Que sont donc devenus les X-men ? L’occasion idéale de faire le point sur l’évolution de nos chers mutants nous est donnée ce mois ci, avec la revue éponyme et mensuelle. Un arc narratif complet en quatre mouvements, ça ne se refuse pas. Voici donc venir la « consoeurie », terme qui par ailleurs, retenez moi si je me trompe, n’existe pas officiellement dans le vocabulaire, puisqu’on devrait parler, même au féminin, de « fratrie ». Il s’agit de quatre numéros d’Uncanny X-men la série phare, le tout à la suite. Madelyne Prior (ou plutôt la Reine Rouge) y fait son retour, dans une forme à mi chemin entre l’ectoplasme et la sorcière, et elle cherche un point d’encrage physique pour effectuer son grand come-back définitif parmi nous autres, pauvres humains. Elle décide d’investir le corps de Bettsy Bradock, alias Psylocke, à mois que ce ne soit celui de Kwannon, alias Revanche, à moins que ce ne soit l’inverse. Nous y revoilà, dans l’eternel débat autour du devenir de la belle ninja, qui fut la source de tant de migraines par le passé. Je dois dire que cette fois encore, j’ai quelques doutes sur le fait de savoir si j’ai bien tout compris. En tous les cas, Madelyne et ses associés (la soeurerie, donc) investissent le Qg des X-men, à San Francisco, et ne tarde pas à faire tomber nos héros et héroïnes comme des mouches. Jusqu’à ce qu’Emma Frost se reprenne, et permette un formidable retournement de situation, en tandem avec son compagnon (et ex mari de Madelyne) Scott Summers. Baston, explosions, excursions psychiques, le tout à tambour battant, à la limite de la confusion, voilà pour le fond de ces quatre numéros.
Mais cela ne nous dit pas où en sont les X-men. Aujourd’hui, je m’arrêterais uniquement sur le travail graphique de Greg Land et Terry Dodson. Les X-women sont bonnes, plus que jamais. Même Madelyne, qui est le clone de Jean Grey, a désormais une poitrine généreuse qui semble avoir poussée durant son séjour dans les limbes (naturelle ou pas ?). Entre Reine Rouge, Reine Blanche et petites dentelles, le coté sado-maso un peu désuet qui a toujours embaumé l’atmosphère, sur nos titres X, est devenu particulièrement explicite ces mois derniers. Diablo a particulièrement raison quand il définit Emma : « l’équivalent humain d’un sac à main à 10 000 dollars ». Bling-bling et corsets moulants, serait-ce ça, le look ultime des mutants de début de siècle ?
Scott dort lui sur le canapé. Trop de chair tue l’amour, le pauvre ne sait plus forcément où donner de la tête, et gageons que le souvenir d’une certaine rousse finit par perturber ses relations avec une blonde explosive. J’ai parfois l’impression de lire un soap-opera qui ne se cache plus derrière la façade d’un comic-book de science fiction, mais derrière le mince paravent d’une Bd érotique qui flirte avec les pulsions réprimées d’un public, qui a parfaitement assimilé le concept de la lutte contre le mal en porte-jarretelle et talon aiguille. Comme si pour être résolument moderne, il fallait toujours chercher ce petit zest érotique qui peut faire basculer la série dans le trash glamour au rabais. Oubliez donc les grandes sagas Claremontesques et les héros sublimés, et bienvenus dans l’ère du « dans le fond tous pourris », où chacun des personnages porte en soi l’ombre de pêchés inavoués ou inassouvis, où les différentes tonalités de gris vont jusqu’à faire oublier la lumière, l’espoir. Les X-men finiraient-ils par prendre la lettre qui les caractérise au pied de la lettre ? Pas sur que ça fasse bander les anciens lecteurs.
Hummmmm! J'aime quand les femmes sont dessinées par Greg Land!!!!
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