SA MAJESTÉ DES MOUCHES : L'ADAPTATION DE AIMÉE DE JONGH CHEZ DARGAUD
THE SPECTACULAR SPIDER-MEN T01 : ARACHNOBATIQUES (RAMOS IS BACK)
JULIA TOME 2 OBJET D'AMOUR : UN EXCELLENT POLAR AU FEMININ (ALTER COMICS)
Le "coupable" du jour n’est autre qu’une femme homosexuelle nommée Myrna Harrod, que la frustration pousse à s’en prendre directement à Julia. Ce n'est pas un spoiler, puisque nous l'avons découverte dans le premier numéro, dans toute sa cruauté. Myrna est d'ailleurs destinée à devenir l’ennemie récurrente et principale de Julia, envers qui elle développe une véritable obsession. Dans ce second tome, nous la retrouvons accompagnée d’une belle orpheline prénommée Ruby. Myrna rencontre la jeune fille alors que cette dernière est maltraitée par un homme qui semble jouer le rôle de son souteneur. Touchée (et séduite, probablement), Myrna décide de la prendre sous son aile, et toutes deux entament une série de brèves aventures, marquées par des traces sanglantes laissées derrière elles. Cependant, la jeune ingénue demeure sous l’emprise de son aînée, tandis qu’une relation à la fois tendre et destructrice s’installe entre elles. Il est évident que cette fuite en avant ne peut qu’aboutir à une fin tragique. Leur parcours s’entremêle inexorablement avec l’enquête menée par la police de Garden City, renforcée par Julia, qui décrypte peu à peu les indices lui permettant de remonter jusqu’à l’assassine. Cette dernière s’est en effet donné pour mission de se venger de sa propre mère, qu’elle tient pour responsable de son malheur, en raison de l’abandon du foyer conjugal durant son enfance. Tout cela compose une intrigue sombre et tragique, mais écrite avec une précision implacable. Ce récit démontre à quel point cette bande dessinée est intelligente, moderne et poignante, et s’impose presque comme une lecture incontournable pour les amateurs de bande dessinée populaire de qualité. Et c'est Corrado Roi, devenu entre temps un des grands maîtres italiens de l'horreur (Dylan Dog, Ut) et roi du contraste ombre/lumière, qui illustre ces 128 pages impeccables. Si vous n'avez toujours pas découvert Julia, filez en librairie (ou activez la vente par correspondance), il ne vous en coûtera que 9,90 euros tous les deux mois.
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EL DIABLO : UN MAGNIFIQUE MARSUPILAMI D'ANTAN PAR TRONDHEIM ET NESME
Tout cette histoire alterne entre humour, action et petites saillies intelligentes qui ajoutent de la profondeur à une lecture accessible à plusieurs niveaux. Car El Diablo dépeint aussi un choc des cultures entre les conquistadors avides et les Chahutas attachés à leur terre et leurs traditions. Le noms des protagonistes changent mais l'histoire rejoue inlassablement la même triste pièce. La première chose qui frappe quand on prend en main cet album, c'est le dessin, mais aussi la couleur, absolument splendide. Il a d'ailleurs fait l'objet d'une pré publication dans le magazine Spirou et dès la couverture annonçant le premier épisode, les lecteurs savaient à quoi s'en tenir. Que ce soit la jungle luxuriante, les personnages tous croqués sous la forme de caricatures réjouissantes et sympathiques, ou bien sûr la version inédite de l'ancêtre du Marsupilami, à mi-chemin entre la bête féroce pour certaines cases, mais aussi le gros chat de compagnie à d'autres moments, tout est une invitation à la lecture. Une réussite graphique totale d'un bout à l'autre, qui bien entendu est en l'état un argument de vente massue en faveur de l'ouvrage. Fabrice Nesme a fait un travail formidable qui sublime le scénario de Trondheim, lequel est parvenu à distiller avec expertise les ingrédients nécessaires pour une adhésion familiale. El Diablo est une ode à l’évasion et à l’imagination, tout bonnement. Entre hommage au personnage à la longue queue et réflexion sur notre rapport à l’inconnu (et notre avidité congénitale qui nous pousse à la prédation), cet album vibrant et enlevé, publié chez Dupuis, séduit de la première à la dernière page.
CAPUCHE BLANCHE : LA JEUNE FILLE ET LE (GRAND MECHANT) LOUP
Oscar Martin ne se contente pas de jouer avec les codes du Petit Chaperon rouge. Il propose une réinterprétation audacieuse, centrée sur un personnage profondément original, tout en abordant des thèmes forts comme l'emprise : celle qu'on peut exercer sur autrui, et la manière dont les individus acceptent parfois cette domination pour combler un vide intérieur. Peut-on changer la nature profonde des êtres ? Cette question prend tout son sens ici, d'autant plus que le récit oppose une adolescente à un loup – un prédateur qui incarne à la fois la liberté et une certaine forme de sauvagerie. Cependant, la jeune héroïne est loin d'être une innocente. À mesure que l'intrigue progresse, le lecteur découvre une réalité bien plus sombre et complexe qu’il ne l’aurait imaginée au départ. La cruauté traverse toute l’histoire, mais elle s'intensifie dans la seconde partie du récit, qui abandonne toute ambiance bucolique. Peu à peu, le personnage principal devient antipathique, voire détestable, au point qu’on en vient à souhaiter qu’elle connaisse un sort à la hauteur de ses actes. Elle traversera effectivement un drame, mais celui-ci s’inscrit davantage dans la catégorie des "dégâts collatéraux". Le récit suit une trajectoire sombre, s'enfonçant dans une pénombre où la rédemption reste possible, bien que fragile. Les illustrations de Tha (Joseph August Tharrats i Pascual), réalisées dans un style aquarellé sauvage et parfois brut, ajoutent une dimension saisissante à cette étrange relation mortifère, inscrite dans un cadre hivernal et solitaire. Les témoins sont rares dans ce conte revisité, et tout ce qui se passe entre l'adolescente et le loup reste secret, dissimulé au regard du monde. Les actions de la jeune héroïne, destinées à servir l’animal, s’inscrivent dans un registre trouble, qui mêlent non-dits et interdits. Ce petit ouvrage, paru à la rentrée 2024, revisite avec une cruauté saisissante le mythe du Petit Chaperon rouge. Nous avions jusqu’ici négligé de vous en parler, mais il était essentiel de réparer cet oubli. C’est une œuvre remarquable, à découvrir absolument, surtout en cette période de fêtes.
WONDER WOMAN HORS-LA LOI TOME 2 : L'AMAZONE INDOMPTABLE
Ce second volume de Hors-la-loi débute avec une parenthèse beaucoup plus légère, en l'occurrence un épisode dessiné par Guillem March. On y retrouve Wonder Woman et Superman dans une quête improbable : dénicher le cadeau d'anniversaire parfait pour Batman. Leur aventure les mène dans un centre commercial fantasmagorique, perdu au fin fond de l’espace. Les pages, souvent drôles et parfois touchantes, apportent une agréable pause dans le récit bien tendu de Tom King, avant que celui-ci ne reprenne le fil du discours pour seulement trois épisodes. On le rappelle alors : Daniel Sampere est fabuleux. Ses pages sont autant de petites pièces montées finement ciselées et assemblées, c'est du très très beau, à chaque case. C’est là que réside notre principal regret : la brièveté de ce second tome. L’histoire avance efficacement, et il ne fait aucun doute que ce run s’inscrit parmi les plus marquants pour ceux qui recherchent une introspection pertinente et moderne de Wonder Woman. Pourtant, on reste avec une sensation de trop peu, comme si l’on quittait la table avec encore un petit creux à l'estomac. En complément, cet album inclut une série de back-up stories consacrées à Lizzy, la fille (mystérieuse) de Wonder Woman. Élevée aux côtés de Damian Wayne et Jon Kent, qui jouent les grands frères protecteurs, Lizzy vit des aventures complètement déjantées, superbement illustrées par Belen Ortega. Parmi ces péripéties, on trouve notamment un voyage dans le temps pour un devoir scolaire, avec tous les risques de bouleversements chronologiques que cela implique. Ou Damian et Jon transformés en adorables chiots ! La complicité entre les trois jeunes héros fonctionne à merveille et apporte une touche rafraîchissante, qui contraste avec le sérieux de l'intrigue principale. Bref, rien à redire sur la qualité de cette proposition signée Urban Comics, si ce n’est un léger regret face à une pagination un poil trop modeste.
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 48 DE DÉCEMBRE 2024 : QUI VEUT ENCORE DE VENOM
Décembre 2024. 60 pages. Gratuit.
Votre pouvez lire le Mag' et le télécharger ici :
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Vous pouvez aussi utiliser le lien ici, vous retrouverez aussi tous les numéros depuis le premier :
https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/files/files
QUI VEUT ENCORE DE VENOM ?
* Dossier Venom. Des origines du personnage aux film avec Tom Hardy.
* AKIM, tout sur le héros de la jungle des années "petits formats" Mon Journal.
* Le cahier critique, les sorties du mois écoulé.
* Le podcast LE BULLEUR présente le meilleur de la BD.
* Portfolio : Hommage à Greg Hildebrandt.
* Preview : la superbe édition B&W limitée de JOSEPH (It Comics)
Couverture : une statue vraiment super chouette de George Evangelista, retravaillée par le graphiste olympique Benjamin Carret.
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PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE
Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...

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Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...