Après une longue existence en librairie, les trois (anti)héros que sont Daredevil, Ghost Rider, et le Punisher retrouvent le chemin des kiosques, dans une nouvelle revue Panini du nom de Marvel Knights. Passage en revue de la première parution, globalement positive.
Le Daredevil de Mark Waid prend le contre pied de celui de Bendis, Brubaker ou Fraction. Exit l'angoisse et le caractère sombre de la série, place à un nouveau DD, bien plus solaire et joyeux. Matt Murdock a subi bien des épreuves, et il en est sorti vivant et sain d'esprit (ou presque). Du coup, l'envie de vivre à nouveau transpire de chacune des planches de Paolo Rivera, au trait léger et parfois caricatural, souligné par de jolies couleurs chaudes qui contrastent efficacement avec la grisaille étouffante d'un Maleev, par exemple. Matt a repris son activité d'avocat, bien que tous ses confrères se doutent qu'il est aussi super héros la nuit. Du coup, même un simple procès s'avère une tâche ardue. En défendant une victime de violences policières, il soulève un gros lièvre qui va l'amener à croiser le fer avec une série de Klaw (le son incarné). Auparavant, il aura aussi pris le temps de s'illustrer durant un mariage entre mafieux, et d'avoir neutralisé un certain Saleté, autrefois simplement connu sous le nom plus sympathique de "la tâche". Du Daredevil enlevé, bondissant, qui lorgne largement vers une incarnation rétro du personnage. Une bouffée d'air frais méritée pour Matt Murdock qui a tant souffert ces dernières années. A noter un petit récit bonus en fin de premier épisode où notre avocat aveugle confie tout son amour pour New-York à son collègue Foggy Nelson, plus sédentaire. Une petite perle de romantisme moderne.
Ghost Rider pour les nuls, expliqué à ceux qui ne lisent pas ce personnage, c'est Ghost Rider 0.1, qui ouvre la seconde partie de la revue. L'histoire de Johnny Blaze, son pacte trompeur, sa carrière de Ghost Rider, sa malédiction et son désir de s'en libérer, tout y passe. D'ailleurs, un mystérieux individu du nom d'Adam lui propose de s'en débarrasser. L'occasion fait le larron, et Blaze finit par accepter. Mais le démon Zarathos ne disparaît pour autant, il finit juste par investir un nouvel hôte, et cette fois, ce sera une femme! Du coup, voilà Ghost Rider avec une jolie poitrine (un squelette avec des nichons?) et un cuir moulant. Qui retrouve sur sa route Deathwatch et Blackout, deux vilains qui étaient déjà de la partie pour le début de la série, lorsque le Rider fut incarné par Danny Ketch. Sauf qu'ici ils semblent pathétiques, une vraie bouffonade par rapport au respect et à l'horreur qu'ils inspiraient autrefois. Il faut dire que le scénario de Rob Williams nous laisse pour le moment assez froid. Matthew Clark signe de belles planches assez minutieuses, et sous légère influence Arthur Adams, mais ça ne suffit pas pour faire de ce Ghost Rider une lecture sympathique. Trop ennuyeux, pour le moment.
Pour finir, le Punisher de Greg Rucka. Ce dernier a choisit de développer son récit à la manière d'un roman policier, et il va prendre son temps pour l'installer. Du coup, ce premier numéro semble un peu creux, et lent. Mais il faudra relire l'ensemble, avec les suivants, pour bien comprendre où il souhaite arriver. Pour le moment, le seul gros point fort est une scène très efficace de fusillade collective durant un mariage. Suivie par l'exécution des coupables, par un Punisher fuyant et presque intangible, et qui ne prononce pas un mot. Saluons tout de même le travail de Marco Checchetto aux dessins. Ses progrès sont évidents, d'un mois à l'autre, quel que soit le titre qu'il illustre. Ici, c'est un régal pour les yeux. Certaines cases sont de petits trésors, froids et expressifs en même temps. Son Punisher est une force inarrêtable presque surnaturelle, qui apparaît pour délivrer une vengeance inexorable, comme un fantôme. C'est avant tout pour lui que cette nouvelle série parvient à recueillir les suffrages, après ce premier numéro. Rucka est un diesel, gageons qu'il saura se hisser à la hauteur très bientôt.
Bref, Marvel Knights est une revue au potentiel fortement électrique, qu'il faudra suivre de près dans les mois à venir. Toutefois son lancement laisse un arrière-goût d'inachevé, comme si le dessert avait été oublié en fin de (bon) repas. Attendons donc le mois d'avril pour une opinion plus précise.
Rating : OOOOO
J'attendais beaucoup cette revue, et je l'ai trouvé très décevante, je sais pas ce que tout l'monde a avec cette nouvelle série Daredevil, sa dénature le personnage, celui de Bendis et Maleev était 1000 fois mieux.
RépondreSupprimerAh là je ne suis pas d'accord. DD n'a pas commencé sa carrière avec Bendis et Maleev, et il a connu d'autres heures de gloire avant, avec d'autres styles. C'est sur que Waid et Rivera changent la donne, mais c'est assez plaisant, avec un petit coté romantique et frais qui me plait bien. Mais je comprend que les fans de la période sombre et desespérée qui vient de s'achever doivent être déroutés.
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