DEADPOOL MAX : UN PENCHANT POUR LA VIOLENCE

Bon, et bien il va falloir le dire tout de suite, ce premier album de la collection Deadpool Max fait fort dans la provocation et le mauvais goût assumé. Il faut bien vendre. Et pourtant, c'est loin d'être une mauvaise idée que de s'y pencher, surtout si vous avez un petit faible pour les récits extrêmes à la Garth Ennis, par exemple. Ici, nous retrouvons Bob, le compagnon d'arme malgré lui de Wade Wilson, en tant que narrateur. Toujours aussi pathétique et dépassé, il expose ses mésaventures avec Deadpool, dans une tentative d'infiltration chez Hammerhead, ici représenté dans une version aussi grotesque que gore. Bob doit payer "physiquement" de sa personne pour cette mission, quand au mercenaire with a mouth, il est carrément découpé en petites rondelles et décapité, comme le fut le Punisher en son temps. Sauf qu'en fait, c'est une ruse que les deux compères ont eu l'idée de mettre en place. Le lecteur le plus sensible aura de toute manière déjà décidé de rebrousser chemin, dans cet album où se côtoie allégrement des putes, la sodomie, ou encore les matières fécales. Chris Baker dessine le tout sans se soucier de la moindre attention au réalisme. Lui aussi surjoue la carte de la caricature, du grotesque, dans un style cartoon crade qui finalement colle bien au ton de cette histoire, si over the top, sous pas mal d'aspects. On peut quand même se poser cette question : est-ce un bien, ou un mal, que désormais la violence ou le sexe soient aussi explicites dans les comic-books, même si ceux ci sont publiés sous une étiquette spécifique (Max) censée avertir le plus jeune public? Pour ma part, je suis heureux que la censure ait reculé et que tout soit plus ou moins possible, encore que beaucoup de sujets restent tabous, surtout lorsqu'ils touchent au racisme, aux différences ethniques ou religieuses, au terrorisme islamique. Le problème, c'est que trop souvent ces expédients sont utilisés pour masquer un scénario indigent, ou qui manque cruellement d'originalité. Dans le cas de ce Deadpool Max, par exemple, on passe un bon moment, fun, très libre dans le ton, très ironique et provocateur, mais il n'est pas certain que le récit en soi, la trame, soit des plus raffinées ou originales. Deadpool comme forme ultime de l'art, qui tend à ressembler à du divertissement à consommation immédiate, purement et simplement?


Rating : OOOOO



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