'état de nuire. Il serait si facile de le tuer d'un geste nonchalant... Wilson Fisk par exemple! 
Difficile aussi d'accepter que pour se mouvoir il vous faut une chaise roulante alors que vous êtes habitués à virevolter sur les toits de New York! La dépression est omniprésente et c'est dans la noirceur la plus totale que Murdock s'enfonce, conscient que cette fois-ci il est probablement arrivé au terme de son parcours. Il a des amis qui sont là pour l'épauler, tenter de le relancer, comme Luke Cage Iron Fist ou Jessica Jones, comme par hasard ceux que l'on retrouve à l'écran chez Netflix en sa compagnie. Mais rien n'y fait, la rééducation fonctionnelle est en soit une épreuve comme il n'en n'a jamais connu jusque-là, et le héros d'autrefois n'est plus qu'un handicapé dont chaque pas est une petite victoire, qui pour autant lui rappelle la distance sidérale qui le sépare de son heure de gloire.

Il faut être honnête, l'histoire traîne un peu en longueur et se complaît dans la misère qui a investi le corps et l'esprit de Matt Murdock; néanmoins on tremble à l'idée que ça en est vraiment fini de Daredevil, même si le lecteur avisé est déjà au courant de l'issue favorable, puisque à la suite de cette galère une nouvelle série régulière Daredevil a été lancé par Marvel... adieu le suspense... On regrettera juste la succession de différents dessinateurs d'un numéro sur l'autre, comme s'il était impossible de trouver un artiste convaincant et régulier pour illustrer l'ensemble. Cela nous permet de lire avec plaisir des pages dessinées par Paolo Villanelli, Stefano Landini ou Iban Coello par exemple, alors que le style nerveux et torturé de Danilo Beyruth fonctionne très bien. Cette mini série nous rappelle encore une fois que derrière les super-héros ce sont surtout des drames humains qui se jouent, et si c'est cela que vous voulez lire avant tout, cet album vous tend les bras. Poor broken DD!


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PREFERENCE SYSTÈME DE UGO BIENVENU : DE SI PRÉCIEUSES DONNÉES...

Imaginez un futur pas si lointain que ça (genre 2055) ou l'espace de stockage à disposition de l'humanité tout entière, sur internet, a atteint ses limites. C'est qu'il faut en faire de la place pour emmagasiner toutes ces images imbéciles de plats cuisinés ou ces selfies égocentriques, sans oublier les vidéos qui inondent YouTube du matin au soir. Les victimes à sacrifier risquent d'être célèbres; au diable des chef-d'œuvres du cinéma comme 2001 l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick, ou de nombreux poèmes et romans du patrimoine littéraire... il est bien plus important de préserver la mémoire collective de nos soirées avinées entre potes. Bref, dans un monde comme celui-ci, le pauvre Yves Mathon, qui vient d'enterrer son père en début d'album, n'est vraiment pas à sa place. Le type fait de son mieux pour résister à sa façon, c'est-à-dire qu'il rapporte chez lui des fichiers qu'il est censé détruire, au risque d'en prendre pour des années de prison. Il a son service un robot domestique, Mikki, qui porte également sa fille à naître par gestation procurée. Ce robot est ainsi régulièrement fourni en précieuses datas, et c'est lui qui préserve ce savoir censé disparaître à jamais. Bien évidemment un tel comportement à risque peut connaître une fin tragique d'un moment à l'autre, d'autant plus que deux inspecteurs semblent sur la piste de Yves et remontent petit à petit jusqu'à lui. C'est toute sa vie professionnelle, personnelle et familiale qui risque de basculer, car il ne faudra pas compter sur son épouse pour être solidaire en cas d'inculpation... ça c'est la première partie de l'œuvre d'Ugo Bienvenu, intitulée préférence système. Une vision dystopique et intelligente de ce que pourrait être notre avenir, de cette tentation délétère que nous avons de toujours préférer le superficiel au détriment de l'essentiel. La culture est en danger, mais c'est notre mémoire collective, celle de l'humanité, qui disparaît jour après jour. Nous oublions qui nous sommes et d'où nous venons, nous nous effaçons.



Il y a une césure assez étrange en milieu d'album et la seconde partie est fort différente de la première. Impossible d'en parler en détail sans spoiler toute l'histoire, mais nous basculons vers un utopie de la collapsologie, qui évoque le mythe du bon sauvage, avec un robot qui prend sous son aile celle qui pourrait bien être une petite page d'espoir pour notre monde qui marche sur la tête. Si nous aurions souhaité que ces deux grandes phases soient plus adroitement reliées et que le récit gagne ainsi en clarté et en logique narrative, il n'empêche que cette œuvre est aboutie et truffée de bonnes idées, qui trouvent un écho profond dans cette société qui nous dépersonnalise et nous digitalise toujours plus, mois après mois. Le dessin est clair, concis, sans fioriture, l'histoire est mise en couleurs de manière extrêmement limpide, probablement d'ailleurs dans des tons trop criards par endroit, avec des aplats monochromes extrêmement vifs; on se plaît par moment à songer à ce qu'aurait pu donner une touche légère et éthérée comme celle des aquarelles de Dustin N'guyen par exemple, mais bon, c'est vraiment pour chercher la petite bête et tendre vers la perfection, car autrement ce Préférence système est une lecture hautement recommandable, qui pourrait bien être une des bonnes surprises sur vos étagères en cette fin d'année, où devrais-je dire début d'année, puisqu'à l'heure où vous lisez ces lignes, nous sommes sur le point de fêter le 1er janvier. Bonne et heureuse année à tous alors, et encore merci pour votre fidélité au fil des ans. 


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MARVEL TWO-IN-ONE : LA CHOSE ET DES VEDETTES DANS LES 70'S

Dans les années soixante-dix, une des manières de mettre en valeur les personnages les plus populaires de Marvel étaient de leur proposer un mensuel spécial, dans lequel ils pouvaient faire équipe avec l'invité du jour, pour des aventures pas toujours indispensables, mais qui fleurent bon l'ère des seventies, quand on revisite ça avec nostalgie, des décennies plus tard. Si Spider-Man tissait sa toile dans Marvel Team-Up, la Chose avait le beau rôle dans Marvel Two-In-One. C'est sur les pages de Marvel Feature #11 et #12 (avec des personnages différents à chaque fois) que l'idée est née. Il faut dire que quand c'est Len Wein et Jim Starlin qui s'y collent, et qu'on retrouve Ben Grimm et Hulk, face au Leader, il y a de quoi rêver. Plus encore dans la suite, avec Iron Man, Thanos et les frères de sang. C'est d'ailleurs ici que démarre vraiment ce qui sera dès lors une longue saga à succès, avec Captain Marvel et Thanos, et qui marquera au fer blanc de la gloire la légende même de Marvel. C'est ainsi que prend son envol Marvel Two-In-Oe, où apparaissent aussi les autres membres des Fantastiques, et d'autres super-héros qui se relaient avec la Chose. Certains épisodes se rattachent à des histoires en cours et sont donc d'importance capitale ou notable, pour qui aime recouper les aventures des uns et des autres, et profiter de la richesse narrative du sous-bois marvelien. Dès le numéro un, Ben rencontre Man-Thing, et la menace des Badoons, une race extra-terrestre, plane de toute son ombre. Défilent ensuite nombre d'intervenants, comme Wundarr, Namor, Daredevil, Captain America, ce qui rend le mensuel attrayant, un vivier pour vedettes de l'héroïsme, guest stars le temps d'une grosse vingtaine de pages. Steve Gerber n'oublie pas non plus de faire apparaître des vilains d'envergure, terrifiants et vraiment pas commodes, comme le Mandrill ou encore Nekra. Pour l'épauler dans cette tâche, on trouve Gil Kane et Sal Buscema, loin d'être les derniers venus, et dont la classe ne se dément pas, surtout pour le dernier cité, auteur d'une prestation remarquable.




Steve Gerber étant aussi très occupé avec les Défenseurs, ce n'est pas une surprise de retrouver la merveilleuse Valkyrie, mais aussi d'autres personnages comme l'Exécuteur ou l'Enchanteresse; du coup le scénariste se laisse influencer par l'occultisme et l'ésotérisme et son travail bascule clairement vers l'horreur. C'est donc fort naturellement que le Docteur Strange ou Ghost Rider font eux aussi une apparition pour le plus grand plaisir des fans. On trouve même par la suite ce bon vieux Chris Claremont qui vient prêter main-forte à Gerber, le temps d'une histoire où la Chose doit s'allier avec Thor pour affronter le Maître des maléfices. Claremont reste également le mois suivant alors que Ben est cette fois-ci aux côtés de la Veuve Noire, face ni plus ni moins qu'à Agamemnon. Bien entendu tout n'est pas d'une qualité irréprochable et parfois les dessins sont un peu bâclés, comme lorsque Herb Trimp ou encore Bob Brown s'occupent de produire des planches qu'on devine réalisées à la hâte... les deux ont déjà fait beaucoup mieux dans leur carrière! Néanmoins il s'agit là d'un plaisir coupable que de retrouver ces histoires extraites des années 70, dans un format relativement économique et qui mois après mois exhume tout un pan de l'histoire Marvel. Je vous ai déjà dit que j'étais fan de cette Epic collection? Oui je me répète, mais vraiment quelle bonne idée!



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On se retrouve sur le blog 24h/24 

Et chez Panini le 2 janvier, devinez ce qui sort :


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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...